chocolats mozart
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LES APPARENCES
de Marc Fitoussi
Un thriller "à rebondissements" plutôt bien goupillé. A Vienne, dans la bonne société des expat's, une femme, directrice de la médiathèque française (Karin Viard, au brushing lissement impeccable) découvre par hasard que son mari, directeur de l'Opéra (Benjamin Biolay, délicieusement de plus en plus amphibien) la trompe avec la maîtresse de leur fils Malo (Laetitia Dosch, superbe comme d'hab'). Et tombe des nues. Sans rien perdre de son imperturbabilité bourgeoise, ni (con)descendre de son piédestal (mais en surjouant à peine un poilchounet...). Mais voilà qu'elle commet l'erreur, quand elle apprend la nouvelle, de sortir pour aller boire dans un bar, où un jeune homme énigmatique lui paiera un premier verre et l'accompagnera jusqu'au bout de la nuit... (Un jeune homme à visage d'ange dont vous vous doutez bien qu'il n'est pas vraiment ce dont il a l'air, et la suite vous prouvera que vous aviez raison). L'histoire peut démarrer, quand elle (l'épouse, pas l'histoire) se met, de plus, à ourdir une vengeance somme toute un peu irréaliste... (vous savez tous n'est-ce pas ce qu'est une adresse ip, non ?)
Elle, lui, la maîtresse de lui, le soupirant de elle, voilà de quoi danser un aimable quadrille (bon nous sommes à Vienne, une valse s'imposerait, mais en permutant régulièrement les cavalier/e/s) avec en fond, toujours les regards des amies de madame, tout aussi impeccablement brushinguées lisse qu'elle (on penserait vaguement aux Femmes de Stepford, d'Ira Levin), leurs commérages et persiflages, et, un peu plus loin, de leurs maris bien sûr...
Le film est construit musicalement (premier acte : elle et lui, deuxième acte : lui et elle, troisième acte : tous les deux, et coda) et se regarde -s'écoute- sans aucun déplaisir. (C'est quand même un tout petit peu lisse (à l'image du brushing impeccable de ces dames...)
Entre gens bien nés, entre gens bien élevés* chantait, il y a longtemps, la petite France Gall...
Madame, Monsieur, et une amie de Madame
*chanson "à compléter" (par France Gall) :
"Il m'a laissé tomber à l'eau
C'est un beau petit (...)
D'autant plus qu'il est naturellement parti
Avec ma meilleure amie
Il l'appelle son petit lutin
Et c'est une jolie (...)
Qui a déjà dépassé sur son chemin
La diligence, l'autobus et le train
Oui mais, oui mais
On ne s'est pas fâchés
On est, on est
Entre gens bien élevés
Il va lui faire la vie dure
Car c'est une belle (...)
Ce n'est pas pour elle qu'il a de l'appétit
C'est pour ses économies
Mais après tout si elle écope
C'est bien fait pour cette (...)
Qui avait déjà l'âge de la retraite
Quand je roulais encore en patinette
Oui mais, oui mais
On s'invite à dîner
On est, on est
Entre gens bien élevés
Je l'ai rencontré la rue
Elle m'a traitée de (...)
On voit clairement à ses bonnes façons
Qu'elle a vendu du poisson
J'ai profité qu'on était seules
Je lui ai cassé (...)
Car je ne connais pas de meilleure apprêt
Que le beurre noir
Pour une gueule de raie
Mais je dois l'avouer
Je l'ai regretté
Depuis ce jour là plus jamais
Ils n'ont téléphoné
Mais quelle idée de rester fâchés
Entre gens bien é
Entre gens bien é
Entre gens bien élevés
Ils ne savent pas ce qu'ils perdent
Après tout je les (...)"
mimi, non ?