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lieux communs (et autres fadaises)
12 octobre 2019

salopards, palomar, gros bâtard

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LES MONSTRES
de Dino Risi

Premier film pour moi de la Sesta Settimana Italiana de cette année, un "film à sketches" en noir et blanc que je n'avais jamais vu (j'avais découvert Les nouveaux monstres, en couleurs, quelques années plus tard, qui m'avaient d'ailleurs fort réjoui...) Une copie divinement restaurée pour une série de vignettes très très acides, mettant en scène alternativement Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman, ensemble de temps en temps).
Une belle galerie de salopards en tout genre, où les deux acteurs montrent qu'ils peuvent presque tout jouer, un panorama de toutes les basseses de l'âme humaine, tous les mensonges, toutes les tromperies, perfidies, bassesses, travers, appelez ça comme vous voulez, mises en scène avec une belle énergie par un réalisateur à l'époque déjà aguerri et en plein "âge d'or" de la comédie italienne, même si le film ne fait pas tant rire que ça (ou du moins plutô rire jaune). Ritalement drôle

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L'OSPITE
de Duccio Chiarini

Tiens, une excellente surprise, pour ce deuxième film (pour moi) de cette Settimana. Excellente, parce que j'avais eu un peu de mal à trouver des critiques "enthousiastes" sur ce film pour la plaquette. Et pourtant... Guido, un joli universitaire barbu,  aux espoirs éditoriaux et professionnels (il bosse sur Calvino, et, plus précisément, Palomar...) un peu en berne, est amené à squatter chaque nuit les canapés des autres (ses parents, ses copains) -et donc à squatter aussi un peu leur vie-, suite à un flottement dans sa vie de couple à lui (le fameux "j'ai besoin d'un peu de prendre un peu de distance pour réfléchir..."), et va découvrir -progressivement-, que ça ne va pas vraiment mieux chez les autres... Une jolie comédie italienne douce-amère où chacun/chacune mène plus ou moins chacune/chacun et bateau (et où, finalement, on se dit qu'on a peut-être fait le bon choix, hein, d'être célbataire -on ne ment à personne, on ne fait de mal à personne...-)  Ritalement attachant

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LE TRAÎTRE
de Marco Bellocchio

Notre avant-première de l'année pour la Settimana, un film que Zabetta avait beaucop aimé à Cââânnes (mais je la soupçonne de ne pas être complètement objective avec les films ritali), l'histoire vraie du mafieux Bruscetta qui finit par collaborer avec le juge Falcone et permit d'en faire arrêter plus de 300 (de mafiosi)... Bon, 2h31 quand même, j'ai trouvé ça un peu longuetto. D'abord, les films de mafia ça m'emmerdre, (pour dire les choses aussi crûment qu'ubuesquement), je n'ai jamis pu voir Le Parrain et consorti. Au début c'était beaucoup TROP FORT (le projectionniste facétieux ayant un peu trop poussé les curseurs, de temps en temps ça l'amuse) en même temps que TROP VIOLENT (ça dégomme à tour de bras entre familles rivales, et c'est pas des tendres), après ça parle BEAUCOUP (avec le Juge Falcone en tête à tête et ensuite au procès) et bon, quoi, c'est un (courageux) film de procès, plutôt très bien mis en scène par l'ami Bellocchio, mais bon, film de procès quand même. J'aime beaucoup la toute dernière scène (même si je ne l'ai pas comprise tout de suite). Ritalement violent.

 

11 octobre 2019

du noir mais pas que

DUR COMME L'AMOUR
de Larry Brown
Encore découvert grâce à Actu du noir (décidément ce blog est une mine). Un auteur publié à la Noire puis chez Gallmeister (décidément...) et je débute par ce recueil de nouvelles en Folio. La quatrième de couv' m'apprend que tous les héros des nouvelles ont L.B pour initiales (ce que pourrait déceler un lecteur très attentif). En tout cas ils ont d'autres points communs (comme le souligne également la même quatrième de couv'), et ressemblent à de lointains cousins des personnages de Carver (et c'est pour ça qu'on les aime). Vies en pick-up (s). Beaucoup aimé, surtout la très longue (et très forte) nouvelle finale, 92 jours, et, du coup, acheté deux autres  romans du même (en Gallmeister cette fois)

CHRONIQUES D'UNE STATION-SERVICE
de Alexandre Labruffe
L'ai acheté pour ce qu'il n'était pas (quiproquo), je pensais avoir déniché un nouveau livre en fragments (comme Les pierres qui montent, d'Heddi Kaddour, ou Les fausses dents de Berlusconi de Jacques Drillon), -genre que je chéris particulièrement-, en feuilletant cet ouvrage composé de fragments numérotés, je croyais trouver un genre d'état des lieux des stations-services, mais il s'agit bien - juste- d'un roman, aux chapitres très (parfois même très très) courts et numérotés, l'histoire d'un mec qui bosse (surprise!) dans une station service. Ce qu'il y fait, ce qu'il y voit, ce qu'il y pense. Et des rencontres qu'il y fait... Un livre très agréable à lire (et qui se lit d'ailleurs assez vite). Edité par Verticales (et, l'auteur me l'apprend, par Yves Pagès, ce qui est un gage de plaisir supplémentaire).

L'ENFER DE CHURCH STREET
de Jake Hinkson
Troisième roman du même (encore Gallmeister), encore un personnage de pasteur gentil en apparence (mais qui est une vraie saloperie en-dedans) au centre du récit, encore une histoire noire très très noire qui file de mort en mort jusqu'à sa conclusion logique (avec un plaisir redoublé, puisque l'histoire racontée par le pasteur est incluse dans une autre histoire, qu'il raconte au narrateur, qui ouvre et ferme le roman. Glaçant, mais diablement efficace (un panorama de pourri(e)s en tous genres de l'Amérique profonde assez impressionnant...)

LA TERRE INVISIBLE
d'Hubert Mingarelli
Le plaisir de retrouver Mingarelli (qui a encore changé d'éditeur mais qui raconte toujours des textes brefs mais forts). Lu d'une seule traite. En 45, à la fin de la guerre, un photographe décide de partir en virée quelques jours (dans la belle voiture du procureur, qui n'en aura plus besoin) pour "photographier les gens", et on lui confie comme conducteur une jeune appelé britannique qui se morfond un peu car "il est arrivé trop tard". Deux hommes (comme souvent chez l'auteur), avec des choses à se dire mais qu'ils ne se diront pas forcément, la présence de la guerre, de la mort. Une écriture dégraissée jusqu'à l'os. Comme toujours, un grand bonheur de lecture.

L'AIRE DU MOUTON
de Joël Baqué
Troisième livre que je lis du monsieur, découvert voici quelques années par un petit livre qui m'avait quasiment sauté dans les bras, sur l'étal du libraire, La mer c'est rien du tout, celui-ci est plus ancien, et c'est priceministruche qui m'a informé qu'un de mes souhaits était réalisé, comment résister ? Toujours chez POL (mais, c'est agaçant, pas de la même taille) un petit roman au ton échenozien (ce qui est pour moi un compliment), qui nous narre par le menu la "rencontre" d'un représentant en parfums et d'une demoiselle amatrice de croquettes de crevettes, avec maintes digressions minuscules et pince-sans-rire entre Knokke-le-Zoutte et l'aire du mouton... Plaisant, même si on a parfois le sentiment que l'auteur se regarde (ou s'écoute) un peu écrire, ce qu'il fait d'ailleurs très bien.

CITRUS COUNTY
de John Brandon
Une recommandation de Encore du noir. Le roman (premier de l'auteur traduit en France) est édité au Masque, mais à mon avis ne relève que tangentiellement du genre polar. Je l'aurais bien vu chez Rivages, de par la qualité de son écriture et le fait que régulièrement j'avais envie d'en recopier des passages entiers. Un petit patelin de Floride, un adolescent, Toby, qui vit chez son oncle Neal, une adolescente, Shelby, qui vit avec son père et sa jeune soeur, entre les deux adolescents le début d'une histoire. Il y a aussi Mr Hibma, un prof de géo qui n'est ni ne se sent vraiment prof de géo. Daley, la petite soeur de Shelby est enlevée. Et l'auteur observe toutes les ondes successives chez chacun des personnages, provoquées par cet événement, de l'intérieur. Bref, un drôle de polar sans meurtre, ou presque. Un livre amoralement moral (ou moralement amoral?), qui n'a l'air de rien, en surface, mais dont les racines descendent beaucoup plus profond qu'on ne le croirait. Impressionnant.

10 octobre 2019

histoire de fantômes africains

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ATLANTIQUE
de Mati Diop

Je n'avais pas du tout fermé l'oeil à Alice et le Maire, vu juste avant, mais hélas, là, Morphée m'a bien pris dans ses bras et s'est vengé en me faisant piquer du nez assez vite (pas très longtemps, mais suffisamment pour que j'ai le sentiment de ne rien comprendre, et d'avoir besoin à la fin que Dominique réponde à mes questions, sur ce que je croyais avoir compris).
Un film fantastique africain, ça n'est déjà pas courant, réalisé par une femme c'est encore plus rare (et encore beaucoup plus attachant lorsqu'on sait que la réalisatrice en question a débuté au cinéma comme actrice chez Claire Denis, en fille d'Alex Descas dans le très aimé 35 rhums, et on a donc, à l'avance, très envie de l'aimer, surtout après le Grand Prix du Jury à Cannes 2019, et l'unanimité louangeuse -louangeresse ? c'est mieux ça rime avec allégresse- de la critique).
Une chronique sociale (des ouvriers du bâtiments revendiquent parce qu'ils n'ont pas été payés depuis trois semaines) qui vire chronique sentimentale (Ada, Bridget Jones sénégalaise, va se marier avec Omar alors qu'elle aime Souleyman), puis rebifurque (Souleyman embarque de nuit, avec le groupe d'ouvriers du début, vers un espoir de monde meilleur), avant que ne s'ouvrent les yeux (blancs) du fantastique qui va imprégner (impressionner) de plus en plus la texture du film (Ada apprend que Souleyman est revenu d'entre les morts, et pas tout seul...) Bref, un film sénégalais fantastique politique d'amour. Sacré beau programme.
Je ne peux, en l'état des choses, que me joindre au choeur encensant, en promettant d'y retourner voir lorsqu'il sera projeté dans le bôô cinéma (à partir du 23 octobre) pour le voir tout entier.

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9 octobre 2019

modestie

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ALICE ET LE MAIRE
de Nicolas Pariser

J'avais beau avoir vu la bande-annonce beaucoup beaucoup de fois, j'avais toujours autant envie de voir le film. pour les acteurs d'bord : j'ai un gros faible pour Anaïs Demoustier, à laquelle je dois déjà quelques grands bonheurs cinématographiques (Bird People, par exemple) et je connais F. lucchini depuis suffisamment longtemps (ah, Les Nuits de la Pleine Lune...) pour savoir qu'il peut être capable du meilleur (ce qu'il fait, justement, dans ce film-ci...).
La politique et la philosophie... deux thèmes qui sont capables de provoquer chez moi le bâillement, l'inintéressement, voire le tournage de talons pour m'enfuir sans demander mon reste. Alors, imaginez, les deux, traités en même temps, avaient a priori toutes les chances de m'ennuyer deux fois plus (ou au carré). Eh bien non, magie du cinéma, doublement non. Parce que Fabrice Lucchini compose un maire socialiste de Lyon tout à fait plausible, à la fois très investi et, on le découvrira assez vite, de plus en plus démotivé, face à une Anaïs Demoustier, jeune femme complètement étrangère au sérail (politique) recrutée dans la même mairie (d'abord sur un poste qui vient d'être supprimé, mais qu'on recrée immédiatement sous une autre forme, à son intention : faire penser ce maire à bout de course et pourtant aux portes d'un possible avenir de présidentiable, redonner du carburant à ce moteur un peu grippé, du grain à moudre à cette formidable moulin à paroles qu'est Lucchini (mais qui joue, ici, magnifiquement sur l'en-deça et la réserve). La candide et le candidat, voilà qui pourrait presque être un titre de fable...
D'autant que le réalisateur traite cette histoire plutôt subtilement (nous épargnant, par exemple, les affres de l'histoire d'amour qu'on voyait venir grosse comme une maison depuis des kilomètres, et on l'en remercie), traitant d'une relation qui n'en est pas vraiment une (comme a résumé Dominique en sortant "un film sur rien..."), une relation interstitielle, intellectuelle, intime aussi (ton maire en birkenstocks, ou un peu de la face cachée des hommes politiques). Et a l'autre bonne idée d'entourer ces deux personnages principaux d'une galerie de personnages secondaires hyper attachants, qui, dès la lecture du générique, m'avaient ravi : Nora Hamzawi (qui est troisième au générique, mais qu'on ne voit pas assez à mon goût, et aurait dû, dans la distribution, venir après l'impressionnante Léonie Simaga, que je ne connaissais pas, mais qu'on voit passer à peu près dans chaque scène), ces chers Maud Wyler et Alexandre Steiger, comme nous refaisant un clin d'oeil amical depuis le très aimé Perdrix, ainsi que, last but not least, ce très cher Antoine Reinartz, vu beaucoup de fois en peu de temps (et que je trouve ici, lui aussi un peu sous-employé, filmé d'un peu loin).
Un film, donc, qui m'a très heureusement surpris, et où d'ailleurs (c'est un signe) je n'ai pas fermé l'oeil une seconde, et venant apporter de l'eau à mon moulin personnel (ton moulin ton moulin va trop vite, dit la chanson enfantine), comme quoi politique et philosophie seraient comme les deux faces d'un même vent, les deux axiomes d'une même théorie complexe de l'inanité, mais filmée avec une belle tendresse attentive. (Je vous jure que, pour ce qui est des arcanes de la politique, comme celles de la philosophie, quand j'écoute les dialogues du film, j'ai souvent le sentiment d'avoir le QI d'un bulot.)
Un film hyper attachant.

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Tiens, un petit truc qui m'agace, sur l'affiche : si les deux acteurs principaux y figurent fifty-fifty à égalité de surface, pourquoi Luchini est-il net tandis que Demoustier est (presqu'imperceptiblement, mais incontestablement) floue, hein, je vous le demande...

8 octobre 2019

montana

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MICKEY &THE BEAR
d'Annabelle Attanasio

(entregent, encore merci l'ACID!)
Plusieurs personnes qui l'ont vu à Cââânnes 2019 (je ne vais pas et je n'irai jamais à Cannes) m'en avaient dit du bien. Le film n'a encore ni distributeur ni date de sortie officielle (allocinoche annonce juste "prochainement" ce qui parfois signifie juste jamais) et c'est dommage, car, effectivement le film le mérite (d'être distribué)...
Contrairement à ce que le titre pourrait suggérer il ne s'agit pas du tout d'une production Disnuche où une certaine souris gambadant dans la forêt y rencontrerait un plantigrade... Que nenni point du tout!
C'est un  film comme on en voit à Sundance, un film qui montre "l'Amérique du bas", une chronique douce-amère -comme votre vie, comme la mienne, enfin, plus dure quand même je crois) - où une jeune fille (Mickey, c'est elle) vit avec son père (un G.I revenu d'Irak avec ce qu'on pourrait appeler pudiquement un "syndrome de stress post-traumatique", nécessitant un suivi médicamenteux conséquent -lui c'est Hank, et ce pourrait bien être l'ours du titre-), dans une petite baraque, et une certaine précarité aussi. Mais qui, visiblement, a l'habitude de prendre les choses en main (et le taureau par les cornes -l'ours, plutôt ici en l'occurence-). Elle a aussi un genre de boy-friend, Aron, un jeune bourrin affectueux mais lui aussi accro aux médicaments (les mêmes que ceux du papa de Mickey).
L'adolescente fait un peu le grand-écart entre son père qui traîne à la maison et a du mal à se débrouiller tout seul -et ne débrouille même rien du tout, à part passer la journée à jouer sur sa console et se poivrer le museau à la bière (un peu comme un grand ado un peu instable)-, ce qui lui prend beaucoup de son temps (et de son énergie), et le reste de son existence : Aron, mais aussi un autre adolescent dont elle fait la connaissance, et son futur proche : le bac, puis une inscription en fac qui l'intéresserait mais pour laquelle il lui faudrait trouver l'argent nécessaire, et impliquerait de partir (et d'abandonner son foyer -et son père- ...).
Et voilà que Aron a gobé les cachetons de papa, et que Mickey doit se débrouiller pour remettre les choses dans l'ordre. Bref, comme dirait une copine à moi "elle gère..."
La situation se tend...
Le Montana est une terre rude, on le savait déjà par la littérature, mais le ton adopté par la réalisatrice rend son film spécialement attachant, non pas qu'elle fasse quoique ce soit pour édulcorer ce quelle raconte, mais le désir visible qu'elle a (comme son personnage principal) de voir les choses autrement, de positiver. D'adoucir. Et elle le réussit parfaitement, bien que restant toujours strictement réaliste, mais en soignant ses cadrages, la compostion de ses plans, l'utilisation de la couleur, pour faire apprécier au spectateur lambda ce qui pourrait sembler a priori une histoire lambda aussi (comme on en a vu pas mal). De réussir à nous le rendre aimable, (ce que n'était pas par exemple Winter's Bone, qui racontait le même genre d'histoire mais qui m'avait copieusement fait grincer des dents, allez savoir pourquoi...)

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7 octobre 2019

j'ai connu la douleur d'être chef de bataille

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JEANNE
de Bruno Dumont

Il y a dans ce film de Bruno Dumont (que je n'aurais pas forcément envisagé d'aller voir, si Hervé n'en avait pas fait la suggestion pour notre programmation) une scène parfaitement sublime, sans doute une des plus belles, sinon la plus belle, de toutes les belles vues cette année. Un plan-séquence sur la jeune Lise Leplat Prudhomme (qui jouait déjà le rôle principal dans le précédent Jeannette, du même, que je ne suis pas allé voir) où, en armure, elle scrute le ciel comme pour entendre "ses" voix, que le spectateur, lui, va entendre, sous la forme d'une chanson de Christophe (musique de Christophe et parole de Charles Péguy,"J'ai connu la douleur d'être chef de bataille"), un moment... ineffable (la preuve, je me suis mis illico à pleurer, et pas des larmichettes, je vous assure, des vraies bonnes grosses larmes de joie), par l'alliance (la communion, il y a dans ce moment  quelque chose de l'ordre du mystique) de ce visage pur et de ce regard-caméra avec la voix perchée et les harmonies célestes du chanteur. Un moment terrassant de beauté. Et le film après ça pourrait bien continuer comme il veut...
Oui, rien que cette seule scène justifierait de voir le film. Mais d'autres viennent (le ballet des chevaux, le moment où Christophe relève sa capuche et chante Mon Dieu) insérées comme des pics de grâce dans une narration très... dumontienne (comme on dirait durassienne). Acteurs non-professionnels, voix et  tronches pittoresques, déclamations bressonniennes, statisme des situations, tout y est, ou presque comme d'habitude (j'avoue que je n'ai jamais pu faire complètement confiance à Bruno Dumont, sentiment encore confirmé après le -pour moi- ratage industriel de P'tit Quinquin, comme la dame pour la pub des rillettes B-C je pourrais résumer la situtation par "Nous n'avons pas les mêmes valeurs...", en tout cas pas la même façon de voir (les choses),  je me souviens avoir failli quitter en courant la salle 5 du vieux cinéma où était projeté L'Humanité tellement je trouvais ça insupportable...), je suis un gentil -trop bon trop con je sais-, et je suis toujours un peu dérangé ("quelque part"...) par ces réalisateurs que je pourrais qualifier de "méchants" : Dumont, Haneke, Noé, Seidl... mais dont je continue d'aller voir les films bon an mal an, parce qu'ils sont peut-être finalement les seuls qui voient vraiment "juste" (mais ceci est une autre histoire), mais là c'est comme si cette fois la rigueur (la raideur) habituelle du propos (et de la façon de faire) était un peu adoucie, lénifiée, par la conjonction (la fusion) d'éléments  pourtant très hétérogènes : le regard de cette fillette, la voix de Christophe, les mots de Péguy, qui entrent comme miraculeusement en résonnance. Et vous submergent.
Je suis sorti de là parfaitement fasciné, avec le sentiment très fort d'avoire vécu un grand moment de cinéma.

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et l'affiche a, d'ailleurs, l'excellente idée de fixer la fameuse scène dont j'ai parlé plus haut...

 

6 octobre 2019

j'ai décidé de

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LES ARTISTES DE LA VIE
de Pierre Westelynck

Celui-là j'ai carrément oublié de le chroniquer, et le fait est assez rare sur ce blogchounet où mes comptes-rendus cinéphiliques visent à l'objectivité (la transparence) la plus complète, pour être souligné.
C'était un mercredi après-midi de disette ciné, dans le hall du Victor Hugo, il n'y avait rien d'autre à voir, la conjoncture était morose et le moral de la caissière et du projectionniste était en berne, rapport aux chiffres de fréquentation, à la baisse du nombre de films en sortie nationale, et la grise-mine de leur avenir professionnel en ce lieu si ces conditions venaient à persister...
Donc nous sommes allés voir ce film-là, le seul donc envisageable (on avait vu les autres) à cette heure, et dont la bande-annonce vue la semaine précédente nous avait semblé énergisante et joyeuse.
De quoi s'agit-il ? De gens (vous, moi, il, elle, il, on a d'ailleurs le très grand plaisir d'y retrouver la touchante Thérèse Clerc -qu'on avait eu le grand plaisir de recevoir dans le bôô cinéma quand elle était venue y présenter Les Invisibles, de Sébastien Lifshitz-) qui ont pris des initiatives (dans un tas de domaines différents) pour que les choses... aillent mieux, et qui sont interviewés pour nous parler des initiatives en question...
Ils ont tous l'air joyeux, remplis d'une énergie communicative, pleins d'espoir(s), que le film, d'ailleurs nous incite à communiquer autour de nous, en organisant des "ciném'actions" avec projection échanges débats partage mise en commun et tout ça et tout ça...
Malgré le dynamisme et la joie de tous ces interviewés, j'ai quand même trouvé le moyen de m'endormir un peu au milieu...
Et je me suis du coup, en sortant, senti...  interrogatif.
Un film sans aucune critique (cf allocinoche), un film avec un réalisateur au passé "vierge" (re-allocinoche), avec une maison de distribution quasi-inconnue au bataillon (mais allocinoche la connaissait), Kamea Meah, tout ça est un peu... surprenant, et donne envie d'en savoir un peu plus, alors le mieux est d'aller sur le site de l'association On passe à l'acte () dont il est en quelque sorte le porte-parole et l'émanation, la "carte de visite", pour que vous puissiez vous faire votre propre opinion...

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1 octobre 2019

septembre 2019

dimanche 1er (coulevon)
pour l'anniversaire de Christine, on était 12, on a bu du champagne et mangé tout un tas de choses délicieuses que les gens avaient préparées et apportées (toasts fromage/camerise, verrines tomata tonato, sablés parmesan, pain de veau, gâteau sandwich-club géant, pizza courgettes, bouchées courgettes et... Pavlova(s) de Jean-Fran cette fois!)
lundi 2 (adrénaline)
un certain sentiment de panique en constatant que la pochette carton contenant toutes mes places de spectacle de l'année  n'était pas à sa place habituelle (dans le tiroir sous la chaîne) et je l'ai donc cherchée avec fébrilité dans tout l'appartement (avec le souvenir de l'avoir entrevue dans un endroit improbable) et, juste avant de me résoudre à aller vider la grande poubelle jaune, en bas, dehors, je l'ai retrouvée, dans la boîte en fer où je range les serviettes en papier
mardi 3 (dans la vitrine)
en passant devant ce boucher-charcutier-traiteur dont j'ai déjà vanté le couscous, mon oeil a été attiré par des tranches nappées d'une sauce blanche, alignées dans un plat dont l'étiquette indiquait "tête de veau vinaigrette", ça m'a intrigué, je suis entré, j'ai demandé, oui oui c'en était bien m'a confirmé le boucher derrière le comptoir, et je m'en suis donc payé une tranche, que j'ai goûtée le soir même ( une minute au micro-ondes, d'après le conseil du boucher, pour "bien détendre la viande") et j'ai trouvé ça absolument délicieux
mercredi 4 (sou neuf)
première visite de mon aide-ménagère, qui s'avère d'une redoutable efficacité, et a tout fait reluire du sol au plafond, en deux heures, comme dans les publicités, chassant la poussière dans des endroits où je n'aurais même pas soupçonné qu'il y en eut!
jeudi 5 (comme moi)
content parce que Pépin, passant par là en rentrant du marché, faisant le tour de ce qui fut tout de même "son" appart, a validé mon idée de ranger les chaussures sous la bibliothèque (ce doit être le propre des garçons, puisque les filles - Zabetta et Dominique- ne semblaient pas du même avis)
vendredi 6 (entre Vesoul et Gy)
les gens roulent toujours aussi vite (comme des fous) : heureusement, un ralentissement imprévu provoque un genre de caravane : loin devant, une voiture roule à 80, suivie par une autre voiture avec remorque, elle-même suivie par un camion noiraud, lui-même suivi de deux autres voitures, qu'on sent piaffer le long de la ligne blanche continue, et tout ce monde-là roule donc effectivement à 80
samedi 7 (misère)
une soirée tarot chez Maryse, trois manches successives de huit parties chacune, soit vingt-quatre parties, et  je n'ai fait que deux prises (une que j'ai perdue, et l'autre que j'ai gagnée), et j'ai donc fini avant-dernier
dimanche 8 (cuisine)
ça faisait un moment que j'avais envie de l'essayer, et donc, en ce dimanche très pluvieux, sans rien à faire d'autre, je m'y suis mis : un cupcake au chocolat, mais au micro-ondes (cuisson deux minutes, démoulage facile, et dégustation avec un petit café, mais...  bof)
lundi 9 (priceministruche)
Waouh! deux nouvelles ventes, le même jour : un livre de science-fiction, à expédier à la Réunion par voie postale (en lettre suivie, 4,80€) et un roman à envoyer via Mondial Relais (sans frais)
mardi 10 (à la cow-boy)
il me semble que je déçois légèrement Hervé en refusant de prendre un verre pour boire la bière qu'il m'a rapportée (une Pilsner Urquell) qu'il me confie être sa bière préférée (et donc, sans doute, mériter un peu plus de considération)
mercredi 11 (découverte)
décidément ce nouvel appartement n'a pas encore fini de livrer tous ses secrets, puisqu'il m'aura fallu presque deux mois pour me rendre compte qu'existait au-dessus de l'évier (et, donc, en-dessous des placards) un néon,  qui, en plus, fonctionne (lorsqu'on a réussi à dénicher, en dessous, à tâtons, l'interrupteur)
jeudi 12 (stationnement)
interviewé un papy qui y était garé à propos du parking marqué "privé" qui jouxte celui (marqué "public") où je me gare très souvent, qui m'a confirmé que, pour l'instant, les barrières à l'entrée n'en étaient jamais baissées, et qu'il pouvait donc aussi être considéré comme public (c'est d'ailleurs là que lui s'installe la plupart du temps)
vendredi 13 (noz)
chocolat noir bio (cacao équitable du Pérou) aux amandes entières et aux physalis oh oh et du coup j'en ai pris trois tablettes
samedi 14 (Emmaus)
je ne sais pas d'où m'est (re)venue cette envie de relire du Ellery Queen (la nostalgie camarade, sans doute) toujours est-il qu'un amateur a du se débarasser de sa collec', parce que j'en trouve un, puis deux, puis trois,... et ainsi jusqu'à onze (avec les affreuses couvertures bleuasses de chez J'ai lu)
dimanche 15 (Coulevon)
c'était la première fois que je revenais chez mes voisins depuis la mort de la maman de Jean-Fran (je ne suis pas allé à son enterrement, je ne vais pas aux enterrements), en le saluant j'ai vu dans ses yeux qu'il attendait quelque chose mais je n'ai pas pu me résoudre à prononcer le mot condoléances et je l'ai juste serré avec plus d'intensité, répondant muettement à son regard
lundi 16 (artisans)
le menuisier (et son aide) sont venus réparer la porte de la salle de bains qui frotte et qu'il faut tirer fort, pendant que je jouais au scrabble avec Marie (le hasard fait bien les choses : en croisant ma propriétaire, ce matin-là, je lui avasi parlé de ce problème, et il devait justement venir chez elle ce jour-là)

mardi 17 (parking du lac)
avec Marie et Véro, en attendant Geneviève, nous étions juste à côté d'un (gros) SUV (de merde) dont le moteur tournait, ce qui nous a questionnés, je me suis approché, ai entraperçu assis à l'intérieur un bonhomme qui avait l'air de faire la sieste (mais ne venait-il pas de faire un malaise ? nous interrogions-nous) ce que Geneviève après qu'on lui ait raconté l'histoire, est allée illico vérifier, en tapotant à sa vitre : il faisait la sieste, tout allait bien
mercredi 18 (stationnement)
c'est déjà la deuxième fois que, arrivant au petit parking de la rue Serpente pour y récupérer ma voiture, je réalise tout à coup que je suis garé en réalité rue St Georges, sur la belle place toute seule que j'affectionne (et donc je boucle le périmètre)
jeudi 19 (informatique)
voilà que désormais, en plus de ne pas me fournir un accès constant et fiable, sfr m'informe que l'envoi de mes mails est désormais bloqué, en me conseillant de contacter le service technique, qui, bien entendu, ne fonctionne pas (et ce depuis toujours, comme me le confirmeront bien des plaintes lues ensuite sur les forums), et je crée donc une adresse mail ailleurs
vendredi 20 (efficacité)
et hop ! bouclée la programmation du Mois du Doc ! (avec Hervé) et hop, acheté le nouvel ordinateur pour l'assoc' ! (avec Dominique B.) et hop, finalisées les modalités d'envoi de la comptabilité de l'année! (avec Françoise L.), pour me récompenser me suis offert un bon gros palmier à grignoter avant le cinéma
samedi 21 (marché)
suivant les recommandations de Marie, je suis allé acheter du pain à cette demoiselle installée dehors du côté de la poissonnerie (j'y ai croisé Mireille K., confirmation que c'est une bonne adresse ) et j'ai choisi le pain des sportifs (hihihi)
dimanche 22 (le jeu en vaut-il la chandelle ?)
c'est sympathique d'aller jouer chez mes anciens voisins à Coulevon le dimanche à 18h30, mais lorsque je reviens, deux heures plus tard, je dois tourner longtemps pour trouver une place (à cette heure-là toutes les voitures sont installées pour la nuit) -et en plus, il pleuvait-.
lundi 23 (visite)
Pépin s'arrête (en revenant de la prison) pour boire un café, et m'explique (à ma demande) comment poser au mur (de la douche) ces fichus crochets à ventouse et surtout faire en sorte qu'ils restent en place
mardi 24 (informatique)
j'ai cru que mon ordinateur avait été piraté, ou pire encore que sais-je, cette fichue (nouvelle) souris refusait obstinément de fonctionner, j'ai envisagé le pire, et il s'agissait simplement de changer la pile qui était défaillante
mercredi 25 (à fond)
deuxième visite de mon aide-ménagère, toujours aussi dynamique, mais qui m'annonce que la prochaine fois elle apportera "son" aspirateur, parce qu'elle perd trop de temps avec le mien (dont la brosse à son avis n'est pas terrible)
jeudi 26 (stationnement)
quand Marie m'a ramené chez moi pour que nous y jouions au scrabble, la place juste en bas était libre, elle s'y est garée, et a pu me la redonner au moment où elle repartait (j'aime bien pouvoir voir ma voiture depuis la fenêtre de chez moi)
vendredi 27 (Detonation 1)
On est parti à 2 sous la pluie, avec Catherine, et sans Manue, qui nous apprendra via sms, un peu plus tard dans la soirée  la mort de son papa ce même soir
samedi 28 (Détonation 2)
pas de pluie ce soir youpi mais vraiment beaucoup (trop) de monde (à mon goût), et une série de concerts réussis et jubilatoires : Ørkestra, Oktober Lieber, Fat white family, Salut C'est cool, oui quasiment un sans faute...
dimanche 29 (ciné-club)
ça faisait un moment que j'avais envie que Coralie et Pépin voient L'Échelle de Jacob, un film que j'aime beaucoup et c'est désormais chose fête (hihi) dans leur (petite) salle de cinéma perso... avec en première partie de séance un court-métrage chéri : Foutaises, de J-P Jeunet...
lundi 30 (métaphysique)
la grande question du jour (il faut bien s'élever de temps en temps) : pourquoi ma pension de septembre a-t-elle baissé de 2,27€, hein ?

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