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lieux communs (et autres fadaises)
15 décembre 2017

chemin des douaniers, ou des contrebandiers ?

213
LA VILLA
de Robert Guédiguian

Dans d'autres vies ils ont pu être amants, ici ils sont frères et soeur. C'est ça la magie du cinéma, en général, et du cinéma de Robert Guédiguian, en particulier. Qu'on parle de famille ou de tribu, c'est bien le même groupe d'acteurs qu'on retrouve au fil de chacun de ses films ou presque : Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Gérard Darroussin (depuis Ki lo sa ?, en 1985, dont on voit d'ailleurs un -très émouvant- extrait dans le film... trente ans, ça passe, comme ça, pfouhhhh!) auxquels il ne faudrait pas oublier d'adjoindre Jacques Boudet (présent, lui, dès Rouge midi, en 1983)
Eux cce sont les piliers, la garde rapprochée, les indispensables, le noyau dur, auxquels viennent s'adjoindre, des invités de passage,  dans le cas présent, Robinson Stevenin et Anaïs Demoustier.
Ils se retrouvent, les deux frères et la soeur, dans la villa de leur père, qui vient d'avoir une attaque qui l'a laissé très diminué, pour une histoire de papiers et de succession. Un prétexte, bien sûr (gros comme une maison, justement). Elle, actrice, est partie depuis vingt ans, Gérard M. est resté sur place et a repris le restaurant de son père, tandis que Gérard D. lui, revient, mais on ne sait pas trop d'où. Il a amené avec lui sa "trop jeune fiancée" (c'est ainsi qu'il la présente), à un moment où leur relation devient un peu problématique.
Guédiguian revient à Marseille, à l'Estaque, aux souvenirs, aux rêves de jeunesse, aux idéaux, aux illusions aussi, et c'est extrêmement doux, et très mélancolique aussi. Et ensoleillé. Il y a le ciel, le soleil et la mer... Et l'amour. Un film avec beaucoup d'amour, conjugal, parental, filial, familial, inter-générationel (eh oui les personnages ont vieilli, et c'est comme s'ils accueillaient une jeune garde pour lui/leur passer le relais), bref beaucoup d'amours.
Un film qui fait du bien, comme un repas en famille bienveillant en compagnie de gens qu'on aime bien et qu'on est content de retrouver, qui fait le point aussi. (Ce que chacun raconte depuis qu'on ne s'est vu). Sur l'engagement politique (définition du terme "bourgeois"), sur le temps qui passe (est-ce que c'était vraiment mieux, avant ?), sur la mort, (bien sûr), sur le rapport aux autres (les militaires, les migrants, les touristes...) et la capacité à les accueillir (des enfants à sauver, un amour à débuter, un père à réveiller).
On est au bord de l'eau, et c'est un peu normal que dans ce contexte, Guédiguian charge peut-être un peu (trop) la barque (ce que certains critiques ont pu lui reprocher) mais trop d'amour ça n'a jamais de mal à personne, et ça n'a jamais fait chavirer non plus aucun esquif filmique...
Nous aurons en tout cas fait en leur compagnie une belle traversée, un  voyage, immobile peut-être, dont on se rappellera...

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