MEB
mérou
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LES PARTICULES
de Blaise Harrison
Oh le beau film.
Une chronique franco-suisse (en pays de Gex) sur un groupe d'adolescents. Autour d'un personnage principal (joué par l'intriguant Thomas Daloz) au phrasé un peu étrange (ouaté), raccord avec l'attitude qui va avec, Pierre-Antoine pour les "officiels" et P-A pour les autres (les potes). Le réalisateur est aussi directeur de casting, et n'a recruté pour son film que des locaux, non professionnels. Un film hivernal, sachant tirer parti des paysages locaux (c'est là que Blaise Harrison a passé son enfance) et notamment de la présence de la neige, bref un film humide, refroidissant, certes, mais surtout un film aux images magnifiques (le mot d'élégance m'est venu à plusieurs reprises).
Des ados comme les autres, sans doute, qui prennent le bus le matin, qui se marrent entre potes, qui draguouillent les filles avec autant de pcirconspection que de maladresse, qui mangent à la cantine, qui y chahutent, qui boivent de l'alcool, fument des pétards, bouffent des champignons, bref,qui expérimentent. En séquences qui s'enchaînent avec une certaine arythmie (les grincheux diront sûrement que c'est trop lent) qui provoque, et entretient, une belle fascination. Doublée d'un montage qui souvent accentue le déséquilibre entre les séquences (longueur des plans, ralenti soudain, flou de mise au point, utilisation de la musique) créant des genres de choc thermiques esthétiques.
Ce quotidien "normal", banal, ordinaire est comme souterrainement contaminé par le LHC, l'accélérateur de particules le plus puissant du monde (merci allocinoche) construit à 100m en-dessous du sol qu'ils arpentent (et d'une certaine façon, influe (peut-être) sur le déroulement de leurs petites histoires, en faisant glisser le film progressivement vers le fantastique, avec l'irruption (plastique) parfaitement réussie de séquences lumineuses, abstraites, scientifiques, voire carrément psychédéliques, sans qu'on puisse jamais savoir s'il s'agit des visions du réalisateur ou celles de P-A, voire celles que le récit filmique aurait pu lui-même spontanément générer... Le réalisateur ne tranche jamais, et c'est très bien (et la dernière image est absolument magnifique).
On n'est jamais tout à fait sûr de ce qu'on est en train de voir, de ce qui se joue entre ces garçons et ces fille de leur âge (alors, pour ce qui est de comprendre...) ni sur quel pied on va danser, tant le réalisateur sait tirer chaque plan vers cette bonne vieille inquiétante étrangeté Das Unheimliche, qui me ravit toujours autant quand elle est utilisée à bon escient (et, pour rester dans le psy, on peut aussi -merci France-Cu je viens de le découvrir à l'instant sur ta page, là, en cherchant unheimlich, évoquer un autre concept qui s'applique parfaitement au film, celui de "complexe du homard", à propos de l'adolescence, théorisé par Françoise Dolto, fermons la parenthèse psy...)
Blaise Harrison est un jeune réalisateur, et ce premier long-métrage de fiction (il est déjà l'auteur de plusieurs documentaires) est d'autant plus marquant qu'il a su, en partant d'un sujet "bateau" (les ados) choisir un angle d'attaque singulier, et construire ainsi un un bel objet de cinéma, extrêmement personnel, même si on peut parfois le rapprocher, même indirectement et parfois d'assez loin, de quelques aînés (Gus van Sant ont dit certains, Donnie Darko ont dit d'autres, moi j'ai plutôt pensé à It follows, mais sans zombie vengeur, juste rien que les ados entre eux...) en tout cas un film vraiment marquant.
Il y sera beaucoup question de lumière, d'éclairage (d'illuminations ?) sous beaucoup de formes différentes, mais avec à chaque fois ou presque la même part de mystère (et toujours la photo splendide de Colin Lévêque) qui vient donner corps (et âme) à un scénario qu'on pourrait qualifier de minimaliste..
Une sacrée belle surprise estivale, merci nous d'avoir pensé à le programmer!
états des lieux
(là-bas et ici)
la future chambre
chardons bleus
en choisissant le canapé
Chloé resplendit
dans la cuisine
dans la cour (merci Manue!)
Catherine
Catherine coupe Catherine
déménageuses...
la chambre, le premier soir (flou d'émotion)
la cuisine, le premier matin
Blanche-Neige
les roses
dans la cuisine
le coeur en chardon
la pause mille-feuilles
les roses de là-bas dans l'évier d'ici
Alex et la grande étagère
dans la camionnette
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THE REPORTS ON SARAH AND SALEEM
de Muayad Alayan
Le genre de film qui donne envie de hurler tellement le déroulement des évènements est aussi inexorable que la progression d'un rouleau-compresseur. Entre U comme Ubu et K comme Kafka. un point de départ (presque) anodin (un adultère ) va enfler, enfler enfler jusqu'à atteindre quasiment la taille d'une explosion atomique. Parce qu'il est question d'une israélienne et d'un palestinien , parce qu'il se déroule entre Jérusalem-est et Jérusalem-ouest, et parce que, aussi, il faut bien le reconnaître, les mecs sont cons (ceux de là-bas autant que ceux d'ici, c'est une condition universelle) et la fierté virile n'a jamais été bonne conseillère...
Car Sarah a un mari, haut-gradé dans l'armée, et Saleem a une épouse, enceinte, et chacun des deux conjoints va, à sa façon, encore complexifier le sac d'embrouilles généré, vraisemblablement, par un troisième homme, (croisé dans un bar un soir à Bethléem, où Saleem avait insisté pour emmener Sarah), qui avait draguouillé Sarah au bar alors que Saleem l'avait laissé seule quelques instantspour aller téléphoner à sa légitime épouse, et qui n'avait pas apprécié de se faire rudoyer par Saleem au retour de celui-ci, et lui avait hargneusement promis qu'il le retrouverait.
Ce qu'il a visiblement réussi à faire puisque voilà Saleem en garde à vue, puis carrément en prison, avec une avocate décidée à le sauver, tandis qu'un agent de services spéciaux fait, au contraire, tout son possible pour l'enfoncer. Mensonges, faux témoignages, rapports bidons, interrogatoires, suspicions de n'importe quoi (là-bas on est très vite enclin à parler terrorisme, secrets d'état, espionnage, trahison) à partir de détails interprétés à tort et à travers. Où les erreurs d'interprétation s'ajoutent aux erreurs d'interprétation, les réactions malencontreuses aux réactions malencontreuses, pour emberlificoter de plus en plus un fil narratif dont on se demande par quel miracle il pourrait bien se dénouer.
A la sortie, avec Catherine, nous avons supposé que le film avait été réalisé par une femme, tellement, celles-ci ont, finalement, un bien plus beau rôle, chacune dans son registre (et la scène finale, reprise sur l'affiche, est très belle) que ces abrutis de bonhommes, mais il n'en est rien, Muayad Alayan est un réalisateur, et c'est encore plus à son honneur.
Un film stressant, qui m'aura bien fait soupirer, un poil trop long peut-être, mais efficace dans son propos de tenter de concilier l'inconciliable.
micro186 (spécial déménagement)
avant
*
trouvé une nouvelle poubelle rouge à pédale délicieusement phallique
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dans la grande valise noire, il y avait un "vrai pavé" (donné par je ne sais plus qui)
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des sacs plastiques remplis de sac plastiques
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tout ce que je mange, tout ce que je bois,
c'est toujours ça que déménagerai pas
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(cartons) à chaque fois essayer de trouver le truc
qui s'emboîte parfaitement dans l'espace restant
*
un vieille carte postale de Pépin qui me fait beaucoup rire :
"j'étais sous ma tente et j'attendais que la pluie cesse..."
*
prévoir un voyage à Emmaüs, un à la déchetterie, et un chez B*t!
*
ma nouvelle propriétaire est décidément très arrangeante
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au fond de son jardin elle a une tour datant du moyen-âge
appelée "la tour de Coulevon" (c'était un signe)
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gagné au scrabble un "droit de caution solidaire"
(merci Pépin!)
*
juste après avoir remonté l'armoire,
Régis est venu chez moi pour démonter "sa" bibliothèque
*
finalement, j'aurais peut-être dû aller jouer au tarot :
je n'ai pratiquement pas fermé l'oeil de la (dernière) nuit...
*
après
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ce qui caractérise les amis, c'est leur aptitude à vous aider...
*
Manue est repartie avec le papyrus (à requinquer), l'hortensia (à ressusciter) et une grosse plaque de verre, Catherine avec une caisse (vide) de feux d'artifices, Coralie avec des planches à étagères et des livres de Garfield (en V.O), Emma avec deux beaux livres sur les anges, Isa avec les plants de menthe
*
une histoire de cartons(s) de chaussures introuvable(s) qui me fait souci
la première nuit
mais se résoud sans souci grâce à la mémoire de mes excellents déménageurs
*
j'avais longuement hésité, et finalement je me suis trompé
cette bonbonnière n'a pas sa place ici
*
renseignement pris,
on ne dit pas bonbonnière mais bonnetière!
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(urbain) fait mes courses à pied, passé boire un café chez Marie (nous sommes voisins!)
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un "état des lieux de sortie" effectué plus que désinvoltement
(avant que les nettoyages soient terminés)
et qu'on avait en plus oublié de signer
*
erreur sur les chiffres en relevant les compteurs d'eau :
j'ai failli payer pour 519 m³!
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exit donc la bonnetière
(il n'y aura pas de miroir dans le salon)
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je dors désormais sans fermer les volets
(et sans plus de problèmes qu'à Coulevon)
*
déménager, c'est un peu comme voyager à l'étranger :
il faut quelques jours pour stabiliser le transit intestinal
*
nihilisme joyeux
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LA FEMME DE MON FRERE
de Monia Chokri
J'avais des échos plutôt enthousiastes et positifs, avec, en plus, la pression de Loulou m'écrivant qu'elle "attendait ma critique"... Et me voilà donc à 13h30 dans la salle 3 du Victor Hugo (la petite), après un bon repas au Royal, direction le Québec, enfin, le Canada, Montréal, ses habitants sympatsiques et son langage fleuri pour ce film dont tout le monde, visiblement, a du mal à se rappeler du titre (c'était rigolo d'entendre les diverses propositions des spectateurs à la caissière...).
Le film est bavard, très bavard, à tel point que parfois on a le sentiment de friser l'overdose (le running gag des choix idiots genre Préfèrerais-tu... entre le frère et la soeur). Car frère et soeur il y a : Sophia (récemment doctorée pour une thèse à propos de Gramsci) et Karim (psy me semble-t-il), dont on met un certain temps, justement, à comprendre qu'ils ne sont que frère et soeur, tant leur couple semble être fusionnel. Sophia n'a pas de job, pas d'appart, pas d'amant, et, au début du film, elle est pourtant enceinte et souhaite (une nouvelle fois) se faire avorter. C'est lors de cette consultation avec sa gynéco que Karim, qui l'a accompagnée, va tomber amoureux d'Eloise, justement, la gynéco (et blonde) en question...
Et après, hélas, je suis confus, je suis désolé, je suis contrit, je bas ma coulpe, en un mot comme en cent je me suis un peu endormi. Pendant un kriss caliss tabarnak de moment (vous savez, vous voyez une scène, puis quand vous ouvrez l'oeil pour ce que vous pensez être la suivante, vous réalisez tiens! qu'ils étaient fermés et donc que vous avez dormi), et donc je n'ai pas tout vu du film et donc je ne peux pas tout à fait le critiquer (sauf sur ce que j'ai vu quand j'avais les yeux ouverts bien sûr).
La solution étant, évidemment, que nous le programmions dans un avenir proche (fin-août début septembre) dans le bôô cinéma...
(un blanc)
en plus du temps à passé (9 jours, mais vous ne pouvez pas le savoir donc il faut bien que je le matérialise) où j'ai été très occupé à déménager ce qui fait que j'ai un peu perdu le fil (désolé Loulou) je me souviens juste que j'ai trouvé le film très (trop) dense, et que la demoiselle, Sophia, est quand même un peu agaçante (mais j'essaierai de faire mieux quand on le programmera dans le bôô cinéma, promis!).
mecarõs
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LE CHANT DE LA FORÊT
de João Salaviza & Renée Nader Messora
J'avoue je me sens doublement coupable : d'avoir d'abord, dans un premier temps assez copieusement dormi, puis, dans un second, de m'être un peu ennuyé. J'avoue également que le cinéma dit "ethno" ne me passionne pas vraiment. Là on y est en plein, une vraie tribu d'indiens d'Amazonie (quasiment un seul nom de famille pour tous les protagonistes au générique) où chacun joue son propre rôle, son "vrai" rôle, celui de sa vie quoi. Et où la caméra semble être une observatrice discrète. La présence de la nature est puissante, le film s'ouvrira et se refermera au chant des oiseaux. A cette vie quotidienne de chacun des habitants du village a été ajoutée une légère ligne fictionnelle : le jeune héros, Ihjãc, démarre le film auprès d'une cascade (là où il le terminera aussi, d'ailleurs) au milieu de la forêt, où il entend la voix de son père défunt qui lui conseille de penser bientôt à sa cérémonie funéraire, pour qu'il puisse quitter la terre et rejoindre le village des morts. Cérémonie qui aura lieu vers la presque fin du film (et dont je me suis dit qu'elle aurait pu, tout de même, avoir lieu un peu plus tôt...).
Bon, ne tournons pas autour du tronc pendant des siècles, je ne suis pas rentré dans le film, voilà. (Il y a, je dois le reconnaître, des scènes absolument splendides, avec des "épuisements de plans" comme je les aime, et d'autres que j'ai trouvées, hélas, un peu interminables.) Je n'étais sûrement pas dans les bonnes dispositions. Ca arrive...
tout s'est bien passé
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ETRE VIVANT ET LE SAVOIR
d'Alain Cavalier
Un beau titre pour un beau film. C'est moi qui l'avais souhaité dans la programmation, et donc il était normal que je m'y retrouve dès la première séance. Moins normal que j'y fusse (?) tout seul mais bon, finalement, je trouve ça plutôt agréable que d'avoir la salle rien que pour moi... Le plaisir de retrouver le filmeur Alain Cavalier, toujours avec à la main sa petite caméra, qui revient régulièrement nous donner de ses nouvelles, sous forme de journal mi-filmé, mi-parlé, mi-écrit (oui je sais ça fait trois moitiés, mais ça montre juste l'extrême richesse de ce cinema -a priori- povera et toc), récemment (2014) ce fut Cavalier Express et Le paradis (les Six Portraits XL (2018) ou l'excellentissime Pater (2011) ne relevant pas tout à fait de la même veine.)
Ce dernier opus parle, frontalement, de maladie. De cancer, et de mort. Cancer d'une amie que Cavalier visite au début du film, cancer du père d'Emmanuèle Bernheim évoquée par elle dans son livre Tout s'est bien passé, puis cancer d'Emmanuèle Berheim elle-même, qui empêchera l'adaptation en film du livre en question, envisagé par Alain Cavalier avec Emmanèle dans son propre rôle et lui dans le rôle de son père. Un film qui parle beaucoup de mort mais qui, dans le même mouvement (on pourrait parler de réflexion), parle aussi, justement, beaucoup de la vie. Tout autant.
Emmanuèle B. et Alain C. sont amis depuis très longtemps, mais continuent de se vouvoyer. Par jeu. Et le film sera donc mont(r)é comme une forme de jeu. un dialogue, un échange. Où l'on entraperçoit l'espace intime de chacun(e) des interlocuteurs. Une oeuvre riche et exigeante, à la fois simple et complexe, à mi-chemin entre la vanité et le cabinet de curiosités.
Une toupie, des barres chocolatées, une bougie, un pigeon, un christ (plusieurs, en fait), une vieille photo en noir et blanc, une perfusion, des courges butternut (beaucoup), des pages de livres, et d'autres de carnet, un escargot... Cavalier filme le réel, le quotidien, l'ordinaire (l'infra-ordinaire écrivait Perec), et c'est juste bouleversant. Il filme la vie à l'oeuvre, et la mort à l'oeuvre aussi, doucement, simplement, comme on chuchote, sans pathos. Le film parle d'un film en train de se faire, ou qui aurait pu se faire, comme le faisait Pater. Mais il parle surtout de la mort, avec une gravité douce mais indéniable. L'évidence de la mort et le fait de l'accepter. Tout se fera en off. Ce qu'on ne voit pas, et ce donc qu'on ne peut appréhender.
be, bop et lula
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TOY STORY 4
de Josh Cooley
C'est rien de dire que la Fête du Cinéma ne provoque plus chez moi le même engouement que par le passé... Là j'ai carrément attendu le dernier jour et presque la dernière séance pour (me précipiter mollement) aller voir ce film qui me faisait de l'oeil (en plus comme les n° 1, 2, et 3 passent quasiment en boucle à la télè (comme on dit par ici), il était donc normal que je voie ce 4 (et je crois d'ailleurs que c'est le premier de la série que je vois au cinéma, rendez-vous compte!)
pPour les aficionados, on retrouve toute la bande de jouets (au moins au début) Woody le cow-boy, Buzz le cosmonaute et Bo la bergère (une femme qui en a, on le verra dans la suite du film, et judicieusement doublée par Audrey Fleurot, la seule voix que j'ai reconnue "tout seul" -je savais que l'oiseau et le lapin moches de la fête foraine étaient doublés par Jamel Debbouze et Franck Gastambide, j'étais tombé sur un reportage promo) et tous les comparses (Mr Patate, Rex le tyrannosaure, le chien à ressort, etc.) avec quelques nouveaux arrivants, plus ou moins aimables (la poupée de chiffon de Molly, qui veut jouer la maîtresse du placard)...
La première scène se déroule "neuf ans auparavant", pour nous (re)mettre dans l'ambiance et nous rafraîchir les idées, puis "le temps a passé" et voilà que tous les jouets (ou presque) ont été transmis à la jeune Molly, qui doit faire sa "pré-rentrée" à la maternelle (aux States on parle de journée de sensibilisation), journée dont elle va rapporter, dans son sac, un jouet qu'elle a fabriqué avec de la récup, nommé Fourchette (Forky pour les anglophiles) et c'est en effet, une fourchette en plastoche blanc qu'elle a customisée (à la façon maternelle, celles ceux qui sont passés par là saisiront l'allusion : cure-pipe, pâte à modeler, bâton de glace, yeux adhésifs) humanisée plutôt, et cette Fourchette va causer bien du souci à Woody dans le rôle de chaperon qu'il s'est fixé (alors que personne ne lui avait rien demandé).
Et c'est le début d'une nouvelle aventure, et on est content de voir que les scénaristes, pour ce quatrième opus, ont su broder sur le motif tout en introduisant pourtant pas mal de choses nouvelles dans le scénario (c'est vraiment très très malin). Beaucoup d'émotion(s), de sentiments (l'amitié, l'amour, la fidélité, l'abandon, la jalousie, etc.), et toujours cette intelligence dans l'écriture qui permet à chacun, quelque soit son âge, d'y trouver son compte. Sans compter -pour les plus grands- quelques clins d'oeil cinéphiles judicieux qui viennent encore en rajouter à notre plaisir de spectateur. (Par exemple, à l'entrée dans le magazin d'antiquités, ce ne sont pas les bambins de 4 ans qui pourront réaliser que la musique jouée sur le tourne-disques (d'époque), à ce moment, Midnight with the stars and you..., est celle qu'on entend tout à la fin de Shining, quand on voit la photo avec Jack Nicholson dessus, et donc je savais avec quelques secondes d'avance que quelque chose de pas bien allait arriver...). Avec des méchants plutôt réussis (une poupée à la voix douce -trop douce pour être honnête, doublée par Angèle-, et surtout -surtout- des pantins de ventriloque (ou plutôt un pantin de ventriloque dupliqué en plusieurs exemplaires) bien flippants -du genre à vous traumatiser quand vous êtes petit, non ?- ca m'a rappelé plusieurs histoires du genre (Magic, de Richard Attenborough, et le dernier sketch du film Au coeur de la nuit, bien flippant lui aussi).
Mais, vous vous en doutez bien tout ça va bien se terminer pour tout le monde (comment pourrait-il en être autrement, hein ?) Conflit(s) résolu(s), retrouvailles, embrassades, mais aussi (eh eh) hésitations, décisions, séparations, et, sur une ultime étreinte virile (!) la boucle est bouclée (il est souvent question de départ dans chacune des histoires de Toy Story).
Donc, un sans-faute ou peu s'en faut, pour ce quatrième opus (dont la rumeur web dit qu'il avait été écrit avant le 3), puisqu'en plus (bonheur!) le réalisateur n'a pas forcé sur l'enrobage musical façon pic de glycémie qui enrobe en général les productions Disney et nous englue, tout aussi en général, nos pauvres oreilles de spectateurs adultes : ici, dans la VF c'est Charlélie Couture qui a traduit les deux (petites) chansons (courtes) qu'on entend dans le film (signées Randy Newman dans la version originale) ce qui donc ne gache rien au plaisir, bien au contraire.
Comme souvent chez Pixar / Disney, une campagne publicitaire façon rouleau-compresseur, aussi efficace que jubilatoire
... et les nouveaux
des plus grands...
... à la plus petite!
j'ai gardé celle-ci pour la fin, qui pourrait bien ressembler à un ultime spoil...