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lieux communs (et autres fadaises)

5 septembre 2020

avec le masque

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HOTEL BY THE RIVER
de Hong Sang Soo

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EFFACER L'HISTORIQUE
de Bruno Delépine et Gustave Kervern

Ces deux-là je les re-chronique ensemble, juste pour dire, parce que je les ai (re)vus la semaine où le masque était obligatoire durant TOUTE la séance.
Autant ça m'a gêné pour le premier (le Hong Sang Soo) parce que j'avais le sentiment d'avoir du mal à respirer, et la sensation de baver légèrement du côté gauche (vous savez, comme quand vous êtes dans le train, que vous commencez à somnoler, vos yeux se ferment, et vous vous réveillez en sursaut avec un filet de bave à la commissure des lèvres, que vos voisin(e)s de siège ne peuvent pas ne pas avoir remarqué, et vous vous essuyez alors précipitamment...) et bien là c'était pareil parce que j'avais le sentiment de piquer du nez (enfin, moins que la première fois que je l'avais vu, lors de la journée de prévisionnement au ficâââ -encore merci Zabetta- mais un peu piqué quand même, pas des hannetons mais juste du nez) et c'est toujours un aussi joli noir et blanc, et deux histoires parallèles dans cet hôtel (un papa poète y retrouve ses deux fils -dont un est un réalisateur "branché, mais qui fait ce qu'il peut...", dixit une des deux copines de la deuxième histoire, venue réconforter une amie en pleine peine de coeur) qui se solderont par un décès d'un côté et des larmes de l'autre, avec auparavant beaucoup de discussions et encore plus de soju (et glou et glou), ce qu'on pourrait qualifier de film ravissant (la neige c'est forcément cinégénique, encore plus en  noir et blanc) mais dont la vision a été perturbée par ce fichu machin que l'on a désormais l'obligation de porter continuellement sur le museau (on était quatre dans la salle, au début tout le monde l'avait -j'ai zieuté- mais il me semble qu'à la fin plus vraiment...)

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Alors que pour Effacer l'historique, vu peu de jours après, nous étions beaucoup plus dans la salle (j'étais avec Catherine), la 12 où on peut mettre son siège en position chaise-longue, et, si nous l'avons gardé consciencieusement tous les deux, les attitudes de nos voisin(e)s furent diverses : ceux qui l'ont mis tout le temps, complètement, pas tout le temps,  complètement, ceux qui l'ont mis partiellement (dans le temps et/ou dans l'espace) bref chacun à sa façon... Personnellement (peut-être que le film s'y prêtait plus) je n'ai pratiquement pas été gêné (à part toujours ce sentiment de léger bavouillage du côté gauche de la bouche) peut-être parce que j'ai pris grand plaisir à le re-voir (je pense que c'est un de mes Kervern/Delépine préférés) même si, en le visionnant, et en m'y marrant beaucoup, je l'ai perçu comme beaucoup plus triste que la première fois. Très marrant, et très triste, ils sont forts les gaillards...

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2 septembre 2020

mois d'où?

(ce don : jeux d'août)

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(ce dont je doute)

1 septembre 2020

août 2020

samedi 1er (enfin)
toute la journée on a crevé de chaud, et je commençais à désespérer lorsque bradaboum! c'est devenu tout noir et l'orage a éclaté (mais attention, pas un orage de fillette, hein, plutôt de qualité supérieure, hein, quasiment orage tropical, bref et très violent -j'ai même filmé-)
dimanche 2 (Cuse)
entre deux manches de scrabble, avec Catherine, on a a fait une pause pour préparer une grosse salade de riz pour le soir (en confrontant nos pratiques personnelles, sur ce qu'on y mettait, ou pas... : poivrons, tomates, thon, champignons, maïs, anchois, crevettes)
lundi 3 (au 12)
les joyeux travailleurs de l'appartement du dernier en face : pour l'instant ils y sont quatre, le maigrichon tatoué et le barbu dégarniau petit chien ont été rejoints en début d'après-midi par deux nouveaux, deux trapus en short mou, qui étaient coincés en bas et n'arrivaient pas à rentrer (s'en est ensuivi un sketch assez plaisant sur le thème Comment réussir à les joindre ?)
mardi 4 (promo)
j'avais fait ce livre-photo sur le conconfinement (format carré 22x22, 100 pages), j'avais fini par le terminer mais je ne l'avais pas commandé, trouvant ça beaucoup trop cher (il me suffisait alors d'attendre -patiemment- qu'ils m'envoient une promo pages suplémentaires gratuites, et j'ai donc attendu, patiemment, quelques semaines, et finalement, c'est arrivé...)
mercredi 5 (au 12 ce n'est qu'un au revoir?)
peut-être la fin du job : en milieu de matinée, les deux habitués (le tatoué et l'homme au petit chien) ont passé pas mal de temps à descendre pas mal de trucs pour les ranger dans leur camionnette, et c'était un peu comme voir deux vieux copains faire leurs préparatifs de départ
jeudi 6 (Orkyn)
suis resté à la maison tout l'après-midi attendant la visite de contrôle annuelle pour ma machine à dormir (le sms spécifiait "entre 14 et 17h", j'ai appelé à 16h50 la maison-mère où on m'a confirmé que, comme je le supputais, le rdv ne se ferait pas et qu'on me proposerait une autre date)
vendredi 7 (Echenoz)
une invitation par sms d'Isa pour une soirée-pizzas sur la terrasse, il faisait doux, on a bu du rosé, les pizzas étaient bonnes, et aussi les petites mousses au citron du dessert
samedi 8 (Cuse)
il a tout de même fallu attendre la toute fin d'après-midi, que le soleil baisse un peu d'intensité, pour pouvoir -enfin- me livrer à mon plaisir favori ici : manger des mûres (elles étaient exquises,directement sur le mûrier (le long de l'escalier et tout en bas aussi)
dimanche 9 (binge watching)
(beaucoup) trop chaud pour sortir, alors dans la semi-pénombre, sur le canapé, j'ai regardé les trois derniers épidodes de la saison 1 + les six épisodes de la saison 2 de After Life (de et avec Ricky Gervais) que j'ai vraiment beaucoup aimé (sooooo british!), en alternant régulièrement avec la lecture de Fay de Larry Brown
lundi 10 (météo)
d'autant plus agréable que parfaitement inattendu, le plaisir, après cette journée affreusement chaude, de ressentir soudain ces bouffées de vent (même pas annonciatrices d'orage) qui sont venues -à point- nous rafraîchir alors que nous venions (Coralie Pépin et Loulou) de nous asseoir pour manger dehors
mardi 11 (décidément)
il n'a pas pu s'en empêcher, le projectionniste facétieux, de reprendre ses mauvaises habitudes, et rallumer les lumières de la salle cinq minutes avant la fin du film, au moment du climax dramatique (peut-être justement pour nous la faire ressentir, La Haine...)
mercredi 12 (estivale)
inauguré ce midi une salade délicieuse : tomate(s) + pastèque  + chèvre + menthe (celle de Catherine) + un filet d'huile d'olive et hop! ("ne pas mettre au frigo pour ne pas tuer le goût des tomates" dixit le site où j'ai trouvé la recette)
jeudi 13 (Imprimerie du Square)
un aller/retour en bus (avec masque) avec entre les deux le temps de manger à midi chez Pum avec Emma, tout ça pour quoi ? récupérer à temps le carton (lourd!) contenant les programmations et les bulletins d'adhésion pour nos chers zadhérents
vendredi 14 (Gy)
encore une pensée émue pour la maison Quévy : j'avais apporté "pour manger avec le café" un saucisson en chocolat (avec des noix pour faire le gras) plus vrai que nature, et absolument délicieux (heureusement Emma a pensé à Félicien avant qu'on ne le termine)
samedi 15 (Assomption)
en ce jour férié, j'ai suivi la règle et fait ce que je fais habituellement les jours fériés : je ne me suis pas habillé et je ne suis pas sorti (hin hin le temps s'y prêtait)
dimanche 16 (cinéma)
fort inhabituellement se tenait à 15h45 l'avant-première dominicale de Effacer l'historique (je l'ai appris par hasard et juste avant, en cherchant si Celles qui chantent passaient : non, alors j'y suis allé)
lundi 17 (au 12, mais hors-sujet)
une longue séance presque tatiesque avec un jeune cycliste (avec son beau vélo) essayant vainement de faire s'ouvrir la porte, obstinément close : en tapant le code, en téléphonant, en la bourrant la porte, d'un côté, de l'autre, des deux côtés en même temps, en re-téléphonant, (je l'ai perdu de vue pendant quelques instants et quand je suis revenu, lui et son vélo avaient disparu : entrés, ou pas ?)
mardi 18 (solanacées)
au magasin Esprit Paysan, il y avait, à côté des tomates-cerises, une barquette de trucs que je n'avais jamais vus, à la question "C'est quoi ?" la jeune vendeuse, rose de plaisir de me renseigner, m'a annoncé qu'il s'agissait de tomatilles, et que ça ressemblait beaucoup aux... physalis, j'en ai donc pris une barquette (mais bof...)
mercredi 19 (kéfir)
en utilisant des figues fraîches -de Gy- à la place (puis, en plus, car les figues fraîches flottent) des figues sèches, on donne à la boisson une très plaisante couleur délicatement rosée
jeudi 20 (en cuisine)
quand on est arrivés à Authoison, avec Catherine, on a trouvé Martha et Manue  très occupées, en pleine confection de pâtes fraîches (avec la maquina per fare la pasta) aux farines de sarrasin et de riz, tout spécialement pour Pacoune (qui est "sans gluten")
vendredi 21 (tourisme)
une "journée-jardins" avec Catherine et Dominique : celui de Cornimont le matin (Jardin des Panrées, hélas en cruel manque d'eau) et celui de Berchigranges, toujours aussi somptueux, l'après-midi, (tout ça dans la nouvelle voiture de Catherine, très agréablement rafraîchie)
samedi 22 (il en faut)
me suis fait deux plaisirs : passer chez S*sh pour mon mobile (le forfait à 13,99 pour 60 gigas qui expire lundi), et passer à l'Espace Kulturel pour y acheter le monumental (1100 pages!) Les Lionnes de Lucy Ellmann
dimanche 23 (à l'envers)
drôle de rester sans rien toute la journée dans l'appart aux volets fermés, et de finalement s'habiller sur le coup de 19h pour aller au cinéma, pour voir Le sel des larmes de Philippe Garrel (joli titre)
lundi 24 (trésorerie)
le monsieur à la caisse du bôô cinéma (qui en est aussi le propriétaire) m'a fait une fleur en me faisant, après réflexion,  un tarif d'entrée à 6€ pour l'avant-première de Tenet (en vf), mais  sur mon billet j'ai bien vu que c'était écrit 4€ (tarif jeune), comme quoi quand on est du bon côté de la caisse, on peut faire absolument n'importe quoi
mardi 25 (je reviens te chercher)
c'était bien, cette séance de 18h de The Climb, avec Catherine (à côté) et Zabetta (juste devant), quasiment une dizaine de personnes (toutes ADC) où je connaissais chacun(e), comme au bon vieux temps
mercredi 26 (alien)
mon aide-ménagère a démontré une fois de plus sa parfaite efficacité en me débarrassant de ce truc dégueulasse (et non identifié) qui pendouillait depuis quelques jours au plafond des toilettes (juste au coin)
jeudi 27 (composez à présent les dix chiffres)
je me suis fait penser aux personnages de Kervern et Delépine (Yolande Moreau, surtout) quand je me suis retrouvé face à un répondeur, pour activer ma nouvelle carte sim de chez S*sh
vendredi 28 (sacha distel)
depuis que j'étais rentré de courses, je n'arrêtais pas de me dire que je n'avais pas dû éteindre mes phares, et je me suis enfin décidé à re-sortir pour aller vérifier sur le parking de la rue Serpente : quand je suis sorti, il commençait à bruinouiller, le temps que j'arrive au parking (pour voir que je les avais effectivement éteints) la pluie s'est intensifiée, et quand je suis arrivé chez moi j'étais trempé
samedi 29 (prenez la queue comme tout le monde)
je reste persuadé que le gros qui s'est soudain matérialisé devant moi dans la file d'attente pour la poissonnerie, et qui a acheté pour 100€ de poiscaille en mettant des plombes pour choisir (et je veux ci, et comment vous cuisinez ça, et ça c'est quoi) avait en réalité truandé
dimanche 30 ("on s'occupe de tout")
il aura fallu grosso modo presque 6 heures, après la malencontreuse dernière mise à jour de wind*ws, (et n arrêts sauvages et redémarrages forcés) et beaucoup d'inquiétudes pour que mon ordi reprenne -enfin- son aspect habituel, au moment où je commençais vraiment à perdre tout espoir...
lundi 31 (écouvillon)
Catherine (chez qui j'ai passé l'après-midi d'hier) me téléphone ce matin pour m'informer qu'elle a eu un appel de sa fille (au mariage de qui elle a assisté la semaine dernière) qui l'informait qu'une des jeunes invitées avait été testée positive au cocovirus, et qu'elle va donc se faire elle-aussi dépister (j'attends ses résultats)

30 août 2020

jagermeister

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THE CLIMB
de Michael Angelo Covino

Etonnant.
(Etonnamment étonnant je dirais même plus).
Un premier film sorti un peu d'on ne sait trop où, que je n'ai pas eu envie dans un premier temps d'aller voir (bof, une histoire de cyclistes, ça plairait sans doute au Philou...), que nous avons fini par programmer dans le bôô cinéma (devant la demande et la très bonne tenue des critiques), et que je suis allé voir hier soir avec Catherine, en gardant en tête un avis sybyllin de dominique ("J'aurais préféré voir une vraie comédie...". Ah...)
"Sous ses airs de typique comédie indé à la Sundance, cette “bromance” à la vie à l’humour de deux copains, présentée à Un Certain Regard en 2019, brille par son ton acide, qui ne cède jamais à la conclusion facile ni aux bons sentiments." (les fiches-cinéma) (ou, quand quelqu'un dit bien ce que vous pensez, pourquoi se priver de le citer ?)
C'est vrai que j'ai pensé "Sundance" (et, aussi un peu, "Wes Anderson" je dois dire...), mais, très vite, le film nous emmène ailleurs, sur son propre territoire : l'histoire de deux potes, Mike et Kyle, interprétés respectivement par le réalisateur (Michael) et le scénariste (Kyle), dont on peut supposer, s'ils ont donné (gardé) leurs prénoms, qu'ils sont aussi potes dans la vie.
En sept chapitres (chacun avec en titre un mot ou une expression de la vie courante en titre) le film raconte une amitié au long cours. Les histoires d'amitié virile, moi, je suis toujours preneur (d'autant plus que je peux y glisser un SSTG (sous-sous-texte gay) (il s'agit souvent de surprises, un exemple très réussi pour moi étant Old Joy, de Kelly Reichardt, ou bien, dans le même esprit,  Prince of Texas, de David Gordon Green) et si c'est bien d'amitié dont il est question, au fil de toutes ces années (le film procède chronologiquement, avec des ellipses et des sautes temporelles), elle peut tout aussi bien être qualifiée de "toxique", comme le dit un des personnages du film...(Quoique..). Mike oeuvre-t-il pour pour pourrir la vie de Kyle, ou, au contraire, ne serait-il pas son ange gardien ? Amour, amitié, la question reste (joliment) posée...
C'est en tout cas le moteur (le pédalier plutôt hihi) du récit, qui réussit, (en changeant plusieurs fois de braquet (filons la métaphore pédalesque)) la prouesse de réussir à nous étonner à chaque fois, dans sa façon de rebondir et zboïng de partir dans une direction qu'on n'aurait pas forcément imaginée. Mariage, enterrement, fête de famille, enterrement de vie de garçon, re-mariage, les situations proposées comme point de départ de chacun des chapitres sont pourtant banales, conventionnelles, ultra-balisées. Et pourtant... c'est vraiment très malin ce qu'en font le réalisateur et le scénariste (et donc les personnages qu'ils incarnent. Avec une volonté auteuriste pas désagréable du tout (le filmage millimétré, les plans-séquences, la bande-son improbable avec ses chansons françaises des années 60 que même moi je ne connaissais pas, c'est dire...),  bien au contraire.
C'est comme le Jâgermeister : ça n'a l'air de rien (une liqueur à base de plantes), on hésite à goûter, et, passée la première gorgée on trouve ça original, délicieux, surprenant, et on en reprend... (attention c'est traître ça titre quand même 35°) Mais si, on en reprend!
Une excellente surprise estivale.

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(Kyle et Mike)

28 août 2020

entropie

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TENET
de Christopher Nolan

S  A  O  R
A  R  P  O
T  E  N  E  T
O  P  R  A
R  O  A  S

Et voilà.
(Ca devrait suffire).
Je connais la formule depuis mon adolescence, sans bien savoir à quoi ça se réfère ni à quoi ça pourrait servir. Et voilà que Christopher Nolan l'a fait (je m'en doutais un peu depuis que j'ai appris le titre du film...) Comme le film ne sera projeté qu'en VF dans le boo cinéma, autant aller le voir en avant-première, n'est-ce pas ? C'était dans la 8 (aïe mauvais présage, c'était la salle de Div*rce Club), et, effectivement, il y avait dans la salle -qui est vraiment très grande- un peu plus de monde que d'habitude (bon, pas encore au point de ne pas pouvoir respecter la distance minimale d'un fauteuil entre spectateurs, hein, mais il y avait du mieux...)
Et ça a démarré, et on constaté tout de suite que le son était TRES FORT, et, tout de suite après, que le montage aussi, et on se prend dans les mirettes une scène d'attentat à l'Opéra par un ou plusieurs groupes inconnus, une scène d'ouverture pleine de mecs uniformés et masqués, de flingues maousses, de violence et de pyrotechnie qui démarre genre James Bonderie, pour nous donner l'occasion de découvrir le héros du film, celui qui va sauver le monde (Bruce Willis, ton temps est révolu hihi). Il (il n'a pas de nom) est black, est interprété par John David Washington (le fils de Denzell), sapé comme jamais, et -hélas- est doué d'autant d'expressivité et de charisme que, disons, Steven Seagal dans ses meilleurs jours (il a les mâchoires serrées comme s'il avait un appareil dentaire particulièrement occlusif, mais bon, quand on doit sauver le monde, on a sûrement autre chose à penser que de sourire et faire des mamours, n'est-il pas ?).
Pour sauver le monde, il a un adjoint, Neil, un blondinet trop cool joué par Robert Pattinson himself, décidément cet homme peut tout faire - les deux dernières fois qu'on l'a vu c'était dans The Lighthouse de Robert Eggers, et dans High Life, de Claire Denis-, et il joue le bras droit un peu rigolard (le Laverdure de son Tanguy sauveur de monde) faire-pas si valoir que ça, en fin de compte.
Et il y a bien sûr en face un méchant très méchant qui envisage de détruire le monde, Sator (clic clic!), un mafieux russe, interprété par Sir Kenneth Brannagh (j'ai dû attendre le générique de fin pour avoir confirmation de ma supputation) qui est vraiment oui oui affreusement méchant, (à côté de lui le Requin des Dents de la mer, c'est Bambi...), incarné un chouïa en force (ce que le doublage français n'arrange pas vraiment...)
Un héros, un méchant, et il faut bien sûr, entre les deux, une princesse à délivrer... Elle est blonde, elle s'appelle Kath (pour Katherine), elle est interprétée par la délicieuse Elizabeth Debicki, (dont on devrait bientôt reparler) qui compose un des personnages les plus intéressants du film... c'est l'épouse du méchant très méchant, et, devinez un peu qui va tomber illico raide dingue d'elle, hein?
Et le macguffin ? le truc pour lequel tout le monde se bat mais qui est -hitchcokiennement- un prétexte à la mise en place de l'histoire  ? Au début on croit que ça va être du plutonium 241, mais c'est un leurre! Le machin en question c'est le temps. Le temps c'est de l'argent bien sûr, mais le temps à l'envers c'est encore plus que ça! Et c'est là-dessus que va se construire le film, de morceaux de bravoure en morceaux de bravoure (un combat dans un port franc, une course-poursuite avec des voitures qui vont -vraiment- dans tous les sens, une confrontation de part et d'autre d'une vitre, une opération militaire avec les rouges à l'endroit et les bleus à l'envers -allez-y vous comprendrez mieux-) qui vous clouent incontestablement sur votre fauteuil (avec les mains sur les oreilles tellement c'est toujours aussi FORT, à savourer votre plaisir -régressif- de regardeur de blockbuster, yeux comme le loup de Tex Avery, mâchoire pendante et surtout, oui surtout, le cerveau en ébullition.
Carrément.
Car si, par certains côtés, on est en plein dans la bourrinerie (grosses burnes, grosse artillerie, grosses  bagnoles, gros bras, grosse camaraderie virile et j'en passe) clinquante et bien bourrinante (film d'action et d'espionnage, dira-t-on), voilà que le manteau de l'histoire se révèle nanti d'une doublure scientifique version hard-science, physique quantique, entropie, paradoxes temporels etc. vous voyez le genre, le genre justement qui vous fait froncer les sourcils et apparaître sur le front les rides dites "d'intense réflexion", (hounga hounga moi bas de plafond essayer de comprendre...) qui fait inexorablement monter la température de vos méninges jusqu'à ce que vous ayez, par instants, le sentiment d'avoir, oui, le cerveau qui frit.
Donc il vaut mieux alors passer en automatique et s'enfoncer béatement dans son fauteuil moëlleux en soupirant d'aise tranquillou et les regarder tous se foutre sur la gueule, sans plus essayer de chercher la petite bête ni de comprendre comment, par exemple, une même attaque peut avoir lieu en même temps à l'endroit et à l'envers (je n'en suis toujours pas revenu...)
Comme d'habitude chez Christopher Nolan (je me base sur ceux que j'ai vu : Interstellar, Following, Le Prestige, Memento) l'intrigue est virtuosement tarabiscotée, le scénario est tortueusement intelligent, le film vous traîne sans ménagement dans sa complexité paradoxale, où l'on a, en plus de la cinégénie, le plaisir de voir de temps en temps se confirmer une hypothèse de spectateur, tandis que le récit se retourne comme un doigt de gant, ou que le réalisateur nous permet de (re)voir la scène sous un autre angle (ça se produira plusieurs fois)... Dans Interstellar, par exmple, on revoyait, à deux moments du film,  une même scène, vécue de part et d'autre d'une bibliothèque, à des années (-lumière) d'écart, mais là, c'est carrément tout le film qui se revoit (et renvoie à lui-même), de part et autre d'un centre de symétrie spacio-temporel (le N de TENET), en avant et en arrière -simultanément!-.
Comme si le nouvel ennemi de James Bond, mieux que Goldfinger, se nommait à présent Schrödinger*
Bref (2h30, tout de même! ) le film est et n'est pas. Dans le même temps (!). Pas un chef-d'oeuvre impérissable, c'est sûr, mais un sacré moment de cinoche, c'est tout aussi certain...
Je ne suis pas certain que, en l'état, ça puisse renflouer les tiroirs-caisses des cinoches comme l'espéraient ceux de la profession désormais exsangue et sinistrée jouez hautbois résonnez musette (et tiroirs-caisses),  le quantique des quantiques... (et j'avoue qu'en fait je m'en fous un peu...)
Comme le conseille Téléramuche, (re) voyez plutôt Memento, Le Prestige, et Interstellar, du même, encore plus réussis...

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deux façons de voir...

* "Le chat de Schrödinger est une expérience de pensée imaginée en 1935 par le physicien Erwin Schrödinger afin de mettre en évidence des lacunes supposées de l'interprétation de Copenhague de la physique quantique, et particulièrement mettre en évidence le problème de la mesure." (voir la suite sur wikipedioche)

27 août 2020

ébénisterie

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LE SEL DES LARMES
de Philippe GARREL

Encore un beau film en noir et blanc... (ça doit-être mon côté esthète décadent et/ou dégénéré, mais, c'est plus fort que moi, dès que je vois que c'est en N&B, je me dis automatiquement que c'est 50% de bonheur en plus, minimum).
Garrel, je le suis depuis... très longtemps (je me souviens d'une engueulade avec Pat P. devant une affiche du Berceau de Cristal (1975), à Paris, à propos duquel on était fort en désaccord, le plus drôle étant que je ne me rappelle plus qui attaquait et qui défendait...).
Beaucoup de temps a passé depuis ces expérimentations baroques (que j'aimerais bien pouvoir revoir juste un peu, tiens...), Philippe Garrel, s'il continue d'expérimenter, le fait à présent beaucoup plus sagement, (raisonnablement) mais je continue d'aller voir ses films quand on les programme dans le bôô cinéma (ce qui est très souvent le cas).
Il est souvent (toujours, quasiment) d'hommes et de femmes, d'amour (qui commence, qui finit, qui s'emberlificote) souvent, (de mort aussi) et aussi de famille (de parentalité et de filiation). Philippe Garrel évoque souvent son père (Maurice) et emploie aussi (a employé, plutôt) son fils (Louis).
Ici pas de Loulou mais Luc, un jeune premier (Logann Antuofermo, c'est son premier film), un beau ténébreux comme avait pu l'être en son temps Wadeck Stanczack (je ne sais pas de quelle profondeur a pu surgir cette réminiscence), mais en plus doux toutefois. Qui "monte à Paris" pour passer le concours d'entrée à l'école Boulle (il est menuisier, travaille avec son père, un mec en or, joué par le toujours excellent André Wilms, nimbé ici qui plus est d'une beauté toute Ganzienne).
Il va croiser Djemila (la pétulante Ouleya Amamra qui étincelait dans Divines mais qui joue ici dolce, même dolcissimo) , puis Geneviève (Louise Chevillotte, qui jouait déjà dans l'avant-dernier film de Garrel), et enfin Betsy (Souheila Yacoub, qui a débuté en 2018 notamment dans le Climax de Gaspar Noé). Trois femmes, trois attitudes, trois relations fragiles.
Car Luc ne sait pas qu'est-ce que c'est qu'aimer (et il aimerait bien le savoir).
Le film progresse au fil de ces trois histoires successives (dont certaines se chevauchent et provoquent des crises), avec en filigrane l'amour filial et paternel de Luc et de son père (difficile de ne pas imaginer que Garrel parle de sa propre histoire, à peine déguisée), dans un beau film plutôt mélancolique (auquel le seul reproche que je pourrais faire est la voix-off, qui ne sert souvent à rien, puisqu'elle ne fait que paraphraser (redonder) ce qui se passe à l'écran et que, à une exception ou deux,  le plus lambda des spectateurs est à même de comprendre...)
Que je rangerais sur l'étagère des "Garrel que j'ai bien aimé(s)", même si la toute fin fait tout de même bien retomber le soufflé (encore la faute de la voix-off, dont on dirait qu'elle clôt -un peu (trop) scolairement donc- une rédaction dont le sujet pourrait être "Dites à votre papa combien vous l'aimez".
Mais bon sans doute je chipote...

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23 août 2020

au théatre cette nuit

rue bb

(le cadre)

*

le point de vue est limité, car la scène est observée par l'espace entre les volets de la fenêtre du salon
la rue BB est en pente, et descend de la gauche vers la droite
quand il est quesion du "15", il s'agit d'un numéro un peu plus bas, invisible depuis la fenêtre

*

l'heure : entre 3h et 4h du matin

*

personnages :
JFO : la jeune fille en orange (avec une boîte de bière genre 8.6 à la main)
JF 2 : la jeune fille qui parle doucement
JH : le jeune homme avec le t-shirt  blanc
CO : Comparses 1 et 2
CO 2 : Comparses 3 et 4
CH : L'homme au chien

*



la scène commence plateau vide, on entend juste des éclats de voix indistincts qui se rapprochent
JFO apparait, remontant la rue en soliloquant, s'arrête au milieu du carrefour vide, et parle, sans se retourner
JFO : ... et retourne chez ta femme!
elle reprend sa marche et disparaît côté cour (mais on entend ses ronchonnements qui continuent, mais de façon indistincte.
Apparait JH qui surgit de l'endroit d'où venait JFO, marche dans la même direction, comme s'il la suivait (il ne dit rien) il avance encore, s'arrête au niveau du porche, sous lequel il avance (l'éclairage automatique qui se déclenche alors permet de supposer, au vu de son ombre, qu'il est en train d'y pisser (joli effet de lumière), et pendant ce temps montent des bruits de voix de CO1 et CO2, qui, venus du fond,  remontent la rue S.V et qui, lorsqu'ils l'aperçoivent, apostrophent en rigolant JH (on entend des choses comme "petit pédé" semble-t-il, maisamicalement, sur le ton de la vanne). JH sort du porche et s'avance vers eux tout en refermant sa braguette, il est de dos, au milieu de la rue, arrive une voiture de la rue S.V qui tourne à droite, et JH alors, au milieu du carrefour, lui fait signe de passer
C1 : Tu fais la circulation...
La voiture tourne, les autres se marrent, JH répond indistinctement, il fait l'idiot en s'accrochant au panneau de sens unique  et en tournant autour à bras tendu...
Les comparses 1 et 2 continuent leur chemin, tournent à droite et disparaissent en cour...
Arrive alors JF2 qui s'approche de JH, lui parle doucement, le prend par le bras, et l'emmène doucement vers la droite (en direction du 15? ) Tous deux disparaissent.

Soudain il pleut...

Réapparaît alors JFO, toujours avec se boîte de bière à la main, qui revient (plutôt calmement) sur ses pas et finit par rentrer au 15...

Passent alors, suivant le même trajet, deux mecs en noir qui discutent de façon un peu exaltée, mais "gentiment", d'un autre mec (peut-être JH ?) C3 a un petit chignon / queue de cheval, il virevolte et sautille un peu en parlant
C3 :La tarlouze, le petit bâtard... (et variations sur le même thème)
C4 acquiesce
ils continuent de descendre la rue tout en continuant de traiter le mec de tous les noms

Repasse une nouvelle fois JFO, toujours la bière en main, elle repart vers le haut de la rue B.B en grommelant, indistinctement

(passent plusieurs voitures)

Réapparaît JH, avec CH (et son chien -genre pit, en laisse) Ch court après Jh, ils se poursuivent autour d'une voiture en stationnement, et reprennent leur chemin vers le haut de la rue
CH (hurlé) : Farah*!
(il part en courant -avec le chien- vers la gauche, JH le suit, en courant aussi, puis repasse assez vite dans l'autre sens, toujours en courant, il s'arrête et revient ramasser quelque chose qu'il a laissé tomber, et repart en courant, vers le bas de la rue
pendant ce temps on entendait indistinctement au loin les mots échangés par JFO et CH, ponctués d'ailleurs d'aboiements du chien, comme s'il voulait prendre part à l'échange...
Puis réapparaît CH, tenant JFO par la main, la tirant plutôt
JFO : Youcef*!!!
(puis, à à CH) Il est où ?
CH : Il est là... (il tend le bras vers le 15)
JH alors réapparaït et revient vers eux, tous les trois se retrouvent pile sous la fenêtre, et repartent en criant fort (le chien aussi continuera d'aboyer par à-coups) , on ne comprend que
CH J'ai mal à la bouche! J'AI MAL A LA BOUCHE!

Les échanges continuent, el niveau sonore décroît au fur et à mesure qu'ils s'éloignent

La scène est vide, elle reste vide, et il se met à pleuvoir, très fort cette fois

Ca reprendra un peu plus tard (les gueulantes et vociférations) mais moins fort (j'ai fermé presque toutes les fenêtres) mais je me suis recouché et je n'ai plus le courage de me re-lever...

* les prénoms ont été changés...
il s'avère que JH est un de mes anciens élèves et JFO sa tante, "bien connue des services sociaux"...

22 août 2020

à quatre temps

072
CELLES QUI CHANTENT
de Sergei Loznitza, Kariam Moussaoui, Julie Deliquet et Jafar Panahi

Je l'avais déjà vu "par surprise" à Besac, et l'avait beaucoup aimé, mais mon plaisir n'était pas complet parce que ma vision ne l'avait pas été non plus... Donc j'ai saisi l'occasion de remettre mon plaisir à niveau.
Et j'ai vraiment bien fait.
Quatre réalisateurs, quatre pays (des yeux d'Ukraine, d'Algérie, de France et d'Iran) quatre approches, quatre façons de faire mais un sujet central, comme le dit très justement le titre, celles qui chantent : des femmes et des voix. Celle d'une Callas très minaudante chez Loznitsa, celles de "femmes qui chantent dans les grottes" chez Moussaoui, celle de la Traviata chez deliquet, et, enfin, la cerise chantante si on peut dire, celle d'une interprète sans visage chez Panahi.
Et les quatre films sont aussi enthousiasmants, c'est tout ce qu'on peut en dire. Dans cette manière qu'ils ont, chacun(e) à sa façon, de réinventer le rapport entre celle(s) qui chante(ent) et ceux qui les écoutent, de poser la question Qu'est-ce qu'être spectateur ? (question qui en ces temps troublés se pose avec plus d'acuité encore) et d'y répondre chacun(e) avec sa propre sensiblité...
Enthousiasmants, oui (et je leur garde une place d'ores et déjà dans mon classement de fin d'année, c'est dire...)

0904186

*

1752345

à l'Opéra

1721146

dans les grottes

894886853

à distance

1688387

dans le contre-champ

21 août 2020

data center

071
EFFACER L'HISTORIQUE
de Benoît Delépine et Gustave Kervern

(Joyeusement nihiliste)
Voilà deux zozos (dodos? allez-y vous comprendrez...) dont on a programmé tous les films, dans le bôô cinéma (et dans le vieux moche avant, aussi, puisque le premier Aaltra, date de 2003.). Si j'ai bien compté sur allocin*che, celui-ci est le 9ème.
J'avoue que j'y allais tout de même avec un petit chouïachounet d'inquiétude, les deux précédents, I feel good et Saint Amour, m'ayant  laissé un peu sur ma faim (enfin, plutôt sur ma soif, dans le cas présent), un léger goût de bâclage et de va-comme-je-te-poussisme. Delépine & Kervern les joyeux bricolos quoi...
Il y avait une avant-première, dimanche après-midi, dans la salle 5 du bôô cinéma, ce qui ajoutait encore un peu à mon inquiétude (la dernière, je le rappelle -oui oui fouettez moi- c'était Div*rce Club), mais là,  je me suis senti tout de suite mieux en entrant dans la (grande) salle : j'y étais tout seul (ce qui était donc tout à fait bon signe, et me mettait déjà dans de meilleures dispositions...). (Comme si ça confirmait mon intuition que les gens préfèrent de loin aller aux avant-premières cons...) Donc, une avant-première princièrement pour moi tout seul, dans la salle où les sièges font chaise-longue (en plus)...
Blanche Gardin, Corinne Masiero, et, entre les deux, Bruno Podalydès. Ca commence bien : Blanche Gardin (de dos, mais on sait que c'est elle) rentre de faire des courses (elle tient un sac en plastique), et fait une pause en se grattant la raie contre un jeune tronc, il y a des zigouigouis qui volent... (c'est beau et simple comme du Reiser... )comme une pause bienvenue avant de retourner affronter les emmerdes. 
Trois voisins d'un lotissement pavillonnaire démoralisant (comme souvent chez D&K) n'importe où à côté de nulle part  : une chômeuse, une chauffeuse de taxi et un serrurier, qui se sont connu(e)s sur un rond-point ("leur" rond-point) l'année d'avant en tant que gilets jaunes, et qui, au début du film, ont chacun des soucis d'informatique et de téléphonie (dirons-nous). En plus des soucis "normaux" et ordinaires propres aux petites gens... Problèmes qu'ils u'ils vont finir par mettre en commun (mutualiser) pour tenter de les résoudre (et faire appel à rien mins qu'à Dieu, qui, comme chacun sait, vit caché dans une éolienne...).
Oui, autant les deux précédents films du tandem m'avaient semblé un peu... flottants, autant pour celui-ci ils semblent avoir retrouvé la gniaque (gnaque ? niaque ?) et la pugnacité des grands jours. Ca dézingue à tout va, et c'est plutôt jouissif. C'est cruel sans être méchant. C'est acide, très acide, ça attaque carrément les gencives mais c'est salutaire. C'est le genre de film qu'il faudra impérativement revoir pour appréhender des choses et des finesses (oui oui) qui vous avaient échappé la première fois... Tellement il y en a de ces détails fignolés/pignolés, comme si le tandem avait entrepris de dresser la Liste des trucs qui sont faits pour bien vous faire chier. Avec des personnages principaux beaucoup moins esquissés que d'hab',  fignolés je dirais même, des personnages pas tout d'un bloc mais amoureusement crayonnés, (même si parfois le trait paraît un peu chargé et que la mine du crayon a fait un trou dans la feuille...)
Non seulement les trois solistes (Gardin Masiero Podalydès) tiennent leur rôle jubilatoirement (on regrettera juste que Corinne Masiero, enfin son personnage, soit un peu sous-employé face à Miss Gardin, qui emporte tout sur son passage), mais, pour faire bonne mesure ("Y en a un petit peu plus je vous le mets quand même ?") les réalisateurs n'ont pas résisté au plaisir d'inviter des comparses-clins d'oeil pour pimenter la sauce (Jacky Berroyer, Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde, Bouli Lanners, Vincent Dedienne, et le toujours fascinant -en tant qu'acteur- Michel Houllebecq  -le générique évoque aussi Jean Dujardin et les critiques Yolande Moreau mais j'avoue ne pas les avoir reconnu(e)s...-). Toute la misère du monde (chère à Bourdieu) à la sauce grolando-pavillonnaire, c'est sûr que ça tache un peu les doigts. Mais voir notre trio de Robins des Boi(e)s partir vaillamment à l'assaut des moulins à vent des multinationales informatiques et rézo-sociales (comme s'ils s'étaient trompés d'histoire) ça fait du bien... Vraiment les D/K ont mérité leur Ours d'Argent spécial 70ème édition du dernier Festival de Berlin!
Ce film, c'est de l'oxygène pur (pour vous aérer les neurones) avec un chouïa de protoxyde d'azote (pour les zygomatiques) et juste ce qu'il faut de monoxyde de carbone (au cas où vous auriez envie d'en finir avec la vie), bref le mélange gazeux parfait!
(Nihilistement joyeux).

4989689

19 août 2020

alerte rouge

070
LIGHT OF MY LIFE
de Casey Affleck

Dans la salle 5, à 18h, on était trois pour la séance en V.O (à 7,50€, tout de même) pour ce film dont la bande-annonce, vue avec Dominique, m'avait donné plutôt envie de le voir. Ecrit et réalisé (et interprété) par Casey Affleck (à qui j'ai déjà tiré plusieurs fois mon chapeau : scénariste et acteur de Gerry (2002), acteur -sous un drap- dans A Ghost story (2017), réalisateur de I'm Still here (2010) le vrai-faux doc sur Joaquin Phoenix), qui est un jeune homme intéressant...
Qui se met donc en scène dans cette histoire d'un père et de sa fille, dans un road-movie post-apocalyptique (où la majorité des femmes ont disparu, emportées par une mystérieuse pandémie).
La bande-annonce est (un peu) menteuse puisqu'elle nous présente le film comme un genre de thriller vitaminé (avec la musique qui va avec), alors qu'en réalité le rythme du film est beaucoup plus... calme (plan-plan). (J'ai d'ailleurs regardé ma montre à plusieurs reprises). Centré sur la relation fusionnelle entre (je l'ai déjà dit mais je vais faire comme le film, insister) une fille et son père (qui est obligé de la faire passer pour son fils tant la denrée est devenue rare et susceptible d'attirer les convoitises testostéronées -on les parque dans des bunkers, dans des camps...-) Bien sûr on pense au film La Route (d'après le roman du même nom de Cormac mc Carthy) dont le thème -et l'affiche- sont tout de même assez voisins (cf plus bas)...
Le film va son petit bonhomme de chemin (on s'y déplace souvent à pied), dans un genre de faux-calme (le papa est vraiment attentif et sur la défensive, mais les menaces "réelles" ne sont pas si fréquentes...) mais les situations sont assez répétitives et, oui, on s'ennuie un peu (le regardage de montre est un signe, et j'ai même -o horreur- allumé mon téléphone pour chercher la durée du film, c'est dire...) Et , des fois, on souhaiterait que ça bouge (et vibre) un peu plus. Je pensais à cette expression qui m'avait ravi lorsque j'étais plus jeune : "c'est mou du genou..."
Par exemple, lors de la très loooooongue séquence d'ouverture (le papa et sa fifille sont sous la tente, et il lui raconte son histoire pour s'endormir, et ils ont beau être sympathiques tous les deux (critique pas très cinématographique : j'adore les BAB -barbus à bonnet- et Casey Affleck, je le reconnais, en est ici un magnifique spécimen, et justifierait à lui tout seul que je témoignasse au film une indulgence coupable, mais bon le plaisir des yeux ne fait pas tout, n'est-il pas ?), n'empêche que ça dure des plombes... Et celà se reproduira à plusieurs reprises, en fait après chaque découverte d'une nouvelle coquille vide dans laquelle papounet et fistonne vont jouer les bernard-l'hermite...
Un récit qui manque à la fois de racines et d'envergure.
Bref, un film pas indigne mais pas complètement enthousiasmant non plus (mais que je n'ai pourtant pas envie de descendre, eu égard à ses interprètes ,cCasey Affleck (BAB) et la jeune Anna Pniowsky, proprement époustouflant(e)...)

0305145

ce film-ci

the_road_film_da_vedere

... et l'autre

*

53102261034538

père et fil(le)s

*

the road 1

l'autre film

0934697

celui-ci

 

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