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lieux communs (et autres fadaises)
18 juin 2020

combats

(C-EFF4)

053
GREVE OU CREVE
de Jonathan Rescignio

Toujours d'aussi bonnes découvertes dans ce festival champs-élyséen(s). décidément les choix de Sophie Dulac et de son équipe, pour l'instant, côtoient le sans-faute. Un documentaire (premier film me semble-t-il) à cheval sur deux époques (mais ça n'apparaîtra que progressivement au spectateur -surtout celui qui, comme moi, a voulu aborder les choses avec candeur et ne rien lire dessus avant-).
Dans une ville qui n'est jamais nommée (mais, après, je me suis renseigné et j'ai appris qu'il s'agissait de Forbach) seront évoquées en premier lieu des grèves et manifestations de mineurs qui (les images l'attestent) furent violentes mais avec une certaine élégance formelle et nocturne (et sonore, la ponctuation émotionnelle sera, à plusieurs reprises, sonore). Avant que la caméra ne se transporte (et nous avec) dans une salle de boxe, où des jeunes boxeurs s'entraînent sous la férule d'une entraîneur fort en gueule (mais qu'on soupçonnera vite, et à juste raison, d'avoir un coeur gros comme ça), on va suivre deux de ces jeunes gens sur une fête foraine (une très jolie scène), puis on passera (si ma mémoire est bonne) à un troisème fil narratif : un couple dont le mari, bonne pâte,  a eu un accident (de travail) à la main, mais que son patron a convaincu de faire passer ça en accident du travail ("pour arranger les choses") , et que sa femme pousse à réagir...
Et le film, avec toujours beaucoup d'élégance, va suivre ses trois fils, ses trois univers où il serait, à chaque fois, question de combat, construisant avec soin le passage de l'un à l'autre la transition le chevauchement le passage de relais  (et, je ne sais pas pourquoi, mais une des scènes, celle où  les deux jeunes rebeus (assis sur un terril ?) discutent dans la pénombre montante tout en étant assaillis par les moustiques, a beaucoup résonné en moi... N'aurait-elle pas, auparavant, fait l'objet d'un court-métrage, que j'aurais pu voir à Clermont, par exemple ?*)
En tout cas j'ai passé un sacré beau moment (même si je ne suis pas, d'ordinaire, un acharné des films dits "de boxe"), peut-être parce que, justement, ici, c'est plus l'action de combattre qui est importante, plus que l'issue du match (et la façon dont le réalisateur laisse en suspens, justement, l'issue du combat en cours est à cet égard significative).
J'ai vraiment beaucoup beaucoup aimé ça...

* j'ai eu beaucoup chercher, gougler, je n'ai pas retrouvé la trace de ce film, précisément, mais juste la certitude que le réalisateur est un artiste extrêmement préoccupé par ce sujet, puisqu'il en a déjà fait plusieurs autres (voir les traces ici) qui en parlent.

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