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lieux communs (et autres fadaises)

5 juin 2020

(re)

un mercredi riche en "re" :

- 8h : le retour de ma très chère aide ménagère, Anne-Marie (qui préfère qu'on l'appelle Marie) après trois mois d'interruption, que j'ai d'ailleurs assez vite lâchement abandonnée (mais qui, à mon retour, m'a fait remarquer gentiment qu'elle avait eu beaucoup plus de boulot que d'habitude, à cause de la poussière notamment), pour aller retrouver Manue à

- 8h40 : un petit-déjeuner en terrasse (au soleil!), deux grands crèmes et deux croissants servis par un garçon mimi comme tout dont on devinait la pilosité faciale entre les élastiques de son masque, tables à distance règlementaire, les gens prennent le soleil, se retrouvent, discutent, expriment leur plaisir d'être (à nouveau) là

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*

 - 11h45 : retour (tant attendu) au FJT! Peu de monde s'y est risqué (j'arrive juste après cinq joyeux travailleurs), découverte des nouvelles consignes, "on ne touche plus rien" (c'est le cuisinier qui met sur le plateau) nouveau sens de circulation (on entre toujours de la même façon mais on sort a présent par l'autre côté) , masques obligatoires pendant les déplacements, plus de pots à eau mais service au verre, plus que deux chaises (en quinquonce) par tables de quatre, et café à commander en même temps que le repas, c'est bon de se retrouver là (c'est ce que vont dire aux cuisiniers toutes les personnes quand elles arrivent) mais il va falloir s'y faire

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(bon appétit...)

*

- 13h : il fait soleil, il fait chaud, et si je rentrais par le chemin des écoliers ? allons donc juste faire un petit tour sur mon ex parking préféré, juste pour voir ce qui s'y passe... Pas mal de bahuts, mais l'ombre est rare, l'activité proche de zéro, et donc je ne m'attarde pas...

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(pas très facile de photographier en conduisant...)

*

et retour à la maison pour un peu de scrabble, (à chaque journée son lot de nouveautés!)
...Tiens, au courrier, 

télérama sortir

Téléramuche a retrouvé son supplément Sortir... (encore un "re" pour cette journé!)

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tiens, je suis en verve :

comme au bon vieux temps :

l'esprit des murs :

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et, tiens, des marins...

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sans oublier un petit graphique qui montre que tout va de mieux en mieux...

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*

(quant aux chiffres des décès par départements, ils n'ont plus été mis à jour depuis le 28 mai...)

 *

that's all folks!

 

2 juin 2020

top100

(c'est un truc que j'avais commencé il y a un certain temps... il y était  juste question de 100 livres chéris, toutes catégories confondues, mais comme j'avais du mal à arriver au bout, j'ai changé mon fusil d'épaule / coupé la poire en deux, et fait deux listes : 50 écrivains et 50 livres)

50 écrivains (dont plusieurs livres m'ont donné de grands bonheurs de lecteur)

1) Glen BAXTER

2) Emmanuelle BERNHEIM

3) Lawrence BLOCK

4) Larry BROWN

5) Raymond CARVER

6) John CHEEVER

7) Agatha CHRISTIE

8) Tim COCKEY

9) Julio CORTAZAR

10) James CRUMLEY

11) Michael CUNNINGHAM

12) John DICKSON-CARR

13) Tim DORSEY

14) Jean ECHENOZ

15) Larry FONDATION

16) Jonas GARDELL

17) John HARVEY

18) Markel HASKELL-SMITH

19) Carl HIAASEN

20) Patricia HIGHSMITH

21) Edgar HILSENRATH

22) Eric HOLDER

23) Georges HYVERNAUD

24) Laura KASISCHKE

25) Stephen KING

26) Milan KUNDERA

27) Joe R. LANSDALE

28) Manu LARCENET

29) Dennis LEHANE

30) Edouard LEVÉ

31) Iain LEVINSON

32) David LODGE

33) Jean-Patrick MANCHETTE

34) Duane MICHALS

35) Hubert MINGARELLI

36) Rick MOODY

37) Lorrie MOORE

38) Jo NESBO

39) Georges PEREC

40) Jean-Bernard POUY

41) Manuel PUIG

42) Ellery QUEEN

43) Christiane ROCHEFORT

44) Phillip ROTH

45) Jorn RIEL

46) James SALTER

47) Riad SATTOUF

48) SEMPÉ

49) Lewis TRONDHEIM

50) Teri WHITE

 

50 livres (au 01/06/2020)

1) 100 ALLEGORIES POUR REPRESENTER LE MONDE de Peter Greenaway

2) A FEU DOUX de Gérard Arseguel

3) A POIL EN CIVIL de Jerry Stahl

4) ARTURO L'ETOILE LA PLUS BRILLANTE de Reinaldo Arenas

5) BEAUFORT de Ron Leshem

6) CRASH! de J.G. Ballard

7) DANS LA NUIT DU 4 au 15 de Didier Da Silva

8) EDEN EDEN EDEN de Pierre Guyotat

9) EN VUE de Christian Colombani

10) EUREKA STREET de Robert Mc Liam  Wilson

11) EVASION de Benjamin Whitmer

12) EXERCICES DE STYLE de Raymond Queneau

13) GREGUERIAS de Ramon Gomez de la Serna

14) HISTOIRES PARALLELES de Peter Nadas

15) I REMEMBER de Joe Brainard

16) L'OPOPONAX de Monique Wittig

17) L'USINE A LAPINS de Larry Brown

18) LA BOUTIQUE OBSCURE de Georges Perec

19) LA MER C'EST RIEN DU TOUT de Joel Baqué

20) LA MEUTE de John King

21) LA SEMAISON de Philippe Jaccottet

22) LA VIE MODE D'EMPLOI de Georges Perec

23) LE BAISER DE LA FEMME-ARAIGNÉE de Manuel Puig

24) LE BLOG DE FRANTICO (Lewis Trondheim sous pseudo)

25) LE CLUB DES POLICIERS YIDDISH de Michael Chabon

26) LE DERNIER COYOTE de Michael Connelly

27) LE GRAND CAHIER / LA PREUVE / LE TROISIEME MENSONGE d'Agota Kristof

28) LE LAMBEAU de Philippe Lançon

29) LE LIVRE DES REGRETS de Jacques Drillon

30) LE PARTI-PRIS DES CHOSES de Francis Ponge

31) LE POIDS DU MONDE de Peter Handke

32) LE SERVICE DES AFFAIRES CLASSEES de Roy Vickers

33) LES AMNÉSIQUES N'ONT RIEN VECU D'INOUBLIABLE d'Hervé Le Tellier

34) LES AMYGDALES de Gérard Lefort

35) LES ARPENTEURS de Kim Zupan

36) LES PIERRES QUI MONTENT de Hedi Khaddour

37) LES REGLES DU SAVOIR-VIVRE DANS LA SOCIETE MODERNE de Jean-Luc Lagarce

38) LETTRES DE LA GUERRE de Antonio Lobo Antunes

39) MON CAHIER DE FRANCAIS de Slawomir Mrozek

40) PLUS TARD OU JAMAIS d'André Aciman

41) PRINTEMPS AU PARKING + C'EST BIZARRE L'ECRITURE de Christiane Rochefort

42) PROMENADE de Régis Jauffret

43) SANS MOI de Marie Desplechin

44) THE MISSING PIECE de Shel Silverstein

45) TITAN / SORCIERE / DÉMON de John Varley

46) TINGO d'Adam Jacot de Boinod

47) TRAVAIL SOIGNÉ de Pierre Lemaître

48) TU MITONNES! (L'ÉTÉ) + TU MITONNES! (L'HIVER) de Jacky Durand

49) ULYSSE de James Joyce

50) UNE ARDENTE PATIENCE d'Antonio Skarmeta

(remplaçants :

L'ANNÉE DU CALYPSO d'Abilio Estevez

LES MOTS QUI NOUS MANQUENT de Yolande Zauberman et Paulina Mikol-Spiechowicz

LE MODE INTERROGATIF de Padgett Powell

LES LAMENTATIONS DU PRÉPUCE de Shalom Auslander

...)

1 juin 2020

mai 2020

vendredi 1er (la verdure dans la cour en bas)

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samedi 2 (les roses de la voisine)

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dimanche 3 (penser à tourner la page du calendrier)

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lundi 4 (la fenêtre)

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mardi 5 (petite composition circulaire faite avec le doigt pendant une conversation téléphonique)

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mercredi 6 (colza : le retour)

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jeudi 7 (mon jean)

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vendredi 8 (Boucles d'or et les trois radis)

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samedi 9 (le poissonnier)

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dimanche 10 (utilisation de ma dernière attestation)

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lundi 11 (il pleueueueut)

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mardi 12 (le soleil dans les yeux en sortant de la boulangerie de bon matin)

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mercredi 13 (bol de riz)

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jeudi 14 (workers au 12)

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vendredi 15 (fermer la porte)

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samedi 16 (distanciation sociale)

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dimanche 17 ("viens pour le café...")

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lundi 18 (les petites asperges)

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mardi 19 (men on tv)

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mercredi 20 (en tout cas y en a un qui aura bien profité...)

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jeudi 21 (les plaisirs simples)

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vendredi 22  (derrière les volets)

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samedi 23 (tiens, il pleut!)

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dimanche 24 (philippine)

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lundi 25 (cerises à Cuse)

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mardi 26 (phoenix ?)

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mercredi 27 (coiffeuse)

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jeudi 28 (un petit tour là juste pour se rappeler)

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vendredi 29 (le café, 2 rue plumage)

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samedi 30 (retour au jardin)

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dimanche 31 (tarte du jour : pommes / rhubarbe)

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(et c'est fini pour ça aussi, dès demain on revient à la formule initiale (inspirée par Isa T.) "une seconde par jour (mais sans photo)")

31 mai 2020

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(last but not least)

avec le dernier jour du moi de mai (où les fleurs volent au vent si jolies mignonnes, où les fleurs volent au vent si mignonnement) cette série mourra de sa belle mort (sans contamination extérieure) car elle n'a plus lieu d'être  et qu'il il faut bien aller de l'avant

retour à la normale, dès demain premier juin, et donc, sans doute pas forcément à la quotidienneté (on verra bien)

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l'occasion de dire au revoir (et merci) au Capitaine Haddock (et au perroquet...)

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"de ce temps-là"...

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J+20

30 mai 2020

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"Le passage de la France entière en zone verte – sauf l’Ile-de-France – prélude à sa mise au vert, est donc accueilli comme une excellente nouvelle. Une levée d’écrou. Certains marxistes attardés diront encore que l’on choisit l’économie contre la santé. Faible critique : on choisit en fait la vie contre son atrophie. Qu’est-ce que la vie, en effet, sans école, sans cafés, sans restaurants, sans cinémas, sans magasins, sans voyages, sans réunions de famille, sans dîners entre amis, sans relations professionnelles sinon par des écrans ? Une vie en cage. Cette cage est désormais ouverte, pour l’essentiel. La liberté reprend ses droits, avec des angoisses, ses contraintes, avec la responsabilité, qui est sa condition d’existence, mais avec sa grandeur, qui consiste à affronter la vie sans tuteur ni sauveur suprême." (Laurent Joffrin / Libé)

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Grâce à LibéCulture suis allé de bon matin... Quelle exquise façon de commencer la journée que de regarder cette représentation de La Cerisaie, mise en scène par Peter Brook, en 1981 -en ce temps-là je ne me souviais ni de Tchekhov ni de Peter Prook-, avec un casting irréprochable (et la curieuse duplication créée par mon propre souvenir d'une autre Cerisaie, celle de Bussang, en 2002, "il y a longtemps...")

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"La vie est passée, c'est comme si je ne l'avais pas vécue..."

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Connaissez vous le bostock ?

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j'en raffole...

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"VAILLANT GINGEMBRE
Il faut bien l’avouer, parfois, le bio nous enquiquine. Trop cher, trop snob, trop élitiste dans des boutiques où l’on vous vante des produits ultra-marketés pour notre égotisme. Et puis il arrive que le naturel revienne au galop sans crier gare. Durant le confinement, on a ainsi oublié un bout de gingembre fripé dans un recoin de la cuisine. Et voilà que l’autre jour, on le retrouve, rhizome pimpant en train de nous faire des pousses vertes. Il avait vécu sa vie tout seul en brave petit soldat du bio, non traité à l’inhibiteur de croissance et de germination avec lequel, ailleurs, on asperge par exemple les patates. On a replanté notre gingembre en pot, lui souhaitant longue vie en se disant que le bio, mais aussi que le laisser-faire, a du bon. Ce printemps, on a ainsi vu s’épanouir les herbes folles en des lieux habituellement policés par la main de l’homme. Aujourd’hui, d’aucuns s’empressent de ratiboiser ces friches en fleurs et de tailler au cordeau les haies et autres buissons qui avaient pris leurs aises. C’est d’autant plus dommage qu’un rond-point fleuri par les marguerites est beaucoup plus chatoyant qu’un cercle d’herbes rases cerné de bitume. Il attire aussi une foultitude de petites bébêtes qui ont bien besoin de jachères inattendues pour leur survie. Alors laissons faire la nature plutôt que d’encourager la course morbide des SUV le long de routes, de rues et autour de ronds-points rasés comme un appelé de contingent. Sinon ce sera l’impasse, comme celle de la poubelle où nous aurions eu tort de jeter notre bout de gingembre si vivant. ♦︎" (Jacky Durand / TU MITONNES / Libé)

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(deux aigrettes avec finalement et tête-en-l'air)

finalement les gens sont très honnêtes (et moi très tête-en-l'air) : ma voiture est restée stationnée pendant au moins deux jours dans la rue avec la vitre passager complètement ouverte -côté chaussée-, et rien n'a été touché dedans! (heureusement, il n'a pas plu non plus)

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ces cerises que j'hésitais à acheter parce que je les trouvais plutôt chères, finalement j'ai bien fait de les prendre : la caissière (un peu tête-en-l'air) a oublié de me les facturer (alors que je lui avais pourtant posé la question)

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(un truc étrange : que voyez-vous au dessus ? rien, enfin je pourrais dire "un carré blanc sur fond blanc", et c'est une assez exacte représentation (figuration) de ce qui reste de ces presque deux mois de conconfinement : rien
de ce temps confisqué, configuré, congelé, confit, l'esprit ne conserve (!) qu'un espace vide, un intervalle de néant, il ne s'est rien passé, rien n'est arrivé, et c'est donc normal qu'il n'en reste rien (a priori)

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J+19

 

 

29 mai 2020

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ici (et maintenant)

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"C’est un concours auquel je n’ai pas envie de participer, mais auquel beaucoup s’adonnent pour savourer leur quart d’heure warholien. Didier Raoult, qui ironisait le 23 janvier «Il y a trois Chinois qui meurent et ça fait une alerte mondiale», a été le premier à annoncer que l’épidémie était finie et qu’il n’y aurait pas de seconde vague. Ont suivi sur de nombreux plateaux tous ceux qui avaient besoin d’exister ou de vendre leur remède miracle, mettant en évidence une nouvelle fois si c’était nécessaire, la schizophrénie de certains médias, oscillant entre une révérence absolue envers la gestion calamiteuse du gouvernement, et la parole donnée aux plus obscurs complotistes.
Je ne sais pas si nous aurons une deuxième vague. A vrai dire, je ne sais même pas si la première vague est terminée. Nos capacités de test PCR ont certes augmenté, mais elles restent modestes par rapport aux chiffres fantasques claironnés par le ministère de la Santé. L’application Contact-Covid mise en place par l’assurance maladie semble fonctionner correctement, et permet probablement de dépister et de circonscrire les mini-clusters. Le nombre de signalements de nouveaux cas est en baisse, les lits de réanimation se vident, les indicateurs semblent rassurants.
Le contexte, lui, l’est un peu moins. La capacité de notre société à patienter, à attendre l’arme au pied, est largement entamée après ces deux mois de confinement. Cette épreuve collective, ce moment de solidarité, semble déjà loin. C’est à qui s’emportera contre ceux qui ne portent pas de masque à l’extérieur, ou osent s’asseoir dans l’herbe, quand les restrictions mises en place ressemblent plus à des punitions orchestrées par un gosse de 5 ans pénible et mal embouché qu’à des directives sanitaires cohérentes. Et comme depuis le début, ces injonctions contradictoires entraînent anxiété et frustration. Quelle logique à maintenir fermés les espaces verts parisiens, à empêcher les gens de s’asseoir sur des plages désertes battues par les vents, tout en les incitant à se rendre dans de grands centres commerciaux ainsi qu’à la messe ?
Dans ce contexte, tout le monde veut en avoir fini avec ce coronavirus, ne plus en entendre parler. Et les voix assurées de ceux qui déclarent se fier à leur intuition sont autrement plus séductrices que l’incertitude de ceux qui attendent, veillent, et refusent de se prononcer. J’ai vu passer des messages lunaires, comme celui de cette femme affirmant sur Twitter : «Arrêtez avec vos masques, on est en fin de virus, les médecins, les politiques et les flics le savent, y a que les Français qui continuent de flipper, quasiment toute la France bosse, prend les transports, consomme, part en week-end… C’est pas la peste…» On voit ici et là poindre la révolte des éditorialistes de plateau contre la «junte sanitaire» (copyright Patrick Pelloux) qui aurait indûment pris le pouvoir et imposé le confinement au peuple. Une junte sanitaire… rien que ça. Alors qu’en réalité, la France est un pays sans culture de santé publique, un pays dont la première ligne de soignants en ville est depuis longtemps méprisée, un pays dont les hôpitaux sont confrontés en permanence à une logique budgétaire. Un pays dans lequel la fin du confinement a immédiatement remis en place les priorités anciennes. Ainsi l’abattoir Tradival de Fleury-les-Aubrais (Loiret) est censé rouvrir au bout de neuf jours, et non quatorze si on se fie aux protocoles mis en place jusqu’ici. Vite, vite, il est urgent de reprendre, comme avant, comme si nous n’avions rien appris, alors même que les abattoirs industriels, en France comme aux Etats-Unis, sont des lieux à risques.
Cette notion même de lieu à risques peine à être entendue. On continue de nous parler d’individus «superspreaders», surcontaminants, quand il semble que les contaminations massives sont liées à des endroits et pas à des personnes. De même que nous, médecins de terrain, avons dû marteler pendant des mois qu’il était utile pour la population générale de porter des masques, voire de les fabriquer soi-même. Pendant ce temps-là, la direction générale de la santé et le ministère répétaient que c’était inutile avant d’opérer une volte-face tardive et d’invoquer un «changement de doctrine scientifique», nous voici contraints de répéter un message simple : le Covid est une maladie des lieux clos et confinés.
La bonne nouvelle, c’est qu’il semble n’exister que très peu de cas de contamination indirecte, par les objets. Il est impératif de garder une bonne hygiène des mains, d’éviter de les porter à son visage, à sa bouche, mais il est inutile de nettoyer systématiquement ses courses, de repasser ses billets de banque… Certains souriront mais la diversité des expériences et des craintes des uns et des autres est à prendre en compte. A côté des gens que l’on voit sortir sans masque, il y a aussi tous ceux qui vivent encore confinés, par crainte ou pour protéger un membre particulièrement exposé de leur communauté.
Le principal mode de contamination, c’est la voie respiratoire : les gouttelettes, si un malade tousse ou éternue près de vous, et l’aérosolisation, un nuage de particules virales qui peut augmenter progressivement, se densifier et devenir contaminant, comme dans le cas d’une chorale dont les membres, même respectueux des distances de sécurité, resteraient pendant de longs moments dans une pièce à chanter ensemble. Il est donc impératif de porter un masque à l’intérieur des magasins, des ascenseurs, des transports en commun, ou si vous croisez d’autres personnes dans la rue. En intérieur, il faut absolument aérer, laisser les fenêtres ouvertes pour aider à disperser les nuages de particules nés du chant, de la conversation… Il faut éviter les climatisations qui recyclent l’air intérieur, et privilégier la ventilation avec de l’air extérieur. Mais ceci n’est pas possible partout, sur tous les lieux de travail, et amène les usagers à poser la question des transports en commun, et de la reprise de l’activité économique. D’où, encore une fois, l’absence de consigne claire…
Je ne suis pas spécialiste en santé publique. J’ai interrogé ceux de mes amis qui le sont. Ils sont plutôt rassurés de la tournure des événements, conscients que rien n’est joué, et sont habitués à être patients, à taire leurs intuitions pour observer les faits, à tenir bon quand on les exhorte à donner une réponse immédiate, simple, évidente et fausse. A ne pas passer à la télévision pour dire aux gens ce qu’ils veulent entendre. A servir le peuple, en fait, avec une humilité que j’apprends à admirer. Vous ne les verrez pas au 20 heures. C’est tant mieux. Partez du principe que lors d’une crise sanitaire, un médecin qui fait tous les plateaux n’est pas utile ailleurs." (Christian Lehmann, médecin et écrivain / Libé)

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le retour à la normale : jeudi, jour de marché, et du coup un gigantesque bouchon paralyse toute la rue Georges Genoux... ça faisait longtemps!

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mes voisins du dessus ont réussi le doublé parfait : leurs deux bagnoles garées aux premières places de parking, juste en bas de chez nous

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"nous n'irons plus aux mûres, les arbres sont coupés..." (c'est bien triste ma foi)

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bon, c'était officieux, voilà que c'est officiel : nous sommes désormais en vert (mais je ne veux surtout pas écouter le discours de l'autre, là)

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(sans rapport avec ce qui précède -ni ce qui suit-)

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J+18

28 mai 2020

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"C'est vrai que le temps passe m'a dit mon ami M..."

(-private joke-)

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l'esprit des murs
(qui prend un peu le large, c'est bien)

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ce qui s'écrit d'autre...

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(esprit des murs local...)

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(subtitle)

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(semaine)

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(from Co)

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(consignes)

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et puis c'est tout pour aujourd'hui
(je n'ai pas eu beaucoup le temps d'écrire, c'est plutôt bon signe, non ?

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J+16

27 mai 2020

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(selfie à l'ancienne, au pif (!) avec l'appareil-photo)

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(beaucoup de gens, à la télé)

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(l'orage qui vient, comme le logo de la 7)

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(Mais mais mais... vous le reconnaissez ? non, pas Nagui,  le monsieur qui a son effigie juste à côté...)

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("patientez ici")

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l'esprit des murs 1

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l'esprit des murs 3

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l'esprit des murs 5

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déconconfinement / reconconfinement

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(vies minuscules)

11h : je suis sorti avec mon masque pour aller acheter des épinards à Monop, en revenant, j'ai croisé Claude W. devant le distribanque, nous avons parlé de culture et de spectacle vivant, elle avait un chapeau très durassien, puis Zabetta juste en face qui sortait de sa grosse berline, nous avons parlé de cinéma, puis re-Claude à la boulangerie, toujours aussi durassienne, elle parlait avec la boulangère de promenades à vélo, nous avons acheté des "festives" et des bostok (connaissez-vous le bostok ? j'ai découvert ça dans cette boulangerie et j'ai trouvé ça délicieux) puis je suis rentré pour préparer mon dos de lieu noir cuit à la vapeur avec riz blanc et épinards

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J'ai fait trois parties de scrabble avec Pépin, la première il m'a battu nettement, la deuxième de justesse, et la troisième c'est moi qui l'ai gagnée, de justesse

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c'est incroyable : on cligne des yeux et hop! quinze jours sont passés, quinze jours de déconcon déjà (au cinéma, on aurait vu une horloge tourner à toute vitesse, où un éphéméride s'effeuillant tout aussi vite, mais non, là, on a eu juste le temps de cligner des yeux)

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J+16

26 mai 2020

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c'est drôle comme ce drôle de temps d'avant (quinze jours en mars, le mois d'avril, quinze jours en mai, tout de même) semble déjà s'être évaporé, on y était pourtant, on les a vécues ces journées, enfilées l'une après l'autres, enquillées, dûment tamponnées, attestées, autorisées, conformées, confortées, on y était pourtant, et tout ça comme d'un coup pfuit! plus rien, et pourtant rien n'est comme avant, même si tout est comme avant,
je montais au front du ouaibe chaque soir pour lire les niouzes, les lettres du front, comme un vaillant petit soldat, chaque matin idem  comme un vaillant petit moine-soldat, pour remplir, meubler, étoffer, agrémenter cette espace-ci, c'était tout ou presque ce que j'avais à faire, ce qui me restait à faire (qu'il me restait à faire ?) pour être là, être sûr d'être là, visible, "attendant qu'on me confirme que j'existais" (je m'autocite) bel et bien, dans les posts, les commentaires, les clins d'oeil, les sourires, les connivences, les mails, les questions sans réponses et parfois même sans questions (alors les réponses, pensez...), vous de l'autre côté et moi ici, chacun de son côté, nous étions chacun(e) des scrutateurs, des sentinelles des hérauts, des observateurs immobiles, empêtrés empêchés, chacun(e) dans son désert des tartatres personnel, nous montions chaque matin au sommet de la tour pour regarder au loin, mais on n'y voyait pas grand-chose,
et pour moi qui suis un homme d'habitudes, ce temps-là était -paradoxalement- presque un temps rêvé, un voyage immobile mais très organisé, de rituels et de récurrences, ces petits bouts de machins* qui donnaient la force de tenir, d'aller jusqu'au bout de chacun de ces jours pareils, de continuer d'avancer, comme un singe qui saute de branche en branche hop! hop! , même si c'était en rond et qu'on finissait toujours par revenir en fin de compte au même point, celui duquel on s'élancerait hop! hop! le jour suivant

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(Apichatpong forever)

“– Votre cinéma tourne souvent autour du motif du sommeil, non ?
– J’ai toujours été obsédé par l’idée de dormir, par cette aptitude que nous avons : le rêve. Dès Tropical Malady (2004), cette question m’obsédait et j’envisageais de faire un film entièrement sur cette question. Mon installation Primitive (présentée à l’automne 2009 au musée d’Art moderne de la Ville de Paris – ndlr) m’a permis d’aller plus loin. Une des parties de l’exposition était un film pour lequel j’avais installé des adolescents dans une maquette de vaisseau spatial et je leur avais demandé de s’endormir.
– Qu’est-ce qui vous fascine dans le sommeil ?
– Il est la réponse adéquate à un état hostile du monde. Il offre la possibilité de choisir une réalité alternative, de s’extraire de celle que la veille nous impose. Par ailleurs, tous mes films retracent un voyage. On va de la ville à la jungle (Blissfully Yours, Tropical Malady, Oncle Boonmee), de la jungle à la ville (Syndroms and a Century), on traverse des espaces. Dormir est une autre façon de voyager. Le corps est immobile, seul l’esprit parcourt des territoires. Vu de l’extérieur, un être humain qui dort ressemble à un cadavre. Et pourtant son activité cérébrale est très intense. Le sommeil joint la mort à l’une des formes les plus vives de la vie – une vie où l’esprit s’est détaché du corps. Je dirais même que le sommeil joint la vie, la mort et le sexe, si l’on prend en compte les rêves érotiques – et Cemetery of Splendour en comprend un.
– Il y a dans le film des plans récurrents de bulldozers qui creusent un sol boueux. Ce sont même eux qui ouvrent et closent le film. Quelle en est pour vous la signification ?
– C’est un bulldozer qui ne s’arrête jamais. Régulièrement, on revient sur lui et il est toujours en train de creuser. Le bulldozer est un symbole du progrès. Je l’ai filmé sur le site d’une compagnie de fibres optiques liant la Thaïlande à la Chine. Il incarne la croyance dans la technologie, le futur. Et en même temps, il creuse sur un site historique. La marche vers le progrès se fait simultanément à un progressif dévoilement des racines, une remontée vers le passé, la possible exhumation de vestiges, de squelettes… Le bulldozer est pour moi porteur de ces deux dimensions. Il creuse un tunnel dont l’embouchure s’ouvre à la fois sur le futur et le passé.”

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au Super U j'attendais à la caisse (règlementairement distancié) derriière une dame qui pooosaiiiiit ses cououououourses très leeeeeeentement sur le tapiiiiiiis et les remettait dans son chariot tout aussiiiiii leeeeeeentement... (rester zen)

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à Chassey-les-Montbozon, un troupe de joyeux maçons dont l'un était superbement torse-nu

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(difficile de rester à 80 quand on roule vitres ouvertes avec la musique à donf)

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le duplicate, finalement c'est un peu fastidieux (on a terminé quasiment ex-aequo)

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lorsque je me suis arrêté à la boulangerie, à 18h55, il ne restait que très peu de pain(s) mais pourtant m'y attendait le seigle/noix/noisettes que j'avais justement envie d'acheter (y lire un signe, une confirmation,  que c'était une belle journée)

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scrabble cuse

(un après-midi à Cuse)

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Je venais de finir Evasion, de Benjamin Whitmer, chaudement recommandé (et déposé dans ma boîte aux lettres!) par Pépin, et j'ai tellement aimé ça que j'ai acheté illico les deux premiers romans du même, Pike et Cry father, tous deux chez Gallmeister. Je viens de terminer Cry father, et je suis encore sous le coup de la déflagration. En 65 chapitres brefs comme des estafilades, Benjamin W. nous raconte une histoire d'hommes, de père(s) et de fils(s), un plus vieux, Patterson, et un plus jeune, Junior. dans ce qu'on nomme pudiquement "l'Amérique profonde" (whiskey, cocaïne, meth, flingues, bagnoles, dealers, bikers, règlements de comptes), via ces deux spécimens, dont les trajectoires se répondent, et même se rejoignent, mais avec un sens de l'humanité aussi énorme que celui de Larry Brown... Magistral! (mais noir très noir).

cry-father

"Le pire c’est que l’écriture au ras des êtres humains de l’auteur nous les fait aimer ces deux fous furieux. Et du coup le lecteur souffre. Il comprend les raisons de leur folie et de leur désespoir, et sent bien que tout cela va mal se finir. Avec eux il enchaîne les actions destructrices, faisant systématiquement les mauvais choix, lucidement, mais sans pouvoir s’en empêcher." (Jean-Marc Laherrère / Actu du noir )

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* (le journal de 'finement de Philou, et les échanges de mails quotidiens à propos de son envoi et sa réception, les appels téléphoniques quotidiens avec Dominique, les parties de scrabble avec Marie et Catherine P., les apéros du soir, les commentaires sur le blog, les mails/dvd de Pépin, le tiercé-Libé, tous les envois whatsapp, tous les appels téléphoniques, les abonnements de soutien à des vidéothèques en ligne, les "jours avec courrier" et les jours sans, les heures dans le jardin, les livres que j'avais du mal à lire, les ami(e)s qui passaient faire coucou, le journal de confinement de p-e barré sur y*utube, le nombre de décès dans les départements,)

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26

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J +15

25 mai 2020

DDDD15

(un dimanche...)

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voir... ou pas

to be continued

mubi oops

bardot mépris

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mots

masque

(masque)

DSC01055

(gel)

portail-45-main-8533145

(mesure-barrière)

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néologisme

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(personnellement, j'ai un peu de mal à me remettre en selle)

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(d'un film que j'avais adoré, Silverado, de Lawrence Kasdan)

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36 (O)
26 (N)
77(H-S)
146 (D)

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