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lieux communs (et autres fadaises)
26 avril 2017

le choeur et le taureau

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L'OPÉRA
de Jean-Stéphane Bron

Emma avait été tellement enchantée par ce film qu'elle est revenue le voir avec moi. J'aime bien ce genre d'expérience immersive dans un milieu donné, comme ont déjà pu en produire Nicolas Philibert chez nous (Un animal des animaux, La Ville-Louvre, La Maison de la radio, La moindre des choses, Le pays des sourds) et Fred Wiseman aux USA (il y en a beaucoup trop pour que je les nomme, je vous recommande le volume 3 de ses oeuvres). Etre comme une petite souris (les américains disent fly on the wall) et assister à ce qui se passe un peu partout, à tous les niveaux, depuis le tout-en haut (les bureaux de la direction) jusqu'au tout-en-bas (les coulisses et les arrière-salles). Ce qui se dit, ce qui se fait, ce qui se met en place, ce qui coince, ce qui change,  C'est très plaisant, très agréable, on se sent presque un privilégié de pouvoir assister à tout ça (oui, le prix des places à l'Opéra est prohibitif, et vu le taux de remplissage, les happy few semblent beaucoup plus nombreux qu'on pourrait le penser). En cette période pré-électorale, ça retourne bien le couteau dans la plaie (et ça pourrait le replacer entre les dents) : les riches à l'Opéra, et les pauvres au bistrot!. mais revenons à l'art lyrique et au chorégraphique, puisqu'on passera, avec le même bonheur, des entrechats aux contre-ut (c'est invariable), et on aura donc la chance et le plaisir d'assister à la gestation -et à la naissance- de plusieurs créations (Moïse et Aaron, La Bayadère, Les Maîtres-Chanteurs), chacune apportant son personnel et ses problèmes spécifiques, entre lesquels le réalisateur et sa céra vont et viennent, batifolent, virevoltent : un choeur de longue haleine, un taureau, un élève-chanteur russe, une ballerine, un responsable qui ne sait plus s'il veut l'être encore, une jeune demoiselle qui se contient avec son violoncelle, et qne sait faire que teuh!, un moment d'émotion à propos des victimes du Bataclan...
C'est très très agréable, parce que très bien construit (on est d'abord un observateur extérieur, et plus ça va plus on s'approche des choses -et des personnages-) et les presque deux heures passent sans qu'on s'ennuie une seconde.

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25 avril 2017

proactive

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CORPORATE
de Nicolas Silhol

D'abord, j'étais content de revoir Céline Sallette. Et d'autant plus que pour une fois, elle ne taille pas la zone en buvant des bières et en étant très malheureuse. Bon là, elle est habillée classe, elle a un beau bureau, des chemises blanches impeccables qu'elle change souvent (plusieurs fois par jour), des chaussures de dame, et c'est une killeuse. (elle le dira elle-même, un peu plus tard dans le film). Elle est chargée des RH dans une entreprise où Lambert Wilson est son supérieur. Oui, c'est une killeuse, et elle a été embauchée pour killer.
Et, justement, un des employés dont elle avait la charge va se défenestrer sous ses yeux (et ceux de tous), dans la cour de l'entreprise. Elle l'avait croisé dans la rue quelques instants plus tôt, et avait été plutôt sèche envers lui (un employé "placardisé" dont on avait fait en sorte qu'il finisse par proposer lui-même sa démission, mais qui avait la mauvaise idée de résister et de ne pas le faire...). Ca fait tâche (dans tous les sens du terme). Débarque alors une inspectrice du travail qui se met... au travail pour déterminer les circonstances, les causes, du décès en question. Et la faute à qui donc est-ce. La frontalité initiale du choc entre les deux forces en présence (l'inspectrice / la RH) va se moduler, comme évolue le comportement de la DRH lorsqu'elle prend conscience qu'on veut lui faire endosser toute la responsabilité, alors que, selon elle, elle n'a fait qu'obéir aux ordres.
Céline Sallette incarne vaillamment le personnage de la RH glaciale qui s'humanise progressivement (d'abord pour sauver sa peau, peut-on penser) pour finir par se transformer en Zorette (féminin de Zorro) justicière, comme lui dit son patron "soudain douée d'une conscience"...
Le film démarré en chronique sociétale ("les personnages sont fictifs mais les modes de management sont réelles" est-il dit en ouverture)  continue en thriller efficace jusqu'à son épilogue attendu (qui n'avait guère que deux options possibles : soit ça finissait tout blanc, soit ça finissait tout noir)  mais irréaliste (schématique) un chouïa, non ? (je suis perso assez youp la boum, mais bon, là, e dénouement évoque quand même trop Fantômette et la multinationale). La question humaine, de Nicolas Klotz, avec le même point de départ ou presque, était autrement fort et dérangeant...
Mais le film se voit sans problème, suscite une saine -et justifiée- indignation mais bon les choses dans ce domaine ne semblent pas prêtes de changer (et ce n'est pas le résultat du premier tour de la présidentielle qui va me contredire, hein ?)

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22 avril 2017

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En Russie, un jugement rendu le 11 mai 2016 a ordonné la censure de toute représentation de Poutine en homosexuel.

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Aux Pays-Bas, des hommes (politiques ou pas) se tiennent par la main
(et se font photographier) pour dénoncer un attentat homophobe à Arnhem

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Les tests ADN ont révélé que les  "amants de Pompéi" étaient du même sexe (deux jeunes hommes, donc, de 18 et 20 ans)

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En Tchétchénie, plus d'une centaine de personnes, "homosexuelles ou soupçonnées d'appartenir à la communauté", entre 15 et 50 ans, auraient été arrêtées lors de "purges préventives", puis déportées par les autorités  vers d'anciennes prisons militaires secrètes, notamment dans la ville d’Argoun, non loin de Grozny, pour y être torturées ou battues à mort, selon le quotidien indépendant russe Novaïa Gazeta, relayé par le Courrier international.

La-Tchétchénie-aménage-ses-premiers-camps-de-concentration-pour-homosexuels-calqué-sur-le-modèle-nazi

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le maire d'extrême-droite d'un petit village hongrois veut bannir de sa commune  les musulmans et les LGBT

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21 avril 2017

anniversaire du colza

la soirée rituelle (33ème du nom), le lundi 17 avril, dit "de Pâques" :

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temps magnifique, soleil radieux, couleurs sublimes...
même à la nuit tombante c'était par-fait!

 

 

 

sauf que...

 

 

 

 

 

 

non non, pas du tout,

 

 

 

 

en vrai, c'était plutôt comme ça :

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ciel bouché, humidité, temps froid, lumière de merde...

 

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(avant / après)
(merci la touche "boost" de l'appareil-photo!)

19 avril 2017

nourrir les bêtes

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CERTAINES FEMMES
de Kelly Reichardt

Sacrée belle journée de cinéma : après La Belle et la Bête, à 18h, on enchaîna, à 20h30, sur ce film par moi très attendu. Kelly Reichardt est une réalisatrice américaine dont nous avons programmé tous les films dans le bôô cinéma, depuis l'inaugural (mais j'ai appris par allocinoche qu'il y en a eu deux autres, avant, qui ne sont pas arrivés jusqu'ici)- et par moi très aimé- Old Joy (oh la jolie scène du bain...). Que ce soit en évoquant une vagabonde et sa chienne, des activistes écolos, un convoi de pionniers, elle réussit toujours à susciter l'émotion, par son acuité attentive, sa façon très personnelle de s'intéresser de très près au presque rien. Moins il y en a, et plus, justement, ça fait de l'effet. Poétique de l'infime.
(je suis tombé sur un ancien numéro des Inrocks où la dame se faisait interviewer par Bertrand Bonnello, qui se déclare amoureux de son cinéma, et où elle expliquait que, justement, elle demandait à ses actrices/teurs d'en faire toujours moins, d'en ôter, de réduire...)
Et ce film-là va tout à fait dans cette direction.
Trois histoires, mettant en scènes quatre femmes, trois récits simplement juxtaposés, mis bout à bout, montés cut, sans qu'on n'éprouve aucune difficulté à passer de l'une à l'autre. Sans transition. Dans le premier segment, une avocate (Laura Dern) est confrontée à un client malheureux, dans le second une mère de famille (Michelle Williams) convoite le tas de pierres d'un vieil homme, dans le troisième une demoiselle qui s'occupe seule de son ranch (Lily Gladstone) découvre les cours (du soir) de législation donnés par une jeune stagiaire (Kristen Stewart) et devient une de ses élèves les plus assidues.  (Lily Gladstone, c'est "la" révélation du film, et  elle avait pourtant fort à faire, vu ce que proposent ses trois copines en haut de l'affiche, mais c'est elle la plus touchante, simplement).
Quatre portraits de femmes, pour trois histoires, chacune avec son épilogue. Chacune me touchant de façon différente (je les aime toutes les trois) mais j'avoue que la dernière m'a scotché. Pourtant, je ne suis pas une fille, je ne m'occupe pas de mes chevaux, je ne vais pas aux cours du soir de législation, mais je me suis complètement identifié à ce personnage. A sa façon d'être, de procéder. D'être amoureuse, de désirer, mais sans que jamais rien ne soit dit. D'attendre. De cette façon de vivre pleinement, ardemment, des instants passés ensemble, des moments simples, jusqu'à ce que, à chaque fois on reste seul(e) dans la nuit en regardant les feux arrière de la bagnole disparaître. Oui je peux dire que je me suis reconnu.
Et j'ai adoré cette porosité des sentiments qu'induit le montage. A la fin de la troisième histoire s'enchaîne l'épilogue de la première. Auparavant la musique est venue, face au paysage, un moment suspendu, auquel succède sans transition le plan de la table avec les deux sacs de fast-food, et c'est juste le temps qu'il a fallu aux larmes pour monter de la scène précédente, mais l'émotion est parfaitement raccord. Et tout aussi intense.
Quatre femmes, une petite ville du Montana, l'hiver, la vie qui va, le temps qui passe. Et j'étais prêt, à la fin, à recommencer, et à reprendre le film depuis le début.
Top 10

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18 avril 2017

observation des plates-bandes

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17 avril 2017

gant qui fume

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LA BELLE ET LA BÊTE
de Jean Cocteau

Séance exceptionnelle à 18h, l'unique occasion de revoir sur grand écran et en copie neuve restaurée ce classique, soixante-dix ans après sa sortie. J'avais eu l'occasion, il y a quelques semaines, d'en faire une présentation, dans le cadre du dispositif Ecole et Cinéma, devant un groupe d'enseignants bienveillants. Seuls dix d'entre eux sont venus assister à cette séance pourtant gratuite et à eux destinée. Tant pis pour les autres, hein. C'était la première fois je crois que j'avais l'occasion de le voir en vrai, sur un grand écran, et ce fut l'occasion d'un genre de révision (ce que j'avais dit, ce que j'avais oublié de dire, ce que j'aurais dû dire) d'un film que je connaissais, pour l'avoir visionné maintes fois sur mon ordi, quasiment par coeur.
La restauration en est absolument magnifique, et rend grâce, enfin, à l'intensité du contraste (densité sublime des noirs) souhaitée par Cocteau et réalisée par le grand Henri Alekan.
Le fait de voir le film en intégralité, d'une traite, permet de percevoir des choses que la vision fractionnée occultait : combien, par exemple, la première partie (le "monde réel"), est drôle et joueuse (et le fait que le personnage joué par Michel Auclair y est pour beaucoup) et combien le fantastique (pourtant réalisé avec des bouts de ficelle) fonctionne toujours avec autant d'efficacité (je ne me lasse pas des séquences de l'arrivée de La Belle au château, cette sublime course au ralenti, et ce mouvement inexpliqué qu'elle a de se plaquer soudain contre le mur, toujours au ralenti, avant que d'entrer dans la chambre, (pour moi c'est  la quintessence même du cinéma, ces quelques secondes sublimissimes). Et j'adore tout autant les poses de Josette Day (mais a-t-elle, finalement, joué dans autre chose ?), ce mélange d'envie et de répulsion, de provocation et de soumission, traduit corporellement par des tensions, des ports de tête, des regards détournés. (j'avais écrit sur mon carnet "obliquité des pâmoisons"). Toute cette partie (dans le noir du château) reste toujours pour moi une perfection, un enchantement, une férie. Bon, certes, on peut ricanasser à la scène finale (l'érection -dzoïng!- du Prince Charmant, l'envol dans les nuées), mais ça reste un sacré beau moment de cinéma, y a pas à tortiller (ni à relever sa mèche en disant Quoi ?, comme le fait si bien Avenant / Jean Marais dans le film quand il est en colère...).

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16 avril 2017

la dernière tentation du père rodrigues

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SILENCE
de Martin Scorsese

2h40 et quelques... des prêtres portugais au Japon en 1633... Scorsese... dimanche soir... mouais... Finalement j'y suis allé.
Le générique de fin est très reposant : uniquement des bruits de nature, oiseaux, ruisselet, insectes, etc. On l'a bien mérité. Avant c'est une autre paire de manches (de kimono ou de soutane ? hihihi). Et je dois me rendre à l'évidence (aïe! pas taper pas taper) je n'aime pas trop les films de Scorsese : ni les trucs de mafia, ni les trucs de bondieuseries, ni les trucs avec Robert de Niro, ni les trucs hollywoodiens... Allez, je garderais Shutter Island (parce que j'adore le bouquin), et After Hours (c'était juste avant de partir pour New-York),  en précisant qu'il y en a une flopée que je n'ai pas vus, parce que ça ne me tentait pas du tout (Casino, Kundun, Aviator, Hugo Cabret), et je déteste tout particulièrement Taxi Driver et Les nerfs à vif, allez donc savoir pourquoi.
D'abord j'ai été étonné par le monde qu'il y avait à cette séance... Plus de 20 personnes dans la salle 1 du bôô cinéma! Milagro! Même si le film dure des plombes, le projectionniste (taquin) ne nous  a pourtant pas épargné une demi-seconde de la première partie habituelle... on a eu tout, les pubs régionales, nationales mondiales, cosmiques, etc.
Nous voilà (enfin) partis dans le noir, avec les bruits de la nature (comme on les entendra sur le générique de fin, sauf que là ça s'arrête net et que sur l'écran s'écrit SILENCE, ce qui s'appelle un pléonasme visuel -ou, tout du moins, une redondance-). On enchaîne, pour se mettre en jambes, avec une séance de torture croquignolette à l'eau bouillante (mais goutte à goutte) prodiguée par des japonais ("très fourbes et très cruels" selon les habituels clichés) à des valeureux prêtres, en les enjoignant à abjurer leur foi en mettant leur pied sur jésus, que s'ils mettent juste le pied oui oui tout s'arrangera promis juré). Mais, c'est bien connu, les cathos sont bornés (hihi pas taper pas taper). Le valeureux prêtre en chef est joué par Liam Neeson, on le reconnaît pour l'avoir vu sur l'affiche de plein de thrillers pleins de testostérone musclée, même si on n'a pas vu les films en question. Et on se dit alors que, torture ou pas torture, couillu comme il est, (le Vin Diesel de la foi, pour donner une idée) jamais il ne va y mettre le pied comme on le lui demande avec insistance non mais...

Puis nous voilà au Portugal, dans le bureau d'un prêtre en chef, auquel font face deux prêtrillons (tiens Adam Driver, que j'ai adoré dans Patinson, tiens Andrew Garfield -j'ai retrouvé son nom à la fin, au générique- que j'ai adoré dans Never let me go, qui reste -inexplicablement ? - un de mes films préférés du monde), qui brûlent tous deux de partir en mission pour le Japon afin de retrouver le fameux Padre LiamNeesono, (dont de mauvaises langues colportent qu'il aurait abjuré sa foi), pour vérifier qu'il l'est bien resté (pieux)... Ce qui gêne, déjà, dans cette conversation, c'est que, c'est bien connu, tous les portugais parlent portugais... en anglais. Bon  admettons, désormais dans le film, quand ils parlent en anglais, ça veut dire qu'ils parlent portugais.
Les voilà partis, puis arrivés en Chine, où on leur trouve un passeur, bien amoché, sale puant et alcoolo, qui veut rentrer au Japon et les y accompagnera, en se défendant bien d'être chrétien, oh la la, pas du tout, Kichijiro, il s'appelle, il faut retenir son nom parce qu'on va le (re)voir pendant tout le film... Kichijiro, donc, les conduit à bon port, et là disparaît (il va passer tout le film à apparaître et disparaître). On fait la connaissance de villageois chrétiens clandestinement, car un épouvantable inquisiteur rôde et compte bien ratiboiser tous les chrétiens clandestins : hors du bouddhisme, point de salut.

Va ensuite (et pendant très longtemps) se livrer une grande bataille théologique, oecuménique, eucharistique, à propos de la religion, de la foi, de l'abjuration (de l'apostasie) et des différents moyens employés par le Big Inquisitor (bien entendu, très fourbe et très cruel) et de jusqu'où on peut aller en attendant que dieu se manifeste, à guetter son image et à écouter son étourdissant silence (bon, à la fin, quand même, Padre Andrewgarfieldo l'entend lui répondre, oui oui, juste comme dans Don Camillo, tout comme mais on n'est pas rassuré pour autant...).
Dans les 2h40, il ya quand même une bonne heure où Martinou tourne autour du pot divin (et, je dois le dire, les histoires de foi et de mysticisme m'emmerdent un peu, dans la mesure où je ne les comprend pas), dans ce qui reste, il y a une bonne dose de complaisance dans la représentation des supplices employés par les Japonais (plus fourbe et plus cruel, tu meurs), ce qui ne m'intéresse pas davantage, et  il reste donc, quoi ? Toutes les scènes de nature, qui sont absolument magnifiques (la brume, rien de tel pour vous transcender cinématographiquement n'importe quel paysage), les plans d'ensemble, sans gens, mais aussi la toute dernière partie, que je trouve plutôt très réussie, il faut le reconnaître, mais je ne peux décemment pas vous spoiler quoi que ce soit.
(Quand même redire l'importance de Kichijiro, qui s'en va et qui revient, un coup en l'air un coup en bas, entre la foi et la pas foi, un coup je crois, un coup je crois pas, un coup je dénonce et un coup j'implore la confession... Ce qu'on pourrait presque appeler un running gag.)
Donc on est content d'entendre les oiseaux sur le générique de fin, et on se dit que Martin S. aurait pu sans dommage s'amputer (enfin, son film) d'une bonne heure, sans nuire à la compréhension de couac ce soit (c'est exprès, oui oui pour éviter la répét'), et du coup on se serait couché une heure plus tôt.

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(et, tiens, c'est quand même Padre LiamNeesono qui est sur l'affiche, hein)

15 avril 2017

certificat de naissance

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TRAMONTANE
de Vatche Boulghourjian

Un film inconnu au bataillon (enfin, dans mon bataillon), proposé par Hervé (à qui je fais confiance pour ce genre de suggestions, la preuve il avait une fois de plus raison). On n'était que deux dans la salle, à cette première séance de 13h45 dans le bôô cinéma, mais on avait tous les deux les yeux mouillés à la fin du générique...
Un jeune chanteur aveugle, qui doit refaire son passeport pour partir avec sa chorale chanter à l'étranger, découvre que sa carte d'identité est falsifiée, et, de fil en aiguille, que sa vie l'est tout autant. Que sa mère n'est pas sa vraie mère, et qu'il a été adopté peu après sa naissance. Sa mère lui avoue une part de la vérité, dans laquelle est impliqué son oncle Hisham, mais ledit Hisham a disparu, et le jeune homme va mener l'enquête seul afin de tenter de reconstituer sa propre histoire, d'apprendre le nom de ses parents, le lieu de sa naissance, et les circonstances exactes. Il va rencontrer différentes personnes, qui vont le renvoyer sur la piste d'autres personnes encore, chacune donnant "sa" version personnelle de l'histoire, démentie par la suivante, et les mensonges en chaîne ainsi s'accumulant...
Il sera question de la guerre (la "première" guerre du Liban), mais à mots couverts, obliquement, on saura seulement que l'oncle Hisham était un gradé et qu'il y a participé activement (le mots de massacre ne sera jamais prononcé, seulement suggéré).
C'est une idée forte du réalisateur que d'avoir confié à un personnage aveugle la tâche d'y voir plus clair dans cette sombre et poignante histoire de famille. et encore plus de le faire jouer par un vrai aveugle (et vrai chanteur et musicien, magnifique). Le film s'ouvre et se ferme par deux scènes, justement, de chant, la première à un banquet, pour des jeunes mariés (où l'on fait connaissance avec le personnage), et la dernière, lors d'un concert (où on s'apprête à le quitter, tandis qu'il fait le point, en quelque sorte, par le morceau qu'il a choisi d'interpréter, sur sa vie et sa propre façon de réagir sur ce qu'il a appris -ou pas-.
Et le film répond aussi, à sa façon, même si de façon très différente, à la question "C'est quoi, être un homme aujourd'hui à Beyrouth ? ", comme vient de le faire il y a peu le splendide Tombé du ciel, de Wissam Charaf, dont j'espère très fort qu'il tombera bientôt, justement, dans le bôô cinéma.
Et c'est bien de voir celui-là avant de voir celui-ci.
Chaudement (!) recommandé.

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14 avril 2017

sans accent

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