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lieux communs (et autres fadaises)
11 décembre 2010

dix autres encore livres les plus importants de ma bibliothèque

LES AUTONAUTES DE LA COSMOROUTE
de Carol Dunlop et Julio Cortazar

Parce, d'abord, je n'avais pas voulu l'acheter (sous prétexte qu'il n'était pas de Cortazar seul), parc que je trouve cette idée toujours aussi fascinante, que ce bouquin tout à la fois me fascine, m'émeut, me fait rire...

LES AMNÉSIQUES N'ONT RIEN VÉCU D'INOUBLIABLE
d'Hervé Le Tellier

Parce que "1000 réponses à la question "A quoi penses-tu ?"", parce que, posé à côté de "Je me souviens", il contribua à lancer la collection des "livres qui disent que je", parce que j'ai même racheté la nouvelle édition (où il y en avait des inédits).

ULYSSE
de James Joyce

Parce que cette édition-là, précisément (le livre de poche, un seul volume, 704 pages  écrites tout petit), parce que j'ai lu ça quand j'étais en terminale, parce qu'il y avait des mots cochons, parce que (beaucoup plus tard) le monologue de Molly Bloom, parce que "et oui j'ai dit oui je veux bien. Oui. "

LETTRES A UN JEUNE POÈTE
de Rainer Maria Rilke

Parce que c'est l'exemple -recouvert de papier cristal- emprunté il y a longtemps à ma voisine et à elle jamais rendu, parce que j'en avais utilisé des extraits lors d'une "performance" à ... Jumilhac (?) (je ne suis plus très sûr)

MARTIAL, OU L'EPIGRAMME OBSCENE
de Serge Koster

Parce que j'étais sans doute un peu amoureux de Martial (imaginez, un barbu qui vivait il y a deux mille ans et écrivait des cochonneries) parce que c'était beaucoup plus intéressant que ce que l'on pouvait trouver à traduire dans les Lettres latines ("Thaïs habet nigros, Laecania niveos dentes habet..."), parce que c'est le dernier ouvrage(et le plus cru)  acheté à propos de lui...

LA BELLE JARDINIERE
d'Eric Holder

Parce qu'on avait tout juste découvert les minsucules recueils de nouvelles publiés par Holder chez Le Dilettante, parce que j'ai aussi découvert le "Prix Novembre" (existe-t-il toujours ?), le livre a ainsi toujours son bandeau rouge portant ces mots. Parce que c'était une écriture superbe.

TINGO
d'Adam Jacot de Boinod
Parce que je ne pouvais trouver trouver de bouquin plus improbable que ce dictionnaire "d'entomologie des langues", à la fois recueil de listes, ouvrage savant, et roman de la mondialisation de la langue, finalement.

LES CONTES DU CHAT PERCHE
de Marcel Aymé

Parce que Delphine et Marinette, parce que les parents, parce que le loup, parce que le problème, parce que la patte du chat, parce que les boeufs, parce que le méchant jars, parce que je ne me lasse pas de le lire et de le relire (Folo, 1978).

LA BOUTIQUE OBSCURE
de Georges Perec

Parce que c'est mon bouquin de perec préféré, et sans doute le moins connu, parce qu'il fut le numéro un d'une collection qui, si je me souviens bien, n'en compta pas d'autre ("cause commune / du pamphlet à la théorie"), parce qu'il y raconte, simplement, 124 de ses rêves, parce que ce fut lui qui me donna l'idée de collectionner les "livres qui racontent des rêves") et parce qu'il continue toujours autant à me fasciner

UNE ARDENTE PATIENCE
d'Antonio Skarmeta

Parce que je l'avais tellement adoré à la lecture (c'est un livre dont j'ai vraiment savouré chaque page)  que j'ai refusé de voir le film qui en avait été tiré, et que j'ai cherché ensuite à lire tout le reste de Skarmeta (et il n'y en a pas beaucoup!)


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28 novembre 2010

dix autres livres les plus importants de ma bibliothèque

PROMENADE
de Régis Jauffret

Parce que j'aimais cette construction, à la fois fascinante et énervante, parce que je l'avais fait circuler dans notre "Club du livre" et que ça en avait énervé beaucoup, parce que j'avais inauguré, à son propos, les mots de "dispositif fictionnel", parce que son extrême noirceur, aussi, sans doute...

A FEU DOUX
de Gérard Arseguel

Parce que j'avais vu une première fois cet admirable petit recueil dans le bac d'un soldeur, près de la Sorbonne, que je ne l'avais pas acheté tout de suite, et que j'étais revenu le lendemain, et l'avais finalement pris. Parce que je l'ai retrouvé quelques années plus tard, dans un bac de la foire aux livres, et en ai conseillé l'achat à Philou, qui l'a d'ailleurs fait.

DES HISTOIRES POUR RIEN
de Lorrie Moore

Parce que Dominique m'en avait fait l'éloge, que je l'ai finalement acheté à Montréal, dans la librairie de Michel M., à qui j'avais demandé d'ailleurs de m'y apposer son tampon en première page, et parce que cette écriture, décidément, me plaît toujours autant...

L'OPOPONAX
de Monique Wittig

Parce que je ne sais absolument pas par quel hasard j'ai découvert cette merveille, qui reste et restera pour moi "le" livre définitif sur l'enfance, le plus juste en tout cas. Je n'ai jamais rien lu d'autre de cette dame, mais celui-là, je peux dire que je "le porte dans mon cœur". Je lui avais d'ailleurs fabriqué une jaquette maison, qu'il a toujours d'ailleurs.

LA FEMME GAUCHERE
de Peter Handke

Parce que ça me rappelle les années 70/80, que Fran me l'avait offert, et que je me souviens d'avoir été surpris, au cinéma, de constater que les images que je m'étais fabriqué à sa lecture était exactement les mêmes que celles que je voyais à l'écran, au temps où j'adulais encore Peter Handke, peut-être simplement parce qu'il avait travaillé avec Wenders.

LA CUISINE CANNIBALE
de Roland Topor

Parce que Michel m'allécha pendant longtemps avec cette édition originale, jusqu'à ce qu'il me persuade de me l'échanger contre mon bouquin sur la Beat Generation que j'avais acheté à Toulouse, et dont je pense à présent qu'il le faisait encore plus baver, parce que j'adore vraiment la "méchanceté" de la plupart de ces textes...

99 CHAMBRES CLOSES
de Roland Lacourbe

Parce que j'adore les listes et les histoires de chambres closes, et que je n'ai pu résister quand je l'ai trouvé, honteusement soldé (50f!) dans la librairie de madame Moulhade ("Vous cherchez quelque chos ? Je peux vous aider ?"). Un bel objet des éditions Encrage

NOTES DE CHEVET
de Sei Shônagon

Parce que c'est le premier ouvrage que j'aie connu entièrement composé de listes, que je l'empruntais régulièrement à la Bibliothèque Municipale, et que je me suis dit un jour qu'il serait plus simple de l'avoir dans la mienne, et que je ne l'ai quasiment plus rouvert depuis!

LE BAISER DE LA FEMME-ARAIGNEE
de Manuel Puig

Parce que j'ai découvert par cette entrée l'oeuvre "protéiforme" de Manuel Puig, parce que c'est un grand bouquin que j'ai offert plusieurs fois, et dont je n'ai pas réussi à identifier tous les films qui y sont racontés. Parce que le monologue final, qui serait pour moi le pendant masculin de celui de Molly Bloom à la fin d'Ulysse (bien que cela n'ait strictement rien à voir...)

CRAQUES, COUPES ET MEUTES RACIALES
de Harmony Korine

Parce que je ne savais même pas qu'il existait, et que c'est Zabetta (spécialiste des "cadeaux qui font mouche") qui me l'a dégotté, et offert pour mon anniversaire, déplorant juste qu'il y ait "une petite corne, là" , (mais Zabetta, c'est justement ça qui en fait tout le charme!)

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21 novembre 2010

les dix livres les plus importants de ma bibliothèque

Ça n'a pas forcément à voir avec la valeur "intrinsèque" de l'œuvre... Ce sont, comment dire, des livres qui comptent, en tant que choses aussi (qu'on tient qu'on ouvre qu'on feuillette qu'on écorne),, parce qu'ils m'ont apporté aà un moment (ou ce qu'ils continuent de), donnés non pas par ordre de préférence, mais juste dans l'ordre où ils me sont venus en mémoire, juste comme ça...


1) TAKE ONE AND SEE MT FUJI YAMA
de Duane Michals

Parce que je l'avais vu, une fois, dans une librairie de stockholm, en 1976, lors d'un voyage en Scandinavie, que je n'avais pas souhaité /osé l'acheter alors, et que je n'ai ensuite plus jamais revu de ma vie. Retrouvé 30 ans plus tard, grâce à internet...

2) LA SEMAISON
de Philippe Jaccotet

Parce que c'est l'exemplaire personnel de mon ami Philippe, précieusement couvert de calque, qu'il m'a offert pour mes cinquante non pour mes quarante ans..., parce que ce geste m'avait énormément touché, parce que c'est un bonheur de butiner là-dedans

3) PAS FACILE L'AMITIE
de Ingri Egeberg

Parce que ce petit livre concerne quelque chose d'important, mais que j'ai hélas complètement oublié. Puis parce que c'est Anne-Marie (la libraire) qui avait réussi à me le trouver à Lyon, alors qu'elle commençait à travailler à Besançon, j'étais tellement content que je lui ai dit "je vous fais la bise...", je ne me souviens plus du tout à qui je comptais l'offrir alors. Je me souviens parfaitement, par contre, de la dernière personne à qui je l'ai offert

4) LE POIDS DU MONDE
de Peter Handke

Cet exemplaire vieilli, usé, dont les caractères sur la tranche et la couverture sont presque effacés, je l'avais prêté à Cali, quand il habitait encore à Dijon, et j'ai cru pendant très longtemps que je ne le retrouverais jamais, jusqu'à ce que, un beau jour, il finisse par me le rendre...

5) I REMEMBER
de Joe Brainard

Parce que je me suis rendu compte qu'il était supérieur au Je me souviens de Georges Perec, en ce que ses souvenirs à lui (Joe) me touchaient infiniment plus, et que j'ai pu ainsi commencer un peu à déboulonner la statue de G.P, que j'avais cru longtemps indéboulonnable...

6) TERRITOIRES DE L'INQUIETUDE
anthologie réunie par Alain Dorémieux

Parce que j'ai lu et relu des dizaines et des dizaines de fois la plupart des nouvelles de ce recueil, qui était peut-être le premier du genre que j'achetais, et qui contient certaines des plus belles, justement, nouvelles que j'ai pu lire, de Ballard, de Matheson, et de Disch, avec une fascination totale  pour  la dernière du recueil," Pour descendre"...

7) PRINTEMPS AU PARKING
de Christiane Rochefort

Parce que ce fut mon premier roman dit "d'apprentissage", qu'on l'avait emporté en Scandinavie pour le lire dans la voiture, parce que j'en connais des passages par coeur, et parce que je ne me lasse pas, non plus de le relire, en sachant reconnaître les pages qui ont vieilli et celles qui pas du tout, et m'émeuvent toujours autant...

8) EN VUE
de Christian Colombani

Parce que c'est Philippe qui m'a conseillé -énergiquement- de l'acheter, à la Foire aux livres (c'était il y a longtemps, le prix en est marqué encore en francs -60-) et je l'ai dévoré, mais à la fin je me restreignais, n'en lisant que quelques pages à la fois pour que ça  dure plus longtemps. Je n'ai jamais compris pourquoi Philippe ne l'avait pas acheté cette année-là, mais j'ai eu le sentiment qu'un manque était réparé lorsqu'il m'a dit qu'il l'avait trouvé, à la Foire aux livres, justement, de cette année..

9) AUTOPORTRAIT
d'Edouard Levé

Parce que j'avais eu envie de l'acheter dès que j'en avais lu la critique, dans Libé, je crois, et que je suis allé à la librairie dès que j'ai pu, il y était, et j'ai pu l'acheter sans verser un centime, car, quinze euros, c'était exactement le montant de l'avoir sur ma carte de fidélité. J'ai gardé la jaquette...

10) JOURNAL
de Matthieu Galey

Parce que c'est le petit dernier, ramené à la maison depuis quelques semaines, que je l'ai cherché vainement depuis si longtemps, et que j'ai trouvé les deux volumes à quelques bacs et quelques heures de distance...



10 mars 2010

entre les choses et je me souviens

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Celui-là aussi je l'ai lu en Inde (enfin, en rentrant d'Inde...) Je venais de finir le dernier volume du Croque-mort, et j'avais entrepris de (re) démarrer un Murakami dont je n'arrivais finalement pas à me dépêtrer ("Murakami, c'est pas fait pour l'avion..." a résumé Dominique), et j'ai eu l'idée d'emprunter ce bouquin à Philou (je savais qu'il venait de le terminer)
J'ai donc ouvert à la première page, et hop! directos j'ai eu les larmes aux yeux en lisant la citation de Tchekov que l'auteur a mis en (exergue ?)
J'ai commencé à lire, et, au fil des premières pages, je sentais que l'émotion et le ravissement me gagnaient... à la fois ce dont elle parlait, et la façon dont elle en parlait. Je n'ai pu m'empêcher de penser que c'était là exactement le livre qu'il me fallait, à ce moment-là, dans cet avion-là, et j'ai savouré...
Le bouquin va de 1941 à 2006, en suivant la double mémoire collective (que s'est-il passé de marquant ces années-là pour les gens) et individuelle (que s'est-il passé pour l'auteur ?), mêlant donc la Grande et la petite Histoire(s), et se livrant même, dans la dernière partie, à la reconstitution (en trompe-l'oeil) de la genèse du livre qu'on est en train de lire.
Les années passent, on les revit en quelque sorte, et on voit cette fillette grandir, mûrir, se marier, divorcer, etc. Une vie se déroule sous nos yeux, sans pathos et sans effets (l'écriture d'Annie Ernaux sait rester en-deça), la force du récit à un certain moment un peu s'émousse, un peu se distend, mais l'auteur a l'habileté de terminer le livre de la même façon qu'elle l'a débuté : en refermant les parenthèses de quelques fragments de vie personnels, des choses sans importance mais qui ne résonnent que pour elle...

"Sauver quelque chose du temps où on ne sera plus jamais."

(...)

9 mars 2010

croque-mort

Tim Cockey, vous connaissez ?

Moi c'est mon ami Pépin qui me l'a fait connaître (alors que d'habitude je suis plutôt réticent avec les "découvertes" qu'on me propose, je préfère en général -snobisme ?- les faire par moi-même...)
Tim Cockey, donc, a écrit cinq romans policiers (après il a changé de pseudonyme et de héros aussi) dont le héros est... un croque-mort, répondant au doux patronyme de  Hitchcock Sewell, et dont les titres français fleurent bon l'humour de vieille Série Noire :
- LE CROQUE-MORT A LA VIE DURE
- LE CROQUE-MORT PREFERE LA BIERE
- LE CROQUE-MORT A TOMBEAU OUVERT
- LE CROQUE-MORT EST BON VIVANT
- LE CROQUE-MORT ENFONCE LE CLOU

Je les ai donc dégustés dans l'ordre et à la file, et je dois dire et répéter que j'ai rarement vu une écriture de polar qui me fasse autant rire (vous savez, quand vous avez envie de prendre votre stylo pour recopier une phrase, voire un passage entier) -dans le genre, j'aimais bien les petites phrases de Dennis Lehane qui savent parfaitement faire mouche mais ici il s'agit parfois carrément de paragraphes-, et je ne peux donc que le recommander chaudement à ceux et celles d'entre vous qui aiment le polar et qui ne le connaîtraient pas.
Les intrigues sont en général assez denses, (et plutôt "classiques") mais, encore une fois, ne constituent pas l'essentiel du plaisir que l'on prend à cette lecture (même si on est à peu près à chaque fois surpris quand on apprend qui a réellement fait le coup...). Et c'est vrai qu'on est un peu triste lorsqu'on referme Le croque-mort enfonce le clou (c'est un des deux bouquins que j'avais emmenés en Inde...) en se disant qu'on ne reverrea plus notre ami Hitchcok, son ex Julia, son chien Alcatraz, sa tante Billie, et toute la cohorte de personnages qu'on aura tant aimés dans ces cinq bouquins (moi j'avoue un gros faible pour Pete Munger, le privé dépressif...)

18 septembre 2009

de l'amour...

"Qu'elle m'ait choisi, moi, dans un moment d'égarement, c'était une chose. L'incompréhensible, c'était qu'une femme comme Diana -qui pouvait avoir absolument tous ceux qu'elle voulait- se réveillait tous les matins en voulant m'avoir une journée de plus. Quelle mystérieuse cécité l'empêchait totalement de voir ma médiocrité, ma nature déloyale, ma faiblesse quand je rencontrais une résistance, ma méchanceté stupide quand je rencontrais de la méchanceté stupide ? Ne voulait-elle pas voir ? Ou était-ce juste une compétence finaude de ma part qui avait envoyé mon véritable moi dans cet angle mort béni de l'amour ?"
(Jo Nesbo, Chasseurs de tête)

16 septembre 2009

merci marie!

VICE DE FORME
de William Lashner

J'ai mes habitudes, en matière de bouquins, et de polars encore plus. J'aime bien découvrir les choses par moi même, et j'aurai toujours un léger sentiment de méfiance quand on m'en conseillera un, surtout  dont je n'ai jamais ô grand jamais entendu parler. Et donc là, ce fut le cas, lorsque ma copine Marie me mit dans les mains ce Vice de forme.

9782070320240

Six cent pages écrit petit. Thriller judiciaire. Un avocat  de la défense comme héros et narrateur... Méfiance, méfiance. Je me lance.
Un premier chapitre qui vous met d'emblée dans l'ambiance. Une situation simple a priori. Trop. On en baillerait presque déjà d'avance. Mon dieu comment pourrait-il tenir la distance  avec juste ça ? Mais bon, on passe au deuxième chapitre, et hop, là, déjà un changement d'éclairage... tiens tiens! Et le troisième, idem... Ce début qu'on supputait juste gros comme une tête d'épingle n'était en fait que l'extrême pointe de l'édifice, que la progression du roman va nous permettre de découvrir progressivement. Et plus ça va, plus on s'y attache à ce Victor Carl. Et au bout d'un moment, on ne peut carrément plus le lâcher!
Je viens juste de le terminer (j'ai lu les 300 dernières pages d'une traite), et ça m'a vraiment  fait passer un sacré bon moment. L'intrigue est maligne (comme une tumeur ?), la mise en place minutieuse, et ce qui ne gâche rien, l'écriture plutôt agréable (comme chez Nesbo, il y a certains passages que ça m'a démangé de recopier...)
A suivre, donc!

28 juillet 2009

théâtre

LA FENÊTRE PANORAMIQUE
de Richard Yates

Encore une fois, un livre découvert grâce à Dominique, qui avait offert à Philou un recueil de nouvelles du même auteur, Onze histoires de solitude. Quand j'ai voulu l'acheter, il n'était pas à la librairie, mais le gentil libraire m'a tendu à la place celui-ci, que je n'ai pas eu, dans un premier temps envie d'acheter, à cause peut-être de la jaquette "au cinéma, Les noces rebelles" avec une photo des deux acteurs principaux d'un film que je n'avais pas eu l'occasion (ni l'envie?) de voir.
J'avais commencé à lire les premiers chapitres, et je dois dire que j'avais été plutôt séduit. Ca commence avec une représentation de comédiens amateurs plutôt ratée et  la soirée qui s'ensuit. Et l'ambiance, autant que l'écriture m'ont aussitôt évoqué un autre de mes écrivains chéri chéri, je veux parler de John Cheever. (que j'avais découvert aussi grâce à Dominique...) J'avais du, pour diverses raisons, ajourner provisoirement cette lecture, et, lorsqu'il a fallu choisir quelques bouquins à emporter en Bretagne, j'ai tout naturellement pensé à celui-là...
Quel bonheur! Quel ineffable bonheur de lecture! C'est bien simple, ce bouquin, je n'ai plus pu le lâcher. J'ai dévoré les 500 et quelques pages en savourant chaque ligne, en relisant même à voix haute certains passages tant ils me semblaient réussis. (Après être passé sur divers blogs et forums il semblerait que la traduction ne soit pas tout à fait à la hauteur du texte original et que certains puristes conseillent carrément la lecture en VO. Je dois avouer que, n'ayant pas d'élément de comparaison et vu la taille du bouquin, je préfère cette traduction française qui m'a semblé à deux trois détails près (maintenant que j'y repense...) tout à fait convenable)
Il est question donc d'un couple, April et Franck Wheeler, un jeune couple américain avec deux enfants, dans les années 50, quelque part dans une petite ville américaine. Le roman s'attache principalement à Franck, at home et dans son travail (April se "consacre à ses enfants"), mais on va suivre aussi deux autres pistes : les Campbell, un jeune couple ami des Wheeler, et les Givings (dont l'épouse est l'agente immobilière qui leur a vendu leur maison et qui ont la particularité d'avoir un fils malade mental).
Tout commence donc avec une représentation de théâtre amateur, dans laquelle joue April, qui va mal se passer, et après laquelle son mari va essayer -maladroitement-  de la consoler, ce qui va se solder par une scène de ménage carabinée. Puis une réconciliation. Puis une autre... Une chronique  familiale et sociale qui se lirait comme un polar. Des relations matrimoniales (et des conventions sociales) considérées comme une guerre de tranchée, avec ses stratégies, ses attaques-surprise, ses cessez-le-feu, ses offensives, ses traités de paix, ses embuscades, ses armistices, ces victoires inattendues, ses défaites inéluctables... Quelque chose finalement d'assez noir et désespéré sous des apparences souriantes et ensoleillées  de publicité américaine pour cigarettes des années 50.

9782221102084

1 octobre 2008

retour à

MICHAEL TOLLIVER EST VIVANT
de Armistead Maupin

C'est mon amie Christine qui me l'a conseillé, et quasiment mis entre les mains : "Ca devrait te plaire, c'est très pédé...". J'avais lu, il y a quelques siècles, que dis-je lu, il s'agissait plutôt de dévoration, tous les tomes des Chroniques de San Francisco (un été à Perpgnan...) , j'avais adoré ça, mais je dois dire qu'avec le temps, il ne m'en est  resté rien, ou si peu...
On retrouve donc Michael, un des personnages principaux, mais trente ans après... un pédé cinquantenaire moyen, séropositif, à bedon et à viagra, qui a épousé Ben, un mec adorable de vingt ans plus jeune que lui (qui craque pour les daddies, les mecs plus âgés) avec qui il vit une histoire d'amour tellemnt simple, ordinaire, et merveilleuse qu'elle ne pourra faire soupirer tout un chacun des midinets qui sommeillent en nous...
Au début, c'est comme si on abordait un héros anonyme et nouveau, mais, au fur et à mesure, on va se rappeler des choses, l'auteur réussira à évoquer plus ou moins fugitivement, tous les personnages de la saga, tous les anciens de Barbary Lane, et c'est comme retrouver un vieux complice. Une bonne façon de raviver les souvenirs des pauvres lecteurs aux neurones engourdis.  Histoire de famille(s), surtout en ce qui concerne Michael (son mari, sa mère, son frère, sa belle-soeur...). C'est un roman en pente douce : ça démarre effectivement plutôt très cul, très pédé, très acide, très drôle, et, au fil des pages, ça s'assagit et ça se calme, doucement.
Ca se lit donc avec grand plaisir, on rigole souvent (il ya chez Maupin, comme chez Mc Cauley, un sens très pédé de la formule qui tue...) et j'ai ai été tenté plusieurs fois de recopier des passages, tellement ça me plaisait. Je pense que dans quelques temps j'auraipeut-être tout oublié, mais, ça ne fait rien, ça valait la peine, c'est tout...

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21 septembre 2008

dernier baiser

J'ai appris hier dans Libé la mort de James Crumley, et ça m'a fait quelque chose...
J'avais découvert, un peu par hasard, La danse de l'ours, et ça m'avait tellement plu que j'ai dévoré tout le reste, consciencieusement (excepté Les serpents de la frontière que j'ai laissé tomber quand le héros se fait enfoncer dans l"urêtre une tige de métal chauffée à blanc...) Il avait deux héros récurrents (qui se ressemblaient quand même vachement) Sughrue et Milodragovitch, des tough guys,  qui boivent sec et n'hésitent pas à recourir aux substances illicites et nasales, et qu'il a d'ailleurs fait se rencontrer d'ailleurs dans un de ses bouquins...
Crumley, c'était Missoula, le Montana, les histoires déjantées, une écriture à la fois somptueuse et exigeante, bref le parfait prototype de cette littérature américaine dite "virile" que j'aime tout particulièrement.
En plus, il faisait -au sens strict- partie des écrivains "inclassables" (au moins au début) puisque ses bouquins traduits en france le furent dans le désordre et dans diverses collections et formats, ça faisait un peu désordre sur l'étagère, hein...
Hi Jimmy!

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(en fouillant sur gougueule j'ai trouvé ça, en forme d'hommage, qui résume assez bien l'ambiance...)

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