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lieux communs (et autres fadaises)
8 avril 2019

freud, marx, zidane, le pape, et les autres...

LIGNE DE CRÊTE
Chorégraphie de Maguy Marin

Décidément, (en danse tout du moins), comme on dit, c'est dans les vieux pots...
Après Georges Appaix il y a quelques semaines (et son jubilatoire Vers un protocole de conversation ?), voici une autre "vieille de la vieille"  de la danse chère à mon coeur, cette chère très chère Maguy Marin (que j'aime depuis Cortex*, découvert en 1991) et de sa Compagnie, dont j'ai vu un certain nombre de spectacles (à chaque fois que je le pouvais).
Salves, la dernière pièce d'elle, vue en 2014 à L'Espace (Besançon) avait laissé certain(e)s sceptiques (pas moi) et avait été déjà considéré par ces mêmes certain(e)s comme un peu clivant. Et la danse dans tout ça ? Et donc j'étais très curieux (et impatient) de découvrir cette nouvelle pièce à propos de laquelle je n'ai absolument voulu rien lire (même pas le texte explicatif distribué à l'entrée) Rien, je n'en savais rien...
Eh bien ? Eh bien, Maguy, elle a poussé le bouchon encore (bien) plus loin...
Sur scène, des cubicules de plexiglas dans lesquels, au début, le public se reflète. Ca a l'air inoffensif et gentillet, comme ça. Quand les lumières s'éteignent débute alors la "musique", un bruit "industriel", celui d'une machine-outil, peut-être dans l'impression**, en tout cas un bruit mécanique, implacable, répétitif, agressif, à propos duquel chacun(e) réalise, au bout d'un temps plus ou moins long, qu'il ne va (plus) jamais s'arrêter. Déjà, rien que ça a été jugé insupportable par certain(e)s.
D'abord, dans une semi-pénombre apparaissent les interprètes, sapés comme des travailleurs/euses, executive men and women, qui vont et viennent, entre et sortent, partent et reviennent, déambulent, se rencontrent (ou pas), s'entrecroisent,  zigzaguant entre ces structures de plexiglas, des genres d'open spaces. Qu'ils vont alors commencer à meubler, à remplir, à occuper, progressivement, obstinément, répétitivement, de plus en plus, en y apportant des choses, à boire (packs d'eau, de lait, de boissons aux fruits, de soda américain) et à manger (ils vont beaucoup grignoter de cochonneries) et des choses du quotidien (du pq, des paquets, des cartons), et des choses à afficher (des images de gens connus ou d'événements ayant marqué) pour habiter leur espace, et d'autres choses encore, de plus en plus, un bric-à-brac inimaginable, un étalage de vide-grenier, le déballage d'une vie, en une une mécanique in(c)lassable, impitoyable, jusqu'à saturation de chacun de ces espaces individuels, puis de l'espace scénique tout entier.
C'est au moment où il (l'espace) sera devenu impraticable et ne permettra plus la moindre circulation que clac! la lumière s'éteint et ouf! (quelqu'un dans la salle l'a exprimé) la "musique" s'arrête. Noir. The end.
Une heure et quart (m'a dit Jean-Luc, j'avais coupé mon téléphone et n'avais donc pas d'heure) de circulations, de transports et d'entassements d'objets, des plus banals aux plus incongrus (et encombrants), selon une trajectoire implacable, radicale, détabilisante. Jusqu'auboutiste. (des gens d'ailleurs ont quitté la salle, et j'ai trouvé les applaudissement à la fin plutôt mesurés).
J'ai trouvé ça parfaitement fascinant (et tout aussi parfaitement politique). Le texte de de présentation évoquait Spinoza (mais je ne l'ai lu qu'après, comme d'hab') mais il n'était pas obligatoire de passer sous les fourches caudines de la philosophie (que je n'aime toujours pas) pour se faire sa propre grille de lecture. C'est vrai qu'on peut juger qu'on est assez loin de la "danse" mais l'ensemble de la création est bel et bien une chorégraphie (qu'on peut raisonnablement penser rigoureuse et millimétrée, tellement est sidérante la perfection de ces déplacements et croisements coordonnés.
Le spectateur, soumis au régime du trop-plein, est confronté à tellement de choses à regarder, entre les personnages, les mouvements, les reflets, les objets, les actions, qu'il est donc forcé de faire des choix (à peu de choses près, on pourrait penser aux Championnats de France de n'importe quoi, des 26000 Couverts, pour la multiplicité des choses à voir, et l'obligation de faire des choix, sauf que Les Championnats... étaient surtout drôles, tandis que cette Ligne de crête serait plutôt oppressante et malaisée, et la chorégraphe reconnaît d'ailleurs avoir fait ce choix délibérément...), d'ailleurs, à la fin, en discutant, personne n'avait vu complètement la même chose.
On comprend pourquoi, avant que ça commence, le public est confronté à son reflet. Parce que le spectacle entier n'en sera que la continuation (de cette réflection initiale). Maguy Marin nous tend un miroir de la taille de la scène, de la taille de nos vies (sans oublier la duplication fascinante supplémentaire, aléatoire, que génèrent  les reflets des danseurs sur les parois de plexi), la manière dont les choses nous conditionnent et nous ensevelissent, la permanence de l'inanité (et de l'absurdité) de vivre, d'être là, sur scène, d'avancer, de recommencer, avec, dans le même temps, par-ci par-là, des moments "de grâce", légers, volés, des duos fugitifs, réduits à leur plus simple expression, des collaborations fugaces, des connivences, des échanges (qui rappellent de loin comme c'était bien le plaisir de les voir ces danseurs, danser "vraiment", dans d'autres pièces, sur de "vraies" musiques et d'aussi "vraies" chorégraphies).
Entre immersion et submersion...
Le monde a changé, (et la danse aussi), mais l'acuité du regard de Maguy Marin n'a pas baissé d'un iota. Sans pitié (sans doute), mais le monde d'aujourd'hui ne l'est pas moins. Et ça fait parfois du bien de se l'entendre dire, et de se prendre tout ça bam! bam! et re-bam! en pleine figure. C'est, comment dire... salutaire ?
Les discussions, après, dans le hall, étaient passionnées, chacun réagissant avec énergie dans un sens ou dans l'autre (Patrick G. parlait de "foutage de gueule intégral", je répondais "radicalité", "extrême limite de la danse", puisque c'était, en principe, de la danse que tous ces gens étaient venus voir...)
Je pense que c'est un des spectacles les plus forts vus lors de cette saison 2018/2019.

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Ligne-de-crête

 

* dont vous trouverez ici une "recréation vidéo" de 32 minutes (que je vous conseille...)
** selon Christine ma voisine, il s'agirait d'une photocopieuse

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7 avril 2019

nazareth

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WAJIB
de Anne-Marie Jacir

Un film palestinien (déjà pas si courant) dû à une réalisatrice (encore moins courant) et interprété par un vrai père et un vrai fils qui jouent le rôle de père et fils de fiction (encore encore moins courant), et donc me voilà au Kursaal ce mercredi pluvieux à 16h.
Unité de temps (un jour), unité de lieu (Nazareth), unité d'action : un père et son fils distribuent les invitations pour le prochain mariage d'Amal, fille de l'un et soeur de l'autre.
L'histoire est simple, prétexte à un road-moviechounet (minuscule) entre papa et fiston dans la vieille bagnole fatiguée et les rues de Nazareth (qui, comme le faisait remarquer Dominique, ressemble à un village puisque le père semble y connaître à peu près tout le monde...). Le père est toujours resté là, le fils est parti étudier (et pratiquer) l'architecture en Italie (et non pas la médecine à New-York comme son père semble s'être amusé à le faire croire à tout le monde. Le fils revient quelques jours à l'occasion du mariage de la soeurette qui va se dérouler en hiver, à l'étonnement de tout le monde, mais on comprendra le pourquoi de ce choix : c'était la seule date possible pour que la mère (qui est partie à l'étranger depuis longtemps et y a refait sa vie, abandonnant mari et enfants à leur triste sort palestinien) puisse venir assister au mariage. mais voilà-t-y pas qu'elle a téléphoné au fils pour l'avertir qu'elle ne pourrait peut-être pas venir à ce fameux mariage, car son nouveau mari est malade... c'est le plus gros suspens du film, qui roule, assez planplan (mais de très plaisante façon), jusqu'à une antépénultième séquence, marquante, d'engueulade entre le père et le fils, celui qui est resté et celui qui est parti, celui qui a fui et celui qui supporte, une bonne vieille engueulade des familles, c'est le cas de le dire, avec ceci de particulier que le spectateur est devant cette empoignade comme l'observateur international devant les territoires occupés : on a du mal à comprendre tout ce qui se joue vraiment, qui a raison et qui a tort (et c'est très bien qu'à ce moment les choses se jouent ainsi : on comprend le père, on comprend le fils, on comprend l'attitude de chacun, on pourrait donner, justement, raison à chacun.) Et on assiste à cet affrontement, et on est content, en tant que spectateur, qu'il ait in extremis donné un enjeu dramaturgique au film.
Avec, en prime, une très jolie scène finale de cigarette crépusculaire père/fils.
Très plaisant.

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5 avril 2019

la dame dans le bus

à l'arrêt Justice sont montés pas mal de voyageurs qui ont trouvé chacun l'un après l'autre une place, à côté de quelqu'un d'autre, mais la dernière, en imper doré à capuche avec la capuche serrée autour de la tête, traînant un chariot à roulettes visiblement rempli de merveilles s'est avancée seule dans l'allée et a annexé la place à côté de moi en marmonnant quelque chose que je n'ai pas saisi, où j'ai juste compris le mot escaliers, et la blondinette assise en face, de l'autre côté de l'allée, et qui avait d'ailleurs fait mine de libérer la place à côté d'elle, m'a fait alors un signe avec les yeux qui disait "mauvaise pioche!".
La dame à la capuche dorée toujours serrée autour de la tête (on ne voyait que son nez) a d'abord sorti de son chariot à roulettes une boite de puzzle 500 pièces qu'elle a contemplée, l'a reposée, puis a sorti un morceau de comté, emballé dans du papier de fromagerie et, en même temps, un couteau (que j'ai trouvé très aiguisé et dont j'ai pensé qu'il me trancherait facilement la gorge si la dame était une déséquilibrée et que l'envie lui en prenait), s'en est coupé une tranche, a mangé sa tranche de comté, a replié le papier, remballé le comté et le couteau. Puis a finalement desserré la capuche dorée et l'a baissée, mais ne m'a pas laissé le temps de voir la couleur de ses cheveux car elle a aussitôt remonté à la place -sur ses cheveux- un foulard en tissu à reflets irisés, qu'elle a gardé quelques instants puis qu'elle a fini par ôter aussi.
Je continuais de lire Station Eleven, et le livre me passionnait, mais je ne pouvais m'empêcher de jeter des coups d'oeil, régulièrement, à la dame, qui, elle, à aucun moment, ne m'a regardé. Elle a ensuite sorti un nounours, qu'elle a tenu devant ses yeux (je pouvais voir son vernis à ongles orange et légèrement écaillé), puis a rangé le nounours, et a sorti ensuite de son sac un très long ticket de caisse dans la contemplation duquel elle s'est longuement abîmée.
Puis elle s'est penchée sur la barre devant notre siège, a posé sa tête sur son bras, et s'est endormie jusqu'à l'arrivée ou presque.
Lorsque le bus s'est arrêté, elle a quitté son siège mais n'est pas descendue de suite, se tenant sur la plate-forme, son chariot devant elle , gênant un peu le passage des voyageurs qui descendaient.
D'ailleurs, la jeune fille d'en face, qui avait voulu descendre tout de suite, a, en passant bousculé le chariot dont sont tombées plusieurs choses, qu'elle a du ramasser et remettre à leur place, gênant du coup elle-aussi le passage des autres voyageurs.
Quand le chemin a été libre, je suis sorti.

4 avril 2019

négliger les frottements

081
TOUT CE QU'IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION
de Judith Davis

D'abord j'ai confondu avec l'actrice américaine qui a quasiment le même nom, mais non non, rien à voir, Judith Davis est (parfaitement ?) française, elle joue dans le premier film qu'elle réalise, s'attribue comme soupirant Malik Zidi et comme maman de cinéma la divine Mireille Perrier (qu'on ne verra que très tard dans le film pour causes de scénario).
Une jeune fille donc, (parfaitement) révoltée, comme le titre l'indique. Fille d'un couple de militants maoïstes purzédurs qui avaient décidé de sauver le monde en commençant d'abord (pléonasme ?) par nos frères opprimés les ouvriers. Des vrais maos, intransigeants et doctrinaires, dont elle a visiblement hérité du patrimoine génétique alors que sa soeur pas vraiment. Elle a perdu depuis des années tout contact avec sa mère, qui du jour au lendemain a décidé d'abandonner sa famille et le militantisme, mais est contrainte, au début du film, de revenir vivre chez son père, qui lui est resté mao mais  tendance adoucie bohème et babos...
Une comédie politique, tirée (merci allocinoche) d'une pièce de théâtre que Judith Davis avait précédemment créée (à laquelle on doit peut-être cette belle qualité d'écriture des dialogues).
Angèle veut tout changer, est contre tout (surtout en ces consuméristes et egoïstes années 2010), mais refuse aussi en bloc toute proposition de rapprochement affectif (le fameux Courage, fuyons!). Avec sa copine elle crée des actions qui s'apprentent autant à la performance qu'un geste politique, crée un groupe de discussion (la partie la plus savoureuse du film) où il est surtout question de théoriser, justement, cette discussion, en libérant la parole de chacun.
Parallèlement s'esquissent deux trames narratives, deux axes, qu'on pourrait nommer Angèle et sa mère (par ici) et Angèle et Saïd (par là) qui pourraient presque finir par se rejoindre.
Un film délicieux, dont j'ai beaucoup aimé les dialogues et les situations -j'y ai beaucoup gloussé- (même si la pénultième partie  (le repas en famille) est, à mon sens, un peu moins convaincante que le reste - surtout la scène du beau-frère, j'ai du mal avec la violence, même si -et peut-être surtout- verbale-). heureusement le dernier plan (le retour du groupe d'échanges) vient remettre tout ça d'équerre.
Un film que, sans savoir vraiment pourquoi, j'aime vraiment beaucoup, à ma grande surprise...

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3 avril 2019

prévisionnement gray

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L'ADIEU A LA NUIT
d'André Téchiné

Le nouveau film de Téchiné, avec Catherine Deneuve... Après une série de films en demi-teinte du réalisateur (que j'aime passionnément depuis plus de quarante ans, ah Souvenirs d'en France (Moreau, Pisier) aaaaah Barroco (Adjani, Pisier, Surgère) les premiers joyaux de ma jeune et fiévreuse cinéphilie...) j'étais à la fois plein d'espoir et tout autant d'appréhension... Et là, bingo, sur toute la ligne. Et re-bingo, même. retrouver Deneuve, en éleveuse de chevaux et grand-mère d'un jeune homme (Kacy Mottet-Klein, aimé dans Quand on a 17 ans... du même Téchiné) qui revient la voir avant de partir soi-disant pour le Canada mais on apprend vite que la réalité est toute autre... Le jeune homme s'est en effet comme on dit aujourd'hui "radicalisé" par le biais de sa copine (jouée par Oulaya Amamra, découverte dans Divines), prête à partir avec lui. Le film est furieusement (grandiosement) romanesque, c'est, pour moi, vraiment, du "grand" Téchiné, passionné, lyrique, et, si sa construction est plutôt classique, reste passionnant d'un bout à l'autre grâce à un scénario superbement agencé. J'ai adoré.

078
90'S
de Jonah Hill

Jonah Hill je le connais, c'est le petit rondouillard découvert dans Supergrave, et qu'on a vu ensuite revenir régulièrement dans les films de la tribu Judd Appatow / Seth Rogen (que j'adore). il signe là son premier film en tant que réalisateur, une chronique américaine située dans les années 90, autour d'un gamin, Stevie, agé de 13 ans (et donc à peine plus âgé que le réalisateur à l'époque, un kid, donc, qui voudrait grandir, et est fasciné par une bande de jeunes branleurs skaters dont il souhaite  faire sa nouvelle famille (la sienne, "vraie" étant composée d'une mère jeune et un peu déboussolée et d'un frère aîné un peu bourrin et concon -pléonasme ?-) Le film ne fait qu'1h25 mais m'a semblé durer des siècles, tellement ce qui s'y passe ne m'intéresse pas vraiment (Gus Van Sant dans Paranoid Park et, surtout, Larry Clark dans Wassup Rockers ont déjà fait beaucoup mieux), parce que je n'arrivais pas à m'attacher ni à ce personnage de teen-ager trop ricain, ni à ces jeunes "rebelles" tellement agaçants... Déçu, donc.

079
LE BON MÉTIER
de Mathieu Peset

Changement complet, avec un film documentaire réalisé par le "régional" de l'étape, un film donnant la parole, et suivant des élèves de SEGPA du Collège Delaunay à Gray, lors de l'année de 3ème où ils doivent se déterminer pour leur futur métier... choix pas facile mais pourtant crucial, qui les engage pour la suite de leur vie d'adulte... Mathieu Peset suit un groupe de jeunes en train de chercher leurs stages, en apprentissage, en cours, des gars et des filles attachants, dans leurs prises de paroles, leurs espoirs, leurs doutes, parfois même leurs désillusions... Un film très attachant par son propos (donner la parole à des élèves de SEGPA, par définition ostracisés et "mis au ban") et qu'on a donc envie de défendre (on passera donc sous silence les réserves techniques...) en grdant l'image de ces jeunes en action et leur belle spontanéité (on penserait au premier court-métrage de Samuel Collardey, L'apprenti, qu'on avait tant aimé...)

080
MAIS VOUS ÊTES FOUS
d'Audrey Diwan

Du dernier film je ne savais rien ou presque... oh oh Pio Marmaï, oh oh Céline Salette... Pour un amateur de cinéma, on voit un peu ce qui se dessine : il va y a voir de la bonhomie (et peut-être de la dégaine, Pio...) et de la tristesse (et peut-être des larmes, Céline...) et, effectivement, cette anticipation n'était pas très loin du compte. Un jeune dentiste, Roman, marié, deux filles, a tendance à un peu trop se poudrer le museau (en douce) jusqu'au jour où une des gamines fait une crise et que les analyses révèlent des traces de coke dans son organisme. Aïe. Et pareil pour la maman, Camille, et l'autre soeur. Re-Aïe. Le papa est arrêté, soupçonné de droguer ses enfants voire bien pire, la maman est souçonnée d'être complice, aïe aïe aïe... C'est écrit "d'après une histoire vraie", et on en apprend de belles sur la contamination à la cocaïne, via l'avocate du papa (Valérie Donzelli, que j'ai toujours le même plaisir à revoir...). Ce n'est pas tant l'aspect juridique qui intéresse la réalisatrice que la façon dont le couple va être mis à mal par cette histoire, et ça c'est c'est plutôt bien vu question vraisemblance (avec juste un petit bémol sur la façon quasi magique qu'a Roman de se sevrer de la coke : une peu de tisane, quelques verres d'eau et hop le tour est joué! Mais bon, c'est Pio Marmaï, alors on lui pardonne...)

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2 avril 2019

minnesota

076
NOS VIES MERVEILLEUSES
de Fabienne Godet

Première de nos quatre soirées "Diversité", en présence de la réalisatrice et de sa co-scénariste / actrice principale. Avec une nouvelle fois (mais on devrait commencer à avoir l'habitude) le sentiment que nos adhérents bien-aimés (et les autres aussi) ont eu un peu de mal à se déplacer (à peine une petite trentaine de personnes) et qui me confortent dans l'idée que ça ne sert à rien de faire venir des cinéastes ici (d'une part parce qu'on n'est pas "exploitants", juste un groupe d'amateurs et cinéphiles, et d'autre part peut-être parce qu'on ne sait pas "vendre" l'événement en tant que tel et lui faire la pub qu'il mérite pour attirer les clients...).
Un film sur l'addiction, et la façon de la traiter (d'essayer de la traiter) qui m'a tout de suite fait penser à l'impressionnant  La prière de Cédric Khan et à son touchant personnage central de Thomas (interprété par Anthony Bajon que j'aurais aimé voir récompensé de quelque chose aux Cesar mais bon...).
Ici il est question de Margot (interprétée par Julie Moulier, qui était ce soir là avec nous, aux côtés de Fabienne Godet), qui arrive dans un "centre de réhabilitation" pour une cure de désintox, et qu'on va suivre, depuis le premier jour, chronologiquement, en suivant le calendrier de son "traitement". Elle est entourée d'une vingtaine d'autres hommes et femmes, de tous âges et conditions, dans la même situation qu'elle.
Le traitement passe par des quotidiens "groupes de parole" (méthode Minnesota : "l’addiction doit se considérer comme une maladie chronique qui peut être traitée par la parole et une certaine dynamique de groupe, s’inspirant en cela des douze étapes des Alcooliques et Narcotiques Anonymes, délivrées de leur discours religieux. La dynamique de groupe se transforme en dynamique de soutien, les séances confrontent chacun à ses limites, faisant émerger les lourds refoulements, sans pathos ni apitoiement."*)
Comme Margot/Julie le spectateur est soudain confronté à ce groupe et chacune de ces individualités qu'il va devoir apprendre à reconnaître. Je connaissais un ou deux noms d'acteurs : Johan Libéreau, Bruno Lochet, et je pensais qu'il y avait peut-être un mélange d'acteurs et de "vrais" toxicomanes jouant leur propre rôle... Que nenni! Je l'ai appris pendant la discussion, ce sont tous des acteurs SAUF le thérapeute qui anime les séances et est un "vrai" thérapeute. La réalisatrice a passé des mois en immersion dans des "vrais" groupes et en a retiré une masse d'histoires personnelles qu'elle a remises en forme (elle ne prenait jamais de notes pendant les réunions) pour confier à chacu(e) des acteurs/trices le "background" du personnage qu'il/elle était censé(e) jouer... Et ça fonctionne merveilleusement, tellement ça sonne juste et tellement on y croit...
On est attentif à l'évolution de Margot, à la façon dont elle se "déploie", lentement, progressivement, avec le soutien des autres, et dont elle réussira à sortir enfin de son mutisme pour réussir à exprimer l'inexprimable... Les choses ne sont pas faciles, les progrès parfois hasardeux, rien n'est jamais acquis, mais de cette communauté sort une énergie formidable, salvatrice, qui force l'admiration.
Julie Moulier est formidable, mais tous les autres le lui rendent bien.

2102219

 

* extrait de la critique parue sur culturopoing.com,

1 avril 2019

mars 2019

vendredi 1er (coiffeuse)
de ce rendez-vous à 13h, ce qui est assez peu courant, en suis sorti avec la bizarre sensation d'avoir un genre d'aigrette dressée au-dessus de la tête, ou un nuage de barbe-à-papa, provoqué par ma coiffeuse qui, dans le feu de la conversation, m'avait -facétieusement- choucrouté/méché avec le sèche-cheveux
samedi 2 (Super U)
j'ai fini par aller l'acheter, cette nouvelle toile cirée pour la table de la cuisine, qui m'a attiré l'oeil la première fois que je l'ai vue au magasin, parce que j'étais certain de l'avoir vue chez quelqu'un mais je ne sais plus qui (beige avec des ronds, des petits rameaux, du doré, pas facile à décrire...)
dimanche 3 (Cuse)
un après-midi scrabble, d'abord avec Catherine (deux parties à 2) puis avec Catherine et Louise (trois parties à 3, logique) avec pauses café, puis goûter, puis bière, et on finit les beignets (un après-midi comme j'aime, quoi...)
lundi 4 (alerte orange)
ma mauvaise conscience de jardinier négligent me pousse à espérer, devant la force des coups de vent annoncés, que ceux-ci vont en profiter pour nettoyer ma cour sans que j'aie à lever le petit doigt et emporter ailleurs tous les machins (tiges, branchages etc.) coupés par terre que je n'ai pas eu la présence d'esprit (le courage) de jeter
mardi 5 (du vent)
pour ce tour de lac, nous étions un de plus que d'habitude (filles : 3, garçons : 2) puisque Martial nous a rejoint(e)s, la pluie qu'on craignait n'est finalement pas tombée, mais le vent, sur la deuxième moitié, a été spécialement agressif
mercredi 6 (Besac)
tout était arrangé : je laissais ma voiture à Planoise et je descendais en tram en ville pour voir Lune de miel au Kursaal, sauf que quand je suis arrivé Dominique m'a prévenu par téléphone que les trams et les bus ne circulaient pas cet après-midi-là parce qu'un chauffeur s'était fait agresser le matin, et je suis donc descendu en ville à pied -50 minutes- (le monsieur du Kursaal, prévenu par Dominique, a eu l'extrême gentillesse d'attendre mon arrivée pour lancer le film)
jeudi 7 (au garage)
Ma deuxième clé de voiture étant h-s pour la fermeture centralisée des portières (et ma voiture ne fermant donc plus), je me suis résolu, la mort dans l'âme, à aller en commander une nouvelle chez Ren*ult (après avoir lu différents avis sur internet, où les gens  les traitaient de "vautours", mais ils étaient bien en-dessous de la vérité...) et j'ai payé la somme honteusement faramineuse de 255€. Deux-cent-cinquante-cinq euros pour une putain de clé et son "apprentissage" (c'est comme si j'avais en personne participé à financer la caution de Carlos Ghosn!)
vendredi 8 (Thé V')
une "prise de parole" (c'est comme ça que Thierry Combe définit sa performance d'acteur) magnifique, Jean-Pierre -lui, moi- où on était tous assis sur la scène -un peu inconfortablement- sur des tabourets triangulaires de bois, et où Nicolas a été réquisitionné pour jouer la table basse (ce qu'il a fait admirablement)
samedi 9
(au salon)
le fait d'être désormais arrosé plus régulièrement (au moins deux fois par semaine) a permis au papyrus de croître démesurément (il sera bientôt intransportable)
dimanche 10 (à distance)
j'ai dû abandonner la partie de okey parce qu'il fallait que je parte pour aller au cinéma, il me restait deux pions et deux personnes devaient encore jouer avant moi, en arrivant au cinéma j'ai reçu un sms d'Isa me disant que c'était moi qui avais gagné (hihi)
lundi 11 (cinéma)
les hasards de la programmation (et les soirées de mars chargées en spectacles) ont fait que je n'avais pas d'autre solution que de voir trois films ce même jour : Un grand voyage vers la nuit à 13h30 avec Catherine, Ma vie avec James Dean à 18h avec Manue, et La favorite à 20h15 avec Jacky...
mardi 12 (Besançon)
Je suis enfin retourné chez ce très bon chocolatier (où j'avais acheté une merveilleuse barre pralinée il y a quelques temps, expérience que je souhaitais vivement renouveler mais projet que je ne parvenais jamais à concrétiser),  en entrant dans la boutique je les ai cherchées des yeux, et la jeune vendeuse à joues roses a confirmé mes craintes : ils n'en avaient plus (un client avait acheté les dernières) -je me suis dit que ça devait vouloir dire quelque chose...-
mercredi 13 (coïncidence)
si j'avais été un bandit dans un film j'aurais été inquiet : la police (ou la gendarmerie) était à la boulangerie quand j'y achetais mon pain, puis la police (ou la gendarmerie) est passée à vive allure dans la rue lorsque je remontais dans ma voiture, et la police (ou la gendarmerie) est arrivée, quelques minutes plus tard, à la maison des assoc' alors que j'y arrivais moi-même, a juste  fait le tour du parking avant de repartir, tandis qu'une autre voiture de la police (ou de la gendarmerie) stationnait juste devant la porte de l'édifice...
jeudi 14 (météo)
un temps épouvantable toute la journée, -nous étions à nouveau, m'a annoncé Marie, en alerte orange pour vents violents-, une pluie incessante qui a duré tout l'après-midi, et culminé en début de soirée dans un épisode orageux spécialement intense, juste au moment où il fallait sortir pour aller au cinéma
vendredi 15 (des goûts et des couleurs)
(décidément...) alors qu'avant le spectacle, on s'était déjà gentiment chamaillés dans le hall avec Jean-Luc C. à propos d'un film que j'avais adoré et lui pas (le grand voyage vers la nuit), voilà qu'à la sortie on n'est à nouveau pas d'accord, à propos de ce qu'on vient de voir : je m'y suis un chouïa ennuyé alors que lui y a vu "tout ce qu'il aime..."
samedi 16 (force majeure ?)
pourtant oui j'avais accepté l'invitation de Catherine, oui j'étais prêt à faire le déplacement pour aller voir ce groupe que ne connaissais pas particulièrement, oui je m'étais préparé, et voilà que soudain en zappant je tombe sur le début de Cria Cuervos... ça a été comme la goutte qui n'a rien fait déborder du tout et je suis resté sur le canapé pour chantonner à mon aise  Todas las promesas de mi amor se iran contigo, mi olvideras...
dimanche 17 (résolution)
j'ai d'abord hésité, mais après avoir regardé attentivement la programmation du Printemps du Cinéma (dans le bôô cinéma), et déploré une nouvelle fois qu'aucun de "nos" films n'y figure, j'ai décidé que je ne cautionnerais pas la chose, et, que, pour manifester mon mécontentement, je ne leur donnerais pas un cent
lundi 18 (ordinateur)
j'ai d'abord fait un genre de grand ménage dans mon bazar d'images (supprimé pas mal de cochonneries), puis, après avoir tenté vainement et plusieurs fois d'effectuer une sauvegarde sur un disque externe, j'ai eu recours à la fonction "historique des fichiers" (mais là encore j'ai dû terminer l'opération manuellement) pour -enfin !- sauvegarder mes documents
mardi 19 ( moyens de transport)
presque failli manquer mon bus à cause de (je ne l'ai compris qu'un peu plus tard) de la manif qui bloquait le rond-point de la gare (c'est la première fois depuis longtemps que je me retrouve dans la position du conducteur immobilisé et désireux de passer plutôt que l'inverse -le manifestant insouciant-
mercredi 20 (au théâtre)
oh quelle déception! je comptais voir du Zimmermann/De Perrot comme je les aime depuis des lustres, et je n'ai eu -hélas- que du Zimmermann (ils se sont séparés) et je dois me rendre à l'évidence : les clowneries me consternent (mais les autres gens avaient l'air d'apprécier et riaient beaucoup)
jeudi 21 (travaux)
il y a un premier panneau "route barrée à 800m", puis, huit-cent mètres après, à l'entrée du village, la confirmation d'un second panneau "route barrée à 000m", mais, quand les ouvriers ne sont pas là, (tôt le matin ou en fin d'après-midi) on peut quand même passer (si personne ne vient en face, évidemment) pour rentrer directement à la maison sans faire un détour de n kilomètres
vendredi 22 (pulsion d'achat)
quand on est passé chez Noz avec Dominique j'ai retrouvé le seul exemplaire restant du livre Hipgnosis, que j'avais déjà vu puis reposé la semaine dernière, quand j'ai demandé le prix à la caissière (l'étiquette en était manquante) celui qu'elle m'a annoncé excédait celui que je m'étais fixé, et je suis donc allé reposer -soigneusement- le bouquin (et quand, pris de regrets je suis revenu, dans l'après-midi, je l'ai retrouvé en ce même endroit, et, cette fois, acheté)
samedi 23 (consommations)
cela faisait très longtemps que je n'avais pas commandé un irish coffee (d'habitude, après le film c'est plutôt une bière) mais bon j'ai eu envie de quelque chose de chaud et d'alcoolisé  (Manue, Phil et Fran avaient commandé chacun une bière, mais toutes différentes)
dimanche 24 (à la caisse)
quand le caissier (qui est quand même aussi le propriétaire du cinéma et d'à peu près la moitié des commerces de la ville -j'exagère à peine-) me tend la main, je ne sais jamais si c'est pour serrer la mienne ou prendre le billet que je lui tends
lundi 25 (plate-bandes)
déménagement futur ou pas, il faut quand même que je me penche un peu sur le problème, pour faire un peu de nettoyage, et arracher toutes les mauvaises herbes qui ont sournoisement proliféré et m'empêchent presque de voir les 'bonnes" qui poussent : j'ai dégagé ainsi, en rentrant du cinéma, ces trois pauvres jacinthes (sous le rosier) que le mouron avait  presque complètement asphyxiées
mardi 26 (parking)
le retour du soleil (et celui du printemps) m'ont incité à reprendre les vieilles habitudes, à savoir ce que j'appelle pudiquement "aller lire un peu au soleil" (qu'en d'autres temps je nommai "aller aux mûres"...) en lisant, effectivement, au chaud dans ma voiture, l'excellent Station Eleven (d'Emily St John Mandel), avec, effectivement, le soleil en pleine figure, mais bon, rien de nouveau hélas sous ce soleil-là
mercredi 27 (dans le bus à 1,50€)
j'avais prévu de lire tranquillement (toujours Station Eleven) mais sont venues s'asseoir derrière moi, juste avant le départ, quatre greluchettes qui ont pépié sans s'arrêter pendant la totalité du trajet, j'ai réussi à terminer une page, puis j'ai abandonné et tenté de dormir (tout en les écoutant avec délice)
jeudi 28 (à Gray)
réalisé à 13h30 au début de notre repas (un peu tard, donc) que j'avais oublié de prévenir Isabelle que je ne serais pas là (qu'on ne serait pas là) ce midi au fjt (elle m'apprend par sms qu'ils ont du coup mangé leurs lasagnes tout seuls en 20') et je me console du coup en buvant du Rasteau (que j'aime beaucoup)
vendredi 29 (chauffeur)
je suis passé chez elle chercher Catherine pour l'emmener au cinéma, puisqu'elle ne peut pas conduire, et l'y ai ramenée ensuite (en faisant un crochet par l'Inter pour acheter du savon-poussoir pour son infirmière)
samedi 30 (plate-bandes)
état des lieux : après les primevères et les jacinthes, voici les jonquilles qui pointent leur nez, en assez grand nombre (le bébé-groseiller bourgeonne, le bébé-chêne lui semble ne pas avoir passé l'hiver, et il y aura moins de trémières que d'habitude semble-t-il)
dimanche 31 (chez les voisins)
finalement 4 bouteilles de 75cl à 5, ça ne fait pas tant que ça par personne, à peine 60cl, et ça permet de goûter plein de bières différentes (et de jouer 10 parties de okey!)

 

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