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lieux communs (et autres fadaises)
24 juin 2016

les regrets ?

Après l'entre-deux (ou bien / ou bien), les regrets.
Assez logiquement d'ailleurs.
A ce mots "regrets" j'associe immédiatement deux choses : la belle chanson de Souchon du même nom ("Je voudrais que tout revienne alors que tout est passé, et je chante à perdre haleine que je n'ai que des regrets...") et le joli bouquin de Jacques Drillon "Le livre des regrets" (découvert grâce à mon ami Philou).
Tt puis tiens, comme ça, au débotté, me reviennent deux lignes d'une chanson de Joe Dassin "il y a les filles qu'on regrette et celles qui laissent des remords..." (ça marche aussi avec les garçons, ne vous inquiétez pas) mais c'est ça, justement,  qui me plait dans les regrets, c'est que ça marche dans les deux sens : il aura pu écrire "celles qu'on regrette et celles qu'on regrette" mais cela aurait été plus difficile à comprendre illico.

Car les regrets sont doubles. Duels. Allez un petit coup de dico (Lar*usse), au mot regretter :

  • Éprouver l'absence ou la disparition de quelqu'un, quelque chose comme un manque pénible, douloureux : Regretter ses amis disparus. Regretter sa jeunesse.
  • Être mécontent de ce qu'on a fait, se reprocher d'avoir agi d'une certaine façon : Je ne regrette pas de m'être dérangé.
  • Être mécontent d'une situation, d'une action qui va contre ce qu'on juge souhaitable : Nous regrettons que vous partiez.

D'ailleurs, quand j'ai g**glé "regretter définition larousse", les 3 premiers items de la page étaient : "définitions : regretter", "définitions : amèrement", et "définitions : désirer".
Quel verbe délicieusement ambigu, quel verbe superbement faux-cul, non ?
Pensez-y la prochaine fois que vous direz "je regrette" (ou que vous vous l'entendrez dire, c'est valable aussi dans ce sens là...)

22 juin 2016

entre-deux

C'est le mot qui m'est venu, ce soir.
Parmi plusieurs définitions, Larousse propose :

  • Partie ou place qui sépare deux choses.
  • État intermédiaire entre deux extrêmes.
  • Meuble à hauteur d'appui placé entre deux fenêtres (XVIIIe s.). 

C'est comme si j'avais réussi à mettre le doigt dessus, comme si je l'avais sur le bout de la langue...
Aujourd'hui fut une belle journée, le premier jour de l'été, il a fait exceptionnellement beau et chaud (trop ?), je l'ai passé à Besançon, j'ai mangé à l'Hermitage à midi avec Catherine et Dominique, j'ai reçu un chèque-livres, et une orchidée que j'ai promenée ensuite dans son sac tout l'après-midi, j'ai vu un film au Victor Hugo avec Dominique (Maintenant tout de suite, de Pascal Bonitzer) suivi d"un autre, tout seul, au Beaux-Arts (Bienvenue à Marly-Gomont, il s'agissait d'un film gratuit que je ne pouvais choisir qu'en ce jour précis) où je fus d'ailleurs tout seul dans la salle, j'en ai profité pour ne pas éteindre mon téléphone et j'ai répondu à plusieurs sms d'amies, je suis sorti ensuite sans trop d'encombre de Besac, j'ai respecté la limitation à 70 par crainte du radar-chantier, je me suis arrêté à mon endroit habituel et j'ai appelé Manue, elle n'était pas là, alors je suis rentré directement (en respectant la limite à 80 ce que ne semblait pas accepter au début le poids-lourd qui roulait derrière moi mais qui s'y est fait, et je me suis -rituellement- arrêté un peu sur un parking, pour y prendre un peu le frais (menteur),

où j'ai observé longuement un jeune routier barbu et torse-nu, qui faisait la sieste et m'est apparu, magnifiquement, après qu'il ait eu relevé le rideau de sa cabine (du côté chauffeur) et que cette apparition m'ait ravi, il prenait un peu des poses, j'ai sorti doucement l'appareil-photo et je l'ai photographié tout aussi doucement, craignant à chaque instant qu'il ne tourne la tête, me voit en train de le photographier, et  saute du camion pour venir me casser la gueule -il n'était qu'à une cinquantaine de mètres-, il était assis torse-nu sur son siège, a sorti d'abord un bras (le gauche) qui tenait la cigarette, puis a montré ses jambes, qu'il avait nues aussi, s'est repeigné la barbe dans le rétro, en lançant de temps en temps des coups d'oeil, mais rien d'insistant, juste comme de la curiosité, a jouoté avec son téléphone, a relevé ses jambes, la vitre de la cabine lui faisait un cadrage cinématographique, je suis descendu de la voiture, remonté, redescendu, il était en contrebas, je suis monté en direction du sous-bois où je savais que d'autres étaient en train plus ou moins de s'ébattre, je le voyais, il m'observait je crois dans son rétro, il me voyait le voir, je lui montrais le chemin, et je me suis dit à quoi bon, pour quoi faire, je suis donc redescendu et j'ai vu qu'il avait refermé le rideau côté conducteur, alors je suis remonté dans ma voiture, et quand j'ai mis le contact la portière de son camion s'est ouverte, il s'était rhabillé, il était en train de lacer ses baskets, et je me suis redit oui, à quoi bon, pendant qu'il descendait du camion, (non il n'avait pas du tout l'air armé d'intentions belliqueuses) ce jeune barbu magnifique (trop jeune trop barbu et trop magnifique), il est allé jusque derrière le camion pour pisser pendant que je passais à sa hauteur (la scène au cinéma aurait nécessité un mouvement d'appareil sans doute complexe), je roulais très lentement, je continuais de l'observer (je tâchais de) et je n'ai pas pu m'empêcher de m'arrêter à l'extrême sortie du parking (presque sur la bande d'arrêt d'urgence), je ne voyais plus que ses pieds derrière le camion, puis qui se sont remis en marche mais direction le sous-bois, il s'était décidé, il y grimpait, et j'ai redémarré pour de bon, définitivement, en me reredisant oui vraiment vraiment à quoi bon ?

et que c'était tout à fait moi ça, de passer tout ce temps dans la contemplation de cette apparition, à piquer furtivement des images, et de décider de m'enfuir et de couper court au moment précis où se produisait ce que j'avais peut-être espéré qui allait se produire, mais que je réalisais que finalement c'était bien mieux sans doute quand ça restait au stade du "j'espérais que" ou "j'aimerais que" et que je n'en avais finalement pas si envie que ça, que cette chose se passe, ou pas envie que ça se passe mal, ou pas comme j'aurais souhaité, que je ne savais pas comment réagir

et que ce n'était pas la première fois que les choses se passaient comme ça, que je réagissais comme ça, quand il ne se passait rien j'espérais qu'il allait se passer quelque chose, et quand il se passait quelque chose je faisais comme s'il ne se passait rien, ni ci ni ça, que l'idée même d'essuyer un refus, de ne pas lui convenir m'était pénible et justifier que je n'essaye même pas, que je préférais finalement ne pas savoir, et continuer de rêver, et je me disais tout ça en roulant et ça me rendait un peu mélancolique, oui, mais que c'était tout de même un joli cadeau

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19 juin 2016

rain and tears 3

mais si, ça s'arrange... :

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(les dernières prévisions, jusqu'à mercredi,

 

les avant-dernières étaient plus pessimistes!)

Capturesempluie

 

14 juin 2016

rain and tears

Capturepluie

vous pouvez sortir au sec mardi entre 2 et 8h, mercredi entre 5 et 8h,  dans la nuit de mercredi à jeudi, de 23h à 8h, et jeudi de 20h à 23h...

24 mai 2016

3000ème

Voui voui, juste faire un post pour ça, pour dire que le précédent, c'était juste le trois-millième post de ce blog...

Merci encore à celles et ceux (c'est comme ça, c'est plus un blog de filles que de garçons) qui suivent, les assidu(e)s et les volages, les proches et les lointain(e)s, les sporadiques et les accidentel(le)s, de passer par ici voir s'il y a de la lumière, et de revenir...

Bises reconnaissantes aux plus fidèles, aux historiques, à la garde rapprochée : Catherine, Hervé, Isabelle, JR, Loulou, Malou, Manue, Marie, Mimi, Pépin, Philou, Zabetta, Zvezdo (par ordre alphabétique, et en suivant les couleurs de l'arc-en-ciel, tiens, pour ne froisser personne)
Il doit bien y avoir Brigitte aussi, ma petite soeur, (même si elle ne laisse jamais de commentaires), que j'embrasse, et Annick (qui en laissa quelques-uns), que j'embrasse aussi...
Bienvenue aussi aux petites nouvelles, à Annette, si par hasard elle passe par là, à Coralie, dont je sais qu'elle y passe aussi, à Pacoune, peut-être...
Et "amicales pensées" à Alex, à Sylvain, à Deloin, à Y, à Solal et à Georges Brougnard,  à Eric L., à Emma, à Dominique,  à Christine, à Catherine P. et Catherine C., (ma marraine de blog), à Thomas Q, qui a la gentillesse de me rebloguer de temps en temps, et à l'autre Thomas (...), à Kitty78, à Tigerhole, à Psykokwak, à Snivel, à Jade, à Sapiens (là je remonte dans le temps...)

3000 en 10 ans ? en route donc pour le 4000ème post (qui devrait, si le rythme se maintient, être publié disons fin août 2019! Chiche ?)

 

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10 mai 2016

anniversaire n° 32

Eh oui, le vendredi 6 mai on fêtait le 32ème anniversaire du colza.
Une cérémonie plutôt intime, puisqu'elle ne concerne que 5 personnes, qui doit obligatoirement se passer dans (ou le plus près possible de) un champ de colza, qui doit lui-même être obligatoirement fleuri. On arrose l'événement (champagne!), et on pique-nique (cette année sur un fouta*), le dernier rituel étant que chacun doit lire quelque chose "à voix haute dans le champ" (ou non selon l'humeur).
Ce rendez-vous a lieu début mai (des fois un peu plus tard) suivant la vitesse ou non du fleurissement et les disponibilités de chacun.

Les anniversaires du colza se suivent et se ressemblent plus ou moins. L'année dernière, j'en avais eu les larmes aux yeux, mais cette année non non pas du tout. On a beaucoup ri. Beaucoup lu. Et c'était parfait comme ça.

Il fut question de taureau à grosses couilles, de montgolfières, d'un jeune russe qui avait beaucoup de mal à marcher, de foutas, encore, de balades du vendredi matin et des conversations qui s'y tiennent (et des intérêts spécifiques de certaines des personnes qui les pratiquent), de moucherons, de Corbières (? je ne suis plus certain), de différence entre le bresi et la viande des grisons, de vaches marron qui sont prêtes à tuer les importuns lorsqu'elles sont avec leur veau,  des anniversaires du colza précédents, de la fraîcheur consécutive à la disparition du soleil, d'anecdotes de voyages, de la plantation du colza et de l'utilisation du gps pour localiser les traitements, de pylones,

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le champ

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contrechamp

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installation

et de pas mal d'autre choses... (sans oublier les lectures

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où il fut successivement question de Samba, de gourmandise, de forme interrogative, de pompe à essence, et de Japon...
Ce fut, oui ce fut un bel anniversaire!

* La fouta ou foutah (فُوطَة) a plusieurs désignations dont une espèce de caleçon, de turban, d'une étoffe qu'on place sur le dos ou un linge ou tablier qu'on attache à sa ceinture. (wikipedia copiécollé, avec les liens!)

23 avril 2016

ni rassasié ni repenti

J'avais un spectacle à Besançon au CDN samedi 23, j'avais noté sur le calendrier dans ma cuisine. J'ai pris mon billet que j'ai mis dans mon sac et suis donc parti pour Besac sous un temps d'apocalypse, me disant que je pourrais en profiter pour voir deux films avant (dont les posts sur lesquels suivront).
Je me suis garé à Battant, j'ai attendu 10' avant de pouvoir sortir de la voiture tellement il pleuvait grave, j'ai pris mon courage à deux mains en même temps que mon parapluie dans le coffre, et je suis descendu jusqu'au cinéma. Mon programme était pas mal construit : un film à 13h40 (fin à 15h40) le suivant à 15h55 (fin avant 18h, ce qui me laissait une heure avant d'aller grignoter au CDN à 19h (puisque la pièce était à 20h).

lorsque je sors  du deuxième film, il est 18h ou presque, il ne pleut plus et je décide donc de remonter à Battant, pour poser mon parapluie dans la voiture, récupérer la voiture, et la changer de parking (pour un autre bien plus près du CDN). Je salivais déjà en pensant à la tartine gratinée que j'allais m'offrir au CDN. Et je me disais que je ne savais pas trop ce que j'allais faire entre 18 et 19. Bah, on allait aviser, soliloquais-je intérieurement en remontant la rue, ralentissant devant le magasin de bon chocolat, puis reprenant victorieusement ma marche, parapluie à la main. (Il pleuvinouillait presqu'imperceptiblement). Et voilà que me venait soudainement l'idée que, peut-être, hein, ce spectacle, je n'étais pas somme toute obligé d'y aller, hein , et que l'idée faisait son chemin (tant pis pour la tartine gratinée, si je n'y allais pas, je pourrais rentrer directement...

j'en étais à peser le pour et le contre lorsque je suis passé devant un marchand de journaux dans la vitrine duquel était scotchée une affiche pour le spectacle en question ("Nous sommes repus mais pas repentis") dont j'admire la calligraphie et les qualités plastiques, quand un détail me fait tiquer "du 27 au 29 avril" tiens me dis-je, ils ont dû se tromper dans les dates, c'est tout de même curieux, et je repars, léger, mais avec tout de même une imperceptible incertitude, qui grossit de plus en plus, qu'à cela ne tienne me réponds-je, il suffit de vérifier sur le billet

et je mets la main dans le sac, et je sors le billet. Sur le billet c'est bien écrit mercredi 27 avril. Alors que je pourrais jurer qu'il y était écrit samedi 23 avril, quand je l'ai recopié sur le calendrier qui est dans ma cuisine.

du coup je suis reparti plus tôt (et je n'ai pas mangé de tartine gratinée, mais je me rattraperai mercredi prochain (sauf si, la prochaine fois que je regarde le billet, la date écrite dessus a à nouveau changé... les objets nous abusent, vous dis-je)

9 avril 2016

la technique

c'est elle qui nous a lâché hier soir...
pourtant le réalisateur était là, venu de Paris pour accompagner son film
mais pour des raisons de "mise à jour des drivers" il n'a pas été possible de voir le film

le film c'était le très fort DE L'OMBRE IL Y A, et le réalisateur Nathan Nicholovitch
Alors on est quand même allé manger dans le restau du bôô cinéma histoire de se consoler
(Bon, je n'avais pas anticipé, et j'avais déjà mangé, mais je les ai accompagnés...)

nathannikolovic

Voilà le monsieur en question -photo pas de moi mais du ouaibe- (oui oui il est aussi beau en vrai, même davantage si c'est possible, j'essayais donc d'avoir un discours intelligible, de ne pas trop baver et d'empêcher ma mâchoire de se décrocher et de tomber misérablement sur mes genoux)

on a parlé de cinéma, beaucoup de cinéma, surtout de cinéma, et mon coeur était encore plus exalté lorsque nous avons parlé de PASSE-MONTAGNE, qui est un film culte du Monsieur (et tiens, justement, de moi aussi) dont le scénario va être publié en septembre, accompagné d'un looong entretien avec J-F Stevenin, qu'il a lui même réalisé...
Je buvais mon Irish Coffee en souriant benoîtement...
(parfois on peut dire merci à la technique qui défaille, d'uatant plus qu'il a promis de revenir quand on prendrait le film à sa sortie officielle...)

 

8 avril 2016

60

(d'une belle soirée...)

samedi 2 avril, mon ami Philou fêtait -entre autres- ses soixante ans, au cours d'une soirée que j'avais beaucoup attendue, et paradoxalement (?) un peu appréhendée aussi : beaucoup de gens sur la liste des invités (que nous n'avons d'ailleurs connue que le soir même), et surtout des "groupes" différents, sans forcément de frontière commune, qui furent plutôt judicieusement dispatchés selon un plan de table (ça c'était rigolo, un peu comme à un mariage) : la famille, les voisins, les collègues, les normaliens, les vieux amis, les "divers", chacun pouvant d'ailleurs appartenir à l'un et/ou l'autre de ces groupes, mais surtout beaucoup de gens connus depuis longtemps, très longtemps, et pas revus tous ensemble à la fois

à l'arrivée, d'ailleurs, dans cette grande salle des fêtes, les entrées étaient progressives (vous savez, comme l'eau e la piscine quand on descend doucement et qu'on hésite à se mouiller le ventre) chacun pouvait un peu séjourner dans l'entrée (le vestiaire) , "le sas", où stabulait un petit groupe mouvant, les tout nouveaux arrivants saluant les juste arrivés, et étant salués à leur tour par les encore plus nouveaux arrivants, comme un tour de chauffe avant de pénétrer dans "la" salle

dès l'arrivée, d'ailleurs, comme je l'avais plus ou moins pressenti, des yeux se sont mouillés, les miens, mais pas seulement), tant cette situation était émotivement intense : quand se reconstitue soudain, comme par magie, le petit groupe d'ami(e)s que vous aviez constitué en 1974, l'émotion est d'autant plus forte que l'on se retrouve, là, en 2016, mais c'est comme on était soudain, justement, propulsé en arrière, et qu'on avait à nouveau dix-huit ans (18 ans, oh lala), et comme si nos silhouettes d'alors soudain en filigrane, peut-être en noir et blanc, ou en surimpression, ectoplasmes, en couleurs pâlies et voix lointaines (au cinéma on ferait ça très bien mais bon là on était dans la vraie vie)

et c'était drôle aussi la façon dont les groupes pré-existants (les voisins, la famille, etc.) restaient constitués (même debout, encore, dans les différents points de la salle : ainsi nous le noyau dur des "normaliens" de 1974, auxquels étaient venus s'agréger plusieurs  éléments des "instits", des "amis", et même des "div", sommes restés assez longtemps presque peureusement serrés dans un petit coin de la salle, à l'entrée, comme un petit troupeau (je faisais en riant "bèèèh bèèèh")

j'avais été ému dès l'arrivée, oui, le maître de cérémonie dans sa veste bleue assurant l'accueil individuel de chacun des arrivants, de voir Richard et Max, les fistons, (qu'on a connus "grands comme ça", puisque depuis leur naissance, et qui sont désormais des hommes), et Fran qui avait tracé le plan de table (sur deux rangées) mais dont la retranscription graphique ne collait pas tout à fait avec la réalité topographique (il fallut tourner la feuille de 90° vers la gauche pour que les représentations coïncident), et les gens qui arrivaient, quelques-uns que je ne connaissais pas, d'autres que j'avais du mal à reconnaître, et d'autres enfin que j'ai  connus depuis toujours

et le moment de l'apéro était comme un tour de chauffe, on avait salué celles/ceux qu'on connaissait, on papillonnait, son verre à la main (avec des cerises comme ci ou des cerises comme ça), mots retrouvailles, apostrophes, private jokes, états des lieux, projets, bilan de santé, perspectives de retraites, souvenirs souvenirs...

et quand on s'est installés à table  (merci encore pour le plan, que je qualifierais de judicieux) c'était le banquet, comme un repas normal et en même temps pas du tout, notre bout de table était joyeux, et celui de nos voisins de derrière l'était tout autant, avec toujours ce sentiment troublant de "aujourd'hui/il y a 40 ans", d'autant plus que Fran avait lancé un "défi" à l'assistance : que chacun vienne donner à son tour au micro un "je me souviens" à propos de Philou...

le degré d'alcoolémie grimpant vaillamment et avec constance comme le Philou sur les pentes du Tourmalet permettait aux cravates métaphoriques de se dénouer, et à l'ambiance de bon-enfanter, il fut question de mains aux fesses, à plusieurs reprises et sur des personnes variées, oui, c'était un peu comme un banquet de mariage (mon dieu mon dieu il y avait tellement longtemps que je n'en avais pas fait), et les "automatismes sociaux" s'étaient remis en place : c'est comme si j'avais aussitôt et instantanément revêtu mun nez rouge et mon chapeau pointu invisibles :  les conneries sortaient de ma bouche sans que j'aie à me forcer (et Pépin était sur ce terrain un excellent stimulateur, comme d'hab') et sans que j'aie à me forcer (je le redis) je faisais le pitre, oui je re-faisais le pitre, je retrouvais un peu du Rob de 1974 (comme s'il avait toujours été là) avec, tout de même, pendant un court instant, le sentiment agaçant que je faisais ça parce que j'étais censé le faire, utiliser mon  prétendu "sens de la répartie" qui fait mouche et déclare l'hilarité, que les gens attendaient ça de moi, et que je devais m'y conforter, et que, quoi que je dise, finalement, ça les ferait toujours autant se tordre (le "tu nous feras toujours rire...") et j'ai donc réussi à dire un petit quelque chose qui me tenait à coeur, et ne prêtait pas à rire, et les gens n'ont pas ri et ça m'a rassuré

Mais revenons-en à Philouchon, dont c'était tout de même "la" soirée. Il s'est prêté de bonne grâce au cérémonial des cadeaux (il y en avait vraiment beaucoup, alors que Fran nous avait juste évoqué une "boîte", pour financer un voyage au Vietnam) des livres, beaucoup, des arbres (à planter) des oeuvres d'art, des calendriers de chaque année en 6, de 2016 à 1956 (ça c'était mon idée et j'en étai assez fier...), et il a fait tout le tour de tous les gens qu'il a remerciés individuellement, et c'en était très impressionnant...

Pépin m'avait proposé, peu de temps auparavant, de faire à deux une lecture d'un texte de Valère Novarina, ce qui fut fait ensuite, jouissif -pour moi- et rondement mené

Le dessert fut parfait (deux gâteaux délicieux, un au chocolat et un aux fraises) puis champagne et j'étais tellement bien (je n'avais pourtant quasiment rien bu auparavant car je voulais "assurer" pour la lecture) et c'était bien les gens qui se levaient et qui changeaient de place pour aller discuter avec un/une autre que leur vis-à-vis de plan de table, les conversations fluctuaient, il y en avaient même là-bas, tout au bout, qui dansaient...

et quand les gens ont commencé à se lever (syndrome dit "de la volée de moineaux"), je pesnais qu'il était tôt, vingt-trois heures peut-être, et non il était deux heures et demie, quelques-un(e)s dansaient et déjà c'était l'heure de se faire la bise et repartir dans la nuit, non sans avoir échangé des rendez-vous et rajouté quelques croix dans les agendas...

Et j'ai réalisé que je n'avais pas pris une photo de la soirée, tellement ça m'avait plus de la savourer, en vrai... ah si, une seule! :

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elle est un peu floue, non ?, mais ça résume somme toute assez bien la situation, la douceur de cette soirée, les signes, les attentions...

 

9 mars 2016

la recette du bonheur (ou peu s'en faut)

Oui oui oui (merci Catherine!)
et en plus c'est simplissime.

1l de lait
100g de riz rond
70g de sucre
1 pincée de sel

On met ça dans une cocotte, avec un couvercle, (elle en fonte, moi en pyrex) pendant deux heures à four modéré (130°)
On pense juste à touiller de temps en temps (une histoire d'amidon du riz...)
En principe (je dis bien EN PRINCIPE, tellement il est difficile de résister) quand c'est cuit il est recommandé de laisser ensuite reposer 24h avant de consommer. Mais c'est dur, voire impossible, de résister, pour les amateurs de riz au lait (dont je fais inconditionnellement partie.)
C'est doux, c'est blanc, c'est céleste, c'est régressif, c'est irrésistible, c'est terriblement addictif... Oui, un "aliment-doudou", comme dit Catherine.

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(euh... c'est comme essayer de photographier la neige : les résultats ne sont jamais terribles...)

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