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lieux communs (et autres fadaises)
30 janvier 2019

cutter

017
PIG
de Mani Haghighi

Waouh! Bam bam bam! (bruits de fusils). il y avait déjà les FI (Films Improbables) et voici désormais les FHI (films Hautement Improbables). Surtout (encore plus) venant d'Iran... celui-ci fut primé au FIFIGROT (festival international du film grolandais de Toulouse) ce qui nous donne déjà un avant-goût du paramétrage de la chose.
Le cinéma iranien, d'ordinaire, ne prête pas vraiment à la rigolade. Eh bien celui-là si. Et est plutôt connu pour son sens de la retenue. Eh bien celui-là non.
Tout commence par la découverte, en plein Téhéran, d'une tête coupée dans un sac plastique. C'est celle d'un cinéaste iranien, sur le front duquel on a gravé khook (cochon, en farsi) au cutter. Hasan Kasmai, le héros du film, est lui aussi un réalisateur iranien, et ça ne va pas très fort pour lui. Non seulement il ne peut pas tourner depuis des mois à cause de la censure, mais son actrice fétiche lui annonce qu'elle l'abandonne pour aller tourner avec un autre, tandis que lui en est réduit à tourner des pubs pour insecticide sous forme de comédie musicale,et que les réseaux sociaux (auxquels il semble très attaché) ne lui font pas de cadeau.
Hasan Kasmai est un gros barbu irascible au look de Bud Spencer (la carrure, la tignasse, la barbe), un gros grincheux avec des t-shirts de groupes de hard-rock, doté d'une mère encore plus irascible que lui (et qui n'hésite pas à manier le fusil). Et le voilà qui mène l'enquête sur ce mystérieux tueur de réalisateurs iraniens célèbres (au nombre des victimes figure le propre réalisateur du film) dont ne ne retrouve que les têtes, en se demandant pourquoi lui-même n'a pas les honneurs du joueur de cutter mystérieux.
C'est drôle, c'est hénaurme, c'est grinçant, c'est un joyeux n'importe quoi (rien que pour la scène où le héros et son acolyte arrivent dans une soirée déguisés en cafards, il faut voir le film) véritablement surprenant pour tout amateur de cinéma iranien "normal". Les femmes y sont voilées, mais c'est à peu près la seule ressemblance qu'on peut retrouver. On comprend que ce film ait été primé au Groland, tant il en a bien assimilé les codes. Pig n'y va pas de main morte et part dans toutes les directions (le clip publicitaire avec la danse des cafards, les parties de tennis killer, les rêves où le héros joue de la raquette électrique) mieux, il tire dans tous les sens.Furieusement, potachement, incorrectement.
Avec une scène finale étonnante  (où l'on n'arrête pas de sursauter) mais où on serait en droit de rester un peu sur sa faim...
Délicieusement dépaysant.

3405632

 

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