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lieux communs (et autres fadaises)
28 février 2019

clins d'yeux

Une amie m'a envoyé ça

lieux communs

 

... et un ami m'a fait parvenir ceci

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deux images qui se rapportent (diversement) à mon blogchounet...

 

27 février 2019

aspasie

055
LA CHUTE DE L'EMPIRE AMERICAIN
de Denys Arcand

Un jeune philosophe célibataire, une jeune pute de luxe fleur bleue, un plus vieux voleur honnête, un un plus vieux haut-financier onctueux, un duo de flics entre les deux (elle/lui) starsky et hutchesque, des malfrats de toutes les couleurs (des blacks, des latinos, des irlandais), plus deux gros sacs de sport pleins de biffetons qui excitent toutes les convoitises, et tout ça avec un accent québecois garanti 100% sirop d'érable (je me souviens que dans les années 70/80 les films de Gilles Carles, dans le même joual, étaient sous-titrés, ici on laisse le spectateur, dont on suppose qu'il en est désormais coutumier du fait, se démarder, tabarnac...), allons-y donc voir comment tout ça tourne...
Ce film est annoncé comme le dernier volet d'une trilogie comprenant Le déclin de l'empire américain (1986, tout de même) et Les invasions barbares (2003), une trilogie qui s'étale donc sur plus de trente ans, et l'annonce ressemble plutôt à une idée-marketing qu'autre chose, un truc pour appâter éventuellement le client, bref une argutie publicitaire (finalement) menteuse (si on retrouvait bien les mêmes acteurs/personnages dans les deux premiers,là il n'y a plus personne, le seul point commun de ce dernier segment avec les autres est  la présence au générique de Rémy Girard, mais qui ne joue même pas le même personnage, il a bien vieilli d'ailleurs, alors, arrêtez un peu de prendre les spectateurs pour des niaiseux, hein) et, donc, un argument de tiroir-caisse.
Passons outre ce point de détail un peu agaçant. La chute de l'empire américain est un film plaisant, très plaisant, une jolie mécanique scénaristique qui (ne) parle justement (que) de gros sous, à laquelle j'ai trouvé le charme de (de ce côté) certaines comédies sociales  de Pierre Jolivet (Zim and co) ou de Lucas Belvaux (La raison du plus faible), -lorsque ceux-ci ne se prennent pas trop au sérieux-, ou même (de l'autre côté) carrément, allez, les frères Coen (oui oui) quand ils font de même, et c'est dire si on y prend plaisir...
Un jeune homme propre sur lui, amateur de philosophie et de théâtre classique, mais sans le sou, attentif aux malheurs des autres (il donne aux sdf, s'investit dans une association d'aides aux plus défavorisés, bref le gendre idéal, se trouve, avec son van de livraisons, sur les lieux d'un hold-up qui tourne mal, où les braqueurs (blacks) et le vigile se sont entretués sous ses yeux, et se retrouve, donc (le jeune homme) en possession de deux gros sacs d'argent sale, dont il ne sait d'abord pas trop quoi faire. Sur internet il fait la rencontre d'une escort-girl lettrée elle-aussi (elle cite Racine) qui vient le voir chez lui (c'est un amour de jolie blondinette) et le fait grimper presque au septième ciel, attaché sur une chaise les mains dans le dos avec une cravate, presque car la séance est interrompue par l'arrivée de deux enquêteur/trice, ceux-là même qui ont déjà cuisiné le jeune homme à chaud pendant des heures sur le lieu du hold-up, et nourrissent, bien évidemment, des soupçons à son égard (ils utiliseront tout les moyens dont ils disposent, -et l'arsenal technologique est vaste-, pour mener leur enquête, mais avec toujours dans leur progression un temps de latence, un délicieux effet "bipbip et le coyote", qui les fait à chaque fois louper leur cible de peu, de très peu, d'extrêmement peu, d'extrêmement très peu, comme la flèche et la cible dans le très zen Traité du zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc, ou, plus prosaïquement le Caramba, encore raté! de chez Tintin ).
Le jeune homme a pris contact avec un voleur tout juste sorti de prison mais ayant suivi des cours d'économie, de gestion et de finance, donc l'homme qu'il pense idéal pour l'aider à gérer son nouveau patrimoine, tandis que la jeune fille (dont on continuera à se demander pendant un moment si elle l'aime vraiment ou si elle veut juste siphonner ses économies) lui fait rencontrer un avocat d'affaires qui pourrait bien être leur sésame providentiel dans le monde de la finance et du blanchiment de pépètes malhonnêtement gagnées... Tout ça tandis que des malfrats très méchants font tout ce qu'ils peuvent pour récupérer le fric qui leur appartient (celui qui est dans les sacs) de façon(s) assez violente(s) (le truc des bras attachés dans le dos avec la chaîne, ça fait très mal, même juste à regarder) et, victime après victime, se rapprochent de plus en plus dangereusement de nos héros...
C'est très bien construit, c'est malin, amoral et/ou cynique juste ce qu'il faut, bon enfant et midinet juste ce qu'il faut aussi, avec certaines "préoccupations sociales" du réalisateur qui peuvent sembler parfois un peu insistantes (et aussi une façon de se dédouaner, de se donner bonne conscience, de signaler "regardez comme je suis conscient des malheurs de tous ceux ceux qui m'entourent") mais bon on lui pardonne c'est bien de s'inquiéter de son prochain.
Tellement on y prend de plaisir.
Et voyez-vous j'ai même été, à l'improviste, ému par le joli plan-séquence de la fin (les regards-caméra) même s'il est -ne nous voilons pas la face- bien inspiré (ou, au choix, honteusement pompé, hihihi) sur celui de Diarios de motocicleta (qui m'avait d'ailleurs fort ému, exactement de la même manière).
Je ne dis pas que c'est le film de l'année, mais j'y ai passé un sacré bon moment Tabarnak d'Ostie d'Crisse de Cââlisse

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24 février 2019

raman et raghav

055
MUMBAI MURDERS
de Anurag Kashyap

Dans la même journée que Pupille, je ne pouvais pas imaginer de voir un film plus radicalement différent. Autant le premier pourrait être qualifié de doudou, autant celui-ci mérite simplement l'étiquette de fou-furieux.
Waouh!
Par le réalisateur des très aimés Gangs of Wasseypur, un film duel, bicéphale (l'affiche française est à cet égard plutôt bien trouvée), sur la double/trouble relation qui unit un serial-killer (du genre bien allumé et bien brutal) et un flic, du genre tout aussi brutal, et, on s'en rendra compte progressivement, tout aussi allumé.
Autant l'après-midi je n'avais été que douceur tendresse et larmes, autant ce même soir je n'étais plus que tension, crispation, et, parfois, main levée pour me cacher les yeux, mais dans les deux cas avec la même jubilation cinématographique, pourtant en forme de grand écart...
Là, ça ne rigole plus.
Un film excessif, démesuré, flippant, malsain (il est interdit aux moins de 16 ans), que le spectateur reçoit comme une tornade, un tsunami, et le laisse sonné, sur le carrelage, lessivé essoré hagard à la fin du générique (qui, paradoxalement est très dansant -j'adore cette techno indienne- et donnerait presque envie de se tortiller bollywoodesquement).
On est loin de l'Inde des saris et des maharadjahs, des palais flamboyants et des marchés multicolores et joyeux (et touristiques) : ici on est la face dans la crasse la sueur les ordures les bidonvilles et les rats... Anurag Kashyap s'en donne à coeur joie (comme il l'avait déjà fait dans ses films précédents) pour nous dire "regardez, regardez bien, c'est ça l'Inde, l'Inde d'aujourd'hui, la vraie..., celle qui grouille, celle qui fait mal, celle qui pue...".
Le film est partagé en chapitres, chacun avec son titre, et nous fait suivre d'abord Ramana, le tueur en série, qu'on découvre au début du film enfermé dans une maison abandonnée (on comprendra plus tard par qui, car le film procède aussi par allées et venues temporelles), puis qu'on suit chez sa soeur (une longue scène à la tension presque insupportable), dont la petite famille -désolé je spoile- ne survivra pas au passage du killer (heureusement, chez Kashyap, les meurtres sont toujours hors-champ, les armes sont aussi impressionnantes que rustiques, marteau, démonte-pneu, barre métallique, clé à pipe, mais on ne les voit que brandies, et c'est déjà amplement suffisant je vous assure).
Parallèlement on aura fait la connaissance de Raghavan, le jeune flic (lunettes noires et cocaïne, cet homme-là ne dort jamais) qui mène l'enquête sur les crimes du serial killer (et la scène de leur première rencontre nocturne -chez un tonton dealer- est un bijou de mise en scène, qui nous fait percevoir, déjà, la perversité du lien qui les unit, et ce qu'elle peut avoir de réjouissant pour un esprit malade.).
Deux personnages, donc, bien cintrés, chacun avec sa came, a priori, le meurtre pour l'un et la cocaïne pour l'autre, mais on se rendra compte progressivement que les cloisons entre les deux ne sont pas aussi étanches (à l'image de celles du nez du flic) et que leur histoire est bien poreuse. Le tueur (interprété par Nawazuddin Siddiqui, fabuleux) s'appelle Ramanna et se prend pour Raman Raghav, un serial-killer fameux en Inde (on lui impute une quarantaine de meurtres) et le policier se nomme Raghavan, et c'est comme si Castor avait trouvé son Pollux (Ramana + Raghavan = Raman Raghav, pense le tueur), et chacun, en fin de compte, cherche l'autre, chasse l'autre (celui qui pense être le chasseur -le flic- est en réalité pisté par ce lui qu'il pense être sa proie).
On en prend plein les yeux, plein les oreilles aussi, dans cette excitante double course-poursuite, bien souvent aussi nocturne que poisseuse, jusqu'à la dernière partie, qui va réunir (enfin ?) nos deux tourtereaux revers d'une même médaille.
Anurag Kashyap n'hésite pas et il va vraiment jusqu'au bout.
Le film est très noir (comme chantait Johnny Il n'y a plus d'espoir..., et dans ce cas précis c'est tout à fait vrai) mais complètement fascinant. Il rend addict. Mêlant les codes du film d'action, du thriller, voire du fantastique mais à sauce -indienne, donc- redoutablement épicée (on a même régulièrement droit au rafraîchissement d'intermèdes musicaux -plusieur morceaux chantés- venant commenter l'action, parfois même ironiquement).
Dommage que l'effet-ficâââ ait cessé de produire, justement, son effet : la salle n'était peuplée que de quelques spectateur-e-s solitaires, j'urais été curieux d'y voir ceux qui avaient fait un triomphe à Bajirao Mastani, autre joyau indien, mais situé à l'autre extrémité du spectre lumineux (et narratif) de ce cinéma-là.

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22 février 2019

pronostics

le petit jeu des pronostics...
en rouge mon choix
après les résultats, je mettrai en gras les lauréat-e-s

Meilleur scénario original :
Pierre Salvadori, Benoît Graffin, Benjamin Charbit pour En Liberté !
Gilles Lellouche, Ahmed Hamidi, Julien Lambroschini pour Le Grand Bain
Alex Lutz, Anaïs Deban, Thibault Segouin pour Guy
Xavier Legrand pour Jusqu'à La Garde
Jeanne Herry pour Pupille

Meilleure adaptation :
Andréa Bescond et Eric Métayer pour Les Chatouilles
Emmanuel Finkiel pour La Douleur
Jacques Audiard et Thomas Bidegain pour Les Frères Sisters
Emmanuel Mouret pour Mademoiselle de Joncquières
Catherine Corsini et Laurette Polmanss pour Un amour impossible

Meilleurs costumes :
Anaïs Romand et Sergio Ballo pour La Douleur
Pierre-Yves Gayraud pour L'Empereur de Paris
Miléna Canonero pour Les Frères Sisters
Pierre-Jean Larroque pour Mademoiselle de Joncquières
Anaïs Romand pour Un peuple et son roi

Meilleurs décors :
Pascal Le Guellec pour La Douleur
Emile Ghigo pour L’Empereur de Paris
Michel Barthélémy pour Les Frères Sisters
David Faivre pour Mademoiselle de Joncquières
Anaïs Romand pour Un peuple et son roi 

Meilleur film d'animation :
Astérix : le secret de la potion magique de Louis Clichy et Alexandre Astier 
Dilili à Paris de Michel Ocelot
Pachamama de Juan Antin 

Meilleur court métrage d'animation :
Au coeur des ombres d'Alice Eça Guimarães et Mónica Santos
La mort, père et fils de Denis Walgenwitz et Winshluss
Raymonde ou l'évasion verticale de Sarah Van Den Boom
Vilaine fille d'Ayce Kartal 

Meilleure musique originale :
Anton Sanko pour Amanda
Camille Bazbaz pour En liberté !
Alexandre Desplat pour Les Frères Sisters
Vincent Blanchard, Romain Greffe pour Guy
Pascal Sangla pour Pupille 
Grégoire Hetzel pour Un amour impossible 

Meilleur court métrage :
Braguino de Clément Cogitore
Les Indes galantes de Clément Cogitore
Kapitalistis de Pablo Muñoz Gomez
Laissez moi danser de Valérie Leroy
Les petits mains de Rémi Allier

Meilleure photographie :
Alexis Kavyrchine pour La Douleur
Benoît Debie pour Les Frères Sisters
Laurent Tangy pour Le Grand Bain
Nathalie Durand pour Jusqu’à la garde
Laurent Desmet pour Mademoiselle de Joncquières 

Meilleur montage :
Valérie Deseine pour Les Chatouilles
Isabelle Devinck pour En Liberté !
Juliette Welfling pour Les Frères Sisters
Simon Jacquet pour Le Grand Bain
Yorgos Lamprinos pour Jusqu’à la garde 

Meilleur son :
Antoine-Basile Mercier, David Vranken, Aline Gavroy pour La Douleur
Brigitte Taillandier, Valérie De Loof, Cyril Holtz pour Les Frères Sisters
Cédric Deloche, Gwennolé Le Borgne, Marc Doisne pour Le Grand Bain
Yves-Marie Omnès, Antoine Baudouin, Stéphane Thiébaut pour Guy
Julien Sicart, Julien Roig, Vincent Verdoux pour Jusqu'à La Garde

Meilleure actrice dans un second rôle :
Isabelle Adjani pour Le Monde est à toi
Leila Bekhti pour Le Grand Bain
Virginie Efira pour Le Grand Bain
Audrey Tautou pour En Liberté
Karin Viard pour Les Chatouilles

Meilleur acteur dans un second rôle :
Jean-Hugues Anglade pour Le Grand Bain
Damien Bonnard pour En Liberté
Clovis Cornillac pour Les Chatouilles
Philippe Katerine pour Le Grand Bain
Denis Podalydès pour Plaire, aimer et courir vite

Meilleur espoir féminin :
Ophélie Bau pour Mektoub My Love d'Abdellatif Kechiche
Galatea Bellugi pour L'apparition de Xavier Giannoli
Jehnny Beth pour Un amour impossible
Lily Rose Depp pour L'homme fidèle de Louis Garrel
Kenza Fortas pour Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin

Meilleur espoir masculin :
Anthony Bajon pour La Prière
Karim Leklou pour Le Monde est à toi
Dylan Robert pour Shéhérazade
Thomas Gioria pour Jusqu'à la garde
William Lebghil pour Première année

Meilleur premier film :
L'amour flou de Romane Bohringer et Philippe Rebbot
Les Chatouilles d'Andréa Bescond et Eric Métayer
Jusqu'à la garde de Xavier Legrand
Sauvage de Camille Vidal-Naquet
Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin

Meilleur documentaire :
America de Claus Drexel
De chaque instant de Nicolas Philibert
Le Grand Bal de Laetitia Carton
Ni juge ni soumise de Jean Libon et Yves Hinant
Le procès contre Mandela de Nicolas Champeaux et Gilles Porte 

Meilleur film étranger :
Three Billboards, les panneaux de la vengeance de Martin McDonagh
Capharnaüm de Nadine Labaki
Cold War de Pawel Pawlikowski
Hannah d’Andrea Pallaoro
Girl de Lukas Dhont
Nos Batailles de Guillaume Senez
Une affaire de famille de Hirokazu Kore-Eda

Meilleure actrice :
Elodie Bouchez pour Pupille
Cécile de France pour Mademoiselle de Joncquières
Léa Drucker pour Jusqu'à la garde
Virginie Efira pour Un amour impossible
Adèle Haenel pour En Liberté
Sandrine Kiberlain pour Pupille
Mélanie Thierry pour La Douleur

Meilleur acteur :
Edouard Baer pour Mademoiselle de Joncquières
Romain Duris pour Nos batailles
Vincent Lacoste pour Amanda
Gilles Lellouche pour Pupille
Alex Lutz pour Guy
Pio Marmaï pour En Liberté
Denis Ménochet pour Jusqu'à la garde

Meilleur réalisateur :
Emmanuel Finkiel pour La Douleur
Pierre Salvadori pour En Liberté
Jacques Audiard pour Les Frères Sisters
Gilles Lellouche pour Le Grand Bain
Alex Lutz pour Guy
Xavier Legrand pour Jusqu'à la garde
Jeanne Herry pour Pupille

Meilleur film :
La Douleur d'Emmanuel Finkiel
En Liberté de Pierre Salvadori
Les Frères Sisters de Jacques Audiard
Le Grand Bain de Gilles Lellouche
Guy d'Alex Lutz
Jusqu'à la garde de Xavier Legrand
Pupille de Jeanne Herry

 

résultat des courses, tout faux, ou presque!
juste pour la photo et le meilleur acteur!

 

 

21 février 2019

nounours et crocodiles

054
PUPILLE
de Jeanne Herry

Vu avec Emma lundi après-midi  ce film, raté à sa sortie, reprogrammé grâce à la proximité des Césars. Aubaine! J'avais bien aimé les actrices/teurs entrevus dans la bande-annonce mais bon moi, les histoires de bébés et de services sociaux, hein... Dans la salle il devait y avoir une quinzaine de dames et moi comme seul porteurs de gonades. Eh bien je peux vous dire qu'on a tous fini dans le même état, vu le silence et l'immobilité qui ont succédé au générique de fin...
J'ai rarement été autant bouleversé par un film, aussi longtemps je veux dire : j'ai eu la larme à l'oeil pratiquement pendant tout le film, j'avais même peur d'avoir épuisé mon stock de larmes disons mensuel, c'est dire! (paradoxalement, pourtant, c'est à la fin que j'ai le moins pleuré...).
Donc, une jeune fille vient accoucher à l'hôpital et déclare aussitôt qu'elle ne veut ni voir ni toucher son bébé, bref qu'elle ne veut pas le garder. Aussitot, (comme dans Réparer les vivants on assistait à la mise en place et au déroulement du processus de don d'organes) va se mettre en branle le processus d'abandon de progéniture ("né sous X") et, parallèlement, (mais il a déjà commencé bien avant) celui d'adoption d'un bébé.
On va suivre une assistante sociale (Clothilde Mollet, sensationnelle), une éducatrice (Sandrine Kiberlain, sensationnelle), une éducatrice-chef (Miou-Miou, la maman de la réalisatrice, sensationnelle), un père d'accueil (Gilles Lellouche, sensationnel), une travailleuse sociale (Olivia Côte, sensationnelle), et, bien sûr, une candidate maman (Elodie Bouchez, sensationnelle). Ne croyez pas que je me moque, c'est vraiment ce que j'ai ressenti : elles/ils sont tous sensationnel/le/s (j'ai failli le dire à Emma pendant la projection mais je me suis retenu...). On suit le boulot -et on partage un tout petit peu de la vie- de tous ces gens-là (et j'ai repensé à Réparer les vivants) avec, au centre du dispositif ce bébé prénommé Théo (mais -attention je spoile- qui deviendra Mathieu) depuis le jour de sa naissance jusqu'à celui où il rencontre sa nouvelle maman.
Oui, tout ça m'a bouleversé, cette belle histoire (on souhaite/on espère que ça se passe toujours aussi bien que ça dans la vraie vie) c'est de l'humanité qui fait du bien, tout simplement. Du bonheur.
En plus, on a le plaisir de voir passer en coup de vent des acteurs qu'on aime (Thibaut Vinçon, Grégory Gadebois, Bruno Podalydès, Jean-François stévenin), plus-value encore au bonheur éprouvé...
Un tout petit bémol, toutefois : il n'était pas indispensable de rajouter cette historiette d'amour entre K et L, qui  vient un peu parasiter l'histoire et n'apporte rien de plus à celle qui nous intéresse.
Un film à l'image de ses affiches, d'une extrême douceur.

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20 février 2019

micro183 (avec du retard)

*

longtemps je n'ai pas aimé novembre, puis ce fut février,
finalement ne vaudrait-il pas mieux faire comme Marie,
et ne pas aimer depuis novembre jusqu'à février (inclus) ?

*

il me semble que je me souviens moins bien
des livres que je lis maintenant qu'avant

*

(il me semble que j'ai un peu laissé de côté cette catégorie
-peut-être remplacée par l'obligation de trouver un message à écrire chaque jour
pour la catégorie "une seconde par jour"-)

*

formatage de carte-mémoire d'appareil-photo :
comment les images disparaissent (ou pas)

*

déménagement : ne garder que 100 livres ?
(que 100 écrivains serait déjà plus envisageable)

*

"le complotisme est un symptome qui se prend pour un diagnostic"
(entendu à la radio, en allant à Thann)

*

" après ça fait des taches de propre"
(entendu au café, au fjt)

*

le mot "bifurquez", d'un registre un peu trop soutenu à mon avis
pour un gps

*

j'avais entendu "cabosser la flexibilité"
Mais il disait probablement "Y a qu'à bosser la flexibilité"
comme l'a précisé Dominique

*

19 février 2019

sonar

053
LE CHANT DU LOUP
de Antonin Baudry

Je l'ai déjà dit, j'adore les films de sous-marins* (enfin je devrais peut-être parler au singulier, j'adore surtout Das boot, de Wolfgang Petersen, qui est "le" prototype du film de sous-marin, surtout la version longue director's cut), la fraternité virile, l'espace clos, confiné, les mecs en maillot de corps qui se frôlent dans les coursives, les ambiances de chambrée, bref "mon" idée de sous-marin (d'ailleurs j'ai appris sur allocinoche que Das boot était, justement, le film de sous-marin préféré des sous-mariniers...) et donc quand j'ai vu la bande-annonce de ce Chant du loup, je n'ai pas pu résister.
Avant-première mardi soir dans le bôô cinéma, idéalement, ça permettait de clore l'effet-ficâââ -c'était drôle de me retrouver une nouvelle fois dans cette salle 4 bien-aimée en remarquant qu'il restait plein de places libres...-.
Et le film, alors ? Pour parler virilement, je pourrais résumer par "un film avec des grosses couilles". Ouais, Reda Kateb, Omar Sy, François Civil, Mathieu Kassowitz (et même un peu, enfin pas assez à mon goût, de Damien Bonnard) pour ce qui est des porteurs des gonades susdites, ça commence à faire lourd, avec en face juste Paula Beer (la jolie demoiselle de Frantz et de Transit) pour faire contrepoids, y a pas photo, ça penche lourdement en faveur des premiers (m'est même venue l'idée qu'elle était quasiment là juste pour faire joli, même si, heureusement, elle a droit à la dernière image...)
J'attendais un film de sous-marin pépère et voilà que je me retrouve avec un film de guerre de contre-espionnage de tactique militaire voire même de guerre nucléaire, à deux doigts de (la métaphore virile eut exigé "à un poil de cul de") l'apocalypse. Wouaaaah! La fin du monde, quasi. Et tout ça grosso-modo à cause de Daesh (Kassowitz n'est, finalement, pas parti si loin du Bureau des légendes...)
Une première partie dans le sous-marin, une seconde sur la terre ferme, et une dernière re-glouglou mais cette fois dans deux sous-marins (je ne peux pas tout vous raconter quand même...). Avec le même personnage central, Chanteraide (j'ai entendu Chanterelle pendant tout le film) dit Chaussettes -on apprend pourquoi vers la fin du film, mais à ce moment-là on n'en a plus grand-chose à faire, on est préoccupé par bien autre chose- un mec qui a un genre d'oreille absolue pour interpréter tous les bruits sous-marins. C'est son boulot, d'ailleurs, ça tombe bien.
C'est le premier au générique, donc c'est le héros, et c'est lui d'ailleurs qui va sauver le monde régler le problème insoluble qui se développe dans la seconde moitié du film.
Un film avec des grosses couilles donc, qui exalte les VVV (vraies valeurs viriles), les militaires, les marins, l'obéissance aux ordres, allons enfants de la patrie, garde à vous, hommes entre eux  et autres tutti quanti. Donc pas tout à fait assez "sous-marin" à mon goût (et un peu trop politique-fiction d'abord puis blockbusterisant ensuite). Avec quelques héros qui vont mourir en héros (héroïquement, donc) et d'autres qui vont survivre (ceux qui vont beaucoup au cinéma le savent, statistiquement, plus on est haut sur l'affiche, et plus on a de chance de s'en sortir à la fin du film, mais ça ne marche pas à tous les coups, restons dans le vague, ou la vague plutôt dans le cas présent.)
Un film où, explique le réalisateur, "les acteurs emploient le vrai jargon des sous-mariniers" (mais ils pourraient bien parler en klingon que ça ne changerait pas grand-chose, tant on n'y comprend rien à ce qu'ils racontent.)
Mais un film qui se voit plutôt avec plaisir, qui fait son boulot de film, les presque deux heures passent très vite, c'est bien fichu, on reste tendu, même si la deuxième moitié part quand même un peu en roue libre, et ce, progressivement, de plus en plus vite et de plus en plus fort (et de plus en plus n'importe quoi, j'ai envie de dire, qui finit par ressembler à du tout-venant patriotique-amerloque-avec-des-grosses-couilles, oui j'avoue que j'ai un faible pour cette expression, vous l'aurez sans doute remarqué), peut-être parce que certains acteurs, aussi, y sont plus crédibles que d'autres.
Mais bon, ne boudons pas notre plaisir.
Fermons là les écoutilles, moussaillons, et rompez.

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* je réalise a posteriori que tout ça viendrait peut-être du feuilleton Voyage au fond des mers que j'adorais regarder quand j'étais petit)

** et finalement que j'éprouve un peu le sentiment : on sait que ce n'est pas vrai, qu'ils jouent, que c'est pour de semblant, mais bon, on joue quand même avec eux...

18 février 2019

bukowski

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MY BEAUTIFUL BOY
de Felix Von Groeningen

Ma première échappée hors-ficâââ (pendant ce dernier, pourtant), en compagnie de Catherine, pour un film que j'avais envie de voir parce que j'aime beaucoup le réalisateur (Belgica), un film qui m'a mis (très) mal à l'aise mais bon c'était sans doute le but (et le propos).
Un père (américain) qui se bat pour (essayer de) sauver son fils qui se came à mort. Tout est dit. Et c'est un peu là le problème structurel du film, le cycle je suis clean/ je rechute/ je vais en désintox / je re--suis clean / je re-rechute / je re-vais en désintox / je re-re-suis clean / jere-re-rechute etc. dont on devine assez tôt qu'il n'est pas près de s'arrêter, et dont on ne voit pas bien d'ailleurs comment il pourrait s'interrompre, à part peut-être la mort du jeune homme camé en question... Et le fait d'avoir choisi pour incarner le fiston cette gueule d'ange de Timothée Chalamet (qui nous avait tourneboulés dans Call me by your name) rend le film encore plus fort, plus émouvant, encore plus malaisé...
Felix Von groeningen est parti aux USA pour tourner ce film, et s'est peut-être un tout petit peu perdu en chemin. Dans Belgica il était question de deux frères, dans Alabama Monroe d'un couple, dans La merditude des choses d'une famille encore  (de plusieurs frères, si je me souviens bien...), ici c'est un père et son fils. Même si la mère du jeune et la nouvelle épouse du père ont aussi chacune un rôle important, c'est ce lien-là qui est l'épine dorsale du film. Et donc me touche d'autant plus. Surtout lorsqu'on a compris (assez vite) que même tout l'amour du monde ne servirait pas à grand-chose, face à la crystal meth.
Tout le monde dans le film est plus ou moins malheureux, plus ou moins fort et pendant plus ou moins longtemps, et donc, en tant que spectateur solidaire j'ai bien sûr été malheureux. Pour eux, avec eux. Mais la structure répétitive du film joue en sa défaveur, même si le réalisateur a toujours autant de nez pour habiller/habiter sa bande-son (qui est véritablement somptueuse).
Important : si vous allez le voir, il faut absolument
1) le voir en vo
2) rester jusqu'à la fin du générique...

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17 février 2019

fica25.07

(mardi 12)

049
LE SAMOURAI DU CREPUSCULE
de Yoji Yamada

J'avais changé le film initialement prévu pour celui-là, du même réalisateur que La maison au toit rouge. Un beau personnage de samouraï (où l'on apprend que samouraï c'est beaucoup moins glamour que ce qu'on pourrait croire), une histoire d'amour aussi, mais hélas une copie pas à la hauteur : visiblement une vidéo, et assez boueuse de surcroit (les scènes à l'intérieur étaient quasiment inregardables), dommage, le film mérite d'être revu dans des conditions meilleures

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(non fica)

051
LA TENDRE INDIFFÉRENCE DU MONDE
de Adilkhan Yerzhanov

Les hasards de la programmation ont fait qu'à cette heure-là il n'y avait que celui-ci à (re)voir, et j'ai donc revu, pour la 3ème fois en 15 jours ce joli film kazakh, avec la belle Saltanat (sa robe rouge, son ombrelle) et son amoureux Kyandyk (et son humour viril), au pays des gros pourris qui n'aiment que l'argent (plus je le regarde et plus je le trouve amer ce film)

052
RASHOMON
d'Akira Kurosawa

celui-là ne passait qu'une fois et je savais que je voulais terminer le ficââ^^a avec. Un classique entre les classiques. Trois hommes s'abritent de la pluie (un bonze, un bûcheron et un passant) et racontent une même histoire, mais chacun à sa façon (une histoire mettant en scène un brigand, un samouraï et une femme), je croyais le revoir, mais en fait je ne l'avais jamais vu, en entier en tout cas... Beau film, et belle façon de se dire au revoir et à l'année prochaine (mon voisin de droite avait deviné juste à propos du film qui allait être primé...)

et voilà c'est fini, ça passe très vite une semaine de cinéma...

16 février 2019

l'ami allemand

Je l'ai appris en direct, à la fin du journal de 13h, et j'ai eu les lames aux yeux.
Bruno Ganz est mort, à 78 ans.
Bruno Ganz, c'est d'abord, pour beaucoup, l'ange des Ailes du désir (Wim Wenders, 1987), celui qui devient humain par amour pour une belle trapéziste, mais pour moi, c'était d'abord, et pour toujours, Jonathan Zimmermann, l'encadreur de L'ami américain (Wim Wenders, 1977) d'après le roman de Patricia Highsmith.
J'avais tellement aimé ce film, et je l'y avais tellement aimé que j'ai continué d'aller le voir au cinéma ("le" pour Bruno Ganz bien sûr). Les années 80 lui furent fastes. Il était Bruno, le mari, dans La femme gauchère (Peter Handke,1978) , Rémy dans La provinciale (Claude Goretta, 1981), Georg dans Le faussaire (Volker Schlöndorff,1981), Paul dans Dans la ville blanche (Alain Tanner, 1982), Faber dans La main dans l'ombre (Rudolf Thome, 1983, un film rare pour lequel j'avais spécialement pris le train, car je ne pouvais le voir qu'à Paris, un genre de polar avec aussi (souvenirs un peu flous)  Dominique Laffin et Laurie Anderson!), puis Alexandre dans L'éternité et un jour (Theo Angelopoulos, 1993), là quelques années de creux pour le cinéma, et on le retrouve en Fernando dans le joli Pain, tulipes et comédie (Silvio Soldini, 2000),  puis encore quelques blancs et je l'ai retrouvé dans les années 2010, d'abord en parrain mafieux albanais (improbable mais vrai!) dans le délirant Refroidis (Hans Peter Molland, 2014), que j'adore, puis en grand-père dans Amnesia (Barbet Schroeder,2015) , jusqu'au Verge/Virgile du très récent (et malaisant) The house that Jack built (Lars Von trier, 2018).

Quarante ans et quelques de cinéma, donc, et un sacré parcours cinématographique...

Bruno Ganz c'était, aussi, et surtout, une voix, une voix magnifique qui me file des frissons chaque fois que je l'entends...

"Als das Kind Kind war,
wußte es nicht, daß es Kind war,
alles war ihm beseelt,
und alle Seelen waren eins."
(Les Ailes du désir)

 

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