Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
5 juin 2019

Plátanos y plátanos*

107
LA FLOR Partie 3
de Mariano Llinás

Enfin! Quand même! Pas trop tôt! J'en frétillais quasiment de joie et d'impatience, avec les copines Catherine et Marie, c'était notre troisième épisode de La flor qui s'annonçait, tandis que Dominique, elle, était venue se joindre à nous pour la première fois, en prenant le train en route (elle a une vie trépidante et très remplie).

On attaque, donc de but en blanc, avec l'histoire des espionnes, Partie 3 Episode 3, la suite, à Bruxelles, on retrouve Schneider au téléphone avec Casterman (on les connaît déjà), en français, puis deux mecs qui s'engueulent dans une voiture et qui parlent aussi en français (on les a aperçus de loin au début du même épisode), puis retour en Amérique du sud, où, là aussi, ça parle français (ce qui m'a fait craindre l'espace d'un instant qu'on ne nous ait refourgué une VF, mais non non, pour l'histoire de l'espionne 3 (celle dite "des assassins"), la voix-off est bien argentine (les voix-off d'ailleurs, la masculine et la féminine), et ouf! on se cale donc avec jubilation dans ses charentaises narratives made in argentina et on reprend ses marques dans le récit, ou on essaie, tout du moins, et  on aura ensuite l'histoire de l'espionne 4 (dite "et de Boris"), mais en tournant toujours autour du moment où nos quatre héroïnes sont sur le point de se faire exécuter par les quatre autres, dans cet aéro-club où elles se tiennent depuis le début de l'épisode, quand même. Règlement de comptes à OK Corral, ou presque.

Et pfuit! au bout d'un certain temps, et sur une image qui réunit nos quatre héroïnes chacune face caméra avec un gros flingue (et bam bam bam bam) on passe -radicalement- à autre chose. Episode 4 (au générique duquel on s'aperçoit, si on est un chouïa attentif, que la bande des quatre (actrices) va intervenir plusieurs fois dans la distribution de cet épisode-ci. Des arbres. C'est comme ça que ça commence. Des arbres qu'on voit en plan d'ensemble tandis qu'une voix-off nous les présente (mais on ne comprend pas immédiatement qu'il s'agit d'eux) comme des "vieux voisins méchants"... Cet épisode-ci, dans le descriptif fourni par le distributeur,  est censé être "une mise en abyme" du cinéma... Effectivement on se retrouve en plein milieu d'un tournage, et on y voit effectivement à l'oeuvre un metteur en scène (qui ressemble furieusement à celui de La Flor) aux prises avec ses quatre actrices principales (ressemblant furieusement à celles de La flor), à un moment critique (et paroxystique) du film qu'il a mis en chantier depuis 6 ans déjà, moment où il se demande s'il ne vaudrait pas mieux continuer en filmant des arbres plutôt que ces brujas (sorcières), auxquelles il doit justement présenter ce jour la nouvelle productrice associée, en espérant que la rencontre va bien se passer. Comme le réalisateur de La Flor (mais bon c'est un peu lui, quand même hein) il tient un journal, un carnet dans lequel on le voit régulièrement écrire "en live" (c'est toujours beau pour moi de voir quelqu'un écrire dans un film).

"Effectivement", dans le (jubilatoire) plan-séquence suivant, on ne voit plus les actrices, mais le réalisateur et sa mâle équipe en repérages (et en tournage) au milieu des arbres (mais il sera aussi pas mal question de bananes), avec une histoire qui se joue en avant-scène et une autre en arrière plan,  et j'ai trouvé ça "conceptuellement" très drôle. Puis on reste dans les arbres (des journées entières, hihi) avec plusieurs scènes arboricolement aussi plaisantes que barrées, une avec des têtes de créatures qui semblent espionner l'équipe depuis les troncs, , et une autre (que j'ai trouvée magnifique) avec un arbre à fleurs roses qu'il est difficile, sinon impossible, de filmer correctement (qui s'appelle le lapacho). Où le réalisateur invente la poudre en réalisant qu'on filme mieux un arbre avec un personnage à côté... Mais parallèlement à ce tournage dans le tournage, (et à ces considérations cinématographico-godardiennes ou je ne sais qui) la fiction fictionnante se repointe, avec une femme mystérieuse qui concocte des brouets fumants tout aussi mystérieux, un scientifique qui vient étudier un phénomène mystérieux, quelques sorcières qui prennent mystérieusement la mouche (dont une qui s'envole), une voiture qui tombe mystérieusement en panne (et qu'on retrouvera mystérieusement je ne vous dis pas où, mais vous ne pourrez pas la louper, c'est la dernière image de l'épisode, juste avant le CONTINUARA désormais de rigueur...) Que de mystères que de mystères (et on n'est visiblement pas au bout de nos peines...)

Encore une fois on est dans ce bain de cinéma comme des petits poissons joyeux et frétillants, on était de toute façon déjà conquis d'avance avant de rentrer dans la salle, et quand ça se rallume, on est comme les gosses, on voudrait déjà être à la semaine prochaine!...

2043996

* platanes et bananes, si señor!

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 413