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lieux communs (et autres fadaises)
31 décembre 2018

topcinoche2018

(et voilà donc les titres des 30 films évoqués précédemment en images, ces films que je garderai de 2018 pour telle ou telle raison, -parfois même pas forcément les bonnes-, qui m'ont touché, titillé, impressionné, tourneboulé, interrogé, stimulé, attendri, émerveillé, bouleversé, apostrophé, médusé, submergé, révolutionné, raccommodé, réjoui, délecté, commotionné, ensoleillé, illuminé, stupéfait, déconcerté, éclairé, ébranlé, réchauffé, enthousiasmé, allumé, troublé, transporté, attisé, bref : ému...)

top 10 cinéma 2018 :

"PEU M'IMPORTE SI L'HISTOIRE NOUS CONSIDERE COMME DES BARBARES"
de Radu Jude (A-P)* (sortie 20 février 2019)
A BREAD FACTORY PART 1 & 2 de Patrick Wang
EN LIBERTÉ! de Pierre Salvadori
LE POIRIER SAUVAGE de Nuri Bilge Ceylan
LES CONFINS DU MONDE de Guillaume Nicloux
LES FRERES SISTERS de Jacques Audiard
LETO de Kirill Srebrennikov
TESNOTA de Kantemir Bagakov
THE RIDER de Chloé Zhao
TROIS VISAGES de Jafar Panahi


top 20 cinéma 2018 :

A GENOUX LES GARS d'Antoine Desrosières
CALL ME BY YOUR NAME de Luca Guadagnino
FOXTROT de Samuel Maoz
GASPARD VA AU MARIAGE d'Anthony Cordier
L'AMOUR DEBOUT de Michaël Dacheux (A-P)* (sortie 30 janvier 2019)
L'ÎLE AUX CHIENS de  Wes Anderson
SAUVAGE de Camille Vidal-Nacquet
TASTE OF CEMENT de Ziad Kalthoum
THREE BILLBOARDS de Martin Mc Donagh
WOMAN AT WAR de Benedikt Erlingsson


top 30 du cinéma 2018 :

BLACKKKLANSMAN de Spike Lee
BURNING de Lee Chang Dong
C'EST CA L'AMOUR de Claire Burger (A-P)* (sortie 27 mars 2019)
HEUREUX COMME LAZZARO d'Alice Rohrwacher
LE GRAND BAIN de Gilles Lellouche
LE MONDE EST A TOI de Romain Gavras
MES PROVINCIALES de Jean-Paul Civeyrac
RETOUR A BOLLENE de Saïd Hamich
UNDER THE SILVER LAKE de David Robert Mitchell
ZAMA de Lucrecia Martel

 * les avant-premières viennent du festival Entrevues, de Belfort (qu'il en soit remercié)

30 décembre 2018

pour les joueurs (et les joueuses) ... ciné 18

(résultats "officiels" demain)

en 10 :

films10

en 20 :

films20

en 30 :

films30

30 décembre 2018

je peux conduire

175
WILDLIFE
de Paul Danno

J'ai vu seulement qu'il  avait droit à deux pages dans le Libé du jour, et le nom de Paul Danno (le réalisateur) m'a remis en mémoire l'adolescent mutique de Little Miss Sunshine... Je ne savais rien du film à part deux lignes de résumé et j'ai donc été agréablement surpris par cette reconstitution soignée d'une amérique des sixties à travers l'histoire d'une famille (juste après celle de Kore-Eda, justement, c'était le jour!) -maman, papa, fiston- racontée par le fiston (d'après un roman de Richard Ford, Une saison ardente, c'est d'ailleurs le sous-titre du film).
Le papa c'est Jake Gyllenhaal et la maman je savais que je connaissais son visage et une petite lumière a clignoté dans ma tête au bout d'un moment et une petite voix a chuchuté mais mais mais c'est peut-être Carey Mulligan, mais je n'en étais pas complètement sûr, et au générique de fin, bingo! c'est le premier nom qui apparaît). Et le fiston, un adolescent au visage poupin, est interprété par Ed Oxenbould (qui -merci allocinoche- tenait un des deux rôles principaux du plutôt flippant The Visit, mais semble avoir  déjà par ailleurs malgré son jeune âge une carrière longue comme le bras).
La famille chez Kore-Eda était recomposée, celle-ci est en voie de décomposition. Dans les premières scènes c'est vraiment la représentation de la famille parfaite américain vintage qu'on voit sur les vieilles pubs (comme je les adore) où tout le monde est souriant, les tables bien garnies, les bagnoles formidables, les maisons magnifiques, bref où elle est trop belle l'américan way of life.
Et plus le film progresse plus cette image initiale se lézarde se fissure se désagrège sous les yeux de ce jeune homme qui voit, en même temps prendre fin son enfance.
Les acteurs sont magnifiques.

(et comme pour le film de Kore-Eda, mine de rien  du temps a passé, des agapes -et des libations- aussi, et ce post s'est interrompu là pendant trop longtemps pour que je l'y reprenne... Sachez juste tout le grand bien que j'en pense...)

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29 décembre 2018

croquettes

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UNE AFFAIRE DE FAMILLE
de Hirokazu Kore-Eda

Le voilà enfin ce dernier film de Kore-Eda (dont je pense, oui oui, que j'ai vu tous les films) qui a obtenu la Pale d'or à Cannes 2018. Une (belle) histoire de famille dont on apprend assez viste qu'elle n'est pas aussi ordinaire qu'elle n'en donne tout d'abord l'air. On croirait qu'il y a là un papa, une maman, une grand-mère, une fille aînée, un benjamin, mais non non les choses sont en réalité beaucoup plus compliquées. Et le deviennent encore un petit peu plus lorsqu'ils recueillent, un soir d'hiver, la fillette d'un couple de voisins, dont on comprend qu'elle est une enfant battue...
La "famille" vit dans une drôle de petite maison biscornue, bizarrement épargnée au milieu des immeubles, comme faite de bric et de broc, et on va, au cours de la première partie du film, la voir à l'oeuvre, principalement  occupée à chaparder de la nourriture dans les magasins (et c'est une petite entreprise visiblement bien rôdée) pour ses repas, au jour le jour.
Chacun(e) à sa place, chacun(e) à sa tâche, sauf la petite Yuri, la dernière arrivée, qui, dans un premier temps ne fait que les accompagner, les observer. Et va trouver la sienne, au fil de cette première partie attentive (attentionnée) où les choses se mettent en place à leur rythme, où des réponses sont données à certaines questions que se pose le spectateur, mais à d'autres non (ça donne du grain à moudre pour les discussions après la séance dans le hall du cinéma.)
C'est plaisant, les choses semblent tellement simples, le déroulement tellement facile, fluide, que je me suis dit que tout allait presque "trop bien" (je suis un assidu de Kore-Eda et aucun de sesfilms n'est jamais uniquement et simplement joyeux) que le film ne pouvait pas continuer comme ça puisqu'il n'y avait pratiquement aucun enjeu dramatique,,,
Et paf! Ca finit par arriver, une petite chose, qui en entraïne une autre, puis une autre, qui va venir chambouler (bouleverser) cette "organisation familiale" bien rôdée, au cours d'une seconde partie où la "société" (et les services sociaux) viennent pointer leur museau fouineur et réprobateur dans ce terrier qui ne leur semble ni normal ni normé...
Et c'est là que le film prend vraiment toute sa force.
Et sa belle amertume.

(et voilà mine de rien, le temps a passé et je n'ai pas retouché ce post et je vous le livre donc tel quel, en précisant qu'il fera partie du Festival Téléramuche, et donc visible dans le bôô cinéma à la mi-janvier et que je retournerai d'ailleurs le voir et voilà...)

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25 décembre 2018

rimes

*

Eva aime Smoke gets in your eyes
Cet air là l'emmène au paradise
Au lit dans ses holydays on ice

Eva aime Smoke gets in your eyes
Ah comme parfois j'aimerais qu'elle aille se
faire foutre avec Smoke gets in your eyes
Dans mon nid d'aigle
Ses espiègles
Rires jaillissent
Ell' me fait voir sa petite barbe de maïs
Mais j'peux pas faire
L'amour mes nerfs
Me trahissent
Quand j'entends Smoke gets in your eyes

Eva aime smoke gets in your eyes
Il faut que je casse ce disque
Avant que je la haïsse
Et que cet air américain m'envahisse

*

Dis-moi que tu m'aimes vraiment
Même si ce n'est pas vrai,  mens
Raconte moi des boniments
Pour moi c'est du boni, mens
Juste un soir juste un moment
Ce ne sont que des mots, mens
Dis qu'tu vois dans l'firmament
Fais comme Madame Irma... mens
Mens...

 

24 décembre 2018

calendrier d'avent 2018-24

 

24 décembre

23 décembre 2018

canne-épée

173
LES LARMES DU CLOWN
de  Victor Sjöström

Un ciné-concert au théâtre (une fois ici n'est pas coutume). Un film de Victor Sjöström (qui là, au générique, s'appelle Seastrom), qui a eu récemment les honneurs d'un autre ciné-concert à Besac pour un aautre de ses films, Le vent. Un film de 1924 dont le titre original est He who gets slapped ("celui qui reçoit des gifles") et dont le personnage-titre est interprété par Lon Chaney ("l'homme au mille visages").
Un bon drame de derrière les fagots avec un scientifique  spolié du résultat de ses travaux par un baron sans scrupules à cause d'une femme perfide qui survit au déshonneur en se déguisant en clown qui reçoit des gifles, jusqu'à ce que le baron réapparaisse un soir dans le public du cinéma et que les choses aillent de mal en pis. A la fin,il meurt en scène dans les bras de la femme qu'il aime (mais qui ne l'aime pas) en lui disant qu'il meur heureux. Et Yop la boum...
Le film est ciné-concertisé en live par Gaël Mevel, Jacques Di Donato et  Thierry Waziniak  (un clarinettiste, un pianise/bandoneoniste et un batteur) qui ont composé une éémouvante partition. Belle et triste. Comme le film.
Le bandonéon de la scène finale tirerait des larmes à une pierre. Le film s'achève, et les trois musiciens continuent encore un peu de jouer, prenant le temps pour s'arrêter, jusqu'à l'expiration, jusqu'au silence.
"C'est beau mais c'est triste..."

Larmes_de_clown

l'affiche originale

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le ciné-concert (pas chez nous)

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la fin du film

 

23 décembre 2018

calendrier d'avent 2018-23

23 décembre

22 décembre 2018

cric rouge

172
THE HOUSE THAT JACK BUILT
de Lars Von Trier

J'y suis finalement allé ce dimanche soir, après beaucoup d'hésitations... J'avais peur d'avoir peur, mais ce ne fut pas le cas. Ce fut autre chose. Des scènes insupportables par contre, le film n'en manqua pas. Qu'est-ce qu'une scène insupportable ? Ce n'est pas une scène gore, c'est pire que ça. C'est une scène malsaine, dégueulasse, inexcusable, injustifiable... je continuerai la liste des qualificatifs...) Lars von Trier sait très bien faire ça sans qu'on puisse précisément dire ce qui relève du goût de la provoc ou bien du sens du marketing.
Pour simplifier, ce film est à l'acte de tuer ce que Nymphomaniac était à celui de jouir. Dans sa structure, d'abord : Jack raconte son histoire à un auditeur qui la commente. L'histoire en question est divisée en chapitres (ici nommés "incidents"), chaque épisode étant "agrémenté"  de considérations annexes à visée plus ou moins pédagogique. Joe était une baiseuse, Jack est un tueur.
Pour les quelques qui l'ignoreraient, Jack est un serial killer ("Mr Sophistication"), de femmes principalement. Mais on n'est ni dans Le Voyeur (que je n'aime pas trop) ni dans Henry portrait d'un serial killer (que j'aime encore moins), on est... ailleurs. On n'est pas non plus dans American Psycho, ni dans The killer inside me, autres tristes histoires d'aussi tristes tueurs que je n'ai pas voulu(s) voir, les histoires de tueurs à la chaîne n'étant pas, en prinicipe, ma tasse de thé... On est chez LVT. Et donc il nous accommode ça à sa sauce. Mi-visionnaire et mi-fouille-merde. Mi répugnante et mi-fascinante.
Techniquement, le film est impressionnant de maîtrise (si Jack fait de chacun de ses crimes une référence à l'Art, Larsounet fait la même chose, par la façon dont il les filme) et place le spectateur (moi dans le cas précis) dans une position plutôt inconfortable (j'ai d'ailleurs beaucoup gigoté pendant les deux heures et demie que dure le film), un peu comme le faisait Haneke dans le malsain -et c'est rien de le dire- Funny Games, que je n'ai jamais vu et que je me suis juré de ne jamais voir... J'étais à la fois exaspéré et sidéré.
On a parlé de morale et d'éthique, de politiquement incorrect et de dépasser les bornes, mais ça fait sacrément du bien de se dire que tout ça n'est que du cinéma. (Ouf!). Un personnage abject commet des actes qui le sont tout autant, mais la façon dont le réalisateur le traite (les traite, le personnage et ses actes) produit en même temps, ce double effet de sidération mais aussi de mise à distance.
Matt Dillon est au centre du dispositif (il en a fait du chemin le petit, depuis Rumble Fish), épaulé par Bruno Ganz (que pendant longtemps on ne fera qu'entendre -il en a fait du chemin lui aussi, depuis L'Ami Américain...- ô ma jeunesse enfuie!) et une série de femmes (les victimes) au sein (! je n'ai pas fait exprès, vous comprendrez si vous allez voir le film) desquelles Uma Thurman est créditée au générique (mais que je n'ai pas -techniquement- reconnue), traitées -c'est le propre du serail killer comme des objets (du bétail, et c'est là que le film fait le plus mal, est le plus nauséabond). Le prédateur et ses proies (ou, comme il est expliqué dans le film, le tigre et ses moutons). Et, pour aller jusqu'au bout, le réalisateur et ses spectateurs.
Il me semble (à chaud) que c'est un des films les plus cohérents de LVT (qui, -merci allocinoche- boucle la boucle et revient au thème de son premier film Element of crime (1984, ô ma jeunesse enfuie, re) qui m'avait - en son temps-  pas mal bluffé aussi.)
Le film est très intelligemment construit, au début oui oui, il m'est même arrivé de ricanasser, puis de sourire, mais un peu moins, puis plus du tout. Les éléments sont de plus en plus barrés : le cric, le nettoyage, la chasse en famille, le nouveau petit porte-monnaie, la balle full metal jacket, sans oublier bien sur, l'épilogue, qui en serait le toit, l'aboutissement, le couronnement. Car le film se construit sous nos yeux comme cette maison dont parle le titre (et qui finira aussi par être construite, in extremis, sous nos yeux ébahis).
La fin (à partir de la chambre froide) est une folie furieuse, une bonne grosse omelette danoise, d'abord glacée puis brûlante, et je dois dire que j'ai trouvé ça tout aussi frappé que frappant.
Oui, on est aux enfers, bon sang mais c'est bien sûr, et Bruno Ganz s'appelle Verge parce que Virgile, et le tableau de Delacroix minutieusement reconstitué est La barque de Dante, et la figuration infernale est celle de Gustave Doré, et le paradis c'est celui des faucheurs, venu de l'enfance du tueur et seulement vu par la fenêtre ("mais là nous n'y avons pas accès...") Accès, excès,  facile de faire le saut (comme les coq-à-l'âne pédagogiques de LVT). Et de l'excès au too much. Et ainsi de suite, jusqu'à la chute finale -somme toute logique- ("c'est la chute finaaaale groupons-nous et de demaiiiiiiiin..."). Et c'est une autre chanson, guillerette, comme un pied-de-nez final, qui suit, Hit the road, Jack... qui fait comme un sas rigolard (désinvolte) et permet de revenir au réel et de quitter la salle dans un état à peu près normal.
A peu près normal, j'ai dit, oui.
(mais je pense que si j'avais été une femme je l'aurais forcément beaucoup plus mal pris, et je n'aurais pas pû m'empêcher d'écrire une lettre au réalisateur pour lui dire des choses désagréables...)
Mais bon, je le redis, ça n'est qu'un film...

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l'affiche

barque-dante

le tableau de Delacroix

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... et sa reproduction

 

22 décembre 2018

calendrier d'avent 2018-22

22 décembre

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