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lieux communs (et autres fadaises)
29 mai 2023

corrigé

094
LE PRINCIPAL
de Chad Chenouga

La constante perfection des rôles de Rochdy Zem de ces trois dernières années (ROUBAIX UNE LUMIERE, ENQUÊTE SUR UN SCANDALE D'ETAT, LES MIENS, LES ENFANTS DES AUTRES, L'INNOCENT) ne peut que donner envie d'aller voir cette nouvelle incarnation, même si ni le titre ni l'affiche ne semblent a priori très attrayants.
J'y suis allé en deuxième semaine (c'est l'avantage des films A en sortie nationale, c'est qu'ils ont en principe la chance de pouvoir rester à l'affiche plusieurs semaines, chance que n'ont pas hélas les autres films de notre programmation (dits B et C), pour qui ce sera, inexorablement, six petits tours (maxi) et puis s'en vont...).
Les histoires d'école, de lycée, de collège, moi, hein, bon... ça ne me passionne pas trop (j'y ai baigné longtemps, hein, quand même...). mais bon, pour Rochdy, allez, on y va. Première bonne surprise : oh oh Yolande Moreau au générique! Et, tiens, Marina Hands aussi... Et il y a aussi ce "tonton chelou" (Hedi Bouchenafa, tout à fait dans mes cordes...) qu'on découvre lors de la première scène dans un fast-food, (à qui Rochdy conseille de bien mâcher, ce qui pose tout de suite un certain cadre...)
Au début, le réalisateur nous lâche sans aucun indice, comme un élève dans un nouvel établissement le jour de la rentrée, et c'est très bien comme ça. Débrouille-toi. On comprend assez vite que Sabri bosse dans l'enseignement, que son fils est dans le même établissement (je ne sais jamais si c'est lycée ou collège), que Yolande Moreau est la principale (Sabri n'est qu'adjoint), que Marina Hands qui joue son ex-femme, y est aussi prof, et qu'il a des petits problèmes avec un prof de son fils en particulier (Yannick Choirat, qu'on voit d'ailleurs pas mal en ce moment...).
Le cadre, donc, est posé, les différents protagonistes aussi,  on se demande qu'est-ce qui va leur tomber dessus... (première fausse piste totale : au vu de l'affiche et du début du film, j'ai pensé soudain à un film de 1987, LE BEAU-PERE, l'histoire d'un sérial-killer tueur de familles successives, en costard, car notre Sabrilà, justement, dans son petit costard, a quand même des petits airs de psycho-rigide, hein, mais non non le film va partir dans une toute autre direction (ouf ! Rochdy n'est pas un psycho-killer!).
Le principal se fait du souci pour son fils, qui n'a pas eu les félicitations ce mois-ci, ce dont il ne comprend pas la raison (le père, pas le fils qui semble avoir bien d'autres centres d'intérêt). Le père, le fils, l'ex-épouse, le tonton, la principale, une jeune élève de SEGPA récidiviste : se mettent progressivement en place tous les éléments d'une histoire bien construite, qui part dans plusieurs directions possibles (envisageables dirait Lagarce).
Notre principal est au centre d'un dispositif narratif  où la relation qu'il a avec chacun des autres personnages (son frère, son fils, sa femme, sa supérieure) présente à chaque fois une nouvelle facette de son personnage (des nouveaux sentiments, un nouveau comportement).
Sur un coup de tête (un coup de dés, plutôt) l'irréprochable principal va franchir la ligne blanche de la légalité et faire une grosse connerie, lançant la deuxième partie du film : les conséquences du coup de dés, qui vont impacter tous les participants de façon plus ou moins violente.
Le réalisateur réussit, plutôt habilement, à suivre chacune de ses pistes narratives, jusqu'à une conclusion qui, si elle ne me semble pas tout à fait vraisemblable (surtout quand on connaît la "maison" de l'éducation nationale) a le mérite d'être suffisamment amorale pour confirmer que, décidément, le personnage de Sabri n'est pas vraiment sympathique.

5652084

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