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lieux communs (et autres fadaises)
16 février 2019

fica25.06

(lundi 11)

045
A FAMILY TOUR *****
de Liang Ying

Une excellente suprise que ce premier (et unique) film de la compétition 2018. Une histoire familiale, comme son nom l'indique, entre Sishuan, Hong-Kong, Taipei, Taiwan, Formose (il faut être attentif au début du film, mais à la suite aussi). Une histoire autobiographique (une famille chinoise éclatée) que le -jeune- réalisateur transpose à sa façon (son personnage devient féminin dans le film, celui d'une réalisatrice chinoise exilée pendant cinq ans). J'ai vraiment vraiment beaucoup aimé ça (et le film confirme que cen'est vraiment pas une bonne idée d'aller vivre en Chine)

046
COMING HOME****
de Zhang Yimou

Ah il me semblait bien qu'il y avait Gong Li dans celui-ci (Jacky m'avait presque ri au nez lorsque je l'avais évoquée -e-) Encore une histoire chinoise, encore une famille éclatée, et encore une bonne raison de ne pas aller vivre là-bas. Un mari revient après avoir été "exilé" pendant quelques années (lors de la révolution culturelle) (il a été dénoncé par sa propre fille) mais son épouse ne le reconnaît pas... Il va essayer de la guérir par tous les moyens...

047
HAPPINESS ROAD **
de Hsin-Yin Sung

un film d'animation qui ne me faisait pas vraiment envie, mais que j'ai regardé vaillamment, l'histoire d'une famille (décidément) taiwanaise racontée par la fille aînée qui est partie vivre aux USA où elle a épousé un américain typique, et qui revient dans la ville où elle a passé son enfance, à l'occasion de l'enterrement de sa grand-mère bien-aimée. Non seulement le dessin ne me plaisait pas vraiment, mais j'ai trouvé le récit un peu nunuche (et ma voisine était encore plus catégorique que moi, elle a dit "très nunuche")

048
HAIFA **
de Rahid Masharawi

Et pour terminer la journée (quatre films c'est assez) un film palestinien réalisé il y a 25 ans, avec une Hiam Abbass presque méconnaissable, et que j'ai trouvé un peu vieilli (et vieillot), l'état de la copie y étant sans doute pour quelque chose... un village palestinien, ses habitants, leurs histoires et au milieu d'eux un sdf/mendiant surnommé Haïfa, assez perturbé / perturbant, dont on apprendra progressivement pourquoi il a perdu la tête... Le film tournicote, ne décolle pas vraiment et finit abruptement en laissant le spectateur en plan...

(et donc là je suis parti, et j'ai zappé CARMEN REVIENT AU PAYS, par ailleurs déjà vu il y a fort longtemps)

 

15 février 2019

fica25.05

(dimanche presque de relâche mais c'était je crois nécessaire...)

044
BAJIRAO MASTANI *****
de Sanjay Leela Bansali

plus de deux heures et demie, tout de même... une splendeur bollywoodienne qui, à la sortie, a mis comme des pépites dans les yeux de celles/ceux qui venaient de la voir, un grand spectacle (c'est le film qui a coûté le plus cher de tous les films nous a dit Bastian M.) historique (ah le biopic à l'indienne, c'est tout à fait autre chose) avec super guerrier super fort et tou-puissant, son épouse dévouée, sa maîtresse guerrière, sa mère comploteuse (un genre d'Agrippine -celle de Racine, pas celle de Brétécher-), son fils remonté contre lui et en colère contre sa maîtresse, bref du grand de chez grand spectacle, baroque, lyrique, exagéré, démesuré, avec des batailles, des intermèdes dansés, des roucoulades, des dialogues sentencieux mais que j'aurais souhaités recopier en entier, bref, du bonheur cinématographique à l'Indienne... Un seul petit bémol (mais à part Martial et moi personne ne semble s'en être rendu compte) il me semble qu'il n'était pas tout à fait au format (mais personne ne semble s'en être formalisé...) : pas assez large (c'était plus évident lors de certaines scènes, où les personnages semblaient être un chouïa étirés en hauteur (ou compressés en largeur, ce qui revient au même...) mais bon peut-être manquait-il l'objectif adapté, dans le bôô cinéma (cela s'est déjà vu par le passé...)

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14 février 2019

micro182 (spécial ficâââ)

*

"tu manges, tu dors, tu te sens bien, c'est le bonheur..."

*

"si tu as un fils, je l'appellerai Arafat
et si c'est une fille je l'appellerai Palestine..."

*

"Le renne est un animal stupide
que faisait-il sur la route?
il se croyait peut-être invisible..."

*

"C'est un secret,
on ne doit pas laisser les gens deviner qu'on est une famille..."

*

"C'est dur, hein ?
les bus et les femmes, on ne les arrête pas une fois qu'ils sont partis..."

*

(chanté et dansé)
"Etre avec mon ami fait saigner mon coeur,
mais seul mon coeur et moi le savons..."

*

"Quoi qu'on fasse, des épinards ce ne sont que des épinards..."

*

" si tu as besoin de quelqu'un pour passer pour une idiote,
je suis là..."

*

* "Même le silence ne pourrait te rendre muette..."

*

"Pour un maquereau...
il a eu la marchande de poisson et il a eu sa fille!"

*

"les martyrs et les collabos, c'est le même prix ?"

*

"le sholezard doit être bien sucré..."

*

(sifflé)
"je suis au café avec Ahmet!"

*

"pour toi un lapin c'est un porte-bonheur
pour nous c'est juste quelque chose qui se mange..."

*

"ma haine pour vous a dépassé les limites du raisonnable..."

*

 "Ce en quoi tu crois fais de toi celle que tu es..."

*

"la dague a besoin d'un fourreau, l'épouse d'une demeure et la maîtresse d'un taudis..."

*

14 février 2019

fica25.04

(là, j'attaquais ma plus grosse journée festivalière : 6 films au compteur!)

samedi 9

037
ONE FINE SPRING DAY ***
de Jin-Ho Hur

Celui-là j'avoue je l'avais pris juste pour être sur d'être dans la salle pour voir le suivant... un joli film coréen où j'ai hélas un peu trop dormi... Une jeune fille, un garçon, il est ingénieur du son (en tout cas il les enregistre) et elle l'assiste, ils s'aiment, tout va bien pendant très longtemps jusqu'à ce que soudain patatras ils se séparent et n'en finissent plus de se séparer. Et ils se séparent, se séparent... Un film que j'ai regretté de ne pas pouvoir avoir vu en entier (j'en ai entraperçu de très jolis morceaux entre deux assoupissements)...

038
HAVE A NICE DAY ****
de Jian Liu

Celui-là je ne voulais pas le louper : on l'avait programmé dans le bôô cinéma mais pour des raisons x (qu'on n'a jamais vraiment comprises) le distributeur nous l'avait retiré à la dernière minute. Un film d'animation chinois très contemporain, cynique, violent, ("tarantinesque" ont dit les critiques, ce qui serait plutôt juste) qui nous dépayse complètement. Très fort (j'achèterai le dvd).

039
NUAGES ÉPARS ****
de Mikio Naruse

Quel bonheur encore un Naruse... En couleurs, celui-là, un des derniers du réalisateur. Bastian M. l'a catalogué dans sa présentation (c'est toujours un immense plaisir de l'entendre) "amours impossibles" et en effet, c'est l'histoire d'un jeune femme dont le mari a été soudain tué par un chauffard, et des sentiments qui vont se tisser au fil du temps entre le jeune femme et le chauffard (qui pourrait être un genre d'alain delon -jeune- japonais). La petite musique des sentiments, la délicatesse des couleurs, tout me ravit dans ce film...

040
AGA **
de Milko Lazarov

Il fallait que je reste dans la salle pour voir le film suivant, et celui-là, je l'avoue ne m'attirait pas particulièrement. J'ai d'ailleurs souffert au début (qui est vraiment, et simplement, très documentaire -et taiseux-, où on suit le quotidien d'un couple (d'un vieux couple) de yakoutes et je piétinais (sortir ? ne pas sortir ?). Les paysages sont vraiment mêêêrveilleux mais ça ne me suffisait pas, et je me demandais comment le réalisateur allait tenir jusqu'au bout. Et puis le film décolle, et le réalisateur gagne son pari (la deuxième partie est magnifique).

041
HERITAGE ***
de Hiam Abbass

Hiam Abbas est encore maman dans ce film, une de ses filles va se marier, mais l'histoire de la famille est assez complexe, chacun(e) des personnages ayant un poblème (c'est normal, sinon il n'y aurait pas de film) et tentant de le régler, notammant Hajar (jouée par Hasia Herzi) qui semble critalliser sur elle les rejets de la plupart des membres de ladite famille (elle roucoule avec un anglais, rendez-vous compte!) Un film choral, qui se laisse regarder avec plaisir (mais que je mélange un peu avec May in the summer...

042
LA MAISON AU TOIT ROUGE *****
de Yoji Yamada
C'est Jacky qui me l'a conseillé, et je n'ai pas du tout regretté (des fois on n'aime pas les mêmes choses). Un très joli film, en plusieurs strates temporelles (à la mort de sa grand-mère un jeune homme découvre une lettre qui n'a jamais été ouverte -qu'on ouvrira à la fin du film- et nous relate en même temps le récit de sa vie écrit par la grand-mère, qui fut, dans sa jeunesse, bonne au service de la famille habitant dans cette fameuse maison au toit rouge... Un amour de film, vraiment...

(moralité : 6 films, c'est trop -je n'ai même pas eu le temps de manger mon deuxième sandwich qui était resté dans la voiture- j'ai fini la soirée dans un genre de flou cotonneux plutôt agréable mais presque un peu inquiétant : ne plus savoir le jour ni l'heure ni tout ce qu'on a pu voir auparavant.. demain je fais un peu relâche et n'irai envoir qu'un).

13 février 2019

fica25.03

(ça y est, on revient dans le rythme "normal" du festival : prendre ses places, faire la queue, trouver une place où on peut étendre ses jambes, puisqu'on va passer la journée là ou presque...)

vendredi 8 :

033
LES SEPT SAMOURAIS *****
de Akira Kurosawa

Un séance de rêve (et une sacrée découverte... Non non je n'avais jamais vu le film), une copie magnifique (c'est quand même bien le numérique, et ça nous change de tous ces incunables sur pellicule avec des copies en état 5+ -à la limite de l'improjetable). 3h30 de grand cinéma, un beau noir et blanc bien contrasté mais pas trop, avec même l'entracte (pour aller faire pipi) conservé entre les deux parties. Enthousiasmant.

034
MAY IN THE SUMMER ****
de Cherien Dabis
Hiam Abbass a trois filles... Nous sommes en Jordanie, la mamn est chrétienne (elle a même Alleluiah comme sonnerie de portable) et voilà qu'une des trois filles a décider d'épouser un musulman... Une comédie plaisante, que ce  film "de femme(s)",énergique, drôle, très agréable, où les quatre personnages principaux (il faudrait mettre au féminin et écrire principales) si elles sont très différentes sont tout aussi fortes...

035
LE GRONDEMENT DE LA MONTAGNE ***
de Mikio Naruse
Naruse, j'y vais toujours... Il s'est avéré, au bout d'un court instant, que je l'avais déjà vu. Un beau portrait de femme (toujours cette même actrice dont le perpétuel sourire est toujours nimbé d'un imperceptible voile de mélancolie : Dans une même maison vivent cette jeune femme et son mari (un des personnages les plus déplaisants croisés depuis longtemps, au moins dans les films du festival), les grands-parents (les parents du détestable fils, le papa est par contre adorable et très proche de la jeune fille) - auxquels viennent s'ajouter la soeur de l'héroïne et ses enfants... Un film plutôt tristounet mais qui finit sur une note d'espoir (ça c'est bien)...

036
LES ÉTENDUES IMAGINAIRES *****
de Yeo Sew Ya
Une avant-première, un film dont je ne savais rien de rien, dont j'ai découvert au générique qu'il avait gagné le Léopard d'or à Locarno en 2018, avec deux flics qui mènent l'enquête sur la disparition de deux ouvriers qui travaillent sur les chantiers de réensablage de Singapour (j'ai donc appris ici que Singapour achetait du sable à d'autres pays pour étendre sa superficie) et qui communiquent entre eux par rêve (chacun entrant dans le rêve de l'autre)... Un film fascinant, complexe, instable (comme ces étendues, justement de sable) qui m'a fait forte impression...

(et j'ai rendu mon billet pour JAFFA...)

12 février 2019

fica25.02

jeudi 7

une journée un peu entre-deux, puisque grâce à Zabetta j'assiste, plus ou moins au visionnement des films en avant-première concourant pour le Prix des Exploitants, mais comme j'en ai -entregent- vu déjà deux sur les trois proposés ce jour, je vais voir un peu autre chose puis je reviens...)

030
SIBEL ****
de C. Zencirci et G. Giovanetti

Déjà vu en prévisionnement, mais ça m'avait vraiment beaucoup plu et j'y suis retourné. Bon, assis au deuxième rang, la vision n'est plus la même, et même physiquement un peu éprouvante. Mais le film est toujours aussi fort. Un beau film sur la différence (l'héroïne est muette mais s'exprime par sifflements), une belle rencontre dans la forêt (on cherche le loup, et on trouve autre chose) et un plaisoyer vibrant en faveur de l'émancipation des femmes (ce qui, en Turquie, n'est vraiment pas une mince affaire...)

031
LE PORTRAIT INTERDIT****
de Charles de Meaux

c'est un peu le hasard qui m'a amené à voir ce film (le programme de la journée de jeudi était un peu compexe à mettre en place) dont j'ai eu le plaisir d'apprendre que son réalisateur était aussi le producteur d'Apichatpong Weerasethakul (ce qui ne pouvait que me le rendre sympathique) une belle histoire d'amour (multiplement impossible) entre un jésuite (Melvil poupaud, excellent comme d'hab') et une demoiselle joliette qui n'est autre que la femme de l'Empereur (de Chine). Il a été engagé par l'Empereur pour faire de sa femme un "portrait à l'occidentale" (qu'elle a pu obtenir après avoir battu son empereur de mari aux échecs en, c'est lui-même qui le dit, "ayant joué avec malice"). Un film magnifique, un rien obséquieux peut-être (mais rituel empesés de la cour obligent), traversé de fulgurances esthétiques qui émerveillent, rien de moins.

032
WORKING WOMAN ****
de Michal Aviad

Une avant-première encore, un film israélien, où une jeune femme qui "en veut" professionnellement (son époux vient d'ouvrir un restaurant qui a du mal à démarrer, alors il faut des pépettes pour vivre) et trouve un emploi dans l'immobilier, sous les ordres d'un patron qu'on voit venir avec ses gros sabots de libidineux dès les premières fois qu'on le voit, et qui (la jeune femme) se trouve prise dans l'engrenage du harcèlement et des problèmes qu'il génère... Une film bien construit, centré sur un beau personnage de femme

(et je me suis arrêté là, pour cause de foule immense dans le hall qui m'a un peu stressé, et j'ai donc remis à plus tard le visionnage de My beautiful boy que j'avais projeté...)

11 février 2019

fica25.01

Clermont ? Vesoul ? Finalement ce fut vesoul, car non seulement c'est sur place, mais en plus c'est l'année où j'ai droit à l'accrédition -oui, on alterne, on a droit à une comme les autres "associations de cinéphiles" (ne riez pas c'est écrit comme ça dans le programme) alors que, hein, mais bon passons, ceux qui me connaissent savent de quoi je parle...

mercredi 6

025
LES CLIMATS ****
de Nuri Bilge Ceylan

c'est important le premier film qu'on voit de la semaine, le démarrage des festivités, cette année, après mûre réflexion, j'ai opté pour un classique (j'hésitais avec le film de Brillante Mendoza en avant-première), un film déjà vu plusieurs fois (dans le bôô cinéma notamment), un film solide, où le réalisateur se met lui-même en scène (avec son épouse) pour raconter l'histoire d'un couple qui se délite (ça commence en plein soleil et ça finit sous la neige) et j'ai une nouvelle fois beaucoup aimé ça...

026
INSIANG ***
de Lino Broka

hésitations, encore, suis allé voir celui-ci parce que je voulais être dans la salle où passerait le suivant (Paradise now) et donc pas parce que c'était le coup de coeur de machine ou machin. Un classique, donc, du cinéma philippin par un de ses pères fondateurs (par lequel Brillante Mendoza, justement, dit avoir été influencé). Un bon mélo flamboyant filmé dans les bidonvilles en caméra à l'épaule, l'histoire d'une fille qui vit avec sa mère et l'amant de celle-ci, qui la courtise en douce et à qui elle finit par céder, après avoir été déçue par son jeune soupirant (à elle) qui avait tourné casaque après que l'amant de la mère (qui a des vues sur la fille) lui ait conseillé de déguerpir... Tout ça va, bien évidemment, très mal finir. Un mélo qu'on peut qualifier de flamboyant, mais qui ne m'a pas enthousiasmé plus que ça.

027
PARADISE NOW *****
de Hany Abu-Hassad

celui-là on l'avait programmé à sa sortie et  j'avais ensuite carrément acheté le dvd tellement ça m'avait plu. Dans la section "Hommage à Hiam Abbas", même si on ne l'y voit que fort peu, l'histoire forte de deux jeunes hommes, volontaires pour commettre un attentat-suicide, et de la dernière nuit qu'ils passent avant ledit attentat. Deux amis, qu'on voit au début du film vivre "normalement", avant que la mise en route et la préparation de l'attentat ne les transforme (du dehors autant que du dedans). Jusqu'au final, inéluctable, (mais très intelligemment filmé) on se passionne pour les itinéraires et les chassés-croisés (car bien sûr les choses ne vont pas se passer tout à fait comme prévu) de ces deux garçons.

028
LEILA ***
de Dariush Merjhui
Ils sont jeunes ils sont beaux ils s'aiment ils ont tout pour être heureux sauf qu'elle décide qu'elle est stérile et ne peut avoir d'enfant, et Leila (la jeune épouse qui donne son titre aufilm) va se mettre en tête (un peu poussée -à bout- par sa belledoche) que pour être vraiment heureux son mari (qui pourtant lui répète qu'il l'aime pour elle-même et s'en fout de ne pas avoir d'enfant) doit trouver une nouvelle épouse pour qu'elle puisse lui donner un enfant... Ou comment construire son malheur bien consciencieusement jusqu'au bout (elle réussit au-delà de ses espérances puisque, à la fin du film, chacun(e) est seul et malheureux. mais bon ça dure deux heures, et on a envie de monter sur l'écran et rentrer dans le film pour gifler la jeune fille, quand même...

029
GARCON D'HONNEUR ***
de Ang Lee

je ne sais pas pourquoi, je ne l'avais pas vu lors de sa sortie, et j'ai donc rattrapé mon retard. Une comédie très agréable, à propos du coming-out et des mensonges qu'on peut faire à sa parents en croyant les préserver. Un jeune homme gay (from Taiwan), qui vit à New-York avec son ami américain décide de se marier ("en blanc") avec une jeune asiatique qui souhaiterait obtenir une carte verte... Les parents viennent pour le mariage, et tout ce monde loge à la même enseigne : le marié, la mariée, le "garçon d'honneur", la maman et le papa... Les choses ne vont pas se passer comme prévu (finalement ça pourrait servir de résumé pour un grand nombre de films, tant il me semble que je l'écris souvent). Un film très agréable, et délicieux en tout cas pour finir en beauté cette première journée...

(cinq films pour cette journée de mise en route)

7 février 2019

in the sauna

024
ENTRE LES ROSEAUX
de Mikko Makela

(entregent) Hasard des visionnages, ce film arrive juste à point, logiquement, oui, juste après Border (Welcome to Finland) et Mon cher enfant (Welcome to Syria). Vu ce matin, grâce à un lien vimeo et le mot de passe adéquat, ce joli film. L'histoire de Leevi et Tareq. Le premier est un jeune Finlandais qui fait une pause dans ses études littéraires parisiennes (il termine sa thèse de poésie comparée) pour revenir quelques jours en Finlande, notamment pour donner un coup de main à son père dans la réfection de leur maison de vacances, avant que celle-ci ne soit vendue, et le second est un jeune (et craquantissime) Syrien, recruté par le père via une agence d'intérim pour donner un coup de main dans lesdits travaux de réfection.
Le père, le fils, et le saint-esprit non, l'ouvrier.
Le père n'est pas commode (un vieux con finlandais pourrait-on dire, non, mieux, un vieux con universel comme il s'en fait -et s'en exporte- partout) et a du mal à accepter le mode de vie de son fils (d'abord qu'il soit gay, ensuite ses études frivoles, et le fait qu'il ne soit pas encore un homme parce qu'il n'a pas encore fait son service militaire -on apprend, incidemment, que la Finlande est, avec la Russie et la Corée du Nord, un des derniers pays à voir conservé cette institution...-).
Et le fils va vite trouver ce nouvel -et joli- ouvrier fort à son goût (etcomme on l'apprendra assez vite, réciproquement). Et comme le père est récemment appelé ailleurs pour régler les problèmes de sa petite entreprise défaillante, les deux jeunes gens vont se retrouver seuls, fort propicement, ce qui va bien arranger leurs affaires affectives et autres (et les nôtres, de spectateurs). Mondialisation gay pourrait-on dire, que cette rencontre finno-syrienne (pas si fréquente, quoique vue il n'y a pas très longtemps, pas tout à fait sous le même angle il est vrai,  dans le délicieux L'autre côté de l'espoir kaurismakien).
Le film est simple, il est juste. Rempli de sincérité. Et plutôt touchant ma foi. J'aime toujours ces histoires de rencontres entre deux gars, où la structure et le déroulement sont connus (premier contact, rapprochement, découverte mutuelle, travaux d'approche, premier baiser, "il faut bien que le corps exulte" (le passage à l'acte), les confidences, le bonheur partagé, et, forcément, la suite des événements -des fois c'est rose, des fois c'est noir, ça dépend du contexte et de la situation des tourtereaux concernés- et la conclusion, bien entendu, avec la même remarque que précédemment) mais dont la représentation fait toujours, oui oui,  du bien à mon coeur de midinet.
Les paysages (Finlande, bois et lacs) sont mêêêrveilleux (arghhhh! Ficâââ sors de ce corps!), les jeunes gens sont au diapason (avec, je le redis, un gros gros faible pour le jeune et viril barbu syrien), le constat est idyllique juste ce qu'il faut, mais réaliste exactement dans les mêmes proportions (principe de roucoulades vs principe du réel), bref, un film qu'on a envie de défendre et de poupouner (de cajoler) parce qu'il modernise (qu'il recycle, c'est dans l'air du temps) des thèmes archi-rebattus en y insérant des éléments résolument (et, parfois, tristement) contemporains.
"Les histoires d'a, les histoires d'amour finissent mal, en général -en généraaaaaal...-" (comme chanté par les Rita Mitsouko)

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mimi, non ?

 

6 février 2019

jarabulus

023
MON CHER ENFANT
de Mohamed Ben Attia

On avait projeté dans le bôô cinéma, en 2016 et en avant-première, le premier film du monsieur, Hedi, déjà produit par les Frères Dardenne, et, coïncidence, j'avais déjà donné à mon post un titre en nom de ville (Kairouan). Et on a programmé celui-ci en catastrophe, en remplacement de A bread factory 2, qu'on devait projeter mais que finalement non, l'exploitant dont nous dépendons s'étant soudainement mis en froid avec le distributeur dudit film...)
J'avais beaucoup aimé Hedi, le portrait d'un jeune homme qui était soudain amené à faire un choix et à se sortir de la gangue de sa torpeur existencielle. Un jeune tunisien, tiens, et cent fois sur le métier remettez votre ouvrage, puisque celui-ci pourrait être aussi cela. Le portrait d'un jeune homme (19 ans) qui va bientôt passer le bac et qui souffre de terribles migraines. Un jeune homme à rpopos duquel sa mère et son père se font beaucoup de souci. Vraiment beaucoup. (son papa ne le lâche pas d'une semelle, tant il éprouve pour son rejeton une sollicitude et un attachement manifestes, au grand dam, visiblement, du jeune homme homme en question).
Jusqu'à ce que, à quelques jours du bac, se produise un événement qui va bousculer de fond en comble ce qui était jusque là le portrait craché d'une famille modèle (pour reprendre un titre qui me revient comme ça et colle plutôt bien au sujet) et fait redémarrer le film dans une direction qu'on n'attendait pas vraiment.
On conserve les mêmes éléments (le père, la mère, le fils) mais dans une configuration différente, qui va à nouveau être bouleversée et re-configurée dans une dernière partie où les cartes sont redistribuées somme toute logiquement, mais dans une logique cruellement jusqu'au-boutiste (en même temps que très simple, inévitable pourrait-on dire)
Mohamed Dhrif est bouleversant jusqu'au bout (car contrairement à son titre français, Mon cher enfant, le film est bien davantage le portrait d'un père, plutôt que elui d'un fils) et la mise en scène de Mohamed ben attia, avec son sens du détail et sa proximité des personnages, rend encore plus poignant ce portrait en creux d'une famille "normale".
J'avais un peu regretté que la fin de Hedi soit vraiment trop ouverte (oui, j'ai un problème avec les fins ouvertes) et la fin de celui-ci est à peine moins abrupte. Mais le film confirme la confiance qu'on peut accorder à  ce jeune réalisateur...

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5 février 2019

coup de foudre

022
BORDER
d'Ali Abbasi

En quinze jours deux réalisateurs iraniens nous auront offert deux films qui ne ressemblent pas à grand-chose de connu : Pig la semaine dernière, et Border cette semaine-ci. Border qui avait été vu à Cannes par Zabetta et Hervé, qui nous l'avaient recommandé tous les deux, mais restaient, au sujet du film, mystérieusement elliptiques, évasifs.
Hervé avait raison, c'est un film qu'il faut voir en en sachant le moins possible au préalable (dommage pour moi, qui ai dû lire au préalable un certain nombre de critiques pour choisir celle(s) qui figureraient dans notre prog papier, que, dans le lot, il y en ait eu au moins un(e) (je ne sais plus qui) qui a "vendu la mèche", d'un seul mot d'un seul (en général Téléramuche ou les Cahiaîs sont assez doués pour ça...) et je savais donc hélas plus ou moins le fin mot, justement, de l'histoire...).
L'héroïne s'appelle Tina, elle est douanière, et a un flair infaillible pour détecter les contrevenants... Un jour elle voit passer Vore, qui la déstabilise en mettant, en quelque sorte, son pouvoir en échec. C'est vrai que Tina n'est pas très jolie. C'est vrai que Vore ne l'est pas vraiment non plus. et comme dit le proverbe, qui se ressemble... Tina et Vore vont sympathiser doucement.
Voilà à peu près tout ce que je peux raconter.
C'est un film incroyable, bouleversant, tiré d'une nouvelle du monsieur qui avait aussi écrit Laisse-moi entrer, le bouquin dont a été tiré Morse, autre beau et singulier et touchant film suédois de Tomas Alfredson. Dans Morse il était question de vampires, mais pas du tout ici. On est en Suède, aujourd'hui, mais il s'agit d'autre chose.
Le récit est fait de telle façon qu'on est toujours plus ou moins en alerte, aux abois, aux aguets, et qu'on ira effectivement de surprise en surprise (je me suis caché les yeux plusieurs fois mais je suis un peu chochotte, juste quand il était question d'asticots -chose qui me répugne viscéralement-).
J'ai pensé à Corps et âme (de Ildiko Enyedi), j'ai pensé à The voices (de Marjane Satrapi), et à Elephant Man, et au Lobster de Lanthimos, (je pourrais continuer la liste...) pour l'inquiétante étrangeté qui nimbe le film, pour cette histoire d'amour d'exception que j'ai trouvée bouleversante. Entre douceur et violence. Entre caresses et grognements. Et aux différentes significations du mot border ("frontière") qui sert de titre (et de garde-fou, j'avais écrit garde-boue hihi ce qui n'était finalement pas si faux) au film.
Un film indéniablement fascinant, avec deux magnifiques performances d'actrices-teurs (Tina c'est Eva Melander et Vore Eero Milonoff, qu'on avait découvert -merci allocinoche- dans le finlandais et réjouissant Olli Mäki) et qui font vraiment tous les deux un boulot extraordinaire.
C'est ça l'amour...

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Vore et Tina

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