tromper son mari avec son mari
164
CHAMBRE 212
de Christophe Honoré
Oh oh...
Comment parler de l'excellent nouveau film de Christophe Honoré (qui, -potin from Jean-Luc C.- d'ailleurs, tiens, est toujours fâché avec l'excellent Alex Beaupain) sans en dévoiler trop, pour ne pas gâcher le plaisir du futur spectateur ? Pas si facile...
On peut parler de Chiara Mastroianni, de Benjamain Biolay, de Vincent Lacoste et de Camille Cotin, et préciser qu'ils vont danser une sorte de quadrille dont les figures (plus ou moins) imposées vont de plus en plus en plus ravir le spectateur au fur et à mesure qu'elles se complexifient, s'interpellent, se recoupent...
Il est question d'un couple (Chiara/Benjamin) qui un soir, comme ça, va soudain battre de l'aile lorsqu'il découvre qu'elle l'a trompé avec le jeune Hasdrubald Electorat, un de ses étudiants (en partie parce qu'elle était tombé amoureuse de son nom...) alors que lui ("il") lui déclare qu'il ne l'a jamais trompée, pas une fois en vingt-cinq ans.
Elle décide donc d'aller "prendre l'air" et prend une chambre (la 212) dans l'hôtel qui est juste en face de leur appartement (oui, comme Jean Rochefort quand il veut espionner sa femme qu'il soupçonne de le tromper...) et où elle va passer la nuit (et le pont : "Quand elle eut passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre...")
Ouvre le bal, accordez les violons, c'est là que ça va commencer à guincher (sans que je ne puisse vous dire quoi que ce soit de plus ni sur les chorégraphies, ni sur le carnet de bal, sachez juste que j'ai vraiment adoré tout ça, et retrouvé "mon" Christophe Honoré des grands jours, celui des Bien-aimés et des Chansons d'amour...).
C'est drôle, c'est malin, c'est touchant, c'est rythmé, tiens, Lubitsch et Capra pourraient ne pas être loin... Dans un autre registre (plus grave plus fiévreux), Chantal Akerman avait réalisé Toute une nuit, une histoire d'amour(s) estivale et nocturne bruxelloise. Christophe Honoré fait ça très bien en hiver, à Paris, entre le Cinéma des 7 Parnassiens et le Café Rosebud. Le cinéma, l'amour, et les souvenirs. Avec, en prime, l'apparition d'un presque Charles Aznavour qui m'a ravi (et réconcilié avec le vrai).
Cette semaine dans le bôô cinéma. (Cours-y vite cours-y vite...)
Top 10
1
2
3 (mais 2)
3