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lieux communs (et autres fadaises)
16 octobre 2019

les fils viennent de mars et les pères de neptune

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AD ASTRA
de James Gray

Enfin j'ai réussi à le voir en VO (il a fallu la conjonction d'une séance, donc, en VO, d'un ticket *range cinéday et d'un horaire de bus adéquat, sans oublier la présence requise de Dominique) pour que ça puisse se produire... depuis le temps que j'en avais envie (dans le bôô cinéma il n'est passé -et ne continue d'ailleurs encore de passer- qu'en vf, et donc grrr).
J'ai toujours été un bon client pour ce genre  de film (l'espace infini, les vaisseaux, les cosmonautres / les astronautres, les années-lumière, l'infini et au-delà  et tout ça) et ce depuis belle lurette, depuis Objectif Lune / On a marché sur la lune, et ce que j'appellerais le syndrome du Capitaine Haddock (il me semble que j'en ai déjà parlé, non?) une des images les plus impressionnantes -terrifiantes- que j'ai depuis toujours gardé de mes lectures enfantines.)

haddock


Il est donc bien question d'espace et de de fusées. Brad Pitt joue un super astronaute qu'on charge d'une mission : aller jusqu'à Neptune pour régler les problèmes que semble avoir provoqués son père, astronaute lui aussi, parti trente années plus tôt aux confins du système solaire à la recherche des preuves d'existence d'une intelligence extra-terrestre, et jamais revenu (mais qu'on soupçonne d'être toujours vivant) dans le cadre d'un Projet Lima qui semble responsable d'une émission de plus en plus conséquente d'anti-matière et donc de risque de fin du compte, pas moins que ça...
Il sera surtout question de plusieurs trajets successifs en fusée (Terre/Lune, puis Lune/Mars, puis Mars/Neptune) effectués par le vaillant Brad Pitt (enfin son personnage), jusqu'à ce qu'il -attention je spoile mais tout le monde sait bien que ça ne peut que finir comme ça (ou presque- finisse par retrouver son père (joué par l'excellent Tommy Lee Jones), tout là-bas du côté de Neptune.
Le film progresse spatialement (hihi) par chutes (la très impressionnante première séquence) et décollages successifs. De haut en bas, et inversement. De plus en plus haut, de plus en plus loin.
James Gray a mis le turbo cosmique pour magnifier / démesurer ce qui, finalement, pourrait n'être qu'une histoire assez simple (un fils part à la recherche / à la poursuite de son père), mais devient un genre de cathédrale galactique (à l'image de, récemment Interstellar ou Gravity) aux dimensions terrassantes (j'étais comme un môme face à l'écran, les yeux écarquillés, et je devais de temps en temps remonter ma mâchoire avec ma main tellement j'étais bouche-bée face à ce spectacle grandiose.)
Je faisais plus haut allusion à Tintin, et je lis justement  dans Les Cahiaîs de ce mois-cique le critique a eu la même idée que moi, en rattachant les diverses péripéties de cette épopée à la bd, et, notamment à la fameuse ligne claire, mais je pourrais tout autant le faire avec -autres émois d'adolescent lecteur- disons les volumes de la collection Anticipation Fleuve Noir... (souvenirs souvenirs), notammant dans les approximations et les invraisemblances -surtout en ce qui concerne la dernière partie du récit, celle du retour- qu'on accepte pendant, et qu'on va même jusqu'à pardonner après!
James Gray signe un space opera addictif, avec pourtant au centre, pour "héros", un personnage curieusement inexpressif, à sang froid, (qui commence et termine le film par un bilan psychologique) ce qui, curieusement, nous le rend peut-être plus proche (il est "normal", ce n'est pas un super-héros). Car on sent bien que sous cette apparence de forteresse  infissurable bat un petit coeur presque de midinet, oui (comme vous, comme moi, enfin surtout comme moi). L'impassibilité, à d'autres! (Comme dirait Muriel Robin "Oh détrompe-toi Patricia, je cache ma joie...")
Une histoire de fils et de père, l'espace (où personne ne vous entend crier) en prime, et la belle musique de Max Richter qui vient parfaitement envelopper tout ça... Et le plaisir de retrouver aux côtés de nos héros (Pitt et Lee Jones) même si plus furtivement, Ruth Negga (venue de Preacher, merci allocinoche de m'avoir permis de l'identifier) et Donald Sutherland (venu de ma lointaine jeunesse cinéphile) Tout ce que j'aime bref, le contrat est magnifiquement rempli...
Redescendons  sur terre pour conclure et bémoliser un chouïa : le film est à l'image de son héros, solide, efficace, bien bâti, mais un peu trop sage, consciencieux, pas assez déraisonnable, peut-être.
Mais repartons aussi sec vers l'infini et au-delà (yesssss!) pour y caracoler encore et sans fin de compliments en compliments...

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US, minimaliste

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francais, très intriguant (et très dark)

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français, plus plan-plan, à la Gravity

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la version españole, un peu "clinique" (le vert)
et reprenant l'affiche américaine...

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(avec le même slogan, que,
remontez voir un peu plus haut pour vérifier, 
les publicistes français ont traduit exactement à l'envers...)

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et la version allemande, juste "différente"...
(tout est clair, lumineux, et pas d'espace du tout...)
(Brad Pitt sur le coup semble même en avoir pris un sérieux coup de jeune, non ?)

 

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