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lieux communs (et autres fadaises)
30 novembre 2019

drone de drame

191
LES MISÉRABLES
de Ladj Ly

Dans le bôô cinéma, à la séance de 16h15, ils avaient décidé de le programmer dans la plus petite salle : résultat, des gens assis jusqu'au premier rang ou presque, et vu la taille démesurée de l'écran, risque de dénuquage si on veut suivre ce qui se passe d'un bout à l'autre du scope. Deuxième trop bonne idée : le projectionniste (toujours facétieux) a fait démarrer la séance direct, sans pub (alors que d'hab' on s'en tartine une bonne vingtaine de minutes), et donc c'est pas tout à fait de bonne humeur que je me suis assis, à tâtons, dans le noir, devant un film déjà commencé...
HEUREUSEMENT
tout ça s'est évaporé tout de suite, tellement le film vous embarque et ne vous lâche plus, instantanément... En plus au bout de quelques minutes, qui vois-je débarquer sur l'écran ? Jeanne Balibar en... commissaire (?) (cest comme ça que s'appelle le chef, chez les keufs, non ?) tout à fait plausible... Bonheur mais bon on ne la reverra plus (au générique c'est bien précisé  "avec la participation de").
On assiste donc à l'arrivée d'un nouveau keuf, qui fait connaissance avec des deux partenaires (équipiers? ) de la BAC. Lui c'est Stéphane (Damien Bonnard, vraiment excellent), aussitôt baptisé Pento par Chris, le chef de meute, un peu bourrin juste ce qu'il faut (Alexis Manenti, plus vrai que nature). Le troisième pied-nickelé de cette team, c'est Gwada, un grand black débonnaire (Djebril  Zonga, parfait). Le nouveau, le cow-boy et le coolos, voilà notre trio parti dans la téci  dans sa voiture de patrouille...
Ca démarre plutôt décontracté, roulage de mécaniques en prime, et on va les suivre, (c'est le premier jour de Stéphane dans sa nouvelle affectation, et ses collègues ne se privent pas de le chambrer gentiment, en lui faisant découvrir sur le tas tous les intervenants de cette "zone sensible" : les adultes, chacun avec son territoire de pouvoir, les ados (les adotes), les parents, et les gamins aussi -ça m'a rappelé quelques petites choses-).
Chris fait le cow-boy devant quelques "responsables" du quartier qu'il présente au petit nouveau, puis effectue un contrôle un peu rentre-dedans pour des beurettes en train d'attendre le bus, bref se la (sur)joue un chouïa en expliquant, entre autres, 1) qu'un flic a toujours raison, 2) qu'il ne doit jamais s'excuser, et autres axiomes de "savoir-vivre" urbain du même tonneau... D'autant plus que la situation semble perpétuellement instable (explosive) entre les différents âges et les différents clans (et même au sein de chacun d'eux).
Les esprits vont commencer à s'échauffer à cause d'un lionceau qui a été chouré (dans un cirque qui vient de débarquer) par un ado, les mecs du cirque débarquent énervés avec des battes de base-ball et des gros muscles, et jouent à qui criera le plus fort, en promettant de revenir tout casser si la bestiole n'est pas retrouvée d'ici le soir, et voilà nos trois "baqueux" lancés sur les traces de Johnny (c'est son petit nom)...
A partir de là une chose va en entraîner une autre (je ne vais rien vous en dire de plus) puis une autre encore, mais en même temps que le ton monte et que les choses s'aggravent, le film lui-aussi se tend de plus en plus,  va monter encore en puissance, inéluctablement, et démarrer comme une fusée (il en a vraiment la puissance) jusqu'au point d'orgue d'une dernière partie quasiment apocalyptique...
Un film fort, que son distributeur a souhaité sortir dans un grand nombre de salles (beaucoup plus que pour une sortie "normale" de film d'auteur) mais visiblement, le public a suivi... Un film qui a la bonne idée de prendre pour héros (à la fois ogres et petits poucets) nos trois flics dans leur bagnole (le parallèle avec La haine est justifié, le film en est le symétrique). Un film qui m'a laissé comme désemparé quand les lumières se sont rallumées, tellement cette dernière partie est sidérante (c'est seulement à ce moment-là que les larmes sont montées).
Un film surpuissant (polar, thriller, constat social, drame).
Top 10.

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je ne comprenais pas le sens de cette affiche, jusqu'à ce que Marie m'explique que c'était la première scène du film, que donc j'avais ratée (merci le projectionniste facétieux!)

 

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