on ne meurt plus d'amour
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DES GARCONS DE PROVINCE
de Gael Lépingle
(entregent) oh oh on avait dans nos méls, grâce au distributeur, le lien de visionnement, et j'en ai donc profité (on avait aussi reçu le dossier de presse au local). je suis gay mais hors ghetto (ce qui signifie que je suis aussi invisible qu'un cafard qui se carapate le long d'une plinthe.) je suis un mec qui aime les mecs "normaux" (donc ceux qui en principe ne sont pas intéressés par les mecs comme moi, mais c'est une autre histoire), pas les follasses, pas les travelos, pas les drag-queens, pas les ceux/celles qui surjouent. ce qui fait qu'au début de ces Garçons de province, j'ai un peu peur. Toute une troupe de follasses, travelos, etc. tout comme la liste du dessus, qui débarquent à la gare de pétaouchnok, pour y jouer le soir lur spectacle dans une boîte locale. C'est comme PRISCILLA FOLLE DU DESERT, en à peine moins tonitruant. On vient les chercher à la gare en pick-up, on les amène à l'hôtel, ils sont "pris en charge" par un jeune black qui est le copain du patron de l'hôtel (qui doit bientôt racheter la boîte) et qui va tomber amoureux d'un(e) des artistes... Ca c'est la première histoire. Dans la deuxième, un jeune homme gracile en mini short en jeans va se prendre d'affection pour la très féminine paire de sandales à semelles compensées qu'il rapportait à une amie, les chausser, et passer avec tout l'après-midi, sillonnant le village et suscitant regards et commentaires. Avant la troisième histoire, qui va mettre en scène un autre jeune homme, qui vient chez un inconnu (en bus, sous la pluie) pour poser pour des photos "artistiques", et de ce qui va leur arriver ensuite, toujours dans le même genre de petit patelin bien "France profonde"...
J'aime la façon de voir (et donc, de montrer) du réalisateur, cette façon d'être à la fois "dans" le folklore et le cliché, et, subtilement (subitement) à côté, un pas de côté. il ya du strass des plumes et des paillettes (surtout dans le premier segment), mais il ya aussi des histoires, simplement, de désir et d'amour.
Comme l'écrit ce critique des Inrocks "ces trois courtes histoires teintées de mélancolie tchékhovienne forment un kaléidoscope enveloppé de douceur sur l’expérience homosexuelle dans un cadre rural."
Bref on est simplement séduit.
l'affiche n'est pas terrible je trouve c'est dommage
première histoire
deuxième histoire
troisième histoire