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lieux communs (et autres fadaises)
13 novembre 2019

la mouche

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J'AI PERDU MON CORPS
de Jérémy Clapin

Sidérant.
Parfaitement sidérant. De l'animation pour adultes. Et qui nous traite comme des gens intelligents. Un film d'animation avec une main qui se carapate, oui, comme dans la Famille Adams et dont on suit les pérégrinations, de très près et dans une ambiance de film noir...
Avant de le voir, on s'interroge, on se demande, on gamberge... Et dès que ça démarre on n'a plus le temps de se poser des questions, tellement on est embarqué par la narration de cette histoire (de ces histoires). Parallèlement aux déambulations de cette main baladeuse on va suivre l'histoire du jeune Naouphal, livreur de pizzas de son état, (...), qui nous sera délivrée progressivement, en strates en bouffées temporelles aujourd'hui / hier / avant-hier, qui nous permettent de remettre en place les morceaux du puzzle (le film mérite d'être vu plusieurs fois tellement il est d'une richesse narrative, graphique, cinématographique, incroyable).
C'est incroyablement chiadé, et ça provoque un sentiment de jubilation de spectateur rarement atteinte à ce niveau (en tout cas, pour un film d'animation).
Non seulement la qualité de l'animation laisse pantois, mais la façon dont le réalisateur (dont c'est rappelons-le, le premier long-métrage) fait appel à l'intelligence du spectateur est extrêmement stimulante. Il ya tant de choses à regarder, tant de détails signifiants auxquels faire attention qu'à la fin du film, Dominique m'a parlé de choses que je ne me souvenais pas d'avoir vues (j'y retournerai, avec un immense plaisir, lorsqu'on le programmera, en décembre, dans le bôô cinéma...).
Encore une précision : tout ça n'est pas très joyeux ni guilleret (on n'est pas au niveau de tristesse du Tombeau des Lucioles, mais bon, tout ça est quand même sujet à tirer la larmichette -et même, autre fait rarissime, une scène où je me suis caché les yeux, oui oui...)
Du top 10, donc, avec une grande évidence.
On peut faire la fine mouche (pardon, la fine bouche) comme le critique de Libé (qui ne se fend que d'un pingre ***, tout en bas de la liste des ****** (12) et des **** (13) en écrivant "Mais à mesure que J’ai perdu mon corps se fixe dans une intrigue (en l’occurrence une romance) et qu’il élargit son cadre en délaissant ses plans très serrés, le film semble se dévitaliser, se figeant jusqu’à la calcification dans une poésie très convenue." mais c'est dommage d'être à ce point cul-serré (et de bouder son plaisir).
Mais c'est vrai que j'ai été beaucoup plus émerveillé par la première partie du film, celle de la main, que je trouvée, je le rappelle, parfaitement sidérante. Mais quand même faut pas pousser hein... Tout ça est sans conteste d'un très haut niveau.

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