Chantier
144
AMIN
de Philippe Faucon
Beaucoup de monde ce jour dans la salle 2 (ou 3 je ne suis plus sûr) du bôô cinéma, pour cette dernière séance d'Amin. On aime beaucoup le cinéma de Philippe Faucon, et on a d'ailleurs programmé beaucoup de ses films. Du très beau cinéma, à taille humaine, du cinéma social et politique, et celui-ci, comme le font remarquer les publicitaires sur l'affiche pour battre pendant qu'il est encore un peu chaud le fer du précédent film -succès critique et public- du réalisateur, vient juste après Fatima.
Un homme et une femme, mais pas vraiment chabadabada. Lui est noir (Moustapha Mbengue, impressionnant et mutique), elle est blanche (Emmanuelle Devos, magnifique comme d'hab'). il est marié et a des enfants en Afrique, qu'il voit trop peu souvent, elle est divorcée et a une fille (et se dispute avec son ex-mari, qui est un "vrai gros connard" comme on l'entend le lui dire au téléphone).
Il est maçon, est employé à construire une tranchée dans la cour de sa maison à elle. Ils vont vivre une histoire d'amour, simplement. Philippe Faucon ne parlera pas que d'amour, il parlera aussi du monde du travail, et du travail précaire (et payé au black), à travers quelques autres personnages secondaires, qui, comme Amin, travillent sur les mêmes chantiers.
J'aime énormément cette façon de ne jamais insister, cette pudeur, cette délicatesse qui caractérisent Amin (qui m'a beaucoup plus enthousiasmé que Fatima, je dois le dire...).