leur faire peur comme ils nous font peur
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L'EPOQUE
de Matthieu Bareyre
entregent (merci à Zabetta)
unité de lieu : Paris (Paris-centre, même)
unité de temps : la nuit (Paris, la nuit)
unité d'action : des jeunes gens s'expriment, face à la caméra du réalisateur.
(la vie des jeunes -grands ados, jeunes adultes-. Une génération désenchantée, larguée, sans illusions.)
Témoignages face caméra entre vraies interprétations personnelles et lieux communs (comme ici, welcome)
Le film aurait pu s'appeler Rose et l'époque, tant la demoiselle en question y occupe une place importante (elle est là depuis le début et revient dans le film à intervalles réguliers ; les dix dernières minutes lui sont intégralement consacrées)
un bel opus nocturne, fiévreux, mouvant, bruyant, joyeux, violent, avec des jeunes gens qui vivent, parlent, dansent, boivent, affrontent, parlent, rient, se confient
(la jeunesse dans tous ses états)
avec en face, récurrents, omniprésent, impassibles, frontaux, granitiques, les keufs (le générique mentionne "avec la participation des Compagnies républicaines de sécurité et de la Gendarmerie mobile", et ce sont -c'est un choix- les seuls adultes qu'on verra dans le film)
avec en habillage sonore Il Giardino Armonico dans ses grandes heures (le baroque à cordes s'accorde très bien avec les scènes urbaines, qu'elles soient de danse ou de guérilla)
la guérilla urbaine est très cinégénique (à mon goût)
un travail de montage soigné, avec des images qui le sont parfois moins (souvent captations brutes) mais qu'importe on se laisse emporter par ce flux vital fiévreux
état des lieux, état des nuits, état d'esprits (état d'urgence)
chacun(e) peut y trouver son compte