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lieux communs (et autres fadaises)
5 février 2019

coup de foudre

022
BORDER
d'Ali Abbasi

En quinze jours deux réalisateurs iraniens nous auront offert deux films qui ne ressemblent pas à grand-chose de connu : Pig la semaine dernière, et Border cette semaine-ci. Border qui avait été vu à Cannes par Zabetta et Hervé, qui nous l'avaient recommandé tous les deux, mais restaient, au sujet du film, mystérieusement elliptiques, évasifs.
Hervé avait raison, c'est un film qu'il faut voir en en sachant le moins possible au préalable (dommage pour moi, qui ai dû lire au préalable un certain nombre de critiques pour choisir celle(s) qui figureraient dans notre prog papier, que, dans le lot, il y en ait eu au moins un(e) (je ne sais plus qui) qui a "vendu la mèche", d'un seul mot d'un seul (en général Téléramuche ou les Cahiaîs sont assez doués pour ça...) et je savais donc hélas plus ou moins le fin mot, justement, de l'histoire...).
L'héroïne s'appelle Tina, elle est douanière, et a un flair infaillible pour détecter les contrevenants... Un jour elle voit passer Vore, qui la déstabilise en mettant, en quelque sorte, son pouvoir en échec. C'est vrai que Tina n'est pas très jolie. C'est vrai que Vore ne l'est pas vraiment non plus. et comme dit le proverbe, qui se ressemble... Tina et Vore vont sympathiser doucement.
Voilà à peu près tout ce que je peux raconter.
C'est un film incroyable, bouleversant, tiré d'une nouvelle du monsieur qui avait aussi écrit Laisse-moi entrer, le bouquin dont a été tiré Morse, autre beau et singulier et touchant film suédois de Tomas Alfredson. Dans Morse il était question de vampires, mais pas du tout ici. On est en Suède, aujourd'hui, mais il s'agit d'autre chose.
Le récit est fait de telle façon qu'on est toujours plus ou moins en alerte, aux abois, aux aguets, et qu'on ira effectivement de surprise en surprise (je me suis caché les yeux plusieurs fois mais je suis un peu chochotte, juste quand il était question d'asticots -chose qui me répugne viscéralement-).
J'ai pensé à Corps et âme (de Ildiko Enyedi), j'ai pensé à The voices (de Marjane Satrapi), et à Elephant Man, et au Lobster de Lanthimos, (je pourrais continuer la liste...) pour l'inquiétante étrangeté qui nimbe le film, pour cette histoire d'amour d'exception que j'ai trouvée bouleversante. Entre douceur et violence. Entre caresses et grognements. Et aux différentes significations du mot border ("frontière") qui sert de titre (et de garde-fou, j'avais écrit garde-boue hihi ce qui n'était finalement pas si faux) au film.
Un film indéniablement fascinant, avec deux magnifiques performances d'actrices-teurs (Tina c'est Eva Melander et Vore Eero Milonoff, qu'on avait découvert -merci allocinoche- dans le finlandais et réjouissant Olli Mäki) et qui font vraiment tous les deux un boulot extraordinaire.
C'est ça l'amour...

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Vore et Tina

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