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lieux communs (et autres fadaises)
19 février 2019

sonar

053
LE CHANT DU LOUP
de Antonin Baudry

Je l'ai déjà dit, j'adore les films de sous-marins* (enfin je devrais peut-être parler au singulier, j'adore surtout Das boot, de Wolfgang Petersen, qui est "le" prototype du film de sous-marin, surtout la version longue director's cut), la fraternité virile, l'espace clos, confiné, les mecs en maillot de corps qui se frôlent dans les coursives, les ambiances de chambrée, bref "mon" idée de sous-marin (d'ailleurs j'ai appris sur allocinoche que Das boot était, justement, le film de sous-marin préféré des sous-mariniers...) et donc quand j'ai vu la bande-annonce de ce Chant du loup, je n'ai pas pu résister.
Avant-première mardi soir dans le bôô cinéma, idéalement, ça permettait de clore l'effet-ficâââ -c'était drôle de me retrouver une nouvelle fois dans cette salle 4 bien-aimée en remarquant qu'il restait plein de places libres...-.
Et le film, alors ? Pour parler virilement, je pourrais résumer par "un film avec des grosses couilles". Ouais, Reda Kateb, Omar Sy, François Civil, Mathieu Kassowitz (et même un peu, enfin pas assez à mon goût, de Damien Bonnard) pour ce qui est des porteurs des gonades susdites, ça commence à faire lourd, avec en face juste Paula Beer (la jolie demoiselle de Frantz et de Transit) pour faire contrepoids, y a pas photo, ça penche lourdement en faveur des premiers (m'est même venue l'idée qu'elle était quasiment là juste pour faire joli, même si, heureusement, elle a droit à la dernière image...)
J'attendais un film de sous-marin pépère et voilà que je me retrouve avec un film de guerre de contre-espionnage de tactique militaire voire même de guerre nucléaire, à deux doigts de (la métaphore virile eut exigé "à un poil de cul de") l'apocalypse. Wouaaaah! La fin du monde, quasi. Et tout ça grosso-modo à cause de Daesh (Kassowitz n'est, finalement, pas parti si loin du Bureau des légendes...)
Une première partie dans le sous-marin, une seconde sur la terre ferme, et une dernière re-glouglou mais cette fois dans deux sous-marins (je ne peux pas tout vous raconter quand même...). Avec le même personnage central, Chanteraide (j'ai entendu Chanterelle pendant tout le film) dit Chaussettes -on apprend pourquoi vers la fin du film, mais à ce moment-là on n'en a plus grand-chose à faire, on est préoccupé par bien autre chose- un mec qui a un genre d'oreille absolue pour interpréter tous les bruits sous-marins. C'est son boulot, d'ailleurs, ça tombe bien.
C'est le premier au générique, donc c'est le héros, et c'est lui d'ailleurs qui va sauver le monde régler le problème insoluble qui se développe dans la seconde moitié du film.
Un film avec des grosses couilles donc, qui exalte les VVV (vraies valeurs viriles), les militaires, les marins, l'obéissance aux ordres, allons enfants de la patrie, garde à vous, hommes entre eux  et autres tutti quanti. Donc pas tout à fait assez "sous-marin" à mon goût (et un peu trop politique-fiction d'abord puis blockbusterisant ensuite). Avec quelques héros qui vont mourir en héros (héroïquement, donc) et d'autres qui vont survivre (ceux qui vont beaucoup au cinéma le savent, statistiquement, plus on est haut sur l'affiche, et plus on a de chance de s'en sortir à la fin du film, mais ça ne marche pas à tous les coups, restons dans le vague, ou la vague plutôt dans le cas présent.)
Un film où, explique le réalisateur, "les acteurs emploient le vrai jargon des sous-mariniers" (mais ils pourraient bien parler en klingon que ça ne changerait pas grand-chose, tant on n'y comprend rien à ce qu'ils racontent.)
Mais un film qui se voit plutôt avec plaisir, qui fait son boulot de film, les presque deux heures passent très vite, c'est bien fichu, on reste tendu, même si la deuxième moitié part quand même un peu en roue libre, et ce, progressivement, de plus en plus vite et de plus en plus fort (et de plus en plus n'importe quoi, j'ai envie de dire, qui finit par ressembler à du tout-venant patriotique-amerloque-avec-des-grosses-couilles, oui j'avoue que j'ai un faible pour cette expression, vous l'aurez sans doute remarqué), peut-être parce que certains acteurs, aussi, y sont plus crédibles que d'autres.
Mais bon, ne boudons pas notre plaisir.
Fermons là les écoutilles, moussaillons, et rompez.

3892829

* je réalise a posteriori que tout ça viendrait peut-être du feuilleton Voyage au fond des mers que j'adorais regarder quand j'étais petit)

** et finalement que j'éprouve un peu le sentiment : on sait que ce n'est pas vrai, qu'ils jouent, que c'est pour de semblant, mais bon, on joue quand même avec eux...

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