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lieux communs (et autres fadaises)

5 octobre 2020

chocolats mozart

091
LES APPARENCES
de Marc Fitoussi

Un thriller "à rebondissements" plutôt bien goupillé. A Vienne, dans la bonne société des expat's, une femme, directrice de la médiathèque française (Karin Viard, au brushing lissement impeccable) découvre par hasard que son mari, directeur de l'Opéra  (Benjamin Biolay, délicieusement de plus en plus amphibien) la trompe avec la maîtresse de leur fils Malo (Laetitia Dosch, superbe comme d'hab'). Et tombe des nues. Sans rien perdre de son imperturbabilité bourgeoise, ni (con)descendre de son piédestal (mais en surjouant à peine un poilchounet...). Mais voilà qu'elle commet l'erreur, quand elle apprend la nouvelle, de sortir pour aller boire dans un bar, où un jeune homme énigmatique lui paiera un premier verre et l'accompagnera jusqu'au bout de la nuit... (Un jeune homme à visage d'ange dont vous vous doutez bien qu'il n'est pas vraiment ce dont il a l'air, et la suite vous prouvera que vous aviez raison). L'histoire peut démarrer, quand elle (l'épouse, pas l'histoire) se met, de plus, à ourdir une vengeance somme toute un peu irréaliste... (vous savez tous n'est-ce pas ce qu'est une adresse ip, non ?)
Elle, lui, la maîtresse de lui, le soupirant de elle, voilà de quoi danser un aimable quadrille (bon nous sommes à Vienne, une valse s'imposerait, mais en permutant régulièrement les cavalier/e/s) avec en fond, toujours les regards des amies de madame, tout aussi impeccablement brushinguées lisse qu'elle (on penserait vaguement aux Femmes de Stepford, d'Ira Levin), leurs commérages et persiflages, et, un peu plus loin, de leurs maris bien sûr...
Le film est construit musicalement (premier acte : elle et lui, deuxième acte : lui et elle, troisième acte : tous les deux, et coda) et se regarde -s'écoute- sans aucun déplaisir. (C'est quand même un tout petit peu lisse (à l'image du brushing impeccable de ces dames...)
Entre gens bien nés, entre gens bien élevés* chantait, il y a longtemps, la petite France Gall...

les-apparences-2020

2583824

Madame, Monsieur, et une amie de Madame

*chanson "à compléter" (par France Gall) :
"Il m'a laissé tomber à l'eau
C'est un beau petit (...)
D'autant plus qu'il est naturellement parti
Avec ma meilleure amie
Il l'appelle son petit lutin
Et c'est une jolie (...)
Qui a déjà dépassé sur son chemin
La diligence, l'autobus et le train

Oui mais, oui mais
On ne s'est pas fâchés
On est, on est
Entre gens bien élevés

Il va lui faire la vie dure
Car c'est une belle (...)
Ce n'est pas pour elle qu'il a de l'appétit
C'est pour ses économies
Mais après tout si elle écope
C'est bien fait pour cette (...)
Qui avait déjà l'âge de la retraite
Quand je roulais encore en patinette
Oui mais, oui mais
On s'invite à dîner
On est, on est
Entre gens bien élevés

Je l'ai rencontré la rue
Elle m'a traitée de (...)
On voit clairement à ses bonnes façons
Qu'elle a vendu du poisson
J'ai profité qu'on était seules
Je lui ai cassé (...)
Car je ne connais pas de meilleure apprêt
Que le beurre noir
Pour une gueule de raie

Mais je dois l'avouer
Je l'ai regretté
Depuis ce jour là plus jamais
Ils n'ont téléphoné
Mais quelle idée de rester fâchés
Entre gens bien é
Entre gens bien é
Entre gens bien élevés
Ils ne savent pas ce qu'ils perdent
Après tout je les (...)"
mimi, non ?

4 octobre 2020

chi pensa deve agire

090
LE DÉFI DU CHAMPION
de Leonardo d'Agostini

Settima Settimana 3.
Le bôô cinéma l'avait déjà programmé, mais uniquement en VF, et on s'est dit que ça serait une bonne idée de le reprendre en VO. Bonne idée. Un film sur les bienfaits de l'éducation ne pouvait pas laisser insensible un ancien instit', fut-il en retraite comme moi. On (= le président du club de foot de Rome) confie à un mec d'un certain âge (le genre de Robin Williams dans le cercle des poètes Disparus, quoi...) le soin de prendre en main et d'éduquer (et de conduire jusqu'au bac) un jeune footeux aussi plein aux as que tête à claques (c'est la vedette de l'équipe, une superstar footballistique qui se la pète grave).
Le prof c'est Stefano Accorsi qu'on a déjà croisé plusieurs fois dans nos Semaines Italiennes me semble-t-il (Tous les soleils, Fortunata) et le jeune footeux, plus vrai que nature,  est interprété par Antonio Carpenzano, tout à fait plausible dans le rôle... Au début c'est un peu difficile, bien sûr : le jeune con le prend de haut, jusqu'à ce que le deal lui apparaisse clairement : s'il ne réussit pas à chacun de ses exams, il ne joue pas le dimanche suivant... Evidemment, les choses vont aller en s'améliorant (il s'agit d'un conte édifiant), chacun va y mettre un peu du sien, et chacun va, donnant-donnant, apporter quelque chose à l'autre, à propos de la façon dont il mène sa vie. Un feel-good movie avec un joueur de foot et un ours ronchon, ça n'était pas joué d'avance, mais ça fonctionne... Même si c'est assez prévisible (on sait qu'il va finir par passer le bac, hein) c'est suffisamment bien fait (et bien construit) pour qu'on y prenne autant de plaisir qu'eux (qui à avoir 8 sur 10 à son exam sur les débuts de la première guerre mondiale, qui à conduire une Lamborghini pour la première fois de sa vie, qui à préférer un gros sandwich de gargotte à des plats chichiteux de restau de luxe, qui à avoir le courage de rappeler son épouse partie), un film dont la pub a raison de dire qu'il fait du bien...
En plus il y est à nouveau question de paternité (et des différentes façons de concevoir les rapports père/fils et ça ça me touche toujours autant...)
Encore une bonne soirée italiana...

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3 octobre 2020

martellino

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UNA PROMESSA
de Gianlucca et Massimiliano de Serio

Settima settimana 2.
On avait démarré, à 18h, en douceur et avec le sourire, (Citoyens du Monde), là on change d'univers, pour la soirée d'ouverture, avec ce film grave en avant-première (sortie prévue le 14 octobre). Au départ, une famille se réveille, mais seule la mamma part travailler, en bus, aux aurores (on comprend assez vite que le père a un accident du travail)  (on comprend aussi qu'il s'agit d'un travail de merde, travailleurs clandestins dans les champs et les vergers,  avec un contremaître dégueulasse qui passe son temps à aboyer sur tout le monde, aux ordres d'un patron encore plus dégueulasse, on l'apprendra assez vite). La maman ne rentrera pas, elle a fait un arrêt cardiaque sur son lieu de travail, et voilà père et fils dans la mouise complète,  qui partent trouver du travail, et vont se faire embaucher sur le lieu de travail de la mère, un travail harassant et mal payé (et (on va l'apprendre vite aussi) dangereux. où des hommes et des femmes se font exploiter sans états d'âme, traiter comme du bétail (voire pire) et on ne peut que penser au mot esclavagisme...
Comme le réusmait Benoït à la sortie "De l'intérêt de consommer bio et local...". Un film dur, et même de plus en plus dur (le propriétaire tout-puissant est en plus un salopard de pervers, ce qui va occasionner, au bout de son fusil, quelques scènes "pénibles"...) et c'est vraiment de plus en plus dans la mouise que se débattent le fiston et son papa. Les brutalités et les désillusions s'enchaînent jusqu'à la très impressionnante dernière scène...
Un film violent, de plus en plus violent, et qui, hélas, ne serait probalement pas très loin hélas  de la réalité.
Brutal, glaçant. Nécessaire.

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2 octobre 2020

rester avec papa

(oups! oublié de le poster en temps et heures requis, celui-ci va après le 085, Ana, du coup je ne sais plus si je me suis equivocado en numérotant les suivants...)

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LES MEILLEURES INTENTIONS
de Ana Garcia Blaya

Les hasards de la programacion ont fait que j'ai vu, le même jour, deux films latinos avec beaucoup de musica, où il était mucho question de familia... Nous voici en Argentine. Une famille avec trois enfants (deux filles, Amanda et Lala, et un garçon, Manu) où les parents sont séparés : le papa fait partie de la famille bien connue des "gentil mais irresponsable" (s) (un musicien fumeur de pétards, un joyeux et sympathqiue branleur, quoi. Attachant.) La maman, Cecilia est bien plus responsable (et passe du coup quasiment pour la psycho-rigide de service alors qu'elle est juste attentive et concernée par l'éducation de ses enfants.)
Le film est double car la narration "normale" (les petites histoires de la famille, aux couleurs légèrement désaturées, comme des souvenirs qu'on serait un peu en train d'oublier) est régulièrement interpolée avec les vidéos réalisées par le papa (des genres de clips "faits maison" avec une musique assez brutale : du punk-rock argentin, ça déménage, en plus comme dans le bôô cinéma le projectionniste facétieux (je l'ai déjà évoqué) a tendance à monter le son, il y a des moments où je me suis bouché carrément les oreilles tellement c'était fort). C'est... agréable, sans véritable enjeu dramatique (le problème qui se pose est que la maman souhaiterait partir au Paraguay avec son nouveau copain, et les enfants si possible, pour y mener une vie meilleure, et voilà qu'Amanda décide qu'elle préfère rester là avec son papa... Partiront ? Partiront pas ? Restera ? Restera pas ?) Et on sort de là d'assez joyeuse humeur, sans être toutefois complètement tourneboulé. Des fois c'est bien de voir un film, comme ça, qui semble juste fait pour vous faire passer un bon moment...

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1 octobre 2020

septembre 2020

mardi 1er (retrouvailles)
premier jour de septembre, presque un jour de rentrée, donc, et surtout le plaisir de se retrouver tous les trois (Catherine Marie et moi) pour manger au FJT (face à une impressionnante rangée de camions de chez R*desch)
mercredi 2 (11h/17h30)
pfouh! masque dans le bus, puis masque dans la rue, puis masque au ciné, puis re-masque dans la rue, puis re-masque dans le bus, et j'étais content de pouvoir enfin  l'enlever en arrivant au local
jeudi 3 (so happy birthday)
juste le plaisir d'offrir simultanément un livre à Catherine et un autre à Marie, à chacune pour son anniversaire, tout ça sur le parking du FJT
vendredi 4 (vanish)
j'étais presque arrivé à la fin de cette part de tarte aux myrtilles, et c'est au moment où je me disais "il ne faudrait pas qu'une myrtille tombe et que je tache mon t-shirt parce que je vais au ciné juste après" que plop! justement une myrtille, une seule!, est tombée (et a taché le t-shirt)
samedi 5 (bienvenue)
trouvé un moyen simple pour éviter de me prendre la tête chaque matin pendant des plombes à essayer de faire redémarrer mon ordi (et à m'énerver beaucoup) : désormais chaque soir je le mets simplement en veille (et ça marche!) et le matin j'ai juste à bouger la souris pour tout retrouver tel que je l'avais laissé la veille
dimanche 6 (ginette mathiot)
je me suis bien souvenu des conseils avisés de Loulou et Pépin concernant la réalisation d'une pâte à tarte "maison", et j'ai ma foi plutôt pas mal réussi cette tarte rustique aux pommes (et au micro-ondes)
lundi 7 (firefox)
cette mise à jour wind*ws de merde n'en finit pas de faire des vagues : j'ai dû désinstaller mon navigateur parce que WDM ne me permettait pas de le choisir par défaut, et lorsque je l'ai réinstallé, quelques secondes plus tard, j'avais perdu tous mes favoris et mes mots de passe archivés (et j'ai passé l'après-midi à récupérer ce que je pouvais...)
mardi 8 (obsolescence)
le très gentil monsieur (dont Marie m'a transmis les coordonnées) que j'ai appelé au secours pour mon ordi m'a dit, après examen,  que le mien avait dû passer à Lourdes avant d'être mis en circulation, car onze ans est une durée de vie quasiment inenvisageable pour un ordi dit "de bureau" (je vais lui en racheter un neuf)
mercredi 9 (dernières heures)
Objets inanimés avez-vous donc une âme... j'ai le sentiment que, comme s'il sentait que ses heures étaient comptées, mon vieil ordi (qui sera remplacé mardi après-midi, après onze ans de -pas si bon et loyaux que ça- services) me le fait particulièrement payer, de toutes les manières possibles
jeudi 10 (en boucle)
depuis quelques jours, plusieurs morceaux sont venus successivement me chatouiller les oreilles (et les yeux aussi, car les clips sont à chaque fois, plutôt réussi : il ya eu successivement Elle me dit de Mika, Partir ou rester de Brigitte Fontaine et Philippe Katherine, et là, je suis complètement accro à Gender Bender d'Acquin
vendredi 11 (apnée du sommeil)
c'était le jour du nouveau rendez-vous pour  la machine à dormir à respirer (le précédent avait été mystérieusement ajourné sans que j'en sois prévenu), il sont arrivés à deux (un damoiseau -le chef- et une damoiselle -la stagiaire qui apprenait le modus operandi-, dument masqués tous les deux), et me voici avec une nouvelle machine, qui me dit exactement, chaque matin, combien dte temps j'ai dormi
samedi 12 (au Lion)
le samedi matin, la nouvelle habitude, ce n'est pas tant d'aller le marché que de faire salon, en terrasse : de 9h à 9h30 avec Christine et les C. (plus ou moins masqués), avec un petit noir et un verre d'eau, puis, à partir de 9h30, à la table voisine, avec Manue (et sans masque) et un grand crème
dimanche 13 (à la fortune du pot)
les hasards de la cuisine : j'ai eu envie de faire du risotto, pourtant je n'avais ni oignons ni vin blanc, alors j'ai improvisé avec des épices à paëlla, plus une préparation en boîte à base d'algues, de potimarron et de châtaignes, et pour le bouillon un cube de bouillon bio aux légumes et un autre à la poule... et le résultat fut divin
lundi 14 (fichiers)
en faisant le ménage dans mon ordinateur (qui va mourir de sa belle mort demain après-midi), j'ai découvert que j'y avais vraiment beaucoup de musique (qui partit dans un disque dur externe) mais aussi de messieurs tout nus (qui partirent sur un autre disque), et je l'ai donc toiletté pour le rendre présentable
mardi 15 (ordi)
il est là, le nouveau est un HP, il démarre en à peine quelques secondes, contient à présent tout mon précédent disque D, mais il me faudra attendre la fin de la semaine pour récupérer celui du C (l'installateur à domicile est très sympathique mais aussi très occupé...)
mercredi 16 (changer de crèmerie)
de trouver ainsi dans le carton pas mal de programmations pliées de traviole (et donc illisibles) m'a un peu... chiffonné (j'étais donc au diapason à la réunion dite "de mizenplis")
jeudi 17 (cotcot)
avant qu'on s'en aille, Manue nous a montré ses deux nouvelles poules blanches, qui n'en font qu'à leur tête : elles étaient toutes les deux installées dans l'arbre, à environ deux mètres de hauteur (c'était la première fois que je voyais ça)
vendredi 18 (baptisé)
le (sympathique) monsieur de l'ordi est repassé en fin de matinée avec la clé usb où se trouvait mon ancien disque dur (C), et pendant que ça téléchargeait, on a bu l'apéro (un Pont), en devisant de choses et d'autres (il m'a donné des raisons de repenser à lui par la suite)
samedi 19 (décroissance)
il faut savoir casser le rythme et les habitudes et donc, ce matin, exceptionnellement, je ne suis pas allé faire mon petit tour de marché (j'avais tout ce qu'il fallait ?)
dimanche 20 (naturisme)
ce plaisir incontestable (et pourtant si simple -naturel-) qu'est de traîner à poil toute la journée dans l'appartement (volets fermés, on en profite tant qu'on peut, hein)
lundi 21 (pour régler nos comptes)
il y avait plusieurs choses à régler (à préciser, à mettre au point) avec la secrétaire de l'imprimerie avec laquelle on a l'habitude de bosser depuis des lustres, et j'appréhendais un peu la confrontation, mais tout s'est finalement plutôt bien passé (chacun(e) y a mis un peu du sien)
mardi 22 (welcome back)
Pépin m'a offert, dans un joli pot bleu, un oxalys qui est en quelque sorte un des fils de celui que Dominique lui avait offert il y a plus de 10 ans, et je l'ai reposé sur le rebord de sa fenêtre coutumière
mercredi 23 (arriverderci)
quel plaisir de (re)voir  une quarantaine de personnes (masquées et à distance règlementaire) assises dans la salle 3 du bôô cinéma, pour la soirée d'ouverture de la Settima Settimana Italiana (j'en étais tout ému)
jeudi 24 (résiste)
le hasard a voulu, ce midi, au café, que non seulement viennent s'asseoir à la table juste à côté de nous un certain nombre de travailleurs, dont, tout près,  le petit que j'affectionne particulièrement (celui qui lisait attentivement le journal), mais que vienne à passer juste à ce moment cet autre que j'affectionne tout aussi particulièrement (celui que je surnomme "mon pain d'épices") et qu'ils se mettent à discuter amicalement tous les deux, tout ça à un mètre de moi, dans l'impossibilité hélas de les photographier
vendredi 25 (au 12)
décidément, même la nuit... alors que je passais devant la fenêtre, j'ai jeté machinalement un coup d'oeil à l'immeuble d'en face, et j'ai un peu flippé : la minuterie n'arrêtait pas de s'allumer et de s'éteindre, et la lumière intermittente, visible à travers les croisillons de la porte fermée, faisait comme un message codé à mon égard
samedi 26 (cuse)
ça faisait un petit moment qu'on ne s'était pas fait un après-midi jeux (scrabble, okey, et re-scrabble) avec Dominique et Catherine après le café (et le gâteau de ménage aux fruits de saison) et avant  le five o'clock tea (avec tuiles aux amandes) -il faut dire que le temps -de merde- s'y prêtait-
dimanche 27 (en cuisine)
voulant faire un plat complet pour ce midi, j'ai préparé une quiche fenouil / épinards / chèvre / bacon (au micro-ondes, que je maîtrise de mieux en mieux puisque j'ai réussi à obtenir une pâte croquante) que j'ai trouvé plutôt réussie
lundi 28 (thermostat)
le temps épouvantable (et les températures très en dessous des normales saisonnières) m'ont conduit à rallumer le chauffage (c'est tôt)
mardi 29 (lien social)
l'après-midi je tiens salon (dans ma cuisine) : d'abord scrabble avec Marie (jusqu'à 15h) en revenant du fjt puis scrabble avec Pépin (à partir de 16h) à sa sortie de prison (ça me fait rire d'écrire ça)
mercredi 30 (aux couleueurs de l'été indien)
les hasards du calendrier et de la météo font que ce dernier jour de septembre aura été un très beau jour (soleil lumière et chaleur), bien sous tous rapports

29 septembre 2020

açores

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CITOYENS DU MONDE
de Gianni di Gregorio

Première séance de la Settima Settimana Italiana, mercredi à 18h avec une salle plus qu'honorablement remplie (presqu'une trentaine de personnes), avec ce film très sympathique d'un réalisateur à qui on a déjà fait appel une ou deux fois, dans le cadre de notre Settimana Italiana... Une comédie du troisième âge (comme souvent chez le réalisateur) avec en plus un chouïa de préoccupations sociales, que demander de mieux pour démarrer, comme ça, tout en douceur, et le sourire aux lèvres.
Trois papys : deux pensionnés (Il professore et Giorgetto) , qui tirent le diable par la queue avec les pensions maigrichonnes, et un troisième, (Attilio), sans pension mais avec beaucoup de bagoût, un antiquaire traficoteur, aqu'ils vont intégrer dans leur projet de quitter l'Italie pour aller finir leur vie ailleurs...
Les conseils avisés d'un quatrème larron, encore plus cacochyme, vont les aiguiller vers les Açores, et les voilà qui commencent à prendre leurs dispositions (des scènes hilarantes avec des fonctionnaires pas dans les meilleures dispositions dirons-nous) avant le fameux grand départ, qui en même temps leur fait envie et leur flanque la frousse...
Une comédie plaisante, ritalissime, où ces papys italiens vont nous faire rire avec leurs problème de papys et d'italiens (ce qui redouble la difficulté), mais aussi réussir nous toucher, en prenant -grâce à Attilio- la décision qui s'imposait...
Une très bonne façon de s'embarquer pour l'Italie, en tout cas, dans la salle 3 (c'est là que, visiblement, ça se passera toute la semaine...)

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les compères

28 septembre 2020

patrick

087
ANTOINETTE DANS LES CÉVENNES
de Caroline Vignal

Un film... charmant. On aime bien Laure Calamy et on la suit, au cinéma, depuis 2011 (Ce qu'il restera de nous, de Vincent Macaigne, et Un Monde sans femmes, de Guillaume Brac) et on est content de l'avoir vue à la télé dans Dix pour cent... Et on l'est encore plus (content) de la voir en tête de distribution dans cette plaisante comédie... (Qui, contrairement à ce qu'annonçait, par exemple Enorme, de Sophie Letourneur, est une vraie comédie). Une maîtresse de CM2 qui en pince pour un papa d'une élève de sa classe (et s'arrange pour l'exprimer à la face du monde -et des parents d'élèves- lors de la fête de l'école et du pestacle de fin d'année), qui se réjouissait de profiter des vacances qui arrivent pour passer quelques jours avec lui, et voilà qu'il lui annonce qu'il part avec femme et enfant dans les Cévennes pour faire comme Stevenson, une rando avec âne... Ni une ni deux l'amoureuse transie réagit en décidant de faire la même chose, espérant l'y retouver, ce qu'elle va illico raconter aux autres randonneurs pendant le repas,  le soir de son arrivée (et on est alors  enchanté, vraiment, de reconnaître, au milieu de l'assistance attablée, en muse tutélaire des sentiments tire-bouchonnés l'exquise Marie Rivière (Le rayon vert), qui a toujours d'aussi beaux yeux, et place bien sûr immédiatement le film dans un sillage rohmérien.
Antoinette va d'abord devoir faire connaissance avec Patrick, l'âne qu'elle a choisi pour faire son périple, et, rien que ça, ça vaut le coup d'oeil... Bon an mal an, elle parvient à apprivoiser l'animal (mais se faire, dans le même temps, apprivoiser par lui) et à boucler plusieurs étapes, même si elle prend du retard, et bien lui en a pris, d'ailleurs, de prendre du retard puisque bingo! le hasard va faire en sorte que l'élu de son coeur  débarque dans le même refuge, avec sa femme, sa fille, son âne...
Evidemment, les choses vont se compliquer... Antoinette c'est Laure Calamy, le chéri c'est Benjamin Lavernhe (ne pas oublier le rituel "de la Comédie française), absolument parfait dans le rôle du petit mâle pris entre deux feux (le conjugal et l'extra-), et l'épouse c'est la toujours plaisante Olivia Côte (j'aime son acidité) ils vont s'en donner à coeur-joie lors des rebondissements scénaristiques et le passage par toutes les nuances de l'arc-en-ciel du tendre : l'amour, le désir, le respect, la tendresse, le refus...)
N'oublions pas non plus l'âne, qui aura son rôle -important- à jouer lors desdits rebondissements (En plus c'est malin cette ombre tutélaire de Stevenson, dont on apprendra au passage pourquoi justement il avait fait ce fameux voyage avec un âne dans les Cévennes).
Un film malin, drôle, touchant, ensoleillé, optimiste... allez-y, quoi!

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avant

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après...

27 septembre 2020

lance-flammes

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EMA
de Pablo Larrain

Ema est un film duel (et c'est lui qui choisit les armes). Hétérogène (mais pas hétéronormé, hihi). Et la bande-annonce l'a bien compris, avec son mash-up de mélodrame familial et de danse contemporaine, qui, déjà, laisse perplexe. Du lard ou du cochon ? C'est rare, en plus, de voir dans un film argentin (ou, carrément, latino) une demoiselle aussi peroxydée et aussi... opaque. Dans une histoire qui, pendant un certain temps, l'est tout autant. Et ce n'est qu'à la fin que tout se met en place (la toute dernière scène est jubilatoire, mais ni Téléramuche ni Libéchounet, par exemple, n'ont jubilé).
Ce qu'on comprend, petit à petit : Ema (Mariana Di Girólamo, -incandescente à plus d'un titre-, impressionnante oui oui) est une jeune danseuse, mariée à Gaston un chorégraphe célèbre (Gabriel Garcia Bernal, que j'ai trouvé, comment dit-on ici... "reintri"). Ils ont adopté un jeune garçon (Polo) qu'ils ont fini par rendre (ça m'a fait penser à une planche des Frustrés, de Claire Brétécher), à cause de la violence du môme (il a notamment brûlé au visage la soeur d'Ema). Mais Ema regrette cet abandon, et ne va pas hésiter à faire tout ce qu'elle peut (payer de sa personne par tous les bouts) pour récupérer Polo.
Je penserai pendant longtemps que le fameux Polo est comme le quatrième homme de Police, d'Anne Fontaine, un prétexte, un leurre, un macguffin, jusqu'à ce que le film finisse par vraiment le prendre en compte, et le traiter en tant que "vrai" personnage, mais il faudra du temps...)
Le film, pendant un certain temps, est quasiment abstrait, et propre (propice) à toutes les interprétations, comme peut l'être, justement, une chorégraphie. Où le spectateur se raconte l'histoire qu'il veut bien se raconter. Par les couleurs, par l'éclairage, par la musique (très bonne scène où Garcia Bernal explique sa vision de la musique techno et son rapport avec la prison) par le montage, on a souvent l'impression de se trouver dans un clip géant. Géant comme le soleil qui trône en fond de scène lors d'un ballet récurrent.
Le film n'est pas aimable pendant un certain temps (les visages sont souvent fermés, les scènes de sexe sont filmées comme des bagarres, notamment une, essoufflante -presque terrifiante- où tout le monde baise littéralement avec tout le monde),  comme un rubik's cube dont on aurait pendant une heure quarante tournicoté et re les faces (violemment) colorées dans tous les sens, et qui finirait in extremis par reconstituer une image unie -et plausible- (et compréhensible).
Le film est excessif, agressif, rentre-dedans, (entre facticité et toxicité) mais Pablo Larrain ne nous a jamais habitués à la douceur (je frémis encore en repensant à El Club, que j'avais adoré), et, comme il est prouvé ici, la fin justifie les moyens...

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24 septembre 2020

je désire le désir de l'autre

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LES CHOSES QU'ON DIT, LES CHOSES QU'ON FAIT
d'Emmanuel Mouret

Un film de sentiments, plutôt qu'un film d'amour. Emmanuel Mouret (qu'on aime beaucoup ici et dont on a programmé quasiment tous les films) met en place une charmante (et impeccable) mécanique, comme ces boites à musique qui se mettent à jouer lorsqu'on en souléve le couvercle, où des figurines en porcelaine tournent et tournent encore sur la petite musique en rejouant sans fin la même ronde...Oui, à mi-chemin entre La Ronde (justement) de Max Ophüls, et, disons... Tu me fais tourner la tête d'Edith Piaf. Tourner, danser, ivresse...
Le mot de mécanique peut sembler mal choisi, avec ce qu'il évoque, à tort, d'artificiel, de rigoureux, d'inhumain, mais il est plutôt ici employé au sens que j'ai trouvé ici dans ce très cher wikipédioche :
"La mécanique (du grec ancien Μηχανική / mèchanikê, « l'art de construire une machine ») est une branche de la physique dont l'objet est l'étude du mouvement, des déformations ou des états d'équilibre des systèmes physiques. Cette science vise ainsi à décrire les mouvements de différentes sortes de corps, depuis les particules subatomiques avec la mécanique quantique, jusqu'aux galaxies avec la mécanique céleste."
Emmanuel Mouret se place au juste milieu, ni quantique ni cosmique, un entre-deux humain (trop humain)  qu'on pourrait nommer mécanique romantique (ou sentimentale). Cet homme progresse à chacun de ses films, dans l'avant-dernier il nous avait sidérés par le récit de la vengeance d'une femme (Mademoiselle de Joncquières) -déjà une mécanique, mais ici implacable-, ici il met en scène (sans pour autant, jstement se mettre en scène) un récit en forme de manège, avec, dans la boîte à musique évoquée plus haut, plusieurs couples qui  se font, et se défont, -échangez vos cavalières- et se refont, et tournent tournent follement (mais, dans le même mouvement très sagement pourrait-on dire) jusqu'à ce que le mécanisme s'arrête, et la musique aussi. Tout cela en fonction de la circulation du désir. Désir qui naît, (ou qui n'est pas hi hi) désir qu'on observe, qu'on décortique, qu'on espère, qu'on refuse, qu'on provoque, et même, oui, qu'on désire.
C'est... délicieux. comme de feuilleter Fragments d'un discours amoureux, mais avec des images, et des gens, des "vrais" gens (vrais gens de cinéma, s'entend) qui parlent parlent (comme des gens de cinéma) racontent se dévoilent s'interrogent, (le film est très écrit, autant qu'il est très musiqué), et la distribution de cet orchestre de chambre(s) ne pouvait qu'être chère à mon coeur : Vincent Macaigne, Guillaume Gouix, Niels Schneider côté garçons (à tous seigneurs tout honneur) et, chez les filles, Camélia Jordana (qui bâtit mène une jolie carrière), la toujours excellente Emilie Dequenne, et la débutante Jenna Thiam (découverte dans Les Revenants).  (Mais je me dois aussi de citer, même s'ils sont moins connus, Julia Piaton et Jean-Baptiste Anoumon qui bouclent divinement la boucle de ce quatuor de sentimentaux...)
Au départ, un garçon (Schneider) vient passer quelques jours chez son cousin (Macaigne) qui est absent mais à confié à sa compagne (Jordana) le soin de l'accueillir, et les voilà tous deux qui sympathisent, et commencent à se raconter leurs histoires sentimentales, qui son bonheur, qui son malheur. Et la ronde démarre. L'un commence à raconter, l'autre suit et raconte, ce qui nous offre l'occasion de suivre l'histoire de chacun et celle aussi des deux (car bien sûr il est question de sentiments, et de circulation du désir). L'histoire dans l'histoire (et parfois même dans l'histoire de dans l'histoire...)
Entre ce qu'on sent, ce qu'on pressent, et ce qu'on n'avait pas du tout vu venir, le spectateur est tout entier à son bonheur de spectateur.
C'est... jubilatoire. C'est drôle, émouvant, raffiné, sentimental, pudique, effronté, et ce fut pour moi un plaisir de chaque instant

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avec un petit côté rohmérien (entre contes pas tout à fait moraux, mais presque pas encore tout à fait immoraux)

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mais non qu'allez-vous donc vous imaginer tss tss tout ici est très hétéronormé, (mais ça ne me dérange absolument pas) : les filles aiment les garçons, et les garçons aiment les filles, et, même moi, avec la meilleure volonté du monde, n'ai pas réussi à y dégotter le plus riquiqui SSTG (à part peut-être, lorsque Guigui Gouix, en kimono, vient poser sa tête sur l'épaule compréhensive de Nielsounet, en plein questionnement amoureux, mais c'est vraiment fugace...)
Bref un très grand bonheur de cinéma
(top 10 sans doute)

les-choses

 

23 septembre 2020

la pianiste

081
ÉNORME
de Sophie Letourneur

Letourneur ça rime avec esprit frondeur, et, jusqu'ici j'avais plutôt aimé les travaux de la dame.
Mais là, arghhhhh! (râle de désespoir) ça ne m'a pas plu. Mais alors, pas plu pas plu. Je l'ai vu juste après La daronne, pensant que celui-ci serait encore plus drôle (le film est présenté partout comme une réjouissante comédie) eh bien pas du tout. Du tout du tout.
Et je l'ai senti dès le démarrage, dès la première scène, où, déjà, tout est en place, tout est joué (c'est triste, mais ça restera comme ça juste à la fin) Marina Foïs joue une pianiste virtuose, et Jonathan Coen son mari, impresario, attaché de presse, directeur de cabinet, décontractant sexuel, intendant en chef, etc. Il fait tout. Et lorsque l'employée de l'hôtel (ou qui que ce soit d'autre) s'adresse à la pianiste, c'est lui qui répond. La pauvre pianiste (qui est tout de même censée être une pianiste de génie) est présentée comme une petite chose grisâtre et rabougrie, presque autiste, sans autre envie dans la vie que jouer du piano et basta.
Et voilà que le mari a soudain envie d'un bébé (on repense à Marcello Mastroianni et à L'événement le plus important...) et va tout mettre en oeuvre (avec les conseils de sa mère) pour que sa femme tombe enceinte.
Le début était agaçant (j'avais pourtant adoré Jonathan Cohen dans Terrible jungle, mais là il est beaucoup moins intéressant, parce que beaucoup plus en roue libre) mais la suite -la grossesse- va l'être bien plus encore. (J'ai même envisagé à un moment de quitter la salle tellement ça m'agaçait...) Le film reste sur son parti-pris de départ (elle derrière et lui devant) et réitère le même fonctionnement dans  les mêmes scènes, avec la gynéco, avec l'infirmière, avec la dame qui donne les cours d'accouchement etc (c'est toujours lui qui parle à la place de sa femme, ok on a compris, hein, c'est bon) et ça devient de plus en plus pesant. (Comédie ah bon ? Je n'ai pas ri du tout.)
Lorsque le ventre de Marina Foïs devient vraiment énorme, comme il est dit sur l'affiche, le film en devient même quasiment déplaisant, et de filmer un accouchement quasiment "en réel" ne va pas le rendre plus attachant, loin de là...
Peut-être que c'est simplement le sujet qui m'en est très étranger. En tout cas, je préférais Sophie Letourneur avant.

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ps : il y a juste un scène que j'adore, une seule, dans la cuisine, le soir, quand Jonathan Cohen revient et que sa femme lui annonce qu'elle a fumé, qu'elle a bu et qu'elle a mangé du fromage, et qu'il se met à lui hurler dessus avec une voix aigue en répétant que le fromage "c'est du poison!"

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