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lieux communs (et autres fadaises)
18 octobre 2018

l'éclipse, mon cul!

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LE JEU
Fred Cavayé

J'ai voulu y aller pour Grégory Gadebois (ce nounours-là je l'adore), et j'ai donc profité de l'avant-première -inhabituelle- du lundi (d'hab' c'est plutot le lendemain avec un ticket orange, mais demain, justement, c'est la nôtre, d'avant-première). L'idée semblait sympathique : pendant un diner réunissant 3 couples + 1 tout seul, dont les hommes sont des amis d'enfance, un jeu est proposé : tous les participants posent leur portable sur la table et tout ce qui arrive pendant le repas (appel, sms, photo) devra être montré aux autres, et partagé par tous. C'est aussi, accessoirement, le moment d'une éclipse de lune (et on n'arrête pas de nous répéter, à la télé que "pendant une eclipse de lune, tout peut arriver..."). Hin hin bonjour la groooosse ficelle scénaristique. "Attention il va se passer quelque chose d'extraordinaire!" ok, on est prévenu, on attend, on est suspendu, comme les personnages, à la moindre sonnerie de portable, puisque, visiblement, le repas n'est pas passionnant (pour les convives).
Et ça commence à sonner. Et les petites histoires des un-e-s et des autres remontent à la surface les unes après les autres, comme des bulles de méthane à la surface d'un marigot (celle-là, -plop!- elle m'est venue comme ça), les petits secrets, les petites coucheries, les petites cachotteries (on est dans une optique résolument boulevardière) : qui se fait refaire les seins, qui voit une psy, qui a visité un hospice, pardon, une résidence, qui offre des boucles d'oreilles et à qui, qui est enceinte, qui reçoit des photos de cul, qui a enlevé sa culotte au début du repas (ça on le savait déjà, on l'a vu), et, -finalement- qui est pédé, tandis que le repas se délite de plus en plus et que l'ambiance devient de plus en plus délétère. On est insensiblement passé de "comédie" à "dramatique", mais toujours option cul et coucheries.
On avait démarré façon un dîner presque parfait et on se retrouve devant Strip-tease. Ou presque. Toutes et tous, ils sont graves. Sept personnages, trois femmes (Bérénice Béjo, Suzanne Clément, Doria Tillier, chacune très bien dans son registre) et quatre hommes (Stéphane de Groodt, Vincent Elbaz, Grégory Gadebois et Roschdy Zem, pareils, chacun son genre, mais vous savez vers lequel penche mon coeur) et sept téléphones pour un huis-clos façon Jeu de massacre. On s'y prend, au jeu, on accepte les ficelles, on ferme les yeux sur les facilités, on apprécie le montage (chaque scène a été re-tournée sept fois, chacune pour les réactions de chaque personnage). Oui, on joue le jeu (même si la partie semble de plus en plus truquée et prévisible).
Jusqu'à ce qu'un artifice scénaristique absolument innommable (injustifiable) ne vienne changer tout ça.
Pour une fin aussi inacceptable qu'incompréhensible. 
Oui, l'éclipse mon cul.

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