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lieux communs (et autres fadaises)
16 juin 2019

simple comme salam...

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TEL AVIV ON FIRE
de Sameh Zoabi

Affluence quasi-insensée de têtes chenues en ce mardi après-midi pluvieux : on y était au moins 25, à cette séance dite "de retraités" (13h30) pour le dernier jour de ce film par moi tant attendu...
Un réalisateur palestinien nous parle du conflit israélo-palestinien (ne soupirez pas, ne levez pas les yeux au ciel, ne vous signez pas, ne me criez pas dessus), par le biais des relations -compliquées- entre Salam, un stagiaire palestinien (travaillant sur un soap-opera nommé Tel Aviv on fire) et Assi, un militaire israélien, responsable du check-point par lequel Salam doit passer au moins deux fois par jour...
Le sujet est toujours aussi complexe, aussi inextricable pour un observateur extérieur (surtout assis dans le fauteuil de son cinéma, bien tranquille, en France) mais la façon dont Sameh Zoabi prend les choses en main est extrêmement plaisante : il en fait une comédie, sur deux niveaux de narration (on a -chic!- un film dans le film, ou plutôt un soap-opera dans le film, avec une belle espionne, Tala, -Lubna Azabal- dont le coeur balance entre deux hommes : un palestinien, et, tiens donc, un israélien), avec, donc, des conventions et des rebondissements de soap-opera (l'amour, le sens du devoir, les roucoulades, -ah, le baiser arabe...- les épreuves, l'honneur, la maladie, le mariage comme hypothèse de fin de saison, -et de passeport pour la saison 2-) pour Tel Aviv on fire, la série qui se tourne sous nos yeux, mais tout autant ou presque (c'est malin) pour traiter Tel Aviv on fire, le film dans lequel cette série est en train d'être tournée (l'amour, l'houmous, les roucoulades, le mariage envisagé, les brimades, tout ça pour Salam) avec en prime, en triple fond, la relation entre les deux hommes (le palestinien et l'israélien)  -en point de fuite de la narration on verrait presque scintiller Quand les hommes vivront d'amour...- avec, comme toujours dans ces films que j'adore (les palestiniens et les israéliens) cette toujours trouble (et titillante) fascination homo-érotique qui me ravit, que je ne peux m'empêcher d'interpréter -et de déguster- avec gourmandise comme un SSTG (sous-sous-texte-gay).
Salam, pour avoir la paix (pour pouvoir passer) s'est fait passer pour le scénariste de Tel Aviv on fire, et ce qu'Assi lui demande la première fois qu'il l'arrête au check-point va joyeusement mettre en branle une fort réjouissante machinerie scénaristique (avoir joyeusement et réjouissante dans la même phrase à propos d'un film palestinien est quand même peu courant et vous confirme encore l'originalité du propos.) qui va donc courir ses deux lièvres fictionnels à la fois, celui du film, et celui du film dans le film, l'histoire de Salam, l'histoire de Tala, où le scénariste se sert de l'une  pour nourrir l'autre, avec en prime une savoureuse pirouette finale dont on ne peut que saluer l'intelligence (ou le sens de la dérision).
Délicieux. Et fait maison (pas en boîte, qui aurait l'idée de manger de l'houmous en boîte, je vous le demande ?)

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