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lieux communs (et autres fadaises)

16 décembre 2019

micro188

*
(aujourd'hui)

j'habite ici
(désormais)
et les séjours d'avant n'ont
plus d'importance

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"Il y a trois versions pour chaque histoire : la mienne, la vôtre et la vérité. Et personne ne ment."
(Robert Evans)

*
"Les week-ends sont
made in China : ils ne durent pas longtemps."
(from  dont-give-a-fuck-club)

*
Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume
(pangramme)

*
bail en cours
(contrepèterie)

*
(concision)
"avant le mariage, c'est simple : soit tu encules, soit tu te fais enculer"
(Toutes les vies de Gojin)

*
les gens de mauvaise humeur me laissent désemparés
(puis me mettent de mauvaise humeur)

*
"pas besoin d'avoir des ailes
quand on a des couilles"
(un autocollant sur une voiture)

*
(euphémisme)
"nos faltan unas cositas..."
(une dame cubaine, à Philou)

*
(sous-texte gay)
"je suis ferme, mais pas fermé"
(le premier ministre)

*
(évidence)
ça ne sert à rien de s'auto-apitoyer
(au contraire)

*

15 décembre 2019

calendrier d'avent 2019.15

15 décembre

14 décembre 2019

calendrier d'avent 2019.14

14 décembre

13 décembre 2019

calendrier d'avent 2019.13

13 décembre

13 décembre 2019

comment on a fait pour en arriver là?

204
TERMINAL SUD
de Rabah Ameur Zaïmèche

Aaaaah... (soupir de satisfaction) revoilà enfin un nouveau film de RAZ. On a programmé tous ses films, depuis Wesh Wesh qu'est-ce qui se passe ? (2001) et Rabah Ameur Zaimèche est non seulement un réalisateur dont j'aime tous les films (6 en 18 ans), mais aussi un homme que je respecte profondément. Respect, oui c'est le mot qui m'est venu. Respect par rapport à l'oeuvre, et aussi (surtout) respect par rapport à l'homme.
J'aime énormément son cinéma, parce que, à chaque fois, il réussit à me surprendre, à m'étonner, à me faire vibrer, et tout ça avec ce qu'on pourrait qualifier de "peu". RAZ fait des films "économes", avec peu de moyens (il le revendique), mais ce cinéma-là est, du coup, pour son auteur, (cliché) aussi celui de la liberté. Un cinéma que d'aucuns qualifieront de "radical" (et j'ai toujours été séduit par les partis-pris forts de mise en scène de RAZ, qui génèrent un univers cinématographique aussi terriblement simple que violemment poétique -et je lui suis redevable à chaque fois d'émotions fortes d'ordre esthétique, relatives, notamment, au montage, et à la durée des plans, déstabilisant le spectateur "moyen", en déséquilibrant les valeurs (comme si parfois il amputait la durée (tranchant dans le "muscle" du plan),  et d'autres la jusqu'au-boutisait -j'adore ces plans qui durent jusqu'à l'épuisement).
Il est ici question d'un médecin (Ramzy Bedia, vraiment très bien, sobre, simple, juste) qui fait son travail de médecin, dans une ville jamais nommé, dans un pays qui ne sera jamais nommée, à une époque qui ne sera non plus jamais nommée (ah fait le lecteur, un peu perplexe), un pays qui vit semble-t-il sous une dictature, dans un climat de violence omniprésente, et d'omniprésence militaire (ou assimilé, comme dit un témoin "n'importe qui peut mettre un treillis..."), attentats, check-points, fouilles à corps, arrestations, exécutions, rafles, tout y est, tout peut arriver n'importe quand n'import où, entretenant chez le spectateur une tension et une inquiétude croissantes.
On est toujours sur le qui-vive (alors que sur l'écran, les personnages seraient plutôt toujours sur le qui-meurt).
Un film pour lequel le réalisateur (qui, pour une fois, ne joue pas dedans -j'aimais pourtant beaucoup l'homme au bob orange-) est resté fidèle à son éthique, et auquel il a apporté la même tendresse et la même intensité qu'à chacun de ces films précédents (je suis très sensible au regard -cinématographique- de RAZ, à sa façon de raconter les choses, de rester près des personnages -des scènes que j'ai adorées -celles dite "des éboueurs" qui n'en finit plus de ne plus finir, celle après l'enterrement, avec ce moment incroyable où le personnage se met à chanter a capella Les pêcheurs de perles de Bizet ("Je crois entendre encore...." j'ai eu les larmes aux yeux direct) celle, cruciale, et presqu'insupportable, du tête-à-tête entre le médecin et le militaire...-, mais c'est l'ensemble de la "pâte" narrative du film qui m'enthousiasme...
Terminal Sud est plus qu'une histoire individuelle, c'est un constat, aussi lucide que pessimiste, sur l'état du monde, de la sempiternelle et désolante (et obstinée) connerie des hommes. L'approche de Rabah Ameur Zaïmèche a encore gagné en gravité, mais il faut bien, encore et encore, enfoncer le clou. Cette violence, de plus en plus omniprésente, qui contamine tous les rapports humains (il y a une scène de torture traitée heureusement hors-champ, qui m'a soudain évoqué le très beau Libera me d'Alain Cavalier, dans ce rapport oblique qu'il avait eu aussi, à l'époque, avec la représentation de la violence..)

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13 décembre 2019

mère des arts

203
SÉRÉNADE A TROIS
de Ernst Lubitsch

Les hasards de la programmation ont fait que ce film était programmé à 16h, j'avais donc juste le temps de m'y rendre, juste après la séance de LE BEL ÉTÉ... Ce qu'on pourrait appeler un chaud-et-froid cinématographique, tant le contraste entre les deux films était saisissant...
Je ne l'avais pas revu depuis extrêmement logntemps (sans doute une quarantaine d'années! C'est ma copine Freddy qui m'y avait emmené, alors que j'étais venu la voir à Paris, et je me souvenais juste que j'avais adoré ça, mais sans me souvenir de grand-chose de plus...) et j'avais très envie de. J'avais même noté l'horaire de la séance sur mon agenda, et, donc, j'étais dans mes petits souliers de cinéphile impatient...
En plus on a eu droit à la présentation d'un film par un sympathique monsieur, dont j'ai eu peur qu'il n'en raconte trop (et tout par le menu) mais qui intelligemment a su s'arrêter à temps et fort à propos. Du film je ne me souvenais que de la scène du début, qui se passe dans un compartiment de chemin de fer (français!) et constitue la "mise en route" du trio magnifique du film. Une demoiselle (Miriam Hopkins) et deux messieurs (Gray Cooper et Frederic March). Un trio au début qui se finira en ménage à trois (à prononcer avec l'accent américain et un air gourmand -et entendu-). Un auetrur de pièces de théâtre (qui ne se jouent pas) et un peintre (auteur de tableaux qui ne se vendent pas) sont co-locataires d'un galetas, dans un Paris d'opérette. La demoiselle est dessinatrice publicitaire, pleine de pétulance, d'énergie, et d'effronterie, suffisamment culottée pour prendre en main le sort de ses camarades et les sortir de la mouise chacun à son tour. Gilda aime Georges et Tom, d'abord alternativement, puis tous les deux ensemble (ils se sont rencontrés dans un train, et c'est en voiture qu'ils repartiront tous les trois vers un avenir amoureusement radieux...
Le film est on ne peut plus lubitschien (champagne!), d'autant plus qu'il a été réalisé, et a pu sortir, juste avant la mise en place du trè puritain (et faux-cul) code Hays, qui allait museler pendant des lustres la soi-disant "immoralité" des films, et règlementer (régimenter) ce qu'on pouvait montrer et ce qu'on ne pouvait pas. le ton est donc libre, et Lubitsch se permet tout ou presque, notamment dans les dialogues et les situations.
J'y ai pris extrêmement de plaisir -et retrouvé du coup provisoirement un peu de ma jeunesse enfuie...-

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Une excellente -et copieuse- critique du film, avec plein de photos, est disponible ici.

12 décembre 2019

calendrier d'avent 2019.12

12 décembre

12 décembre 2019

vacance

202
LE BEL ÉTÉ
de Pierre Creton

Waouh! (Hervé, lui, dit plutôt Wouah!) : j'en vois pas mal, dans une année, des films étranges, des films singuliers, des films atypiques, des films "c'est bien mais c'est spécial...", mais là, carrément, je dois dire, celui-là, je lui décernerais sans hésiter ma palme pour cette année !
Le réalisateur est coutumier du fait, puisque en 2017 il nous a ravis avec l'inclassable et délicieux  Va, Toto! (que j'avais mis en bonne place dans mon Top quelque chose). Heureusement que Jean-Michel C. en a parlé à Dominique, qui m'en a parlé, sinon je n'aurais jamais su qu'il passait (je ne savais même pas qu'il existait!). Nous étions donc deux pour le voir à cette séance de 14h (dans la salle 2!), et, comme je le supputais -et me l'a confirmé le relativement peu amène cerbère (qui bloquait stratégiquement la porte donnant accès au couloir des fois qu'on ait envie d'aller mater un autre film en faisant croire qu'on voulait aller aux toilettes)-, nous avons été effectivement les deux seuls spectateurs pour l'ensemble des séances de ce film sur la semaine (même s'il y en a peu, de séances).
Le film ? D'abord un générique maritime (s'il m'en souvient bien) avec une jolie musique de guitare, dont ledit générique nous apprend qu'il s'agit de celle de The Limiñanas... Comme dans Va, Toto!, on avance esnuite  à petits pas sur la ligne fine qui zigzague entre, d'un côté la fiction, et de l'autre, le documentaire, sans pouvoir jamais être sûr (ah si! quand on voit apparaître Mathieu Amalric en mécanicien réparateur de mobylette et remetteur en place de chakras, on pense "fiction!") de dequel côté on se trouve, mais le reste du temps, on se sera laisser porter de plan en plan, de séquence en séquence, comme un voyageur curieux arpentant les limbes (mais sans avoir forcément cartographié au préalable son itinéraire, il ne sait même pas d'où il part et où il va bien pouvoir arriver, mais c'est là tout le charme du préiple...) : deux garçons (d'une certain âge, ce ne sont plus des jouvenceaux), Simon et Robert, en couple, et leur copine Sylvie. Ils habitent en Normandie, et ils accueillent Nessim, un migrant (d'un certain âge aussi). Et Nessim va  faire venir Ahmed et Mohamed, ses fils, migrants eux aussi... On va comprendre tout ça progressivement, et même, parfois, a posteriori (merci allo-cinoche). Tout ce monde va passer ensemble le temps d'un été... Voilà ce qu'on peut dire...
On pourrait tenter de résumer en disant que ce pourrait être un documentaire tourné comme si c'était un film de fiction... (ah se dit le lecteur). Ou plutôt le contraire, mais oui, bien sûr. C'est une fiction tournée comme si elle était un documentaire.
Il y a un aspect délicieux, éthéré, dans cette histoire (ces histoires) ces personnages ces scènes qui s'agencent sous nos yeux (et parfois s'imbriquent parfaitement, et d'autres coq-à-l'ânent) comme un très plaisant cahier de vacance (peut-être ce que j'ai souhaité toute ma vie être capable d'écrire). Avec en plus de temps en temps une voix-off féminine et assez durassienne (dont il semblerait qu'elle soit celle de Sylvie). Ah la musica du discours intérieur...
Le film n'est pas très long (1h22) mais il m'a semblé durer, certaines fois, beaucoup plus longtemps (et d'autres pas du tout au contraire. mais ça donne envie d'en connaître encore davantage sur son réalisateur Pierre Creton (qu'il me semble bien qu'on avait reçu à Vesoul pour présenter son très atypique premier long Secteur 545, en 2006, mais peut-être rêve-je?) et qu'on peut (clic clic Pépin) qualifier d'atypique (ou d'excentrique, en tout cas), et du coup je n'ai pas résisté et je me suis commandé le coffret de sa Trilogie du pays de Caux...
Qu'est-ce que je garderai de ce film ? (je n'y ai pas dormi une seconde, je le précise), des gens qui parlent, des -magnifiques- scènes de plage, trois hommes endormis dans un lit, un chien gourmand et une tarte aux pommes...
Pleins et déliés de l'écriture du quotidien, de l'intime, de la vie, juste, quoi... Comme un livre de chevet qu'on aimerait avoir posé sur sa table de chevet...
Affaire à suivre donc.

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11 décembre 2019

calendrier d'avent 2019.11

11 décembre

11 décembre 2019

microbes

200
LES MISÉRABLES
de Ladj Ly

j'en remets juste une petite couche, parce que j'y suis retourné avec Emma (encore une séance de l'après-midi, sans pub aucune, ce qui fait que vous avez grandement intérêt à arriver à l'heure!), et j'étais surpris -et bien sûr, énervé, de voir que j'en avais, la première fois, raté sept minutes.
Sept minutes! Et le film, du coup, n'était plus tout à fait le même. J'ai raté cette séquence d'ouverture (et de générique) d'euphorie footballistique, qui, croit-on, va donner le ton (donner le la) pour la suite alors que c'est justement l'effet inverse (il n'y a qu'à repenser aux dernières images de la dernière séquence), j'ai raté l'arrivée du personnage de Damien Bonnard, son premier contact avec ses co-équipiers, et je n'avais fait qu'entrevoir Ihssa, en entrant dans le commissariat, où son père est en train de lui hurler dessus parcequ'il avait volé des poulets... pour moi le film démarrait, grosso-modo, avec "la" scène avec la Balibar (balibarissime et pourtant ultra-crédible en commissaire).
Et j'avais beau connaître tout le déroulement du film, je n'ai pas pu m'empêcher d'être aussi stressé que lors du premier visionnement, tellement cette machine narrative est efficace (un vrai char d'assaut, finalement), et encore plus peut-être parce que j'entendais Emma réagir à côté de moi, et je savais ce qui allait suivre...

Un grand film, je le redis. dont on vient d'apprendre qu'il allait représenter la France aux Oscars (et auquel je prédis un destin de multi-récompensé aux prochains César..)

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les "microbes"...

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