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lieux communs (et autres fadaises)
24 novembre 2019

entrevues 2019.1

Entrevues a été avancé, Entrevues a été un peu ratiboisé aussi (moins de jours, moins de films, moins de séances) et comme l'an dernier je me suis pris trois nuits d'hôtel (à l'ibis Budget aux chambres petites mais au petit-déj' copieux, ceci compensant cela).Mes amis n'arriveront que demain.
On commence par la Journée du Pôle Image (de Montbéliard) qui fête ses vingts ans, avec un spectacle sympathique Silence on tourne! pour deux acteurs et une table mashup (avec notamment des trucages aux petits oignons).
J'arrive juste à l'heure (10h15) de début du spectacle, pour cause de fort et long ralentissement à cause d'un accident mortel (2h pour faire 60km)

Repas ensuite en groupe au Bistroquet, puis

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UN FILM DRAMATIQUE
d'Eric Baudelaire

un film qui a priori ne me faisait pas forcément envie mais que Sacha a su me vendre (et il a fort bien fait) : le réalisateur a suivi un groupe d'élèves du collège Dora Marr de St Denis (de la 6ème à la 3ème), dans le cadre d'activités plastiques extra-scolaires hebdomadaires, (une heure en plus après les cours) autour du cinéma, du film, de la caméra, de son maniement, et de tout ce qu'on peut bien faire avec. Au début ils sont petits, (on se demande un peu ce que va devenir le film sur la distance) et, pendant les presque deux heures du film, on va les voir grandir, s'approprier l'outil, filmer, se filmer, et faire apparaître, comme dans l'obscurité d'un labo-photo, dans le premier bac (celui du révélateur) apparaître progressivement ce je ne sais quoi de mystérieux qui s'appelle l'identité... Au sein des jeunes gens, un certain David (qui m'a fort rappelé un de mes anciens élèves) crève vraiment l'écran lors de plusieurs séquences pourtant fort différentes (le racisme, le son disparu, l'auto-portrait) mais tout aussi touchantes. Le film était suivi d'une discussion avec la productrice du film et deux des jeunes gens du film, avec souvent des poses et des maladresses de faons. Oui, touchant. Le film a obtenu le Prix Marcel Duchamp.

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(Je ne vais pas à la séance suivante pour pouvoir aller m'installer à l'hôtel, où je suis cette année dans une chambre encore plus minuscule que l'année dernière, mais au rez-de-chaussée...)

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ADIEU PHILIPPINE
de Jacques Rosier

Je ne l'avais jamais vu, c'était l'occasion. surpris de voir qu'il s'agit d'un film en noir et blanc alors que je le pensais en couleur. Un jeune homme qui va bientôt partir en Algérie pour son service militaire, un titi parigot assez gouailleur, qui vient d'acheter une voiture avec trois autres godelureaux pour aller frimer et draguer les minettes... Elles sont deux, justement, Liliane et Juliette, rencontrées à la porte du studio-télé où lui n'est que machiniste, mais se fait mousser devant elles pour les mettre dans sa poche. Les voilà qui partent en vacances (ou, pour mon plus grand bonheur, en vacance, c'est beaucoup plus troublant) avec des histoires de coeur, de draguouille, de disputes, de jalousies, des dialogues et des situations très authentiquement sixties, très nouvelle vague (avec, assez loin derrière en filigrane mais tout aussi omniprésente, la guerre d'Algérie...). Comme un Jules et Jim, mais en négatif (un homme et deux femmes). Un film libre. Touchant, frétillant, revigorant, et qui plus est dans une copie restaurée magnifiquement... Sensass, quoi!

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(pas pu voir ensuite Coming out, film est-allemand dont la séance -unique- était archi complète, et donc retour à l'hôtel, après avoir mangé une salade dans le seul truc qui était encore ouvert, un peu la queue basse mais bon ce n'est que le premier soir...)

*

Dans l'ouvrage (coordonné par Emmanuel Burdeau), qui lui est consacré en 2001, Jacques Rosier évoque la genèse du projet : "Ce qui me frappait, c'était la ligne de séparation existant alors entre ceux qui avaient vingt ans, concernés par la guerre, et le reste de la population française qui semblait ne pas trop d'en soucier. A ce décalage s'ajoutait, vers 58, l'apparition des premiers "bienfaits" de la société de consommation. Mais pour mon histoire de conscrit, j'avais très peu de documentation sur ce que représentait l'arrivée dans une caserne. Je me suis dit en plus qu'il n'y avait aucune chance d'obtenir l'autorisation d'y filmer. Donc lorsque je rencontre Georges de Beauregard, mars-avril 60, je songe à faire plutôt une comédie frivole, avec un titre provisoire de comédie américaine légère, Embrassez-nous ce soir. L'histoire d'un garçon avec deux filles : il sort avec l'une, avec l'autre, à la fin elles restent toutes les deux, seules. J'ai soudain réalisé, en me demandant où pourrait partir ce garçon, qu'il pouvait fort bien être appelé sous les drapeaux, et croiser ainsi les deux idées, le film léger et le scénario plus grave." (merci allocinoche)

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