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lieux communs (et autres fadaises)
31 mai 2020

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(last but not least)

avec le dernier jour du moi de mai (où les fleurs volent au vent si jolies mignonnes, où les fleurs volent au vent si mignonnement) cette série mourra de sa belle mort (sans contamination extérieure) car elle n'a plus lieu d'être  et qu'il il faut bien aller de l'avant

retour à la normale, dès demain premier juin, et donc, sans doute pas forcément à la quotidienneté (on verra bien)

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l'occasion de dire au revoir (et merci) au Capitaine Haddock (et au perroquet...)

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"de ce temps-là"...

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30 mai 2020

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"Le passage de la France entière en zone verte – sauf l’Ile-de-France – prélude à sa mise au vert, est donc accueilli comme une excellente nouvelle. Une levée d’écrou. Certains marxistes attardés diront encore que l’on choisit l’économie contre la santé. Faible critique : on choisit en fait la vie contre son atrophie. Qu’est-ce que la vie, en effet, sans école, sans cafés, sans restaurants, sans cinémas, sans magasins, sans voyages, sans réunions de famille, sans dîners entre amis, sans relations professionnelles sinon par des écrans ? Une vie en cage. Cette cage est désormais ouverte, pour l’essentiel. La liberté reprend ses droits, avec des angoisses, ses contraintes, avec la responsabilité, qui est sa condition d’existence, mais avec sa grandeur, qui consiste à affronter la vie sans tuteur ni sauveur suprême." (Laurent Joffrin / Libé)

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Grâce à LibéCulture suis allé de bon matin... Quelle exquise façon de commencer la journée que de regarder cette représentation de La Cerisaie, mise en scène par Peter Brook, en 1981 -en ce temps-là je ne me souviais ni de Tchekhov ni de Peter Prook-, avec un casting irréprochable (et la curieuse duplication créée par mon propre souvenir d'une autre Cerisaie, celle de Bussang, en 2002, "il y a longtemps...")

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"La vie est passée, c'est comme si je ne l'avais pas vécue..."

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Connaissez vous le bostock ?

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j'en raffole...

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"VAILLANT GINGEMBRE
Il faut bien l’avouer, parfois, le bio nous enquiquine. Trop cher, trop snob, trop élitiste dans des boutiques où l’on vous vante des produits ultra-marketés pour notre égotisme. Et puis il arrive que le naturel revienne au galop sans crier gare. Durant le confinement, on a ainsi oublié un bout de gingembre fripé dans un recoin de la cuisine. Et voilà que l’autre jour, on le retrouve, rhizome pimpant en train de nous faire des pousses vertes. Il avait vécu sa vie tout seul en brave petit soldat du bio, non traité à l’inhibiteur de croissance et de germination avec lequel, ailleurs, on asperge par exemple les patates. On a replanté notre gingembre en pot, lui souhaitant longue vie en se disant que le bio, mais aussi que le laisser-faire, a du bon. Ce printemps, on a ainsi vu s’épanouir les herbes folles en des lieux habituellement policés par la main de l’homme. Aujourd’hui, d’aucuns s’empressent de ratiboiser ces friches en fleurs et de tailler au cordeau les haies et autres buissons qui avaient pris leurs aises. C’est d’autant plus dommage qu’un rond-point fleuri par les marguerites est beaucoup plus chatoyant qu’un cercle d’herbes rases cerné de bitume. Il attire aussi une foultitude de petites bébêtes qui ont bien besoin de jachères inattendues pour leur survie. Alors laissons faire la nature plutôt que d’encourager la course morbide des SUV le long de routes, de rues et autour de ronds-points rasés comme un appelé de contingent. Sinon ce sera l’impasse, comme celle de la poubelle où nous aurions eu tort de jeter notre bout de gingembre si vivant. ♦︎" (Jacky Durand / TU MITONNES / Libé)

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(deux aigrettes avec finalement et tête-en-l'air)

finalement les gens sont très honnêtes (et moi très tête-en-l'air) : ma voiture est restée stationnée pendant au moins deux jours dans la rue avec la vitre passager complètement ouverte -côté chaussée-, et rien n'a été touché dedans! (heureusement, il n'a pas plu non plus)

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ces cerises que j'hésitais à acheter parce que je les trouvais plutôt chères, finalement j'ai bien fait de les prendre : la caissière (un peu tête-en-l'air) a oublié de me les facturer (alors que je lui avais pourtant posé la question)

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(un truc étrange : que voyez-vous au dessus ? rien, enfin je pourrais dire "un carré blanc sur fond blanc", et c'est une assez exacte représentation (figuration) de ce qui reste de ces presque deux mois de conconfinement : rien
de ce temps confisqué, configuré, congelé, confit, l'esprit ne conserve (!) qu'un espace vide, un intervalle de néant, il ne s'est rien passé, rien n'est arrivé, et c'est donc normal qu'il n'en reste rien (a priori)

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J+19

 

 

29 mai 2020

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ici (et maintenant)

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"C’est un concours auquel je n’ai pas envie de participer, mais auquel beaucoup s’adonnent pour savourer leur quart d’heure warholien. Didier Raoult, qui ironisait le 23 janvier «Il y a trois Chinois qui meurent et ça fait une alerte mondiale», a été le premier à annoncer que l’épidémie était finie et qu’il n’y aurait pas de seconde vague. Ont suivi sur de nombreux plateaux tous ceux qui avaient besoin d’exister ou de vendre leur remède miracle, mettant en évidence une nouvelle fois si c’était nécessaire, la schizophrénie de certains médias, oscillant entre une révérence absolue envers la gestion calamiteuse du gouvernement, et la parole donnée aux plus obscurs complotistes.
Je ne sais pas si nous aurons une deuxième vague. A vrai dire, je ne sais même pas si la première vague est terminée. Nos capacités de test PCR ont certes augmenté, mais elles restent modestes par rapport aux chiffres fantasques claironnés par le ministère de la Santé. L’application Contact-Covid mise en place par l’assurance maladie semble fonctionner correctement, et permet probablement de dépister et de circonscrire les mini-clusters. Le nombre de signalements de nouveaux cas est en baisse, les lits de réanimation se vident, les indicateurs semblent rassurants.
Le contexte, lui, l’est un peu moins. La capacité de notre société à patienter, à attendre l’arme au pied, est largement entamée après ces deux mois de confinement. Cette épreuve collective, ce moment de solidarité, semble déjà loin. C’est à qui s’emportera contre ceux qui ne portent pas de masque à l’extérieur, ou osent s’asseoir dans l’herbe, quand les restrictions mises en place ressemblent plus à des punitions orchestrées par un gosse de 5 ans pénible et mal embouché qu’à des directives sanitaires cohérentes. Et comme depuis le début, ces injonctions contradictoires entraînent anxiété et frustration. Quelle logique à maintenir fermés les espaces verts parisiens, à empêcher les gens de s’asseoir sur des plages désertes battues par les vents, tout en les incitant à se rendre dans de grands centres commerciaux ainsi qu’à la messe ?
Dans ce contexte, tout le monde veut en avoir fini avec ce coronavirus, ne plus en entendre parler. Et les voix assurées de ceux qui déclarent se fier à leur intuition sont autrement plus séductrices que l’incertitude de ceux qui attendent, veillent, et refusent de se prononcer. J’ai vu passer des messages lunaires, comme celui de cette femme affirmant sur Twitter : «Arrêtez avec vos masques, on est en fin de virus, les médecins, les politiques et les flics le savent, y a que les Français qui continuent de flipper, quasiment toute la France bosse, prend les transports, consomme, part en week-end… C’est pas la peste…» On voit ici et là poindre la révolte des éditorialistes de plateau contre la «junte sanitaire» (copyright Patrick Pelloux) qui aurait indûment pris le pouvoir et imposé le confinement au peuple. Une junte sanitaire… rien que ça. Alors qu’en réalité, la France est un pays sans culture de santé publique, un pays dont la première ligne de soignants en ville est depuis longtemps méprisée, un pays dont les hôpitaux sont confrontés en permanence à une logique budgétaire. Un pays dans lequel la fin du confinement a immédiatement remis en place les priorités anciennes. Ainsi l’abattoir Tradival de Fleury-les-Aubrais (Loiret) est censé rouvrir au bout de neuf jours, et non quatorze si on se fie aux protocoles mis en place jusqu’ici. Vite, vite, il est urgent de reprendre, comme avant, comme si nous n’avions rien appris, alors même que les abattoirs industriels, en France comme aux Etats-Unis, sont des lieux à risques.
Cette notion même de lieu à risques peine à être entendue. On continue de nous parler d’individus «superspreaders», surcontaminants, quand il semble que les contaminations massives sont liées à des endroits et pas à des personnes. De même que nous, médecins de terrain, avons dû marteler pendant des mois qu’il était utile pour la population générale de porter des masques, voire de les fabriquer soi-même. Pendant ce temps-là, la direction générale de la santé et le ministère répétaient que c’était inutile avant d’opérer une volte-face tardive et d’invoquer un «changement de doctrine scientifique», nous voici contraints de répéter un message simple : le Covid est une maladie des lieux clos et confinés.
La bonne nouvelle, c’est qu’il semble n’exister que très peu de cas de contamination indirecte, par les objets. Il est impératif de garder une bonne hygiène des mains, d’éviter de les porter à son visage, à sa bouche, mais il est inutile de nettoyer systématiquement ses courses, de repasser ses billets de banque… Certains souriront mais la diversité des expériences et des craintes des uns et des autres est à prendre en compte. A côté des gens que l’on voit sortir sans masque, il y a aussi tous ceux qui vivent encore confinés, par crainte ou pour protéger un membre particulièrement exposé de leur communauté.
Le principal mode de contamination, c’est la voie respiratoire : les gouttelettes, si un malade tousse ou éternue près de vous, et l’aérosolisation, un nuage de particules virales qui peut augmenter progressivement, se densifier et devenir contaminant, comme dans le cas d’une chorale dont les membres, même respectueux des distances de sécurité, resteraient pendant de longs moments dans une pièce à chanter ensemble. Il est donc impératif de porter un masque à l’intérieur des magasins, des ascenseurs, des transports en commun, ou si vous croisez d’autres personnes dans la rue. En intérieur, il faut absolument aérer, laisser les fenêtres ouvertes pour aider à disperser les nuages de particules nés du chant, de la conversation… Il faut éviter les climatisations qui recyclent l’air intérieur, et privilégier la ventilation avec de l’air extérieur. Mais ceci n’est pas possible partout, sur tous les lieux de travail, et amène les usagers à poser la question des transports en commun, et de la reprise de l’activité économique. D’où, encore une fois, l’absence de consigne claire…
Je ne suis pas spécialiste en santé publique. J’ai interrogé ceux de mes amis qui le sont. Ils sont plutôt rassurés de la tournure des événements, conscients que rien n’est joué, et sont habitués à être patients, à taire leurs intuitions pour observer les faits, à tenir bon quand on les exhorte à donner une réponse immédiate, simple, évidente et fausse. A ne pas passer à la télévision pour dire aux gens ce qu’ils veulent entendre. A servir le peuple, en fait, avec une humilité que j’apprends à admirer. Vous ne les verrez pas au 20 heures. C’est tant mieux. Partez du principe que lors d’une crise sanitaire, un médecin qui fait tous les plateaux n’est pas utile ailleurs." (Christian Lehmann, médecin et écrivain / Libé)

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le retour à la normale : jeudi, jour de marché, et du coup un gigantesque bouchon paralyse toute la rue Georges Genoux... ça faisait longtemps!

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mes voisins du dessus ont réussi le doublé parfait : leurs deux bagnoles garées aux premières places de parking, juste en bas de chez nous

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"nous n'irons plus aux mûres, les arbres sont coupés..." (c'est bien triste ma foi)

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bon, c'était officieux, voilà que c'est officiel : nous sommes désormais en vert (mais je ne veux surtout pas écouter le discours de l'autre, là)

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(sans rapport avec ce qui précède -ni ce qui suit-)

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J+18

28 mai 2020

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"C'est vrai que le temps passe m'a dit mon ami M..."

(-private joke-)

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l'esprit des murs
(qui prend un peu le large, c'est bien)

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ce qui s'écrit d'autre...

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(esprit des murs local...)

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(subtitle)

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(semaine)

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(from Co)

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(consignes)

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et puis c'est tout pour aujourd'hui
(je n'ai pas eu beaucoup le temps d'écrire, c'est plutôt bon signe, non ?

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J+16

27 mai 2020

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(selfie à l'ancienne, au pif (!) avec l'appareil-photo)

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(beaucoup de gens, à la télé)

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(l'orage qui vient, comme le logo de la 7)

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(Mais mais mais... vous le reconnaissez ? non, pas Nagui,  le monsieur qui a son effigie juste à côté...)

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("patientez ici")

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l'esprit des murs 1

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l'esprit des murs 2

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l'esprit des murs 3

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l'esprit des murs 4

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l'esprit des murs 5

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déconconfinement / reconconfinement

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(vies minuscules)

11h : je suis sorti avec mon masque pour aller acheter des épinards à Monop, en revenant, j'ai croisé Claude W. devant le distribanque, nous avons parlé de culture et de spectacle vivant, elle avait un chapeau très durassien, puis Zabetta juste en face qui sortait de sa grosse berline, nous avons parlé de cinéma, puis re-Claude à la boulangerie, toujours aussi durassienne, elle parlait avec la boulangère de promenades à vélo, nous avons acheté des "festives" et des bostok (connaissez-vous le bostok ? j'ai découvert ça dans cette boulangerie et j'ai trouvé ça délicieux) puis je suis rentré pour préparer mon dos de lieu noir cuit à la vapeur avec riz blanc et épinards

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J'ai fait trois parties de scrabble avec Pépin, la première il m'a battu nettement, la deuxième de justesse, et la troisième c'est moi qui l'ai gagnée, de justesse

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c'est incroyable : on cligne des yeux et hop! quinze jours sont passés, quinze jours de déconcon déjà (au cinéma, on aurait vu une horloge tourner à toute vitesse, où un éphéméride s'effeuillant tout aussi vite, mais non, là, on a eu juste le temps de cligner des yeux)

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J+16

26 mai 2020

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c'est drôle comme ce drôle de temps d'avant (quinze jours en mars, le mois d'avril, quinze jours en mai, tout de même) semble déjà s'être évaporé, on y était pourtant, on les a vécues ces journées, enfilées l'une après l'autres, enquillées, dûment tamponnées, attestées, autorisées, conformées, confortées, on y était pourtant, et tout ça comme d'un coup pfuit! plus rien, et pourtant rien n'est comme avant, même si tout est comme avant,
je montais au front du ouaibe chaque soir pour lire les niouzes, les lettres du front, comme un vaillant petit soldat, chaque matin idem  comme un vaillant petit moine-soldat, pour remplir, meubler, étoffer, agrémenter cette espace-ci, c'était tout ou presque ce que j'avais à faire, ce qui me restait à faire (qu'il me restait à faire ?) pour être là, être sûr d'être là, visible, "attendant qu'on me confirme que j'existais" (je m'autocite) bel et bien, dans les posts, les commentaires, les clins d'oeil, les sourires, les connivences, les mails, les questions sans réponses et parfois même sans questions (alors les réponses, pensez...), vous de l'autre côté et moi ici, chacun de son côté, nous étions chacun(e) des scrutateurs, des sentinelles des hérauts, des observateurs immobiles, empêtrés empêchés, chacun(e) dans son désert des tartatres personnel, nous montions chaque matin au sommet de la tour pour regarder au loin, mais on n'y voyait pas grand-chose,
et pour moi qui suis un homme d'habitudes, ce temps-là était -paradoxalement- presque un temps rêvé, un voyage immobile mais très organisé, de rituels et de récurrences, ces petits bouts de machins* qui donnaient la force de tenir, d'aller jusqu'au bout de chacun de ces jours pareils, de continuer d'avancer, comme un singe qui saute de branche en branche hop! hop! , même si c'était en rond et qu'on finissait toujours par revenir en fin de compte au même point, celui duquel on s'élancerait hop! hop! le jour suivant

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(Apichatpong forever)

“– Votre cinéma tourne souvent autour du motif du sommeil, non ?
– J’ai toujours été obsédé par l’idée de dormir, par cette aptitude que nous avons : le rêve. Dès Tropical Malady (2004), cette question m’obsédait et j’envisageais de faire un film entièrement sur cette question. Mon installation Primitive (présentée à l’automne 2009 au musée d’Art moderne de la Ville de Paris – ndlr) m’a permis d’aller plus loin. Une des parties de l’exposition était un film pour lequel j’avais installé des adolescents dans une maquette de vaisseau spatial et je leur avais demandé de s’endormir.
– Qu’est-ce qui vous fascine dans le sommeil ?
– Il est la réponse adéquate à un état hostile du monde. Il offre la possibilité de choisir une réalité alternative, de s’extraire de celle que la veille nous impose. Par ailleurs, tous mes films retracent un voyage. On va de la ville à la jungle (Blissfully Yours, Tropical Malady, Oncle Boonmee), de la jungle à la ville (Syndroms and a Century), on traverse des espaces. Dormir est une autre façon de voyager. Le corps est immobile, seul l’esprit parcourt des territoires. Vu de l’extérieur, un être humain qui dort ressemble à un cadavre. Et pourtant son activité cérébrale est très intense. Le sommeil joint la mort à l’une des formes les plus vives de la vie – une vie où l’esprit s’est détaché du corps. Je dirais même que le sommeil joint la vie, la mort et le sexe, si l’on prend en compte les rêves érotiques – et Cemetery of Splendour en comprend un.
– Il y a dans le film des plans récurrents de bulldozers qui creusent un sol boueux. Ce sont même eux qui ouvrent et closent le film. Quelle en est pour vous la signification ?
– C’est un bulldozer qui ne s’arrête jamais. Régulièrement, on revient sur lui et il est toujours en train de creuser. Le bulldozer est un symbole du progrès. Je l’ai filmé sur le site d’une compagnie de fibres optiques liant la Thaïlande à la Chine. Il incarne la croyance dans la technologie, le futur. Et en même temps, il creuse sur un site historique. La marche vers le progrès se fait simultanément à un progressif dévoilement des racines, une remontée vers le passé, la possible exhumation de vestiges, de squelettes… Le bulldozer est pour moi porteur de ces deux dimensions. Il creuse un tunnel dont l’embouchure s’ouvre à la fois sur le futur et le passé.”

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au Super U j'attendais à la caisse (règlementairement distancié) derriière une dame qui pooosaiiiiit ses cououououourses très leeeeeeentement sur le tapiiiiiiis et les remettait dans son chariot tout aussiiiiii leeeeeeentement... (rester zen)

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à Chassey-les-Montbozon, un troupe de joyeux maçons dont l'un était superbement torse-nu

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(difficile de rester à 80 quand on roule vitres ouvertes avec la musique à donf)

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le duplicate, finalement c'est un peu fastidieux (on a terminé quasiment ex-aequo)

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lorsque je me suis arrêté à la boulangerie, à 18h55, il ne restait que très peu de pain(s) mais pourtant m'y attendait le seigle/noix/noisettes que j'avais justement envie d'acheter (y lire un signe, une confirmation,  que c'était une belle journée)

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(un après-midi à Cuse)

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Je venais de finir Evasion, de Benjamin Whitmer, chaudement recommandé (et déposé dans ma boîte aux lettres!) par Pépin, et j'ai tellement aimé ça que j'ai acheté illico les deux premiers romans du même, Pike et Cry father, tous deux chez Gallmeister. Je viens de terminer Cry father, et je suis encore sous le coup de la déflagration. En 65 chapitres brefs comme des estafilades, Benjamin W. nous raconte une histoire d'hommes, de père(s) et de fils(s), un plus vieux, Patterson, et un plus jeune, Junior. dans ce qu'on nomme pudiquement "l'Amérique profonde" (whiskey, cocaïne, meth, flingues, bagnoles, dealers, bikers, règlements de comptes), via ces deux spécimens, dont les trajectoires se répondent, et même se rejoignent, mais avec un sens de l'humanité aussi énorme que celui de Larry Brown... Magistral! (mais noir très noir).

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"Le pire c’est que l’écriture au ras des êtres humains de l’auteur nous les fait aimer ces deux fous furieux. Et du coup le lecteur souffre. Il comprend les raisons de leur folie et de leur désespoir, et sent bien que tout cela va mal se finir. Avec eux il enchaîne les actions destructrices, faisant systématiquement les mauvais choix, lucidement, mais sans pouvoir s’en empêcher." (Jean-Marc Laherrère / Actu du noir )

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* (le journal de 'finement de Philou, et les échanges de mails quotidiens à propos de son envoi et sa réception, les appels téléphoniques quotidiens avec Dominique, les parties de scrabble avec Marie et Catherine P., les apéros du soir, les commentaires sur le blog, les mails/dvd de Pépin, le tiercé-Libé, tous les envois whatsapp, tous les appels téléphoniques, les abonnements de soutien à des vidéothèques en ligne, les "jours avec courrier" et les jours sans, les heures dans le jardin, les livres que j'avais du mal à lire, les ami(e)s qui passaient faire coucou, le journal de confinement de p-e barré sur y*utube, le nombre de décès dans les départements,)

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J +15

25 mai 2020

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(un dimanche...)

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voir... ou pas

to be continued

mubi oops

bardot mépris

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mots

masque

(masque)

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(gel)

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(mesure-barrière)

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néologisme

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(personnellement, j'ai un peu de mal à me remettre en selle)

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(d'un film que j'avais adoré, Silverado, de Lawrence Kasdan)

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J+14

24 mai 2020

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(ça passe vachement vite, non ?)

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"DEUX PUY, DEUX MESURES

Revenons un peu sur la "distanciation". Pas sociale, mais brechtienne – cet effet d’étrangeté produit sur le spectateur, visant à rompre le pacte de croyance en ce qu’il voit. Un exemple type a été donné le 20 mai, lorsqu’à l’occasion d’un Conseil de défense réuni à l’Elysée, le chef de l’Etat a poussé en faveur de la réouverture rapide – elle sera effective le 11 juin – du Puy du F., célèbre parc à thème médiévo-zemmourien de Vendée, fondé par une bonne relation d’Emmanuel M., Philippe de V.. Voici alors que les acteurs de la culture, et en particulier les directeurs des grands festivals sommés d’annuler leurs événements jusque mi-juillet, échangèrent des regards incrédules pour savoir si, mortecouille, cela relevait ou non de l’hallucination. Aurélie F. leur a confirmé qu’ils avaient bien compris le coup de théâtre: il s’agit bien, selon l'ex-ministre de la Culture sur les réseaux sociaux, d’un "passe droit monstrueux". "On ferme le Festival d’Avignon mais cet individu d’extrême droite pourra continuer à faire l’apologie de son révisionnisme historique. Copinage relevant de la trahison la plus totale des idéaux républicains. La devise de la République, c’est liberté-égalité-fraternité."
Quelque temps avant la création de cette devise, les royalistes étaient engagés dans la sanglante guerre de Vendée. Est-ce par sympathie monarchiste qu’Emmanuel M. dépose aujourd’hui cette offrande aux pieds du Disneyland de la droite identitaire? Ou, plus prosaïquement, pour adresser un gros fuck à tous ces snobinards du théâtre public en même temps qu’une pichenette sur l’oreille de son premier ministre, Edouard P., puisque ce dernier préférait, parait-il, temporiser l’annonce? Nous voilà en tout cas propulsés, comme jadis Jean R. et Christian C. dans le blockbuster gaulois les Visiteurs, en un autre temps, dont on ne sait encore s’il correspond au "monde d’après" ou plutôt au monde de bien, bien avant – soit cette époque d’il y a plusieurs siècles où les privilèges étaient vraiment "okay". Alors que l’ensemble du secteur culturel pourrait sombrer dans une précarité border Jacquouille-la-Fripouille, on en viendrait à croire que les personnages du film de Jean-Marie P.n’inspirent plus seulement l’esthétique du parc à thème vendéen mais aussi la politique du chef de l'Etat." (LibéCulture)

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"LE PARTI DES CHOSES ET PAPARAZZI
deux fims de Jacques Rozier sur le Mépris (visibles sur la plateforme de la Cinémathèque française)

En guise d'hommage à Michel Piccoli, la Cinémathèque française rend disponible deux courts et beaux films rares sur sa plateforme Henri, "salle virtuelle" où elle exhume chaque jour des trésors de ses collections, en accès libre jusqu'à la réouverture de ses portes. Deux films réalisés par Jacques Rozier sur le tournage italien du Mépris en mai 1963, manières de making-of grand luxe du chef-d'œuvre de Jean-Luc Godard. Le plus long plante le décor (la baie de Naples, le soleil de Capri, la villa Malaparte) par la voix de Piccoli, avant de dériver du tournage vers sa périphérie pour se fixer sur le ballet de ces étranges oiseaux du cru qui assaillent l'icône Bardot: les "paparazzi" – inventé par Fellini, le terme n'avait alors pas encore passé les Alpes et donne son titre au fringant petit film. Le second film, le Parti des choses, arpente les coulisses du Mépris et "les raisons mystérieuses du cinéma" pour dépeindre comment ses splendeurs Technicolor s'inventent au jour le jour autour de ses acteurs, et plus particulièrement de la relation entre le cinéaste et son actrice ("Brigitte Bardot n'est pas devenue Camille, mais Camille est devenue Brigitte Bardot"), aiguillé par cette intuition de Rozier, amplement vérifiée depuis: "Si le phénomène Bardot doit représenter plus tard quelque chose dans le cinéma au même titre que Garbo ou Dietrich, c'est peut-être dans le Mépris qu'on le trouvera." Et c'est aussi là que se donne à voir la bascule, dans un demi-siècle d'intouchable âge d'or, de trajectoire du plus grand acteur que l'on ait connu." (LibéCulture)

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(ce soir j'aurais dû être sur mon canapé devant la téloche (ça ne change pas) pour un des deux événements pluricul/multiméd cinématographiques qu'en principe je ne manque jamais : la Cérémonie de Cloture du festival de Cannes, mais bon, comme vous devez le savoir, cette année y en a pas, alors bernique (ta mère) et donc je regarderai les films de Rosier ci-dessus évoqués à la place)

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l'esprit des murs :

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(rien à voir avec ce qui précède, ni ce qui suit,  mais c'est agréable de voir des gens sourire -surtout celui du fond- juste pour le plaisir, donc)

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(Téléramuche donne la parole à d'anciens jurés qui reviennent sur leurs délibérations, celui-ci m'a particulièrement touché)

Palme d’or : Oncle Boonmee, d’Apichatpong Weerasethakul (2010)

"Ce sont douze jours où tout ce qu’on dit, et surtout ce qu’on ne dit pas, est interprété. Et comme on n’a pas le droit de parler, le moindre soupir, hochement de tête, ébauche de sourire en regardant les flots est guetté. Douze jours où on est hors sol, traités avec le plus grand des égards, mais où l’on perçoit constamment qu’il y a sans doute quelque chose de mieux, de plus intéressant ailleurs et qu’on est en train de le rater. Le Festival de Cannes fonctionne sur ce manque et le jury a beau être au centre du manège, il n’y échappe pas. Durant ces douze jours, je me suis aperçu que j’étais très mauvais à la manœuvre et que je n’étais pas le seul. On était trois à adorer un remarquable film ukrainien, My Joy, le premier film du peu connu Sergei Loznitsa et bien que trois, ce qui aurait dû constituer une force, on n’a pas été assez malins pour que le film ne reparte pas bredouille. On se questionnait : "On ne va pas demander la palme. Ça ne marchera pas. On ne peut pas demander non plus le prix du scénario, le film ne tient pas à son scénario…" On n’avait pas compris qu’il faut commencer par être maximaliste, quitte à redescendre dans ses ambitions et donner le sentiment qu’on est grand prince, qu’on fait des concessions.
(...) Dans le jury, il y avait Victor Erice qui a réalisé l’Esprit de la ruche, avec Ana Torrent avant qu’elle ne soit révélée par Cría Cuervos, et le Songe de la lumière, un film sur un homme qui regarde un cognassier fleurir dans sa cour. Pas précisément des blockbusters. J’étais très content de le rencontrer et très fier de lui dire que j’avais vu ses films, une particularité dont j’imaginais qu’elle m’était propre. Quelle prétention ! Au sein du jury, connaître l’œuvre de Victor Erice n’avait rien d’exceptionnel. Il jouissait d’un statut particulier. On baisait sa babouche pour obtenir son avis. Lui seul s’exprimait uniquement en espagnol, très lentement et assez longuement…
J’ai le souvenir d’une très grande liberté. Cette année-là, les films américains de la sélection étaient faibles. Je pensais qu’on allait être obligés de couronner l’un d’entre eux car il y avait de nombreux Américains dans le jury, dont le président lui-même. Pas du tout ! Ils n’ont pas essayé une seconde d’imposer un choix pour des raisons diplomatiques. Non seulement personne n’a jamais menacé ma petite indépendance, mais je n’ai jamais ressenti de pression liée aux enjeux financiers gigantesques.
En ce qui concerne la palme d’or attribué à Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures d’Apichatpong Weerasethakul, je n’étais pas en état d’argumenter. Je me suis endormi pendant la projection et je n’en ai pas fait mystère. Je revois Tim Burton transporté et émerveillé par ce film."
Emmanuel Carrère, écrivain et cinéaste (Libé)

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(j'ai bien fait de ne pas m'habiller juste pour aller chercher le courrier : il n'y en avait pas.)

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24

 J+13

 

23 mai 2020

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and so on...

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j'ai quitté mon pyjama à 15h20 et je me suis habillé, mais c'était juste pour aller chercher le courrier

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aujourd'hui dans la boîte j'avais les Libé du mardi 12 mai, mercredi 13 mai, lundi 18 mai, mardi 19 mai, mercredi 20 mai, jeudi 21 mai, vendredi 22 mai... + le Téléramuche

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je ne jardine pas, je ne bricole pas, je ne pédale pas, je ne jogge pas, donnez moi donc une raison valable de sortir, hein

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je suis bien mieux ici, à observer la vie la rue les gens depuis chez moi à la fenêtre

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puisqu'il faudra désormais  toujours rester à distance respectable, autant s'y mettre tout de suite, à distance, non ?

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23

 J+11

22 mai 2020

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"Comment Berlin clubbe à l'heure du virus

Quand pourrons-nous nous adonner à nouveau au peau-à-peau trempée de bière et de transpiration dans les fosses et caveaux avant de nous agglutiner au comptoir? Ce ne sera pas pour ce week-end, a priori. Pourtant, à Berlin, quelques clubs ont pu rouvrir. Ceux qui disposent d’un espace extérieur l’investissent, les autres déménagent le mobilier en plein air. Et du coup, le clubbing sous Covid-19? C’est passer une folle soirée jusqu’à... 22h, où il est interdit de danser. Tout le monde porte un masque, service à table et prière de rester assis à moins de devoir se rendre aux toilettes. Les clubs berlinois ont si bien su se réinventer qu’ils en sont devenus des Biergarten." (LibéCulture)

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Screenshot_2020-05-22 INFOGRAPHIES Coronavirus morts, hospitalisations, âge des malades Suivez l'évolution de l'épidémie en[

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aigrettes

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(se projeter dans l'avenir)
j'ai pris un rendez-vous chez ma coiffeuse pour dans une semaine ! (mercredi 27 17h) rien n'était dispo avant

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quelle drôle d'idée : sur la place du marché ce matin, la foule des grands jours, la municipalité a organisé un genre de grand marché, de foire, avec des stands (les uns contre les autres), des tas de cochonneries à vendre, et des tas de badauds qui se pressent pour les acheter.... quelle horreur!

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gràce à Madelen, j'ai eu l'occasion de revivre une des mes premières terreurs enfantines télévisuelles : Gaspard des montagnes (1965 / j'avais 9 ans)

gaspard des montagnes

une main passe (non pas sous la porte comme je croyais me souvenir mais par la chatière), l'homme de l'autre côté réclame son couteau qu'il a oublié avant de s'enfuir, l'héroïne  (qui a eu le temps de barricader la porte) dit "tiens le voilà", elle poignarde la main (on ne voit rien) et l'homme s'enfuit en hurlant (cette main m'avait vraiment terrifié)

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" Chacun pour soi est reparti dans l'tourbillon d'la vie..." ou bien

" Chacun pour soi est (à demi) reparti dans l'tourbillon d'la (demi-) vie..."

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l'esprit des murs 1 :

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l'esprit des murs 2 :

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(on dirait que c'est la même personne qui a fait les deux, non ?)

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Ils étaient cinq dans la bagnole (grosse berline familiale, dont un gros monsieur et une grosse dame, s'en extraient assez bruyamment,, discutent, farfouillent dans le coffre, commentent, se passent des sacs, des paniers, le gros monsieur referme le hayon et ils s'en vont vers le 15 (je l'aurais parié) quasiment bras d'sus bras d'sous

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36 (Orne)
25 (Nièvre)
77 (Haute-Saône)
144 (Doubs)

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