Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lieux communs (et autres fadaises)
18 juillet 2018

dans la brume

086
UNA QUESTIONE PRIVATA
de Paolo et Vittorio Taviani

Quatrième film d'une semaine riche en événements, dernière séance (pendant la demi-finale de la Croupe du Monde, dont je préférais ne rien savoir. Avec les Taviani (désormais ce ne sera plus qu'avec le Taviani) on sait en général plutôt à quoi s'attendre, depuis le temps qu'on les connaît (Allonsanfan, 1974, quand même!) : du beau cinéma rital, politique, militant, historique, avec des beaux mâles mal rasés qui en général se battent, entre eux ou contre d'autres pour la politique, ou pour l'amour, ou pour les deux. Avec dans cette filmographie des pics sublimes (qu'ils soient anciens - La nuit de San Lorenzo- ou bien plus récents -César doit mourir-) mais aussi quelques bien plus rares accidents de parcours (l'académique Good Morning Babilonia, le mièvre Contes Italiens) et je réalise d'ailleurs en parcourant leur filmo sur allocinoche, qu'il y en a même plusieurs que je n'ai pas vus, qu'il fut un temps où je les aimai moins... (Les affinités électives, Le mas des alouettes, Le soleil même la nuit). C'est comme avec un certain nombre de cinéastes découverts dans les années 70 (Wenders en restant l'attristant prototype) : au début nous nous sommes tant aimés, et, plus tard, avec le temps va tout s'en va...
Ce film-ci reste un peu dans l'entre-deux. Ni une cime, ni un abîme, juste un pont entre les deux, et c'est un peu dommage. Milton, Fulvia, Giorgio, un triangle amoureux dans l'Italie de 1943, en pleine guerre civile entre Partisans et Fascistes. Et Fulvia qui a dit à Milton qu'elle aimait bien les lettres qu'il lui écrivait, et Milton a découvert qu'elle préférait Giorgio. Et le temps a passé, et Fulvia est partie, et Milton et Giorgio se battent contre les fachos, et Giorgio est capturé par les affreux salopards, et milton entreprend d'aller chercher un remplaçant (facho) pour l'échanger -vivant- contre son ami Giorgio, et ainsi lui sauver la vie.
Un genre de road-movie, donc, le plus souvent à pied, avec une quantité prodigieuse de brouillard (une part conséquente du budget du film a dû y être investie). Mais bon (c'est vrai que j'ai vu le film il y a maintenant une dizaine de jours, et qu'il s'est comme dilué dans l'espace-temps.
Il m'en reste deux images : une maison d'abord, une grande maison, qui m'a fait penser à celle du Jardin des Finzi-Contini, allez savoir pourquoi, qu'on voit à deux reprises au moins dans le film (trois ou plus si on compte les flashes-back), et celle de Milton, à la fin du film, en train de sauter à pieds joints sur un pont qu'il sait être miné, en lui criant "Saute! saute!" car il voudrait mourir, mais le pont fait sa mauvaise tête et refuse de sauter, justement, et Milton, après une dernière apostrophe, tournera les talons et disparaîtra... dans la brume.
Comme ce jolier film des Taviani, reparti dans les limbes, que je m'engage solennellement à revoir, une autre fois, un autre jour. Promis juré craché.

0703272
(et l'affiche est fadasse, je trouve...)

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 016
Publicité