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lieux communs (et autres fadaises)
22 juillet 2019

dans la camionnette

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THE REPORTS ON SARAH AND SALEEM
de Muayad Alayan

Le genre de film qui donne envie de hurler tellement le déroulement des évènements est aussi inexorable que la progression d'un rouleau-compresseur. Entre U comme Ubu et K comme Kafka. un point de départ (presque) anodin (un adultère ) va enfler, enfler enfler jusqu'à atteindre quasiment la taille d'une explosion atomique. Parce qu'il est question d'une israélienne et d'un palestinien , parce qu'il se déroule entre Jérusalem-est et Jérusalem-ouest, et parce que, aussi, il faut bien le reconnaître, les mecs sont cons (ceux de là-bas autant que  ceux d'ici, c'est une condition universelle) et la fierté virile n'a jamais été bonne conseillère...
Car  Sarah a un mari, haut-gradé dans l'armée, et Saleem a une épouse, enceinte, et chacun des deux conjoints va, à sa façon, encore complexifier le sac d'embrouilles généré, vraisemblablement, par un troisième homme, (croisé dans un bar un soir à Bethléem, où Saleem avait insisté pour emmener Sarah), qui avait draguouillé Sarah au bar alors que Saleem l'avait laissé seule quelques instantspour aller téléphoner à sa légitime épouse, et qui n'avait pas apprécié de se faire rudoyer par Saleem au retour de celui-ci, et lui avait hargneusement promis qu'il le retrouverait.
Ce qu'il a visiblement réussi à faire puisque voilà Saleem en garde à vue, puis carrément en prison, avec une avocate décidée à le sauver, tandis qu'un agent de services spéciaux fait, au contraire, tout son possible pour l'enfoncer. Mensonges, faux témoignages, rapports bidons, interrogatoires, suspicions de n'importe quoi (là-bas on est très vite enclin à parler terrorisme, secrets d'état, espionnage, trahison) à partir de détails interprétés à tort et à travers. Où les erreurs d'interprétation s'ajoutent aux erreurs d'interprétation, les réactions malencontreuses aux réactions malencontreuses, pour emberlificoter de plus en plus un fil narratif dont on se demande par quel miracle il pourrait bien se dénouer.
A la sortie, avec Catherine, nous avons supposé que le film avait été réalisé par une femme, tellement, celles-ci ont, finalement, un bien plus beau rôle, chacune dans son registre (et la scène finale, reprise sur l'affiche, est très belle) que ces abrutis de bonhommes, mais il n'en est rien, Muayad Alayan est un réalisateur, et c'est encore plus à son honneur.
Un film stressant, qui m'aura bien fait soupirer, un poil trop long peut-être, mais efficace dans son propos de tenter de concilier l'inconciliable.

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