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lieux communs (et autres fadaises)
25 mars 2017

brindille

075
LOVING
de Jeff Nichols
Printemps du Cinéma : lundi 11h, cette fois j'ai réussi à entrer dans la salle (contrairement à dimanche 16h). Un film que j'ai trouvé magnifique, et dont on se demande pourquoi il est passé inaperçu à Cannes. Joel Edgerton (qui m'avait déjà tapé dans l'oeil lors du précédent film de Nichols) et Ruth Negga (c'est elle, la Brindille du titre de ce post) s'aiment, elle est enceinte, il la demande en mariage au milieu du terrain qu'il a acheté pour y bâtir leur future maison, et ils vont se marier en douce à Washington "parce que là-bas il y a moins de paperasse". Et tout va bien, vive l'amour et tout ça.
Sauf qu'eux habitent en Virginie, et qu'en Virginie, pas question de couples mixtes. Les blancs avec les blancs et les noirs avec les noirs parce que "si dieu avait voulu que les races se mélangent, ils les aurait mises ensemble" (comme l'explique, finement, le juge qui les condamne.) Car les voilà arrêtés, mis en cellule, en pleine nuit par les flics du cru. Et comme le juge est un pote de leur avocat (car ils se sont décider à en appeler un) il ne les condamne qu'à un an de prison, suspendu à condition qu'ils acceptent de ne pas revenir ensemble dans l'état (de Virginie) pendant les... 25 prochaines années! Que les hommes sont donc cons lorsqu'il rédigent des lois, des régles, des règlements, des règlementations, des règlementationnements, etc. )
Eux qui, comme on dit dans les romans "n'aspirent qu'à un bonheur simple", les voilà en butte aux tracas administratifs, et voilà que de nouveaux avocats s'en mêlent, et les médias, et Life magazine, au fil de leur épopée judiciaire, jusqu'à l'arrivée devant la Supreme Court, où ils ne se rendront pas d'ailleurs...
Comme d'habitude, c'est magnifiquement filmé. Et on ne peut pas s'empêcher de repenser à d'autres films de Jeff Nichols. Lorsque Francis, debout devant sa maison face à l'obscurité attend farouchement "quelqu'un" (ou quelque chose), je n'ai pas pu m'empêcher de revoir Michael Shannon, à la fin de Take Shelter. (Michael Shannon, d'ailleurs, qui est à Nichols ce que Joaquin Phoenix est à James Gray, on l'attend, on se demande pendant un certain temps où il est donc passé, et si le réal' a fait sans lui, mais non... le voilà enfin, dans un petit rôle, mais un petit rôle important...
Malgré l'écueil du "d'après une histoire vraie" et des passages obligés des "histoires d'avocat(s)", Jeff Nichols réussit à adpater tout ça à sa sauce, et en fait un très touchant moment de cinéma, grâce à l'intensité de ses deux interprètes principaux (Joel Edgerton et Ruth Negga magnifiques je le répète), et grâce aussi à sa grande maîtrise (habituelle) des scènes nocturnes et/ou d'inquiétude : c'est fou ce qu'il réussit à faire avec juste une route la nuit et des feux arrière de voiture...
Une belle histoire, un beau titre, un beau film, et tout ça simplement...

073296


ps : et j'ai enfin réussi à retrouver où j'avais déjà vu la délicieuse Ruth Negga : dans l'explosive et déjantée série Preacher, où elle jouait la copine du héros, une composition bien plus... tonitruante !

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