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lieux communs (et autres fadaises)
15 avril 2017

certificat de naissance

089
TRAMONTANE
de Vatche Boulghourjian

Un film inconnu au bataillon (enfin, dans mon bataillon), proposé par Hervé (à qui je fais confiance pour ce genre de suggestions, la preuve il avait une fois de plus raison). On n'était que deux dans la salle, à cette première séance de 13h45 dans le bôô cinéma, mais on avait tous les deux les yeux mouillés à la fin du générique...
Un jeune chanteur aveugle, qui doit refaire son passeport pour partir avec sa chorale chanter à l'étranger, découvre que sa carte d'identité est falsifiée, et, de fil en aiguille, que sa vie l'est tout autant. Que sa mère n'est pas sa vraie mère, et qu'il a été adopté peu après sa naissance. Sa mère lui avoue une part de la vérité, dans laquelle est impliqué son oncle Hisham, mais ledit Hisham a disparu, et le jeune homme va mener l'enquête seul afin de tenter de reconstituer sa propre histoire, d'apprendre le nom de ses parents, le lieu de sa naissance, et les circonstances exactes. Il va rencontrer différentes personnes, qui vont le renvoyer sur la piste d'autres personnes encore, chacune donnant "sa" version personnelle de l'histoire, démentie par la suivante, et les mensonges en chaîne ainsi s'accumulant...
Il sera question de la guerre (la "première" guerre du Liban), mais à mots couverts, obliquement, on saura seulement que l'oncle Hisham était un gradé et qu'il y a participé activement (le mots de massacre ne sera jamais prononcé, seulement suggéré).
C'est une idée forte du réalisateur que d'avoir confié à un personnage aveugle la tâche d'y voir plus clair dans cette sombre et poignante histoire de famille. et encore plus de le faire jouer par un vrai aveugle (et vrai chanteur et musicien, magnifique). Le film s'ouvre et se ferme par deux scènes, justement, de chant, la première à un banquet, pour des jeunes mariés (où l'on fait connaissance avec le personnage), et la dernière, lors d'un concert (où on s'apprête à le quitter, tandis qu'il fait le point, en quelque sorte, par le morceau qu'il a choisi d'interpréter, sur sa vie et sa propre façon de réagir sur ce qu'il a appris -ou pas-.
Et le film répond aussi, à sa façon, même si de façon très différente, à la question "C'est quoi, être un homme aujourd'hui à Beyrouth ? ", comme vient de le faire il y a peu le splendide Tombé du ciel, de Wissam Charaf, dont j'espère très fort qu'il tombera bientôt, justement, dans le bôô cinéma.
Et c'est bien de voir celui-là avant de voir celui-ci.
Chaudement (!) recommandé.

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