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lieux communs (et autres fadaises)
7 août 2019

xingxing

126
SO LONG, MY SON
de Wang Xiaoshuai

Ooooh, un film chinois de 3h et quelques... Je savais bien qu'après un repas (copieux) au Royal mes capacités de concentration et de restage éveillé seraient amoindries... Ca n'a pas loupé  mais ça n'a pas duré non plus. Sauf que c'était au début, dans la phase dite "de présentation des personnages" et donc que j'ai dû louper quelques éléments primordiaux pour la comprenette de l'histoire...
Un film chinois plutôt mélancolique (réaliste, en parlant de la vie en Chine ?) qui raconte, sur une trentaine d'années, l'histoire d'une famille "normale" (du moins au temps de la politique de "l'enfant unique") : maman (Liyun), papa (Yaojun), et fiston (Xingxing), qu'on va suivre pendant un peu plus de trois heures (avec, en plus, dans le déroulement du récit des sauts temporels, allers et retours, pas franchement indiqués (pas préciséments balisés, je voulais dire), et qui obligent à être très attentif -surtout quand on a fermé l'oeil pendant les premières minutes-).
Une famille, oui, mais aussi un groupe d'amis (j'adore les films qui racontent des histoires d'amitié qui durent pendant très longtemps) (deux autres couples) plus un joker, Moli, une demoiselle qui est aussi la maîtresse de Yaojun.
Oui, un film mélancolique (de plus en plus, même, d'ailleurs) car les années qui passent n'épargne(ro)nt pas les protagonistes (affectivement, familialement, professionnellement) : décès, maladies, déchirements, licenciements, crises, séparations et autres catastrophes naturelles et diverses... Et Jia Zhang Ke, par exemple,  nous l'a déjà montré à plusieurs reprises : en Chine, ça ne rigole pas...
Les deux interprètes principaux, qu'on suivra pendant toutes ces années et qu'on verra donc vieillir (ce qui peut constituer un écueil redoutable dans ce genre d'épopée au long cours temporel : le vieillissement à coup de postiches et de fausses rides peut vraiment s'avérer rédhibitoire -je pense par exemple à la scène finale de The Hours où tout le talent de Julianne Moore ne peut contrebalancer les effets fâcheux d'un maquillage lourdinguement raté- mais rien de tel ici) on les voit vieillir justement, simplement. Dignement.) sont les clés de voûte de ce récit polyphonique familial  (et ils ont d'ailleurs été doublement primés au Festival de Berlin -ce qu'ils méritaient-), et j'ai -mais c'est normal, vous me connaissez- un faible pour le personnage masculin, qui représente un père extrêmement émouvant (une des plus belles scènes du film, pour moi, est celle , justement, entre le père et le fils, au moment où celui-ci s'apprête à quitter la maison...)  et que j'aurais tendance à rapprocher, encore une fois, de ces autres pères de famille vus dans les films de Jia Zhang Ke (des pères touchants parce qu'imparfaits, et conscients de l'être, mais pleins d'amour et/ou d'empathie, des bons pères, quoi...).
Ce qui est drôle, c'est que, à la sortie, chacun avait sa version propre, à propos de ce fameux fils évoqué dans le titre (je ne veux pas en raconter plus pour ne pas gêner votre vision du film) mais je peux dire que ça bataillait ferme devant le cinéma, et ça argumentait, et chacun défendait sa vision et son interprétation (et il a tout de même fallu que je lise une critique -de Libé me semble-t-il- pour y trouver l'élément -primordial- qui nous faisait défaut à toutes/tous pour bien comprendre les choses (il n'y a, contrairement à ce que j'avais cru d'abord, absolument rien de fantastique...)
Un sacré beau film, à revoir avec attention (et après plusieurs cafés), quand nous le programmerons dans le bôô cinéma. car il le mérite.

0412798

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