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lieux communs (et autres fadaises)
22 février 2006

parenthèses

Hmm oui ce mardi fut entre parenthèses. Sorti du voyage très organisé des journées habituelles de vacance(s).
Oui, pas comme d'hab' et qu'est-ce que c'était bien... Parti ce matin en bus (la météo avait annoncé des chutes de neiges phénoménales, et en plus j'avais acheté il y a quelques temps une carte de 10 voyages que je n'ai pas utilisé(e)... Y serait temps!) Une heure de gagnée, à lire un peu, rêvasser, somnoler... Puis je retrouve chez lui mon ami M., après être passé en vain précédemment sur son lieu de travail, ce qui m'a transporté quelques vingt ans en arrière (au temps où on était amants), une bouffée de... nostalgie bienheureuse et revigorante, l'entrée, l'ascenseur, le couloir le bureau (je me souviens à l'époque j'avais toujours un peu le coeur qui cognait, et là c'était comme si j'avais soudain à nouveau 30 ans...
Retour en ville, pour trouver un cadeau d'anniversaire. Je pique du nez dans le bus et rate le centre ville, me réveillant quasiment au terminus, sous l'oeil goguenard du chauffeur. je dois donc repartir dans l'autre sens, et mets plus d'une heure pour un trajet qui aurait dû en prendre quatre fois moins!
Et je retrouve enfin sur son lieu de travail mon amie E., avec qui je rentrerai en voiture, sous un ciel somptueusement orageux que je photographie copieusement...
Oui, une journée sortie des sentiers battus. Une journée sans les erreurs habituelles. Une journée où je n'ai pas de raison d'être angry against me  ou de m'en vouloir.
Comment chantait Lou Reed ?
Such a perfect day...
(et en plus, comme un petit cadeau Bonux au fond du paquet, voilà que, vers la fin de l'après-midi et jusqu'à présent, un peu d'odorat (qui avait disparu depuis le dimanche 13, c'est très précis mais j'ai des repères) m'a été restitué. (Ca a commencé dans ce troquet un peu atypique, souvent quasiment vide, en haut de la Grande Rue, que j'affectionne particulièrement...)
Et comme chantait Baloo Il en faut peu pour être heureux...

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19 février 2006

petits bonheurs

En allant faire mes courses dans une grande surface, je passe en bagnole devant le Super U, où le carburant est affiché à 1,10€ le litre, baisse soudaine  de dix cents qui m'étonne et me fait me dire tiens j'en prendrai tout à l'heure. Arrivé à l'autre grande surface, ce même litre est toujours à son ancien prix : 1,19€. Je fais comme j'ai dit, et, en repassant un peu plus tard devant le Super U, je fais donc le plein, en réglant au préalable avec ma carte bleue. 45 litres à 1,10€.
A peine ai-je fini que la dame de la station sort de sa guérite et va à la borne des prix qui surplombe les pompes, modifiant illico le prix des carburants. Qui passe sous mes yeux, tandis que je redémarre, de 1,10€ à 1,19€. J'ai donc économisé (je fais le calcul dans ma tête) 45 x 0,09 = 4,05 €. C'est toujours ça. Pas mal pour un samedi!

*

Tandis que je marchais dans la rue piétonne, mon regard croise, sur le trottoir d'en face, celui d'un jeune homme en bonnet, avec un sourire d'une oreille à l'autre. Je le regarde, il me regarde, toujours souriant. Je m'arrête, il traverse la rue et vient vers moi, toujours le sourire aux lèvres, me serre la main avec un "Salut Bart, alors quoi de neuf ?"
Je ne m'appelle absolument pas Bart, je réalise qu'on ne se connaît pas et qu'il m'a pris pour quelqu'un d'autre. Je pense qu'il le réalise aussi, mais toujours en souriant. On se sépare sur une poignée de mains.

*

Mon ami Philippe m'envoie son courrier du lecteur n°33, et j'y trouve deux extraits qui me donnent envie de lire le(s) bouquin(s) correspondant(s) : ceux de Hubert Mingarelli (Une rivière verte et silencieuse) et de Jens Grøndahl (Bruits du coeur)

*

L'autre soir, lors de cet exquis repas de moules-frites chez des amis, je retrouve le plaisir (un peu adolescent, après deux kirs...) d'écouter au casque, égoïstement, un morceau de musique, pendant que le son des haut-parleurs est coupé et que les autres poursuivent ainsi leurs conversations. Dans ma bulle sonore, il y avait Tombé pour la France version maxi, écouté, bien entendu, très fort.

*

Deux choses qui m'ont beaucoup fait rire, dernièrement :
- la pub pour Canal+, vue deux fois au cinéma, où un mec raconte à sa copine, à la cantine, La Marche de l'Empereur (le film) et où on voit ce qu'imagine la nana par rapport à ce que lui raconte le monsieur. j'ai trouvé ça irrésistible...
- la liste de courses (fake, of course !) des cow-boys de Brokeback Mountain, que j'ai trouvée . J'avoue, j'ai trouvé ça très bête, mais vraiment à pisser de rire...

*

Le jeune monsieur, qui, sur la place, se précipite vers moi en me demandant de lui rendre un grand service. Il s'agit de le descendre en ville, il a un rendez-vous important avec une dame des Services Sociaux,  en face de la Sécu, et il a peur d'être en retard. Il est environ 15h et il me dit qu'il vient de se réveiller... Dans la voiture, il parle beaucoup, il en a besoin, je le sens un peu véner contre sa femme en particulier, et contre le monde en général. Il me demande plusieurs fois mon prénom, l'oublie à chaque fois, tutoie, vouvoie, re-tutoie, et finit la conversation en répétant à voix de plus en plus basse mais c'est pas grave mais c'est pas grave mais c'est pas grave. Il n'arrête pas de me remercier. Je le dépose, poignée de mains, à la prochaine... (J'aime bien rendre service.)

C'est grave, docteur ?

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18 février 2006

giboulées

Vacances, vacance... cet état bienheureux.

Février s'égoutte, s'écoule, et c'est tant mieux. S'épanche (météo) en dirait-on de violentes averses de larmes suivies d'un déchirement silencieux dans les nuages lorsqu' y apparaît soudain un ciel bleu tout neuf, lavé de frais. Allumé, éteint, et puis ça recommence, couvercle du ciel refermé, plus de lumière, on étouffe, et pluie à nouveau qui tambourine, pluie pluie trop de pluie.
Météo qui souffle le chaud et le froid comme qui dirait.
Plutôt le mouillé et le sec.
Du coup c'est mouillé partout, dans l'herbe et ailleurs (les accotements, bref les bords de route) et voici qu'à nouveau réapparaitrait chez moi comme une collection de chaussures boueuses. Le sol est détrempé, si on ne fait pas attention (et la nuit notamment) on barbote dans les flaques, on s'enfonce dans la boue sournoise, dont on ne parvient à décoller ses chaussures qu'avec des bruits répugnants de limace, de succion (et le lecteur se demande mais que fait-il donc à marcher dans la boue dans la nuit ?)
Avec tant d'eau, j'ai du mal à comprendre qu'on me parle de déficit au niveau des nappes phréatiques.
La pluie, tant de pluie (demander pourquoi tant de pluie ? comme on demanderait pourquoi tant de haine ? et le maître des cérémonies météo, là-haut, nous répondrait peut-être , avec un demi-sourire énigmatique Nothin' personal, you know...)
Bref il pleut, puis pas, puis re, comme des saisons en accéléré, comme des vélléités de printemps, de soleil, de douceur, qu'on tenterait d'étouffer dans l'oeuf non non y a pas de raison, c'est bien trop tôt, faut qu'y z'en chient encore un peu avec l'hiver, hé!
Alors "on" nous en remet une couche.
Mi-février parfois comme fin mars, parfois comme mi-novembre. On apprend la patience. Le bout de ciel bleu rapidement entrevu est comme le chiffon rouge agité sous les yeux du taureau. Une provocation destinée à faire réagir.
Tourner encore un peu dans la cage, alors, et regarder le ciel et se dire que bientôt. Faire comme si.
C'est vrai, j'ai besoin de lumière (...)

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14 février 2006

cupidon s'en fout

Pfff... même pas mal!
En ce jour précis, je veux dire, là, maintenant, en ce jour rose ovairedose de coeurs de roucoulades de serments z'éternels (Est-ce un effet de mon imagination mais cette année il me semble qu'on nous a encore plus bassiné avec ce truc que les autres années, non, qu'on fait vraiment le forcing pour essayer  de nous fourguer tout le fond de commerce mon chéri/ma chérie je t'ayme tant et si fort avec ma carte bleue (avec tout ce rose, ça fait une moyenne !) à moins que... ah oui d'accord ok ok ok les circonstances fassent que j'y sois cette année plus sensible que d'habitude, autant pour moi.)
Bon et c'est reparti les gémissements  et c'est trop inzuste et pourquoi les autres et pas moi... En ce jour rosissime, voilà que je vais faire mon oeil noir et ma lippe pendante ? Comment ça crient les gens, qu'est-ce qu'il a çui-là ? il est pas heureux ? il est pas amoureux ? Il a pas acheté son tit bouquet ?
Ben non.
Et finalement, pourquoi pas ? On fête bien la St Valentin, pourquoi on ne consacrerait pas un autre jour à fêter la St Caliméro ? On s'offrirait des moitiés de coquilles d'oeuf pour se mettre sur la tête, on s'échangerait des plumes noires du plus corbeautesque effet, on chouinerait toute la journée...

Ca pourrait être bien, non ?

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14 février 2006

cinématographies (deux)

(suite)

On est à présent au milieu des années soixante-dix (1974 pour être plus précis) j'ai désormais un salaire, et je suis majeur, deux éléments qui font désormais de votre serviteur un jeune homme financièrement et culturellement indépendant. Je vais donc au cinéma souvent, avec appétit, avec curiosité, avec boulimie, il y a à ce moment là quatre salles de cinéma dans la ville où j'habite, et je continue à construire ma cinéphilie de bric et de broc. Je vais voir "ce qui sort" (nanars français, comédies, films "d'auteur", films d'horreur, grosses machines grand public etc...) ou plutôt "ce qui passe" !
Je continue de fréquenter le ciné-club du centre social (qui ne va pas tarder à s'arrêter, hélas) , je lis des revues de cinéma , mais je ne profiterai plus de la télévision  qu'exceptionnellement (je quitte la maison en 74), pour voir un "inratable" chez des amis qui l'ont , à droite à gauche.
En juin 76, je suis au Festival d'Avignon , mais plutôt que le théâtre ou la danse (je rate, à l'époque, sans le savoir, la création de Einstein on the Beach...) je continue de creuser mon sillon cinématographique il y a des salles qui diffusent toute la journée (de 10h du matin à minuit, si je me souviens bien ) des films que j'ai envie de voir. Je découvre la (puis les, au fil des ans, on ira jusquà trois!) salle Utopia, où je passe le plus clair de mon temps.
Un ami cinéphile de l'époque me fait découvrir Wim Wenders, dont on fait alors une rétrospective (mais dont je n'ai jamais entendu parler) : AU FIL DU TEMPS (Im Lauf der zeit) est pour moi un énorme choc : plus de trois heures, en noir et blanc sous-titré, une chronique amicale et déambulatoire à travers l'allemagne, je suis sous le charme. (Euh si je me souviens bien, c'est aussi là que j'ai vu mon premier kiki de monsieur au cinéma...) Wenders deviendra alors un de mes premiers cinéastes de chevet (et je l'y garderai longtemps, d'ailleurs!)

Je me mélange un peu dans les dates, mais, les années qui suivront, ayant enfin obtenu le permis de conduire et la bagnole qui allait avec, me voilà doté d'une autonomie supplémentaire qui me permet d'aller jusqu'à Besançon, où il y a -à l'époque- des cinémas partout!
C'est l'époque la plus riche pour moi, je découvre des films qui me ressemblent, qui me touchent, qui me plaisent, qui me construisent peut-être aussi d'une certaine façon, et qui me marquent de façon durable : CRIA CUERVOS de Carlos Saura, L'AMI AMERICAIN de Wim Wenders, BAROCCO d'André Téchiné, TROIS FEMMES de Robert Altman, POURQUOI PAS de Coline Serreau (celui-là peut-être pas juste sur des critères ciné !)... Mes goûts s'affinent, se précisent, parfois un peu paradoxalement : cinéma dit "d'auteur" (art et essai, ciné-club, sous-titres ) mais dans le même temps une certaine fascination pour le cinéma-bis et surtout les films d'horreur,  fantastiques, d'épouvante, (toujours eu du mal à comprendre ses différentes classifications): La nuit des morts-vivants, L'exorciste, Phantasm, La nuit des masques, Suspiria,etc ...

A l'époque, le cinéma européen (j'y range aussi la Suisse!) est florissant : Carlos Saura, Victor Erice, Ettore Scola, Luigi Comencini, Dino Risi, Alain Tanner, Michel Soutter, Claude Goretta, Patricia Moraz, Chantal Akerman, Wim Wenders, Rainer Werner Fassbinder, Werner Herzog, Werner Schroeter, Daniel Schmidt, réalisent régulièrement des films, chaque pays voit éclore ses jeunes talents, il ya partout comme une effervescence, un renouveau, et on assiste, attentif, ému, à cette explosion tous azimuths qui hélas ne va pas durer très longtemps, ni, en tout cas, totalement justifier tous les espoirs qu'elle avait alors pu susciter.
Dorénavant je vais aussi de temps en temps à Paris, voir quelques incunables ou "pointus/pointus" qui ne sont pas "parvenus jusque chez nous", le parc de salles local (Vesoul et Besançon) commence à péricliter, les salles ferment les unes après les autres (adieu le Rex, le Stella, le Majestic, le Vox, l'Abc, Le Building, le Paris, Le Montjoye, le Central, la Coupole, le Vauban, le Pax, le Lux, le Styx...) Adieu le temps béni !

Une nouveauté a fait son apparition : le magnétoscope (et les vidéo-clubs !) De temps en temps, avec un groupe d'amis, on organise des "nuits-vidéos" (on va louer des films ET le magnétoscope, puisqu'à l'époque personne encore d'entre nous n'en possédait !) où chacun choisit "son" film qu'il a envie de voir, de revoir, ou de faire découvrir aux autres (avec discussions passionnées à la clé, nuits blanches et café à gogo, mais des fois c'est vrai on piquait un peu du nez au film de 2h du mat!) Le clivage apparaît chez les amis, à propos du cinéma : ceux qui aiment "vraiment ça" et les autres...

Au milieu des années 80, me voilà muni de ce qu'on appelle un "bon bagage cinéphilique". J'ai déménagé, j'habite à Gray, et me rends donc régulièrement à Dijon (pour le cinéma!) où je retrouve par hasard une ancienne fondatrice des cinémas Utopia, rencontrée à Avignon bien des années plutôt, elle est désormais directrice de deux salles, on sympathise, et je passe mes mercredis et mes week-ends à bouffer du film. Ma consommation augmente quasi exponentiellement, je vois alors plus de 100 films par an (dont je vais, à partir de 1990, me mettre à tenir à jour la liste dans un "carnet vert" que m'offrit alors une amie) et vont s'y ajouter ceux que je fais enregistrer par l'assistant de ma copine (qui a Canal+ et un scope) :
la collection démarre...

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9 février 2006

la pharmacienne et le chagrin d'amour

Ca ferait un beau titre de fable, mais ce n'est qu'un post que j'avais commencé de rédiger avant de partir pour Clermont, et qui a ensuite mystérieusement disparu avant d'être enregistré (pourtant, si je me souviens bien, je m'y étais déjà repris à deux fois!...)

Voilà donc ze story, grosso modo.

Je suis  allé voir ma pharmacienne et lui ai demandé "un truc homéopathique pour réguler les émotions". Elle me répond avec un sourire complice "Ah, le soir, des fois, vous avez envie de tout casser ? " (avec petit geste des poings ad hoc)
Moi : "Pas du tout, je serais plutôt au bord des larmes pour un oui pour un non..."
Et là, je pensais qu'elle allait soudain compatir, s'apitoyer, me faire genre un clin d'oeil en murmurant confidentiellement "Hmmm je vois en tout cela comme une maladie de chagrin d'amour..." pour que les autres clients ne puissent pas entendre, et me sortir de dessous son comptoir un genre de remède magique perlimpimpinus 7ch ou chagrinus amouri 50ch...
Pas du tout!
Elle se redresse, me toise en vraie professionnelle et me lâche un "Mais alors, c'est la fatique !" sans appel, qu'elle assortit d'un "Ah lala comme tout le monde en ce moment : manque de lumière mauvaise période de l'année, février...vous manquez de magnésium!"
Moi "Ah bon ? "(mâchoire qui s'affaisse un peu de dépit, j'étais déjà grimpé sur mes grands chevaux mélancoliques échevelés de la passion la plus fougueuse et la plus contaminante, eh bien non, pas du tout ça n'était pas l'amour, que nenni point du tout, c'était juste le manque de magnésium !)
Je suis donc ressorti avec ma boîte d'ampoules sous le bras, et l'injonction de la patronne de "faire le traitement très rigoureusement sinon ça ne servirait à rien" et la promesse vaguement menaçante " Et si ça ne suffit pas, on passera à quelque chose de plus sérieux..."

J'ai donc magnésiumé quasi scrupuleusement à Clermont, et voici le résultat : c'est vrai, je ne suis plus perpétuellement sur ce fichu bord des larmes. mais je ne suis pas du tout du tout sûr que ça ait quelque chose à voir avec le magnésium...

Ceci dit c'est vrai que ce moment est pour moi (et visiblement aussi pour d'autres) un sale moment de l'année. Quand j'étais plus jeune, c'était novembre, mais, depuis pas mal de temps, c'est indiscutablement février le mois le plus épouvantable le plus dégueulasse de l'année (heureusement en quelque sorte, que c'est le plus court aussi!)
Saloperie de février!

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5 février 2006

microchirurgie

Introspection
(je suis toujours en train de me promener dans les pages du bouquin de Barthes) 
Cette façon que j'ai (que les gens amoureux ont) de vouloir (se) regarder à l'intérieur, avec le plus de précision possible, avec la meilleure définition, le plus fort grossissement, pour scruter, démonter, analyser, expliquer, ce trouble proprement indicible qui les anime.
M'évoque ces émissions médicales où la fibre optique permet de voir en très gros plan des actes chirurgicaux de l'ordre du minuscule (genre opération à coeur ouvert sur une souris blanche, vous vous souvenez, ces souris de laboratoire qu'on disséquait en cours de sciences nat'...)
Oui me vient cette (fausse ?) image de souris sur une table d'opération, avec la plaie sur plein écran, l'éclairage "clinique", les outils chirurgicaux minuscules et démesurément agrandis. Le contraste entre le pelage blanc et l'écartement des lèvres de la plaie qui laisse voir l'intérieur, les viscères, le sang, le coeur qui bat...

Pour me rendre compte que je fais alors un amalgame entre les deux mots/expressions:
parti de l'introspection mentale (auto/psy) , j'ai glissé jusqu'au dernier acte (autopsie).
(Pfff, n'importe quoi, ce matin!)

Etats d'âme contigus (il me semble avoir déjà écrit ça auparavant...) blanc/noir, comme les cases de l'échiquier sur lesquelles on pose des grains de blé.
Aux dames (!) ou aux échecs (!!) on connaît les règles, tout du moins celle qui régissent les déplacements. Là, rien ! Démerde-toi mon grand. On se laisse transporter, sans pouvoir intervenir ni anticiper, sur la direction, la durée, l'intensité du mouvement. Une sorte de grand-huit qu'on parcourrait les yeux bandés. Le pire, c'est que chaque état successif semble aussi réel et définitif que celui qui le précèdait et celui qui le suivra. Mouvement cyclique aléatoire. Parfois agréable, parfois inconfortable, parfois rassurant, parfois terrifiant, parfois drôle et parfois triste, and so on...

La phrase qui tourne est toujours la même : "... me mena vers le bord des larmes et j'eus peur d'y sombrer"

Bon peut-être que Barthes n'était pas une si bonne idée que ça, après tout.
J'aurais aimé un post pouet pouet ensoleillé et joyeux, avec des gazouillis et des rires, et voilà que ne me vient que cette bouillie saumâtre, comme mâchée mâchouillée régurgitée.

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4 février 2006

le fin mot de l'histoire

Hmm!
J'ai posé mon sac (contrairement à ce que pourrait laisser penser son poids apparent, je n'y transporte pas une enclume, mais juste du linge sale) , allumé l'ordi, lu rapidos le courrier (pas mal, pour une semaine!).

Retour at home.
Pour couper court aux questions, suppositions, et même remarques perverses (cf deloin) ,je préciserai que, si effectivement je suis parti, c'était bien pour voir du cinéma, mais pas du tout à un certain Festival des Cinémas Asiatiques à V..., nan, nan point du tout, je suis juste allé mater des courts-métrages de tous acabits, au festival du même nom. Et aussi prendre un peu de distance.
Voui, je le confesse, j'étais donc à Clermont-Ferrand (c'est la troisième fois que je m'y rends, et cette fois, j'avoue, les conditions étaient optimales : voyage en train (heureusement !  la nuit précédent mon départ il est tombé 20cm de neige partout! Le trajet Lyon / Clermont avait un petit air de "dans les steppes de l'asie centrale") carte d'accréditation en bonne et dûe forme (consommez tout ce que vous voulez sans débourser un centime!) et hébergement top niveau (je vous en reparlerai très bientôt un peu plus en détail) de chez top niveau (merci encore de tout coeur, marie!)
Le bonheur donc, d'autant plus que -tiens tiens comment se fait-ce- mon odorat et mon goût étaient revenus tous deux en fanfare (sauf un jour entier, le mercredi, mais je sais parfaitement pourquoi...) .
Il a pourtant fallu que je me la joue un peu Sarah Bernhardt avec des Zétats d'âme (toujours pour la même raison... ou -soyons précis- le même raison) puisqu'il était éventuellement question qu'on vienne m'y rejoindre juste un jour ou deux, qu'on devait m'en informer et qu'évidemment maintenant que j'ai un portable et que je peux toujours être joint, j'avais envie qu'on essaye de me joindre, ce qu'on n'a pas toujours forcément fait quand je le souhaitais le plus.
Je suis donc allé voir des films avec mes copines : Malou, Zabetta, Marie, Caroline, Flo (comme dirait GB qu'est ce qu'il a comme copines ) , vingt-trois séances, chacune d'environ deux heures... ça fait presque deux jours entiers de cinéma non stop.
Et rentré ce soir (le paysage était un peu moins enneigé qu'il y a une semaine mais beaucoup plus froid...) Un train quasiment désert de Bourg à Lons, puis beaucoup plus animé ensuite (comme dans un court-métrage d'horreur : le train y a été pris d'assaut non par une horde de morts-vivants mais par celle, beuglante et avinée, des "joyeux perceurs du vin jaune" . L'horreur! (mais j'y reviendrai peut-être aussi un peu plus tard, ne vous inquiétez pas)

Voilà c'est tout pour ce soir. Je suis naze. Alors tisane qui fait rire (clic clic) et après je me replonge dans Fragments d'un discours amoureux, de Roland Barthes, déjà lu il y a longtemps mais que je viens de me racheter...
Goudeu naïteu!imgp76291

28 janvier 2006

fermeture provisoire

Je pars une semaine , alors ce blog risque d'être fermé pendant une semaine.
Alors, bonne semaine!
Et à la semaine prochaine !
(retour prévu samedi 4)

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27 janvier 2006

humeurs

Toujours de la dent de scie au mental et dans l'air. (Doublement très juste cette image, d'abord à cause de la forme up/down et aussi ensuite de la dangerosité éventuelle : si on est maladroit, on peut se faire éventuellement de un peu mal à très mal.)
Quand je me suis réveillé à cinq heures il avait un peu neigé.
Quand je suis parti aux bozarts à dix heures il avait encore plus neigé. Mais ça ne me dérangeait pas plus que ça (c'est drôle comme, quand on est vraiment motivé, ce qui d'ordinaire aurait pu constituer un obstacle une gêne ou un handicap devient soudain tout à fait supportable, bénin, voire anecdotique...) Il neigeouillait, ok, mais bon la route était presque noire, alors je suis parvenu là-bas sans encombre. Il y avait si peu de monde qu'on aurait pu se croire un dimanche. A l'imprimerie, Pierre avait sa tête sombre des mauvais jours, il n'avait pas l'air bien du tout (début de gastro ?), mais (je n'en ai pas parlé hier) les cartes de voeux bleues (et belles) qu'on avait faites ensemble hier après-midi (il y a des chances que pas mal de personnes qui lisent ce blog, surtout celles qui figurent dans l'expovoeux, en reçoivent une très vite...) étaient sèches, et il les a pliées (oups j'ai oublié le terme technique précis... créné ?) Je les trouve hmm... superbes!
Mangé à midi avec Bernard. (je sentais... en ce moment ça revient de plus en plus fréquemment; faudrait que je reste amoureux tout le temps!!!) Très bien, comme d'hab (Heureusement qu'il est là, celui-là, avec son calme olympien et son humeur égale... il me "stabilise" en quelque sorte.)
L'après-midi a commencé plutôt mal (fatigue, mal au coeur -trop de crème de marron ou début de gastro ?-, quasi envie de gerber) et continue idem. Gens qui font la gueule ou qui vous donnent la main sans vous regarder et ne vous répondent pas quand vous leur demandez ça va ? (je parle au pluriel mais, bien évidemment, il ne s'agit que d'une seul personne...)

Aussitôt bien sûr je me désagrège  ("suddenly turn into a piece of dirt") Arrivent d'autres gens qui me demandent ce qui ne va pas, ça va finir par faire boule de neige cette histoire. Malaise. Je suis sur le point de me casser illico mais tout finit par un peu se dénouer chez Pierre (cette fois-ci, c'est lui qui s'inquiète pour moi) avec quelques explications de part et d'autres sur le fait que certaines personnes perçoivent comme une agression quand d'autres personnes leur demandent ça va ? quand on voit bien qu'elles ne vont pas, alors que ces autres personnes, en disant ça va ? ne voulaient témoigner que de la sollicitude.
Tout ça m'embêtait d'autant plus que je quittais les bozarts pour "un certain temps", et que j'aurais souhaité que ce départ, cette séparation, soient placés sous de meilleurs auspices.

Ce qui s'est passé, heureusement. (...)

Je suis reparti, il neigeait de nouveau, la nuit commençait à tomber, mais j'avais quasiment le coeur léger (allez, osons une petite image nunuche : "quasiment aussi léger que les flocons qui voletaient...")

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