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lieux communs (et autres fadaises)
16 avril 2017

la dernière tentation du père rodrigues

090
SILENCE
de Martin Scorsese

2h40 et quelques... des prêtres portugais au Japon en 1633... Scorsese... dimanche soir... mouais... Finalement j'y suis allé.
Le générique de fin est très reposant : uniquement des bruits de nature, oiseaux, ruisselet, insectes, etc. On l'a bien mérité. Avant c'est une autre paire de manches (de kimono ou de soutane ? hihihi). Et je dois me rendre à l'évidence (aïe! pas taper pas taper) je n'aime pas trop les films de Scorsese : ni les trucs de mafia, ni les trucs de bondieuseries, ni les trucs avec Robert de Niro, ni les trucs hollywoodiens... Allez, je garderais Shutter Island (parce que j'adore le bouquin), et After Hours (c'était juste avant de partir pour New-York),  en précisant qu'il y en a une flopée que je n'ai pas vus, parce que ça ne me tentait pas du tout (Casino, Kundun, Aviator, Hugo Cabret), et je déteste tout particulièrement Taxi Driver et Les nerfs à vif, allez donc savoir pourquoi.
D'abord j'ai été étonné par le monde qu'il y avait à cette séance... Plus de 20 personnes dans la salle 1 du bôô cinéma! Milagro! Même si le film dure des plombes, le projectionniste (taquin) ne nous  a pourtant pas épargné une demi-seconde de la première partie habituelle... on a eu tout, les pubs régionales, nationales mondiales, cosmiques, etc.
Nous voilà (enfin) partis dans le noir, avec les bruits de la nature (comme on les entendra sur le générique de fin, sauf que là ça s'arrête net et que sur l'écran s'écrit SILENCE, ce qui s'appelle un pléonasme visuel -ou, tout du moins, une redondance-). On enchaîne, pour se mettre en jambes, avec une séance de torture croquignolette à l'eau bouillante (mais goutte à goutte) prodiguée par des japonais ("très fourbes et très cruels" selon les habituels clichés) à des valeureux prêtres, en les enjoignant à abjurer leur foi en mettant leur pied sur jésus, que s'ils mettent juste le pied oui oui tout s'arrangera promis juré). Mais, c'est bien connu, les cathos sont bornés (hihi pas taper pas taper). Le valeureux prêtre en chef est joué par Liam Neeson, on le reconnaît pour l'avoir vu sur l'affiche de plein de thrillers pleins de testostérone musclée, même si on n'a pas vu les films en question. Et on se dit alors que, torture ou pas torture, couillu comme il est, (le Vin Diesel de la foi, pour donner une idée) jamais il ne va y mettre le pied comme on le lui demande avec insistance non mais...

Puis nous voilà au Portugal, dans le bureau d'un prêtre en chef, auquel font face deux prêtrillons (tiens Adam Driver, que j'ai adoré dans Patinson, tiens Andrew Garfield -j'ai retrouvé son nom à la fin, au générique- que j'ai adoré dans Never let me go, qui reste -inexplicablement ? - un de mes films préférés du monde), qui brûlent tous deux de partir en mission pour le Japon afin de retrouver le fameux Padre LiamNeesono, (dont de mauvaises langues colportent qu'il aurait abjuré sa foi), pour vérifier qu'il l'est bien resté (pieux)... Ce qui gêne, déjà, dans cette conversation, c'est que, c'est bien connu, tous les portugais parlent portugais... en anglais. Bon  admettons, désormais dans le film, quand ils parlent en anglais, ça veut dire qu'ils parlent portugais.
Les voilà partis, puis arrivés en Chine, où on leur trouve un passeur, bien amoché, sale puant et alcoolo, qui veut rentrer au Japon et les y accompagnera, en se défendant bien d'être chrétien, oh la la, pas du tout, Kichijiro, il s'appelle, il faut retenir son nom parce qu'on va le (re)voir pendant tout le film... Kichijiro, donc, les conduit à bon port, et là disparaît (il va passer tout le film à apparaître et disparaître). On fait la connaissance de villageois chrétiens clandestinement, car un épouvantable inquisiteur rôde et compte bien ratiboiser tous les chrétiens clandestins : hors du bouddhisme, point de salut.

Va ensuite (et pendant très longtemps) se livrer une grande bataille théologique, oecuménique, eucharistique, à propos de la religion, de la foi, de l'abjuration (de l'apostasie) et des différents moyens employés par le Big Inquisitor (bien entendu, très fourbe et très cruel) et de jusqu'où on peut aller en attendant que dieu se manifeste, à guetter son image et à écouter son étourdissant silence (bon, à la fin, quand même, Padre Andrewgarfieldo l'entend lui répondre, oui oui, juste comme dans Don Camillo, tout comme mais on n'est pas rassuré pour autant...).
Dans les 2h40, il ya quand même une bonne heure où Martinou tourne autour du pot divin (et, je dois le dire, les histoires de foi et de mysticisme m'emmerdent un peu, dans la mesure où je ne les comprend pas), dans ce qui reste, il y a une bonne dose de complaisance dans la représentation des supplices employés par les Japonais (plus fourbe et plus cruel, tu meurs), ce qui ne m'intéresse pas davantage, et  il reste donc, quoi ? Toutes les scènes de nature, qui sont absolument magnifiques (la brume, rien de tel pour vous transcender cinématographiquement n'importe quel paysage), les plans d'ensemble, sans gens, mais aussi la toute dernière partie, que je trouve plutôt très réussie, il faut le reconnaître, mais je ne peux décemment pas vous spoiler quoi que ce soit.
(Quand même redire l'importance de Kichijiro, qui s'en va et qui revient, un coup en l'air un coup en bas, entre la foi et la pas foi, un coup je crois, un coup je crois pas, un coup je dénonce et un coup j'implore la confession... Ce qu'on pourrait presque appeler un running gag.)
Donc on est content d'entendre les oiseaux sur le générique de fin, et on se dit que Martin S. aurait pu sans dommage s'amputer (enfin, son film) d'une bonne heure, sans nuire à la compréhension de couac ce soit (c'est exprès, oui oui pour éviter la répét'), et du coup on se serait couché une heure plus tôt.

018918
(et, tiens, c'est quand même Padre LiamNeesono qui est sur l'affiche, hein)

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