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lieux communs (et autres fadaises)
12 mars 2020

bonne pioche

ça faisait longtemps que je n'étais pas allé faire un tour au rayon bouquins chez Emmaus...
il n'y avait presque personne, mais la moisson fut riche...
D'abord

LA TEMPÊTE QUI VIENT de James Ellroy
ça fait un moment que je n'en avais pas lu d'Ellroy, mais celui-là date d'octobre 2019 et est en super état (et en grand format en plus,,,) donc j'ai craqué (2€)

JACKPOT de Carl Hiaasen, en grand format, chez Denoël, état impeccable et je me souviens que c'est un de mes romans préférés (je l'ai en poche, chez Pocket, un peu fatigué, alors j'ai craqué aussi (2€)

LA ZONE DU DEHORS d'Alain Damasio
ca fait plusieurs fois que j'entends élogieusement parler de ce monsieur qui écrit de la sf, et j'espérais plutôt LA HORDE DU CONTREVENT, mais bon, à cheval donné... Un pavé en folio sf en plutôt bon état, et hop, sur ma pile! (0,50€)

ARCHANGES de Velibor Colic
sur la table des romans, ce "roman a capella" d'un auteur serbe, sur lequel j'ai fait des fouilles récemment après avoir reçu les news de Gallimard qui annonçaient la sortie de son nouveau roman... j'étais même allé fouiller sur priceministruche... celui-là est chez Gaïa, avec les pages saumon, à l'ancienne, petit, joli, comme neuf, et hop je prends! (0,50€)

L'HIVER DU COMMISSAIRE RICCIARDI de Maurizio de Giovanni
j'ai entendu tellement de bien sur cette écrivain (et cette série) que j'ai commencé à les acheter (et celui-là je n'étais pas sûr de l'avoir, même si presque, quand même, et je l'ai donc ajouté aux quatre autres... (bon, c'est vrai, après vérication, je l'avais, mais bah je l'offrirai) (0,50€)

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9 mars 2020

du très noir, et du pas du tout

SALE BOULOT
de Larry Brown
un soldat sans bras et sans jambes, sur un lit d'hôpital, et lui arrive un nouveau voisin de lit, un soldat atrocement défiguré... Ces deux-là vont se raconter leurs vies, le temps d'une nuit, d'une longue nuit... Je continue dans mon intégrale Larry Brown, et c'est toujours aussi fort (mais comment ai-je pu passer à côté de cet homme pendant si longtemps ?). Un face-à-face puissant, touchant, jusqu'à cette scène finale que tout lecteur un peu malin aura su anticiper, mais qui est extraordinairement mise en place. Bouleversant.

POPULATION 48
de Adam Sternbergh
Un polar avec juste un chouïa d'anticipation : une ville "nouvelle" où vivent des gens qui ont perdu la mémoire, suite à une opération (qu'ils ont sollicitée), gens  dont on sait qu'ils sont soient des criminels effroyables soit des témoins de crimes effroyables, avec un "shérif" avec une étoile en plastique pour faire mine de faire régner l'ordre, tout baigne, mais voilà qu'un meurtre a été commis et l'histoire démarre (et le lecteur va aller de surprise en surprise) jusqu'au dénouement, parfaitement sans pitié (avec juste un petit regret de lecteur, un personnage qui disparaît -pfuit!- sanns explication, ce qui me chagrine)

MY ABSOLUTE DARLING
de Gabriel Tallent
prêté par Pépin et lu en "dents de scie" : à l'issue du premier chapitre j'ai failli tout arrêter, puis je l'ai repris et lu d'une traite jusqu'à la moitié, et là j'ai failli le poser à nouveau (au moment du retour du père), puis j'ai continué de façon cahotique jusqu'à une scène qui a failli, encore une fois, tout me faire lâcher, mais j'ai repris, vaillamment, en diagonale, car je voulais lire la scène où elle le tue... c'est très documenté (sur la nature et sur les armes) très violent, très déstabilisant, mais aussi très fort (un fascinant personnage -la fille- magnifique, face à un non moins fascinant salaud -le père-.) Inconfortable.

LE DISCOURS
de Fabrice Caro
aussi prêté par Pépin, un bouquin très drôle, dont j'avais, les jours précédents, entendu parler plusieurs fois en peu de temps, un "roman" (une suite de chroniques plutôt), monologue d'un mec qui vient d'envoyer un sms à sa copine (qui a demandé "à faire une pause"), qu'il regrette d'avoir terminé par un point d'exclamation, et se morfond parce qu'elle ne lui répond pas, et assiste à un repas de famille où son (futur) beau-frère lui demande de rédiger un discours pour le (futur) mariage, ça se lit très bien, ça fait souvent rire, voire éclater de rire... Très plaisant. Avec le sentiment que c'est écrit "vers le dehors", sans autre ambition que, justement, nous faire rire.

3 février 2020

lus en janvier

dans la nuit

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LA NUIT DU 4 AU 15
de Didier Da Silva

Commencé l'année dernière, et lu le soir à petites gorgées, ce livre d'un écrivain que son préfacier -Jean Echenoz tout de même- décrit comme un chronopathe. Une chronique pour chaque jour du calendrier, plus ou moins longue, qui met dans le même sac (dans la même phrase, dans la même ligne, dans le même paragraphe) des événements dits "marquants" (naissances, décès, de gens "célèbres", faits historiques, faits divers, découvertes diverses) qui s'y sont déroulés. (Co-incidences, donc, pourrait-on dire). L'auteur a peaufiné ses phrases au petit poil, et a donc fait de cet almanach un ouvrage extrêmement plaisant et agréable à lire (ou chaque mot compte...).

*

père et fils

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PERE ET FILS
de Larry Brown

Après le jubilatoirissime L'usine à lapins, terminé à Bellou, j'ai aussi sec enchaîné celui-ci. J'adore décidément l'écriture humaniste de cet homme, qui prend pour héros un jeune homme tout juste sorti de prison, après avoir, en voiture, tué accidentellement un enfant en état d'ivresse... C'est son frère (qui est flic) qui vient le chercher, mais le jeune homme en question n'est pas dans les meilleures dispositions, et ceux qui l'attendent, dehors, non plus... Une atmosphère pesante (de plus en plus), une tension qui va crescendo, jusqu'à un dénouement implacable (après une longue scène particulièrement impressionnante...) oui c'est sûr Larry Brown est un grand...

*

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FAIRE FRONT
de Larry Brown

A peine reposé le précédent, j'ai attaqué celui-ci, un recueil de nouvelles initialement paru à La Noire, et qui a la particularité (c'est le seul des bouquins de Larry Brown) de ne jamais avoir été réédité nulle part (ce qui explique que des margoulins le proposaient avec des prix de vente à trois chiffres, les enfoirés), mais bon je l'ai acheté dès qu'il fut sur priceministruche à un prix raisonnable. Des nouvelles dans le style désormais familier de l'auteur : des histoires douces-amères (lucides mais jamais apitoyées) de couples qui tanguent, d'alcoolisme, de pick-ups, de "petites gens" (l'ami Carver ne serait pas loin...). L'Amérique profonde comme on la voit souvent, mais avec un sacré supplément d'âme. Bref encore un sacré plaisir de lecture.

*

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LA VÉRITÉ SUR DIX PETITS NEGRES
de Pierre Bayard

C'est Pépin qui m'a prêté ce bouquin sur lequel je lorgnais depuis un certain temps... Un des personnages du célébrissime Dix petits nègres prend la parole pour expliquer que, non, ce n'est pas le Juge qui a fait le coup, comme a pu l'écrire et l'expliquer -laborieusement- Agatha Christie (personellement j'ai toujours trouvé cette histoire de lorgnon élastique et de révolver un peu tirée par les cheveux) mais que c'est lui/elle (il/elle n'est pas genré/e et ne dévoilera son identite qu'à la fin) le/la "vraie/e" coupable. Et il nous explique pas à pas le pourquoi et le comment (et le qui, bien sûr). Brillantissime. Se lit comme un vrai polar, et je l'ai terminé en une soirée, tellement je ne pouvais pas le lâcher...

*

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COUP DE VENT
de Mark Haskell Smith

Je l'ai acheté d'occase, dès qu'il a été à un prix décent. J'ai découvert l'auteur sur mon blog/polar préféré (ici), en compagnie de ses deux acolytes que j'aime tout autant et dont j'ai aussi tout lu : Carl Hiaasen et Tim Dorsey, et j'ai, comme il se doit, tout lu de lui. Comme les deux sus-cités, il pratique l'humour, la violence, le politiquement incorrect, jusqu'à plus soif (jusqu'à la garde aussi, car la boisson et le sexe ne sont jamais oubliées non plus), et j'adore ça.  Ca commence sur un bateau qui dérive (un mec déshydraté et un gros gros tas de billets dans des sacs) et ça finit presque au même endroit (après un long flash-back)... Un véritable -et joyeux- jeu de massacre, et un final tout aussi joyeusement amoral (immoral ? je ne sais jamais...) Délicieux.

*

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VIE DE GÉRARD FULMARD
de Jean Echenoz

Jean Echenoz le retour. Après Envoyée Spéciale, que j'avais beaucoup aimé, je l'attendais un peu au tournant... Un signe : je n'ai pas couru l'acheter dès le premier jour. On était dans le registre du roman d'espionnage, et nous voilà dans les coulisses de la politique politicienne. Dans les rouages d'un parti populiste qui pourrait évoquer certain parti populiste bien connu chez nous... D'un côté le parti et ses grenouillages, et de l'autre le Gérard Fulmard du titre (qui vont finir par se croiser, bien sûr). La narration alterne plusieurs voix, celle de Gérard F., et celle d'un narrateur qui nous refait le coup de la méta-narration, déjà pratiquée dans Envoyée Spéciale) mais allez savoir pourquoi ici ça fonctionne moins bien. Parce qu'il est question de gens au mieux méprisables et au pire haïssables... Il y a des choses bien (plein, même) mais, globalement, on a connu J.E mieux inspiré (et moins content de lui)...

11 octobre 2019

du noir mais pas que

DUR COMME L'AMOUR
de Larry Brown
Encore découvert grâce à Actu du noir (décidément ce blog est une mine). Un auteur publié à la Noire puis chez Gallmeister (décidément...) et je débute par ce recueil de nouvelles en Folio. La quatrième de couv' m'apprend que tous les héros des nouvelles ont L.B pour initiales (ce que pourrait déceler un lecteur très attentif). En tout cas ils ont d'autres points communs (comme le souligne également la même quatrième de couv'), et ressemblent à de lointains cousins des personnages de Carver (et c'est pour ça qu'on les aime). Vies en pick-up (s). Beaucoup aimé, surtout la très longue (et très forte) nouvelle finale, 92 jours, et, du coup, acheté deux autres  romans du même (en Gallmeister cette fois)

CHRONIQUES D'UNE STATION-SERVICE
de Alexandre Labruffe
L'ai acheté pour ce qu'il n'était pas (quiproquo), je pensais avoir déniché un nouveau livre en fragments (comme Les pierres qui montent, d'Heddi Kaddour, ou Les fausses dents de Berlusconi de Jacques Drillon), -genre que je chéris particulièrement-, en feuilletant cet ouvrage composé de fragments numérotés, je croyais trouver un genre d'état des lieux des stations-services, mais il s'agit bien - juste- d'un roman, aux chapitres très (parfois même très très) courts et numérotés, l'histoire d'un mec qui bosse (surprise!) dans une station service. Ce qu'il y fait, ce qu'il y voit, ce qu'il y pense. Et des rencontres qu'il y fait... Un livre très agréable à lire (et qui se lit d'ailleurs assez vite). Edité par Verticales (et, l'auteur me l'apprend, par Yves Pagès, ce qui est un gage de plaisir supplémentaire).

L'ENFER DE CHURCH STREET
de Jake Hinkson
Troisième roman du même (encore Gallmeister), encore un personnage de pasteur gentil en apparence (mais qui est une vraie saloperie en-dedans) au centre du récit, encore une histoire noire très très noire qui file de mort en mort jusqu'à sa conclusion logique (avec un plaisir redoublé, puisque l'histoire racontée par le pasteur est incluse dans une autre histoire, qu'il raconte au narrateur, qui ouvre et ferme le roman. Glaçant, mais diablement efficace (un panorama de pourri(e)s en tous genres de l'Amérique profonde assez impressionnant...)

LA TERRE INVISIBLE
d'Hubert Mingarelli
Le plaisir de retrouver Mingarelli (qui a encore changé d'éditeur mais qui raconte toujours des textes brefs mais forts). Lu d'une seule traite. En 45, à la fin de la guerre, un photographe décide de partir en virée quelques jours (dans la belle voiture du procureur, qui n'en aura plus besoin) pour "photographier les gens", et on lui confie comme conducteur une jeune appelé britannique qui se morfond un peu car "il est arrivé trop tard". Deux hommes (comme souvent chez l'auteur), avec des choses à se dire mais qu'ils ne se diront pas forcément, la présence de la guerre, de la mort. Une écriture dégraissée jusqu'à l'os. Comme toujours, un grand bonheur de lecture.

L'AIRE DU MOUTON
de Joël Baqué
Troisième livre que je lis du monsieur, découvert voici quelques années par un petit livre qui m'avait quasiment sauté dans les bras, sur l'étal du libraire, La mer c'est rien du tout, celui-ci est plus ancien, et c'est priceministruche qui m'a informé qu'un de mes souhaits était réalisé, comment résister ? Toujours chez POL (mais, c'est agaçant, pas de la même taille) un petit roman au ton échenozien (ce qui est pour moi un compliment), qui nous narre par le menu la "rencontre" d'un représentant en parfums et d'une demoiselle amatrice de croquettes de crevettes, avec maintes digressions minuscules et pince-sans-rire entre Knokke-le-Zoutte et l'aire du mouton... Plaisant, même si on a parfois le sentiment que l'auteur se regarde (ou s'écoute) un peu écrire, ce qu'il fait d'ailleurs très bien.

CITRUS COUNTY
de John Brandon
Une recommandation de Encore du noir. Le roman (premier de l'auteur traduit en France) est édité au Masque, mais à mon avis ne relève que tangentiellement du genre polar. Je l'aurais bien vu chez Rivages, de par la qualité de son écriture et le fait que régulièrement j'avais envie d'en recopier des passages entiers. Un petit patelin de Floride, un adolescent, Toby, qui vit chez son oncle Neal, une adolescente, Shelby, qui vit avec son père et sa jeune soeur, entre les deux adolescents le début d'une histoire. Il y a aussi Mr Hibma, un prof de géo qui n'est ni ne se sent vraiment prof de géo. Daley, la petite soeur de Shelby est enlevée. Et l'auteur observe toutes les ondes successives chez chacun des personnages, provoquées par cet événement, de l'intérieur. Bref, un drôle de polar sans meurtre, ou presque. Un livre amoralement moral (ou moralement amoral?), qui n'a l'air de rien, en surface, mais dont les racines descendent beaucoup plus profond qu'on ne le croirait. Impressionnant.

4 septembre 2019

du noir du noir du noir

(lus depuis le 13 juillet)

AU NOM DU BIEN
de Jake Hinkson
Chaudement recommandé sur mon blog préféré (Actu du Noir) et donc je débarque chez Gallmeister (par le biais de Priceministruche). Un polar choral (chaque chapitre donne la parole à un(e) intervenant(e) différent(e)). L'histoire d'un pasteur hnonorablement connu qui fait la pluie et le beau temps dans un petit patelin américain et va devoir réagir lorsqu'un jeune garçon qu'il a connu au sens biblique du terme vient lui dedamnder de l'argent pour acheter son silence... Un engrenage fatal mais super bien agencé se met en place, et bien sûr les choses vont se précipiter, et le lecteur se régale... Bien noir, corsé, amoral. Excellent!
MOI, PHILIP ROTH
de Steven Sampson
Grosse déception, celui-là m'est tombé des mains, je me suis forcé à lire une centaine de pages et je me suis dit à quoi bon et je l'ai reposé. Un mec écrit (tente d'écrire) une thèse sur Philip Roth, il vit une relation amoureuse avec une jeune étudiante, ils parlent beaucoup beaucoup, et je me suis ennuyé beaucoup beaucoup aussi. j'ai trouvé ça vain, agaçant et prétentieux.
19500 DOLLARS LA TONNE
de Jean-Hugues Oppel
Retour au polar (encore une recommandation ADN) via les trois histoires alternées d'une agente de la CIA  (ou assimilée, je ne suis plus sûr) qui baroude en Afrique, d'un tueur professionnel qui envisage de partir bientôt à la retraite, et d'un trader mégalo... Un texte pétaradant, à la fois très bien informé sur ce qu'il raconte (magouilles, politique, fric) et très drôle. Très noir aussi, bien sûr.
LE JOUR OU LES ZOMBIES ONT DÉVORÉ LE PERE NOEL
de S.G Browne
Celui-là aussi est noir, drôle et décalé (et presqu'un peu gerbant parfois aussi), et le titre est à prendre au pied de la lettre, puisque le narrateur est un zombie, mais pas n'importe quel zombie, un qui, dans le volume précédent (Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour, que je n'ai pas encore lu) avait fondé un syndicat de défense des zombies. Et à qui les scientifiques le lui ont fait payer... La suite de ces aventures, d'une lucidité aussi brutale que drôle
SANS LENDEMAIN
de Jake Hinkson
Le premier m'avait tellement plu que je suis retourne "chez Gallmeister" pour lire ces aventures d'une femme forte, dans une Amérique plouc des années trente. Ce n'est pas très souvent que le polar traite fontalement et sans chichi des amours saphiques, entre notre héroïne, une femme (fatale) de pasteur, et une policière acharnée... Très très noir, implacable, mais d'une lecture très plaisante (ça donne envie de connaître les Ozark Moutains)
LE COUTEAU
de Jo Nesbo
J'en ai parlé auparavant, je ne m'étendrai pas. Harry Hole, les clopes, le whisky, les cuites, les tueurs (en série ou pas),les couteaux, les rebondissements, les fausses pistes, et, au final, le sentiment d'une profonde humanité. Passionnant
PRISE DIRECTE
d'Eoin Colfer
J'avais lu le suivant (Mauvaise prise) il y a quelques temps, que j'avais qualifié d'énorme plaisir de lecture, eh bien ici c'est pareil, et donc on retrouve Daniel Mc Evoy, un Irlandais pur jus, ancien militaire, videur dans un club (dont il n'est pas encore  propriétaire mais je le sais parce que j'ai lu la suite avant), enfin, on le "trouve" plutôt. Très drôle et très improbable (la vraisemblance, on s'en fiche un peu) mais très jouissif (ah les états d'âme d'un genre de Rambo préoccupé par ses récents implants capillaires et dialoguant avec le fantôme d'un ami disparu logé dans sa tête... du pur bonheur irish)

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27 août 2019

vague à lame

LE COUTEAU
de Jo Nesbø

C'est Marie qui m'a prévenu par sms que le nouveau Harry Hole était sorti le 14 août... (je l'ai d'ailleurs remerciée illico pour cette bonne nouvelle). Il a ensuite fallu s'armer d'une peu de patience pour que le livre arrive  dans L'Espace Culturel L*clerc (qui nous tient lieu de librairie, si si!) où j'avais justement un chèque-cadeau (joliment conséquent) à dépenser... Un peu plus d'une semaine, et il était là. Je l'ai trouvé assez laid (pourquoi sont-ils allés coller du brillant comme ça sur la couverture ? On a connu la Série Noire plus sobre... tel que, le bouquin fait cheap, blingbling et racoleur, enfin, passons...)
Comme d'hab' chez Nesbø, on a affaire à un fort volume (600 pages) et je m'y suis donc attelé avec gourmandise. Harry Hole est un héros addictif (presque un super, d'ailleurs, vu ce qu'il lui arrive à chaque fois et la façon dont il s'en sort, en général) et je ne lis d'ailleurs chez Nesbø que les bouquins où il intervient (comme Joe R.Lansdale et les aventures de Hap et Léonard, ou Jorn Riel avec les héros des Racontars Arctiques). Harry, sinon rien!
Je ne vais rien dire de l'histoire (vous aurez le plaisir de la découvrir tout seul comme des grands), seulement de la technique de l'auteur, qui prend toujours autant plaisir à nous rouler dans la farine. Encore et encore (Ca doit être un bon exercice de traduction, car ici chaque mot à son importance, surtout la façon dont Nesbø l'utilise pour nous faire croire ce qu'il veut (ou ce qu'on a envie de croire qu'il veut nous faire croire.)
Harry se réveille après une cuite carabinée et il a les mains pleines de sang. Et il ne se souvient de rien de ce qui s'est passé... Et ça ne va pas être triste (quoique). On se laisse aller dans cette lecture pleine de neige de glace de froid de sang... et de couteau(x)! On va retrouver toutes celles et ceux qui vivent et bossent aux côtés de Harry (même si pour certain(e)s j'avais parfois un peu de mal à resituer du premier coup...) avec quelques nouvelles/nouveaux venus quand même...
Mais bon, faut reconnaître que c'est très bien fait. Pour un meurtre donné vont être envisagés successivement un certain nombre de coupables éventuels, selon des pistes sur lesquelles l'auteur nous balade selon son bon vouloir, on y croit, on se dit  bon sang mais c'est bien sûr, et à chaque fois, impitoyablement, hop, il tire le tapis et nous laisse,  tourneboulé, cul par-dessus tête. (Et on aime ça).
Oui c'est vraiment très très bien goupillé (même si j'ai été moins sidéré que par, par exemple, Le bonhomme de neige -qui, c'est vrai, était mon tout premier Nesbø-). Ca démarre doucement, cool-cool, plan-plan-plan presque, et l'auteur, comme chaque fois, accélère progressivement. Avec toujours le même goût pour les fausses pistes et, surtout,  les dernières phrases de chapitre qui soudain vous retournent la situation comme un doigt de gant (et tremblez parce qu'en Norvège, comme partout ailleurs d'ailleurs, un gant a cinq doigts, et vous n'êtes donc pas au bout de vos surprises. Et des retournements.)
Comme de bien entendu, il est rigoureusement impossible pour le lecteur moyen de deviner le fin de mot de l'histoire, et qui a fait le coup (mais ça fait partie du plaisir de la lecture...). C'est comme si un magicien sortait de son chapeau un lapin qui sort ensuite  de son chapeau un autre magicien qui sort de son chapeau un autre lapin etc. Impressionnant.
Comme avec Harry Bosch en son temps (ah, Le dernier coyote... mais ça fait un bail que j'ai lâché Connelly) ça fait vraiment plaisir de retrouver un héros qu'on aime, comme un vieil ami...
A plusieurs reprises j'ai été très ému, et j'ai beaucoup aimé les dernières lignes...

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2 juin 2019

franco-serbe

Francuskim

 

Ce livre trouvé dans la boîte à livres du lac (d'habitude j'en dépose mais je n'en prends pas) que j'ai feuilleté et qui m'a tout de suite intéressé.
Et donné envie d'inventer une histoire (ou plutôt d'essayer de la reconstituer)
Un guide de conversation franco-serbe, avec les phrases dans les deux langues, à la seule différence que seules les phrases en français ont leur traduction phonétique en dessous (et donc que la méthode s'adresse plutôt, a priori, à des serbes voulant parler français.
Comme tous les guides de conversation, il est subdivisé en chapitres tournant chacun autour d'un thème précis.

Le nom du (ou de la) propriétaire est écrit en première page.
Là où ça commence à devenir intéressant, c'est que plusieurs chapitres (4) ont été marqués d'un post-it fluo (en guise de marque-page) :

- page 15 : EXPRESSIONS GENERALES

- page 32/33 : TAXI / L'HÔTEL

- pages 64/65 : ORIENTATION DANS LA VILLE

- pages 90/91 :  LES COMPLIMENTS / LES QUALITÉS

Là où ça devient carrément passionnant c'est qu'une feuille de carnet à spirales, pliée en deux, a été glissée dans le livre, avec dessus  le dessin d'un panneau de sonnettes comme on en voit à l'entrée des HLM, dont la sixième en partant du haut est signalée par une flèche, et porte un nom écrit à côté en capitales cyrilliques, avec en dessous la mention manuscrite 6ème bouton à partir du haut
Le thème de la page marquée par ce signet est IZLAZAK U DVOJE / RENDEZ-VOUS A DEUX. (de Vous êtes libre ce soir ? à Quel est votre signe d'horoscope ?)
Il est à noter aussi que cette page, ainsi que la suivante (RAZONODA / DIVERTISSEMENT - avec comme sous-chapitres Sortie au théâtre (de Voudriez-vous aller au théâtre ce soir ? à Le jeu des acteurs était magnifique) et Le Cinéma (de Quel film passe-t-on ce soir ? à Le film était excellent) sont toutes deux marquées par une corne dans le coin inférieur.)
La page suivante Au Concert n'a pas été cornée.
Une autre page a été cornée en bas (je viens de m'en apercevoir après coup), il s'agit de la page 76 (Les soupes / les plats de viande / La volaille), faisant partie du copieux chapitre (p 69 à 80)  U RESTORANU / AU RESTAURANT.

Un premier rendez-vous, quelque part en Serbie... Un trajet en taxi... Un immeuble... Un nom sur une sonnette...Un repas au restaurant... Une soirée au spectacle... Et alors... et alors...
A chacun d'imaginer la suite
(Le guide date de 2001)

 

13 avril 2019

irish colfer

MAUVAISE PRISE
d'Eoin Colfer

Il était dans ma pile de polars achetés à bas prix chez Gibertuche (via priceministruche, évidemment), je pense suite à la recommandation d'un de mes deux blogs polars préférés (Actu du noir), je n'en savais pas plus que ça, et j'ai donc lu la quatrième de couv' (je sais bien qu'il vaut mieux ne jamais lire les quatrièmes de couv', ils doivent embaucher des gens spécialement vicelards spécialisés uniquement dans cette tâche : gâcher le plaisir du lecteur potentiel).

Un peu peur tout au début : je l'ai commencé trois soirs de suite et à chaque fois je m'endormais au bout d'une page et demie, mais sans que ce soit dû à l'auteur, non, juste que j'étais incapable d'en lire davantage...

J'ai donc renouvelé l'expérience de jour, et là tout s'est bien mieux passé...

Un énorme plaisir de lecture.
(parce que un énorme plaisir d'écriture, y a pas de secret...)

(Juste un bémol pour commencer : ce bouquin est une suite, et il vaut mieux donc lire le premier, PRISE DIRECTE, du même monsieur, et publié aussi en Série Noire (grand format), parce qu'il vous le raconte un peu beaucoup (surtout au début), mais bon ça n'a pas vraiment beaucoup d'importance, parce que ce que raconte Eoin Colfer est moins important que la façon dont il le fait.)

Le roman a pour héros Daniel Mc Evoy, un Irlandais pur jus, ancien militaire, qui se retrouve propriétaire d'un club suite à ce qui s'est passé dans l'épisode précédent. Il se trouve être aussi le narrateur du roman, qui écrit comme il parle -jouissivement-, et est entouré dune série de personnages plus ou moins barrés (tous au moins autant que lui en tout cas) : Zeb son vieux pote de l'armée qui est plus ou moins médecin (et tout aussi queutard), Sofia sa copine, une bi-polaire qui le confond régulièrement avec son mari disparu, Evelyne sa tante alcoolo qui avait disparu pendant des années et refait soudain surface, Mike Madden, un mafieux Irlandais à qui il a fait des misères dans le premier volume, plus tout un tas de flics d'un côté, et de truands de l'autre (des fois on ne sait plus vraiment de quel côté ils sont vraiment).

J'ai retrouvé le même plaisir que celui éprouvé à la lecture des aventures de Hap et Léonard par Joe R. Lansdale, c'est dire... C'est très noir, très violent, et très drôle (et très improbable aussi, tout ce qui lui arrive -ne lisez pas la quatrième de couv' par pitié).

Et donc une lecture "virile" jubilatoire hautement recommandée

mauvaise prise

(C'est bon signe lorsque, en lisant un roman (et, à plus forte raison, un polar) il y a des phrases que je trouve drôlissimes, que j'ai envie de relire, voire de recopier, (voire même -horreur!- de corner la page pour pouvoir la retrouver plus facilement). Eh bien là c'était le cas, et souvent en plus!)

22 mars 2019

mouise

DANS LA DECHE A LOS ANGELES
de Larry Fondation

Il y a un message que j'aime bien recevoir de chez Priciceministruche, c'est celui-qui dit "votre souhait est exaucé" (oui oui comme dans les contes)  et encore plus lorsque le souhait en question est exaucé par Gibertuche Joseph de son prénom (à moins que ce ne soit le contraire) parce que je sais qu'il n'y aura pas de frais de port à ajouter à la somme annoncée (avec un minimum d'achats, bien sûr, qui varie entre 10 et 20€, et m'oblige donc à chaque fois -pas fou le Gibertuche- à sélectionner deux trois autres bouquins pour faire bonne mesure (le jeu étant d'atteindre la somme exigée en la dépassant le moins possible, voire en l'atteignant juste pile-poil)
Et là, bingo, voilà que trois de mes voeux étaient exaucés d'un coup! J'ai donc commandé, sans avoir rien à rajouter...
J'étais très content de pouvoir lire ce cinquième (et dernier, pour l'instant) bouquin de Larry Fondation, qui est chronologiquement le troisième, et semble énorme en comparaison des autres volumes (celui-là frôle les 300 pages).
Larry Fondation c'est noir très noir, une écrite très séche, des chapitres comme au cutter qui font parfois à peine une demi-page, une écriture que j'adore (et que je prends plaisir de temps en temps à lire à haute voix tellement des fois ça slamme). On est toujours à Los Angeles, on est toujours dans la merde, la violence, les petites gens, les putes, les clodos, mais, cette fois l'auteur nous pose trois personnages principaux (Fish, Ponds et Soap), deux hommes et une femme, trois sdf au quotidien dans la ville des anges...
Je l'ai déjà écrit, plus qu'un roman, c'en sont des. Les histoires de Soap, Fish et Bonds sont souvent comme des shrapnels, elles en ont  la violence et la létalité, la "contondance" en nous montrant, simplement, "de l'intérieur", ce que c'est, justement, au quotidien, que de vivre dehors. Eclats de vie qui sont aussi, parfois, juste de petits bonheurs, les épiphanies chères à James Joyce ("Par épiphanie, il entendait une soudaine manifestation spirituelle se traduisant par la vulgarité de la parole ou du geste ou bien par quelque phase mémorable de l'esprit même. Il pensait qu'il incombait à l'homme de lettres d'enregistrer ces épiphanies avec un soin extrême car elles représentaient les moments les plus délicats et les plus fugitifs.")
Dans la dèche à Los Angeles (le titre original, Fish, Soap and Bonds était plus juste, plus "neutre") est un peu le bagage personnel de ces trois-là, vous savez, comme si on avait l'occasion d'inventorier le contenu des sacs plastiques qu'ils trimballent, des souvenirs, des des rêves, des coupures de journaux, des détails, au milieu d'incessant déplacements (va-et-vient, allées et venues) car la mobilité est ce qui définit (caractérise) ces trois personnages terriblement attachants.
je précise que, dans la réalité, les sdf sont dens gens qui me font un peu peur, qui me mettent mal à l'aise, que j'ai tendance à éviter, à fuir... parce qu'ils figurent un état dans lequel tout citoyen "normal" n'a pas envie de se retrouver. Et le livre de Larry Fondation serait alors comme une forme d'apprivoisement (d'apaisement aussi, parfois). A la fois sans pathos, mais sans pitié aussi. Un livre magnifique.

liv-4650-dans-la-deche-a-los-angeles

 

28 janvier 2019

Eric H.

C'est Dominique qui m'a appris ce matin, par sms, le décès d'Eric Holder.
Et c'était encore un peu de ma jeunesse qui s'en allait.
Eric Holder j'ai découvert ses livres par un ami mail-artist libraire à Rouen, Michel Champendal, dans les années 90.
Il m'avait fait découvrir ses premiers jolis petits bouquins édités au Dilettante.
Le premier que j'avais acheté (et pour lequel j'éprouve sans doute le plus de tendresse) est La belle jardinière (Prix Décembre 1994). Dans ma bibliothèque il est rangé à côté de ses confrères parus au Dilettante, parfois avant, mais tous me semble-t-il achetés après :Les petits bleus (1990), La Chinoise (1987) En compagnie des femmes (1996) Masculins Singuliers (2001) et, bien plus tard, Embrasez-moi (2011) (un recueil "chaud", de nouvelles érotiques)...
J'avais vraiment beaucoup aimé ces petits recueils, à l'époque (avant Priceministruche) ils étaient bien plus difficile à dénicher. Je connaissais peu l'homme, il était du genre discret.
Puis il avait changé d'éditeur et publié des romans (Mademoiselle Chambon, L'homme de chevet) que j'avais achetés aussi, que j'avais bien aimés. Mais moins que ses nouvelles.
En littérature comme en amour, parfois, inexplicablement, les sentiments tiédissent, et j'avais alors, au fil des ans, pris un peu de distance.
L'Eric Holder des romans me touchait moins que celui, plus confidentiel, des nouvelles, qui est toujours resté cher à mon coeur, parce que sans doute rattaché à ces années-là, de jeunesse.
(et c'est lui qui m'a appris le mot dipsomane)
Je pensais avoir aussi dans ma bibliothèque Nouvelles du nord et Les sentiers délicats, mais non.
(Les racheter ?)
Il est mort à 59 ans, c'est son fils qui l'a annoncé, mais sans dire de quoi...

belle jardi

5186GSHNHAL

978-2-84263-015-7

 

 

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