Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
31 mai 2022

dieu en personne

092
JUNK HEAD
de Takahide Hori

J'ai été ravi d'apprendre qu'il était programmé au Victor Hugo en deuxième semaine d'exploitation (pour 4 séances maigrichonnes, le programmateur de cette salle est décidément très doué pour faire les choses en dépit du bon sens...) et j'y suis donc allé, à la seule séance "accessible" pour moi, celle de mercredi à 14h.
On était quatre (que des garçons) dans la salle 2 (que je n'aime pas trop), prêts à tenter l'expérience, car c'est bien d'expérience qu'on peut parler. Le réalisateur a mis 7 ans à réaliser ça tout seul, et les critiques ont évoqué une certaine parenté avec ERASERHEAD de David Lynch, autre film "ahurissant" réalisé dans les mêmes conditions... un mec tout seul qui bosse dans son grenier, invente un univers à la fois très personnel et plutôt déviant (souvent dérangeant) dans une histoire où on ne comprend pas forcément tout, mais dont la force et l'originalité contrebalancent l'éventuelle perplexité dans la quelle elle plonge le spectateur.
Un humain est envoyé sous terre (très profondément) avec mission de ramener l'adn d'une certaine créature nécessaire aux humains (d'en haut) qui, désormais immortels, ont perdu les secrets de la reproduction... En descendant, il va être intercepté par des gens du dessous, et "éparpillé façon puzzle" avant que d'être reconstituer en mode monstre de Frankenstein (un robot articulé à tête ronde) et d'être carrément pris par les autochtones pour "dieu en personne"... Notre héros va beaucoup déambuler dans les galeries de ce monde souterrain, raconter beaucoup de créatures pas toujours très bien intentionnées (rarement, en fait), subir plusieurs modifications d'apparence, pour que finalement son histoire s'interrompe suffisamment brusquement pour qu'on évoque un JUNK HEAD 2 , (en fait, il s'agirait même d'une trilogie...)
Un film de geek et d'aficionado (mais bon j'ai un peu passé l'âge) absolument digne d'éloges et de compliments pour la somme de travail démentielle qu'il représente (non seulement le réal' a fait toute l'animation mais il fait aussi toutes lés voix -ou presque- et a même été jusqu'à inventer une langue, et des "accents" (ou défauts de prononciation) pour caractériser chacun des personnages... Un tour de force...
Le personnage principal est éminemment sympathique (j'ai pensé à Wall-E), dans ses différentes apparences successives, mais le film contient suffisamment de bestioles dégueulasses pour que je n'ai pas trop envie d'y retourner...

Capture d’écran (1734)

Capture d’écran (1733)

Capture d’écran (1730)

Capture d’écran (1725)

Capture d’écran (1726)

 

28 mai 2022

CMFUBJ de Cannes et d'ailleurs

"Tu m'emmerdes gentiment, affectueusement, avec amour. Mais tu-m'em-merdes. "
(Jean Gabin à Suzanne Flon, dans Un singe en hiver)

*

FS5rjf2X0AMhjDN

*

"Le cinéma, finalement, c'est peut-être juste bon pour ceux qui n'ont rien de plus palpitant à vivre..."
(de moi, là, comme ça...)

*

FS9e_x3WQAEAsRR

*

"J’ai mis de côté du temps, aujourd’hui, comme tous les jours, pour ne rien faire du tout". (Raymond Carver)

*

FS4kJp4XoAIQzJf

*

"la poésie est un luxe de première nécessité"
(Miss Tic)

*

FSxvRIrWYAAD2EN

*

"La vie est ce qui vous arrive alors que vous étiez en train de prévoir autre chose."
(Jeanne Moreau)

*

Dirand Blanc Mon livre préféré CP0038

*

choses qui me dégoûtent : Le ministère afghan de la promotion de la vertu et de la prévention du vice
(le contraire serait nettement plus plaisant)

*

FTb1sN1XsAAIL1p

*

" S'il est bon de ne rien dire avant de parler il est encore plus utile de réfléchir avant de penser." (Pierre Dac)

*

FThuOw9WIAAVOhR

*

"Ce moment du festival de Cannes où devant un film, tu dois faire attention à bien distinguer l'ennui (qui est un sentiment) et la fatigue (qui est une sensation). Car les symptômes, liés au sommeil (qui est un état), sont hélas très proches. Bonne journée." (Adrien Gombeaud/ tw*tter)

*

FTgw-mNXsAAPkIm

moralité : ici, il n'y a rien...

*

"Les choses se décident toujours sans comprendre." (Jean Giono)

*

FTtFonaXsAgsrBZ

*

FSkWpj0WYAU_Rbg

*

27 mai 2022

masturbation(s)

091
BRUNO REIDAL
de Vincent Le Port

Un film puissant.
Que j’appréhendais un peu étant donné ce que j’en connaissais. La représentation d’un crime à l’écran est toujours –pour moi- délicate, surtout, comme ici, quand il est question de découper une tête. (et d’autant plus que ça nous sera montré deux fois (une fois au tout début, et une autre à la fin.))
Un film placé à la confluence de plusieurs réalisateurs. René Allio a été d’abord évoqué (pour son Moi Pierre Rivière…, que je n’ai pas vu. Nous avions programmé le Retour en Normandie, de Nicolas Philibert, qui lui faisait suite, que j’ai vu mais dont je ne garde que très peu de souvenirs, y ayant beaucoup dormi -oui, cela m’arrivait déjà même il y a longtemps…-) Des critiques ont évoqué la grande ombre de Bresson (Robert) mais je n’en ai pas vu assez pour établir la comparaison (j’ai vu à sa sortie l’Argent, puis Le diable probablement, et il me semble juste que, adolescent, ça m’avait un peu agacé, ou bien que je n'avais pas tout compris) et je sais désormais que la référence à Bresson est au cinéma ce que la référence à Claude Régy l’est au théâtre…
Personnellement, je suis parti sur d’autres chemins : si j’ai d’abord pensé à Bruno Dumont (pour la brutalité et la frontalité de la scène d’ouverture), je me suis dit assez vite que c’était une fausse piste, et une autre référence s’est très vite imposée, à Thérèse, d’Alain Cavalier, pour ce portrait de  meurtrier qui converse avec Dieu, pour l’épure (l’ascèse) de ses intérieurs, pour cette tentative de figurer l’infigurable, Bruno Reidal pouvant alors être considéré comme un double "en négatif" de la solaire et lumineuse Thérèse (vous rappelez-vous combien Catherine Mouchet y était sublime ?) C'est la même flamme intérieure qui illumine (qui consume) ces deux êtres.
Une ultime référence ensuite a clignoté, de par l’accent du jeune homme en question, la beauté des extérieurs (le Cantal et la douceur de sa lumière), et surtout le portrait attentif ("objectif") d’un "salaud", qui nous laisse fascinés et pleins de questions, c’est Lacombe Lucien, de Louis Malle, que je n’avais pas pu/voulu voir lors de sa sortie mais qui a été un véritable choc, une déflagration, lorsque j’ai bien voulu m’en donner la peine, des années plus tard…
Le film de Vincent Le Port appartient à la même catégorie, sans hésiter, celle des films qui terrassent. Il réussit à évoquer a minima (il y a quand même un moment où je me suis un peu caché les yeux) les pulsions sadiques (homo-érotiques) d'un jeune homme, sans tomber dans le voyeurisme ni la complaisance. Sans juger ni condamner non plus. Toujours sur la ligne blanche.
Vraiment très très impressionnant (à l'image de Dimitré Doré, le jeune acteur qui incarne -véritablement- Bruno Reidal , (et que, pour ce, je césariserais illico si ça ne tenait qu'à moi...) ainsi que du jeune Roman Villedieu, qui le joue enfant, tout aussi intensément).

5866624

5662067

les deux affiches sont magnifiques et très justes

*

Capture d’écran (1699)

Capture d’écran (1692)

Capture d’écran (1691)

Capture d’écran (1694)

Capture d’écran (1698)

Capture d’écran (1696)

Capture d’écran (1697)

26 mai 2022

va, je ne te hais point

090
FRERE ET SOEUR
d'Arnaud Desplechin

J'ai bien pris soin de ne rien lire avant (j'ai toujours un souci avec Desplechin, mais je ne vais pas re-redire les choses à chaque fois que je vais voir un de ses films...)pour l'aborder de la façon la plus "neutre" et la plus objective possible. J'étais avec Emma, à la séance de 13h30, et nous n'étions même pas une dizaine dans la salle 3 du bôô cinéma (et -curieusement ?- j'étais le seul mec).
Le film commence et je trouve que ça démarre fort (un deuil, une colère, de la violence, des larmes silencieuses), "cinq ans plus tard" ça continue, sur une route de campagne (une séquence de haute volée), toujours aussi fort, et je jubile, me disant que ça y est j'ai peut-être enfin trouvé "le" Desplechin que je vais adorer...
Ca continue aussi fort pendant quelques temps, et puis, progressivement, imperceptiblement ("sournoisement" ?) le film commence à s'éloigner (comme si je tenais mes jumelles dans le mauvais sens) et cette histoire, que je ne comprends pas (dont je ne comprends ni les pourquoi ni les comment), même si impeccablement jouée (Cotillard et Poupaud sont faramineux) et millimétriquement filmée, en perdant sa signification en chemin, me dépossédait en même temps de mon intérêt. Un signe qui ne trompe pas : lorsque les lumières se sont rallumées j'avais les yeux parfaitement secs.
Je ne comprends pas comment on peut haïr sans raison (mais en même temps que je l'écris je pense "et pourtant c'est comme ça qu'on aime, au départ : sans raison), surtout dans une même famille, entre soeur et frère (c'est d'abord lui qui aimait, apprendra-t-on, et c'est soudain elle qui a haï)
Elle est actrice, lui écrivain (poète), elle boit du gin avec du citron et des glaçons, lui fume de l'opium (et boit beaucoup aussi), ils sont très heureux / très malheureux, et vont passer les neuf dixièmes du film à s'éviter (sans savoir vraiment pourquoi) jusqu'à la très attendue séance finale de confrontation et -attention spoil- peut-être de réconciliation (sans vraiment savoir pourquoi non plus), mais à ce moment là le film s'était tellement éloigné de moi que tout ça n'avait plus grande importance (C'est comme si j'étais face à la photo du trou noir au centre de la galaxie).
Le film a obtenu (cannoisement) des critiques faramineuses elles-aussi (à la hauteur de l'interprétation) : 5 fois ***** et 12 fois ****, pas une seule voix dissonnante, tout le monde au diapason, à l'unisson (au garde-à-vous ?)

" On n'a pas que de l'amour
Ca non !
On n'a pas que de l'amour à revendre
Ca oui ! Y'a d'la haine
La haine aussi
Faut qu'elle se répande
Sans que ça freine
Y'en a même un sacré bon paquet
Eh ouais
Ouais quand même
Quand même"
(Y a d'la haine / Les Rita Mitsouko)

Et il y a un détail qui me chiffonne tout particulièrement : c'est cet enfant (dans le film, celui de Marion Cotillard) au visage très singulier, dont je ne comprends pas le pourquoi (de la part de Desplechin) mais c'est peut-être aussi gratuit, finalement, que le pourquoi de cette fameuse haine : juste comme ça, pour rien...

3001943

 

25 mai 2022

ambleteuse

089
ET J'AIME A LA FUREUR
de André Bonzel

Chouette! On l'a eu de façon inopinée, à la place de DON JUAN de Serge Bozon qui était programmé mais qu'on n'a pu obtenir dans l'immédiat (ce dont je n'étais pas excessivement malheureux...), et j'y étais donc cet aprèm', dès la première séance (il n'y en aura que 6, hein...) avec Emma, ce qui me rendait encore plus content...
Quatre-vingt-dix-sept minutes plus tard, les lumières se sont rallumées, on avait tous les deux (c'est presque une habitude) les yeux un peu humides et le sourire en banane...
Le co-réalisateur de C'EST ARRIVÉ PRES DE CHEZ VOUS (1992) nous présente ici son deuxième film, trente ans après. Et quel film! Quels films, plutôt d'ailleurs. Collectionneur invétéré de bobines de films d'amateurs, il va les utiliser (ainsi que ses propres films familiaux, "famille" étant pris ici au sens large) pour raconter son histoire, en rajoutant sa voix-off sur la multiplicité des images, que vient régulièrement enjoliver la (plaisante) musique de Benjamin Biolay. André Bonzel évoque ses parents, ses oncles et tantes, ses copains, ses potes, ses amoureuses (il nous avoue sans fard, et nous le montre idem, qu'il aime beaucoup les femmes et le sexe, comme c'était visiblement le cas pour la plupart des mâles de sa famille -il qualifie son oncle de sacré queutard-), dans un univers à l'érotisme très hétéronormé (avec un petit côté nostalgique, style Folies de Paris Hollywood* -il m'est revenu en memoire que j'avais effectivement eu en mains ce genre de magazines à l'érotisme kitschounet, quasiment une petite madeleine de Proust des poitrines féminines et des petites lingeries affriolantes...), mais je le respecte, car je pense que mon goût personnel pour les hommes est quasiment de la même nature (et de la même intensité).
André Bonzel parle de souvenirs, de famille, et tout autant de cinéma et de film(s). C'est délicieux, attendrissant, fascinant, drôle, émouvant, cette promenade dans les souvenirs cinématographiques parfois de presque tous mais le plus souvent d'un seul, le réalisateur, qui effectue un travail de montage colossal pour raconter son histoire familiale juste comme il a envie de le faire...
Un genre de double souriant et ensoleillé (positif) du très beau NE CROYEZ SURTOUT PAS QUE JE HURLE de Franck Beauvais. Un film sur le cinéma, sur l'acte de filmer. Et tous les cinéastes amateurs.
Ca tombe très bien que le hasard fasse que ce film est projeté en même temps que le Coupez! de Michel Hazanavicius, tant les deux films expriment le même bonheur (contagieux) du cinéma.

0351764

Capture d’écran (1658)

Capture d’écran (1662)

Capture d’écran (1646)

Capture d’écran (1644)

Capture d’écran (1643)

Capture d’écran (1642)

Capture d’écran (1645)

Capture d’écran (1661)

Capture d’écran (1641)

Capture d’écran (1665)

Capture d’écran (1640)

Capture d’écran (1639)

Capture d’écran (1638)

Capture d’écran (1637)

Capture d’écran (1663)

 

 * 

pdf_60132790-b679-012c-7df2-0050569439b1

24 mai 2022

c'est une vraie hache !?

086
COUPEZ!
de Michel Hazanavicius

Coupez! est un film très très malin. Partant d'un bluffant plan-séquence de trente deux minutes et quelques, (à un moment où le spectateur se demande -avec candeur- qu'est-ce qui va bien désormais arriver après ce qu'on vient de voir, puisque  le film est fini, non ?) voilà que ça rembobine soudain, (et on repart en arrière de deux mois) pour nous en conter la genèse, avant que, feu d'artifice final, de revenir à ce même plan-séquence initial, mais vu d'une autre façon (le point de vue du hors-champ?).
Montage, démontage, remontage, quoi. Le film est présenté comme une comédie, et j'y ai effectivement bien rigolé, mais, comme on était peu dans la salle (six spectateurs pour une avant-première "comme à Cannes", dis...) et que les spectateurs étaient peut-être un peu (jeunes) décontenancés, pensant être venus voir un film de zombies "classique", et donc ne s'autorisaient pas à rire (ou, plus grave, ne trouvaient pas ça dröle ?), souvent j'étais le seul à rire, et ça résonnait un peu étrangement dans la salle... (mais je me souviens que ça m'avait fait le même effet devant le film de Julie Delpy Two days in Paris, où j'étais tout seul à pleurer de rire, et, tiens justement, l'effet inverse pour l'avant-première de Camping (mais qu'étais-je allé faire dans cette galère ?) où tout le monde riait grassement tandis que je restais, seul, aussi impassible que Buster Keaton...)
Je m'enthousiasme d'autant plus que je ne fais pas vraiment partie des aficionados de Michel Hazanavicius, réalisateur que je respecte depuis ses débuts sur Canal, mais dont je n'ai jamais attendu les films avec fébrilité, mais alors là, vraiment, allez savoir pourquoi j'adhère j'adhère j'adhère (oui oui, trois fois!)
Ce film est le remake d'une dinguerie (Ne coupez pas ! de Shin’Ichirô Ueda, sorti très confidentiellement en 2019) dont on connaît le pitch : un réalisateur tourne un film (fauché) de zombies, et voilà que des vrais zombies débarquent sur le tournage... eh bien Hazanavicius remet le couvert (je ne dirai rien de plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte et le pourquoi du comment c'est malin...)
Dès le début on est ailleurs (oh ces couleurs gueulardes, qui bavent presque...) et on n'en sortira pas vraiment... La distribution est aux petits oignons : Finnegan Oldfield et Matilda Lutz (le couple vedette), Bérénice Béjo et Romain Duris (la maquilleuse -femme du réal-  et le réalisateur), Grégory Gadebois, Sébastien Chassagne (les techniciens / les zombies), Raphaël Quenard (l'ingénieur du son), Lyes Salem (le producteur), mais aussi (allez voir le film et vous comprendrez le aussi) Simone Hazanavicius, la fille du réalisateur (qui joue d'ailleurs aussi la fille du réalisateur), Agnès Hurstel (tout juste découverte dans On sourit pour la photo), Luana Bajrami... toutes (surtout) et tous s'en donnant à coeur-joie (à sang qui gicle-joie et à tête ou bras coupé(e)s-joie) et n'hésitant pas à donner de leur personne (des morceaux différents hihihi), jusqu'à la toute fin...
Et tout ça à quelque chose à voir avec l'énergie primale du cinéma, son essence, l'énergie (et le sens du partage) que ça suppose d'en faire (du cinéma), et, rien que ça, c'est très très très plaisant.

FS_O0zNWIAIyP67

23 mai 2022

deux fois plus de dodo, hélas

087
ÉVOLUTION
de Kornél Mundruczó

Un film hongrois que j'appréhendais un peu. (A cause de la première partie). Trois époques, trois histoires, trois façons d'aborder un même thème, la judéité (j'ai pensé au très beau Voyages d'Emmanuel Finkiel). La première partie est effectivement assez rude : des hommes nettoient une pièce (Le fils de Saül, si ça vous dit quelque chose), la deuxième plus "facile" -a priori- : une mère discute avec sa fille dans un appartement, la dernière la plus contemporaine, tournant autour d'un adolescent... Malheureusement je me suis endormi lors de la deuxième partie, j'ai été réveillé en sursaut par la fin, sans comprendre ce qui s'y était vraiment passé. J'étais donc un peu de mauvaise humeur lorsque je suis sorti, pas contre le film mais juste contre moi-même, contre le fait que je m'y étais assoupi comme un gros benêt... La dernière partie est moins clivante 'mais aussi, du coup, moins implicante.
Sommeil : 1 / moi : 0

5867331

088
SUIS-MOI JE TE FUIS
de Kôji Fukada

Après le film précédent, j'avais un petit quart d'heure de battement, où j'en ai profité pour m'aérer un peu, mais ce que je craignais hélas s'est assez vite confirmé : j'ai commencé à piquer du nez, d'abord très peu, puis un peu plus, pour finir par m'y endormir copieusement, devant cette histoire un peu répétitive bien résumée par son titre : un jeune homme (qui travaille dans un magasin de feux d'artifices), bien que déjà doté de deux prétendantes sur son lieu de travail, va faire la connaissance d'une troisième dont il va tomber amoureux (après lui avoir sauvé la vie), qui a la particularité de disparaître régulièrement, mais aussi de raconter beaucoup de mensonges... J'en suis sorti un peu hagard et pâteux, en en ayant manqué une bonne moitié... Mais pas forcément davec l'envie de voir la deuxième partie, qui porte le titre inverse...
Sommeil : 2 / moi : 0

2137741

20 mai 2022

plavac

085
MURINA
de Antoneta Alamat Kusijanovic

Un premier film croate, d'une jeune réalisatrice, ça n'est déjà pas si fréquent, qui plus est Caméra d'Or à Cannes l'an dernier, oh oh, j'y suis donc allé (on était cinq, quatre dames et moi). Ca commence superbement, de l'eau bleue, des reflets mouvants pour un générique sobre, puis une séquence sous-marine (un homme, une femme) à la conclusion intriguante, avant de nous faire remonter à l'air libre, dans un endroit paradisiaque, où vit la jeune Julija, entre un père visiblement tyrannique et une maman visiblement sous sa coupe. Dès le début les relations sont tendues. Et voilà qu'arrive celui en l'honneur de qui on organise une réception, Javier, un homme, un vrai, qu'on découvre vieil ami du père (mais dont on apprendra tout aussi vite que leurs relations sont beaucoup plus complexes que ça...). Il est question d'argent (un projet de complexe immobilier balnéaire de rêve qui nécessite l'achat d'un terrain), il est question d'amour aussi, (de désir en tout cas), Javier tournicote autour de la maman, se fait tournicoter autour par la jouvencelle... Désirs, rivalité, attraction, séduction, j'ai repensé d'un coup à L'Année des Méduses (et à la jeune et incandescente Valérie Kaprisky), sauf qu'ici de méduses point, mais  il sera plutôt question de murène, un poisson menaçant d'apparence mais plutôt amical en fin de compte (m'apprend wikipedia). L'année de la murène.
Le mari la femme la fille et le bellâtre vont jouer un jeu bien connu depuis l'Antiquité, (roucoulades et jalousie, action / réaction) à la seule différence qu'ici il se jouera surtout en maillot de bain ("Il y a le ciel, le soleil et la mer..." comme disait la chanson). Et le film se clora un peu comme il a commencé, juste peut-être de façon plus sibylline (plus vague, hihi, ça tombe bien puisque c'est la mer...).

1488429

19 mai 2022

ouzo

084
ON SOURIT POUR LA PHOTO
de François Uzan

J'aime beaucoup Jacques Gamblin. Il fait partie de ces acteurs qui ne m'ont jamais déçu. Le voilà à l'affiche d'une "comédie grand-public", dont la bande annonce a été projetée (et re) dans le bôô cinéma, (c'est ce qui m'a permis de découvrir le film) une histoire de couple, de divorce et de famille, de vacances en Grèce "comme en 98", une comédie apparemment sympathique, qu'on imagine sans surprise(s), mais dans laquelle, bonne pioche,  on (je) découvre un jeune homme qui vous (me) fait grande impression (Pablo Pauly).
Waouh! Voilà pourquoi je suis allé à Besac pour le voir avec ma fameuse carte Megarama (où je paye 6,60€ pour un film où c'est marqué 4,60€ sur le ticket...).
On était quatre dans la salle pour la première séance, ce qui n'augure pas une carrière du feu de dieu mais on s'en fout hein... Une comédie,donc, qui commence un peu avec ses gros sabots, (contrairerement à ce que prétend la pub on ne rit pas tant que ça... A moins que je ne confonde avec un autre film ? A vérifier...), on fait la connaissance de tout le monde (les quatre de la famille + le beau-fils insupportable -pour le père, surtout-). On prend le temps de découvrir et d'apprécier chacun d'eux (le film est plutôt bien écrit), sans grande surprise je le redis (on a vu plusieurs fois la bande-annonce) mais avec un  plaisir certain, figurez-vous, plaisir qui va même aller croissant au fil du film (on aime toujours autant ça, les histoires de famille) tellement on s'y attache à ces personnages, à leurs efforts, à leurs maladresses, à leur tendresse aussi (on aime le papa qui voudrait tout rafistoler, on aime la maman, qui voudrait se barrer, on aime la fifille, qui voudrait que son père aime son copain, on aime le fiston qui aimerait réussir à draguer -à conclure- avec autre choses de des putanas, on aime le beau-fils casse-couilles qui va finir par débarquer à l'improviste, et on aime tout autant -spoil!- le happy-end qui va finir par débarquer in extremis et c'est très bien comme ça, avant un générique de fin mimi comme tout avec, justement, plein de photos de famille...
Un film pépère (parfait pour une histoire de famille) confortable comme une vieille paire familière d'espadrilles en été, plaisant et tendre comme un album de photos de famille, rafraîchissant comme un ouzo bien frais quand il fait très chaud, bref une comédie pas idéale mais presque, avec ce qu'il faut de fleurbleueterie (ça ça me convient idéalement), bref un film qu'on voit (et dont on sort) avec la tête haute et le sourire en banane (et Pablo Pauly, on se le dit et re, est vraimant craquant, il a tout ce qu'on aime et juste comme on aime, ceci explique peut-être cela...)
Et sans oublier la musique de Ben Mazué (notamment une plaisante reprise en français de I will survive, l'hymne des Bleus pour la coupe du monde 98)...

5902139

CFNPN76RAZEAZBYUFTCA5DAPE4

(je ne suis pas sûr que celle-là soit dans le film...)

 

18 mai 2022

séance triple

trois films vus sur mon ordi, deux via La Cinetek, et un from Mubi

081
FIGAROS WOLFES
de Dominik Galizia

Un film curieux, découvert sur Mubi dans un double programme spécial Franz Rogowski (émoticone avec des coeurs dans les yeux). Un film allemand, en noir et blanc, de soixante-et-onze minutes qui se passe pour l'essentiel sur un toit. Une femme, trois méchants, un gentil. Et un flingue. Ca parle beaucoup, de part et d'autre (lui et elle / eux entre eux). De tout et de rien. Comme pour tous les films (ou presque) en n&b, j'ai un a priori très favorable. Qui ne se démentira pratiquement pas. Une curiosité, donc, et une découverte. (mais le film -et le réal- semblent complètement inconnus sur allocinoche.

Capture d’écran (1497)

Capture d’écran (1478)

Capture d’écran (1489)

Capture d’écran (1482)

Capture d’écran (1498)

082
LES SAISONS
d'Artavazd Pelechian

Un film que je ne connaissais absolument pas, et qui était pourtant conseillé par Léos Carax, Robert Guediguian & Clément Cogitore dans la Sélection du mois de la Cinétek. Un court-métrage arménien en noir et blanc, de 1972 (ô mes seize ans...), à propos de bergers. Le genre de film (vu à 6h du mat!) où je bougonne un peu au début, juste en jetant un oeil et en me disant Mouais, et que je regarderai finalement juqu'au bout, parce qu'il y a là-dedans des choses sublimes. La poésie dans ce qu'elle a de plus fort et de plus naturel. Parfaitement fascinant.

Capture d’écran (1536)

Capture d’écran (1533)

Capture d’écran (1531)

Capture d’écran (1515)

Capture d’écran (1518)

 

083
ICE STORM
d'Ang Lee

J'avais adoré le roman de Rick Moody, et j'ignore pourquoi je ne suis pas allé voir le film, (mais peut-être que quand le film est sorti (1997) je n'avais pas encore lu le bouquin!) Un casting chromé aux pare-chocs rutilants : Kevin Kline, Sigourney Weaver, Elijah Wood, Christina Ricci, Tobey Maguire, tous plus jeunes de 25 ans, ça fait drôle, ça fait son petit effet. Pour une histoire subtilement perverse d'adultère entre couples voisins tandis que les enfants ne sont pas en reste... Le film est nickel, et donne , du coup, envie de relire le livre!

Capture d’écran (1539)

1 2 3 > >>
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 428