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lieux communs (et autres fadaises)
26 mai 2023

la créature

092
JEANNE DU BARRY
de Maïwenn

Ira ? ira pas ? Je suis passé par toutes les phases de l'hésitation, et, ce qui a finalement emporté ma décision, c'est juste le fait que le film était projeté en avant-première, à 20h15, dans le bôô cinéma, en même temps qu'il l'était en ouverture du Festival de Cannes. Pas besoin de smoking ni de tapis rouge ni de montée des marches, et hop! nous les manants les gueux les serfs les va-nu-pieds, les obscurs les sans-grade, on pouvait, pendant deux heures, vibrer au diapason des belles dames en robe du soir pleines de paillettes et des producteurs à lunettes noires et à gros cigare (oui, j'ai une vision assez simpliste du public des soirées d'ouverture cannoises...), bref on se sentait... privilégié (et ceci pour la modique somme de 5€!)
On était à la 4 (la même salle que la soirée Emmaüs), et il y avait tout de même un peu de monde (une trentaine, je dirais)... au générique de début, il y a du beau linge dans la distribution (mais j'avais cru comprendre qu'il était surtout question de Maïwenn (la favorite) + le Roi Johnny Depp (dont je me suis demandé jusqu'au bout le pourquoi de la chose : pourquoi engager un american actor pour incarner un roi français, hein ? (A part que
1) il coproduit le film (qui a coûté bonbon), c'est déjà un argument recevable, et
2) peut-être que Maïwenn fantasmait de faire des galipettes avec ce cher Johnny -quoique de ce point de vue là le film est étonnamment sage : à peine quelques bisous et puis s'en va, la seule saillie un peu... vigoureuse étant filmée hors-champ, et n'étant même pas le fait du roi mais du Duc de Richelieu si je ne m'abuse, et encore han han han et fondu au noir...)
Donc, Jeanne "du Barry", au départ fille du peuple, sans manières et sans particule, se retrouve propulsée, par le bon vouloir du Roi ("il est ardent" confiera Laporte, son valet personnel à tout faire, incarné par le splendide Benjamin Lavernhe, vraiment excellent dans ce rôle...) en plein milieu de Versailles et de sa faune (la famille royale, les courtisans) ainsi que de sa stricte étiquette...
Je ne suis pas très "film en costumes", encore moins du genre "Si Versailles m'était conté...", mais j'ai tout de même quelques notions : Marie-Antoinette de Sofia Coppola, La mort de Louis XIV d'Albert Serra, Les jardins du Roi d'Alan Rickman,  sans oublier (et surtout) les films d'animation de Walt Disney, oui, surtout Cendrillon... pour ce qui est des perruques, des froufrous, des maquillages, des escarpins. Le cahier des charges en est ici respecté, (presque trop, serais-je tenté de dire...). L'ennui c'est qu'on a deux univers qui cohabitent : les têtes d'affiche sont "vraisemblables" tandis que, par exemple, pour ce qui est de la famille royale (les trois soeurs) on tombe dans une outrance quasi disneyenne (on ne peut pas ne pas penser aux soeurs de Cendrillon.)
On suivra donc l'ascension de la Du Barry, et la descente qui suivra, immanquablement (the rise and fall of...) La voix-off (car voix off , gentiment pédagogique comme dans les contes) nous apprendra ainsi (à moi en tout cas) qu'elle a été guillotinée un peu après Louis XVI et Marie-Antoinette, (mais que faisait-elle donc encore là ?).
Bref on a vu le film, comme les Cannois(e)s smokingués et robedusoirés, et il s'avère que c'était plutôt pas mal du tout (en tout cas beaucoup mieux que ce que je m'étais imaginé...) On ne va donc pas faire la fine bouche, n'est-ce pas, et ne pas bouder notre (royal) plaisir.
Maïwenn s'aime (à tout vent) et on prend un certain plaisir à la voir interpréter (avec des hauts et des bas) un personnage qui a tout de même, au début, la moitié de son âge, comme une gamine qui jouerait à la princesse pour de faux (ou pour de semblant). Et cultiver l'art agaçant de ricanasser comme une cruchasse. Mais intelligente, cultivée, toujours avec un livre à la main (même dans sa baignoire)...
On a le sentiment qu'elle essaie de nous faire passer un message, qu'elle serait au cinéma ce que la Du Barry fut à la cour de Louis XV : une frondeuse, une femme affranchie, rebelle, faisant fi des règles, piétinant les conventions, lançant les modes, et que c'est pour cette raison qu'elle est à la fois devant et derrière la caméra (sur tous les fronts), oui, c'est incontestable, non seulement la demoiselle s'aime, mais aime qu'on l'aime (mais n'est-ce pas notre lot à tous ?). Ok, on l'aime, mais on est en même temps un peu triste(s) pour India Hair (ridiculisée), Pascal Greggory (idem), Noémie Lvovsky (sous-employée), Pierre Richard, Patrick d'Assumçao (idem) -tiens si j'ai bonne mémoire ce dernier n'était-il pas déjà un médecin au service de Louis XIV chez Serra ?- ... Et il y a même, au début du générique, Robin Renucci que je n'ai même pas vu, ou reconnu, dans le film...
bon, c'était le film d'ouverture (en grande pompe), voilà...

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elle se la pète un peu quand même , non?

 

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