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lieux communs (et autres fadaises)
21 mai 2023

après-midi très malle (très bien)

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AU REVOIR LES ENFANTS
de Louis Malle

1987... j'avais 31 ans. Je me souviens d'une soirée-tarot avec Thierry G. (non, pas toi Riri la Gâchette,calme-toi, l'autre!) chez les parents de Sandrine B., mais aussi de Cérémonie des César, où le film avait triomphé (7 César!) et nous avec. Je me souviens qu'on aimait beaucoup ce film, pour différentes raisons. (...) Et, par exemple, la petite phrase "Y a des loups dans cette forêt ?" nous était restée en tête. Je me souvenais de Julien Quentin (l'alter ego de Louis Malle dans ce récit autobiographique) et de Jean Bonnet (qui s'appelle en réalité Jean Kippelstein), je me souvenais des confitures, de la mère de Julien, du marché noir avec Joseph, le boîteux qui travaille aux cuisines (et de l'excellent François Négret qui l'incarnait), de cette belle histoire d'amitié entre deux gamins en ces temps pas faciles, et de la bouleversante scène finale dans la cour du pensionnat (avec ce "Au revoir les enfants" qui donne son titre au film, avec cet ultime échange de regard entre les deux garçons, et ce petit geste de la main...).Je dois dire que j'étais déjà très ému, pour ne pas dire bouleversé, avant que le film commence, c'est dire le pouvoir émotionnel de ce film est encore intact, presque 35 ans après.

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089
LACOMBE LUCIEN
de Louis Malle

Un autre film qui se passe en 1944, juste quelques mois après AU REVOIR LES ENFANTS, film que je me souvenais ne pas être allé voir en salle (en 1974 j'avais d'autres niaiseries en tête...), je pensais l'avoir vu, beaucoup plus tard, sur l'écran de mon ordinateur, mais je n'en avais vu, en fait que les cinq dernières minutes (qui sont bucoliquement trompeuses). Il est question ici aussi, de Boches et de collabos, de dénonciations, d'arrestations, d'assassinats... Le personnage principal, qui donne son titre au film, est un jeune acteur non professionnel. Qui atterrit dans la police allemande un peu par hasard, sans l'avoir vraiment cherché (après avoir tenté de faire partie de la résistance et de ne pas avoir été accepté...)
Voilà Lucien Lacombe doté d'un costume neuf (avec pantalon de golf), d'une carte de la gestapo et d'un flingue. Et d'un pouvoir tout aussi neuf que son costume, qu'il exerce un peu dans tous les sens, comme un gosse avec un nouveau jouet. Il est tombé amoureux de France, la fille du vieux tailleur juif qui lui a cousu son costume sur mesure, et veut se l'approprier. Il s'en arroge le droit.
Il est arrivé là un peu par accident, le premier soir on l'a fait boire, pour le faire parler, et il livre aux miliciens l'identité du chef du réseau résistant du coin, un instituteur prénommé  Robert, qui sera aussitôt arrêté et torturé. Et Lucien, sans sourciller (et sans non plus d'états d'âme) va explorer son nouveau domaine. Milicien, collabo, gestapiste. Mais, pour lui, il est surtout, désormais "quelqu'un". C'est tout ce qu'il demandait. Il en jouit, il en profite, sans savoir tout à fait jusqu'à quel point il peut aller.
Le film est cinglant, dans ce portrait minutieux qu'il dresse d'un salopard (et le film d'ailleurs, à sa sortie, en 1974 avait provoqué un tel tollé -de tous les bords politiques confondus- que le réalisateur s'en était du coup exilé aux Etats-Unis.
Et, ironiquement le seul souvenir que j'en avais était cette dernière scène, ces dernières minutes, bucolique, verdoyantes, apaisées (elle se lave dans la rivière, lui est allongé dans la prairie et la regarde en mâchonnant un brin d'herbe, les seules cinq minutes de paix du film, avant que ne s'inscrive sur l'écran l'annonce de l'arrestation et de l'exécution de Lucien Lacombe, fin 1944.

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