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lieux communs (et autres fadaises)

8 mai 2019

les yeux de la momie et la toxine du scorpion

093
LA FLOR PARTIE 1
de Mariano Llinás

Il est parfois des événements qui quand vous êtes un chouïa programmateur(s) (on peut dire qu'on est ça à notre toute petite échelle) vous tiennent particulièrement à coeur. Et ce film en fait partie. Un incontestable événement cinématographique : rendez-vous compte, on programme dans le bôô cinéma ce film-monstre de quatorze heures (annonce la publicité, en réalité il ne s'agit QUE de 13h35!), distribué en quatre parties de 3h30 environ chacune.
Et là, c'était la semaine de la première partie (3 séances, deux à 20h et une à 13h30), et, ce vendredi, à 13h30 donc, dans la salle 3 du bôô cinéma, nous étions tout de même une quinzaine (et mes copines étaient là...), attendant, et je vous jure que quand le film a commencé, je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir les larmes aux yeux (ça commence par un plan où le réalisateur explique ce qu'est son film, et oui, pfouit! c'est monté, tellement je me sentais à la fois ému fier et content...).
Le film annonce 4 parties et 6 épisodes, et nous avons donc vu dans cette première partie les épisodes 1 et 2 : celui avec une momie et celui avec des scorpions, pour résumer grosso-modo (sans gâcher aucun plaisir)...
Quatre filles... des histoires mystérieuses... des groupes secrets... On ne peut pas ne pas penser à Rivette, à sa Bande des Quatre, et c'est très très agréable. Un cinéma joueur (et bien joué, c'est un plaisir de voir, d'une histoire à l'autre, les quatre actrices changer de rôle et de personnage) qui prend son temps, c'est vrai, pour mettre en place chacune des histoires racontées, et prend un certain plaisir (mais ça c'était annoncé depuis le début) à ne pas les terminer.

(la bande-annonce est . Je vous invite à la visionner parce qu'elle donne très envie je trouve...).

C'est un film qui a (beaucoup) à voir avec le plaisir. Le plaisir du jeu, le plaisir de la connivence, le plaisir du cinéma, le plaisir du spectateur (parce que visiblement  celui des acteurs). Il faut être un minimum joueur (et ouvert un minimum à ces spéculations narratives) pour accepter de se laisser aller dans ces montagnes russes (argentines dans le cas présent) cinématographiques. Un peu de train fantôme, aussi, sans doute. Et puisqu'il est question de train, un je-ne-sais-quoi de cinéma des origines (de l'arrivée d'un train en gare de la Ciotat on serait passé à l'arrivée d'un train argentin pas train-train en gare de la Cinématographie). Mais qu'est-ce c'est agréable de tchoutchouter avec ces quatre lutines (Pilar Gamboa, Laura Paredes, Elisa Carricajo, Valeria Correa) et leurs comparses masculins, d'arpenter avec elles des territoires un peu mystérieux, un peu instables, un peu inquiétants, un peu nunuches, aussi parfois, (tout à la fois parfaitement reconnus, et dans le même mouvement, parfaitement inconnus ; ordinaires et insensés, réalistes et chimériques, bref, paradoxaux, comme ce que nous avait appris notre metteur en scène, la notion de présent/absent), bref, tout et son contraire, en tout cas  tout ce qu'il faut pour être heureux avec elles lorsqu'on est spectateur, comme un gamin à qui on raconte son histoire du soir... Et on n'en a encore vu qu'une partie ! Le réalisateur définit l'épisode 1 comme une série B, et le second comme un mélodrame avec des chansons et un peu de mystère... Mais chacun des épisodes est ça, mais pas seulement, ou autrement, et échappe, heureusement,  à la caractérisation et à l'étiquetage auxquels certains esprits formatés étroits auraient bien aimé pouvoir les réduire.

La Flor est juste un énorme bonheur de cinéma, je ne saurais pas mieux dire!

«Je fais partie d’un groupe qui s’appelle El Pampero [société de production fondée en 2002, ndlr]. Il y a dans ce groupe une fable originelle, qui nous est constitutive. Avec mon associé Alejo Moguillansky, à une époque où nous travaillions, très lentement, sur un de nos premiers projets qui était très mal payé, nous passions notre temps à aller manger. Un jour, Alejo arrive et me dit : "Là-bas, au coin de la rue, ils font un gâteau au chocolat qui a tout le bon du gâteau au chocolat, et rien du mauvais." Vous savez que dans les gâteaux au chocolat, il y a toujours une partie ennuyeuse, avec plus de pâte, plus farineuse. Nous y allons, et en effet : il n’y avait absolument rien de bureaucratique dans ce gâteau, c’était le plaisir intense du chocolat. Je crois que ce moment de communion a influencé notre manière de faire des films. Seulement le bon ! Seulement le chocolat ! Et pas seulement dans nos films, en évitant toutes les scènes stupides de transition ou de narration au profit de scènes divertissantes, mais aussi dans la manière de faire, sur le tournage. Si on a passé dix ans à faire ce film sans presque jamais s’arrêter, c’est que ça a été un plaisir permanent, qu’on a su éviter tous les moments bureaucratiques. Ça vaut aussi pour la production. Le film s’est fait avec 250 000 ou 300 000 euros, donc avec très peu d’argent. Il est financé de façon conventionnelle, mais ce qui est moins conventionnel, c’est ce qu’on a fait avec l’argent, en le dépensant seulement pour ce qui se verrait à l’écran, pour ce qui ferait du bien au film, jamais pour des choses superflues.»
(extrait d'un entretien avec le réalisateur, Locarno 2018)

l'entretien en entier est ici

et je piaffe déjà en attendant la semaine du 8 mai (deuxième partie, dans le bôô cinéma)

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7 mai 2019

chapeaux

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SUNSET
de Laszlo Nemes

Complexe. Oppressant. Complexe par ce que le film raconte. Et oppressant par la façon dont il le raconte. Déjà on avait ressenti ça (et bien plus encore) devant Le fils de Saül, précédent (et premier) film du réalisateur. Où la caméra suivait obstinément, aveuglément, un personnage, au coeur d'un camp de concentration. Le suivait de très près, ne faisant le point que sur lui, ce qui permettait d'éviter de montrer frontalement l'immontrable, ne cantonnant l'alentour du personnage que dans le flou où le hors-champ. Saul cherchait son fils, qu'on pouvait supposer être, d'une certaine façon, chimérique, Irisz, ici, cherche son frère, dont le spectateur pourra tout autant douter de la réalité pendant un certain temps.
Et le réalisateur applique strictement la même façon de filmer, qui peut paraître, ici, beaucoup moins justifiée. Plastiquement, pourtant, c'est sublime (j'ai toujours eu une fascination certaine pour le flou) et ce qui pouvait paraître agaçant pour un certain nombre de spectateurs, m'a, quant à moi, secrètement rempli le coeur de joie. Oui, j'aime le flou. Quitte à paraître (je veux parler du réalisateur) un chouïa maniériste : Soit un plan d'ensemble parfaitement, donc, flou, où évoluent pendant un certain temps des personnages qu'on distingue mal, en des lieux qu'on ne devine pas mieux, jusqu'à ce que surgisse cling! Irisz, l'héroïne, parfaitement nette au centre de l'écran, sur laquelle , bien sûr, le point avait été fait auparavant.
Irisz est au centre d'une intrigue extrêmement complexe : revenant à Budapest après avoir passé des années en orphelinat, la jeune fille voudrait être embauchée comme modiste dans une chapellerie dont on apprendra successivement qu'elle est la fournisseuse officielle de la reine d'Autriche, Sissi (oui oui!), qu'elle a appartenu à ses parents (ceux de la jeune fille), qu'ils ont péri dans l'incendie qui ravagea ladite chapellerie, qu'elle a été rachetée par un certain Brill, et qu'elle a un frère, qu'elle ne connaissait pas, et que ledit frère a essayer de tuer brill, et que, et que...
Il faut être extrêmement attentif pendant la première demi-heure pour n'en pas perdre une miette.
Mais même ainsi, on ne comprendra pas tout. Ce qui se joue, s'est joué, va se jouer.
On est en 1913, tout juste, donc, avant la guerre. Et le film, en fin de compte, ne traite que d'affrontements et de rivalités, entre personnes, entre classes sociales, entre villes. Avec Irisz au centre géométrique de tout ça, qui tourbillonne et pétarade, entre son frère fantomatique, un cocher dépenaillé, un hôtelier inquiétant, un jeune manoeuvre qui en sait beaucoup sur tout, l'Impératrice qui voudrait savoir si on a retrouvé son épingle à cheveux, Brill le coursier devenu patron, les employées qui se chamaillent avant la nomination de l'Elue, une comtesse malade, des conspirateurs, des notables, des incendies, des explosions, des pugilats, des gifles, des coups de rame sur la tête, comme une valse (de Budapest plutôt que de Vienne) déglinguée qui ne s'arrêterait jamais, ne vous laisserait jamais le temps de reprendre votre respiration, (oui, la démarche asphyxiante est exactement la même que dans le Fils de Saul) mais, pas le choix, on est obligé de suivre le rythme imposé, c'est un peu marche ou crève... (comme le manège devenu incontrôlable dans l'Inconnu du Nord-Express, d'Hitchcock). On est en droit d'avoir un peu mal au coeur, on a le droit de fermer de temps en temps un peu les yeux pour éviter le vertige, mais on sait que lorsqu'on les rouvrira la caméra sera toujours fixée sur la belle nuque et les petits cheveux (j'ai toujours aimé les nuques féminines et leurs petits cheveux, ça ça tombe plutôt bien...) et que ça repartira  pour un tour...
Beaucoup de personnes à la sortie, discutaient, perplexes,  et chacun(e) (se) posait beaucoup de questions... (au moins le film aura servi à ça). Les deux heures vingt du film étaient quand même un chouïa excessives (et même les farouches défenseurs de l'esthétique -dont je suis- pouvaient légitimement se sentir à la limite de l'indigestion, et donc à deux doigts du commode "trop d'esthétisme tue l'esthétisme")...

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Juli Jakab, qui incarne ici -magnifiquement- Irisz (et qu'on avait déjà entraperçue dans Le fils de Saul) possède un étrange et beau visage (et un charme fou).

6 mai 2019

l'eau à la bouche de cannes

Des noms qui m'ont fait saliver à l'annonce de Cannes 2019...

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en première ligne :

1) en compèt'

BONG JOON-HO (Parasite)
JIM JARMUSCH (The dead don't die)
KLEBER MENDONCA FILHO (Bacurau)
CORNELIU PORUMBOIU (La Gomera)
ELIAS SULEYMAN (It must be heaven)
YINAN DIAO (The wild goose lake)
QUENTIN TARANTINO (Once upon a time in Hollywood)

2) un certain regard

KANTEMIR BALAGOV (The Beanpole)
CHRISTOPHE HONORÉ (Chambre 212)
ALBERT SERRA (Liberté)

3) séances spéciales

ALAIN CAVALIER (Etre vivant et le savoir)
ABEL FERRARA (Tommaso)
PATRICIO GUZMAN (La Cordillère des songes)
GASPAR NOE (Lux Aeterna)

4) la quinzaine des reéalisateurs

QUENTIN DUPIEUX (Le daim)
LAV DIAZ (The halt)
BERTRAND BONELLO (Zombi child)

juste après :

PEDRO ALMODOVAR (Douleur et gloire)
LUC & JEAN-PIERRE DARDENNE (Le jeune Ahmed)
ARNAUD DESPLECHIN (Roubaix, une lumière)
XAVIER DOLAN (Mathias et Maxime)
JESSICA HAUSNER (Little Joe)
KEN LOACH (Sorry we missed you)
TERENCE MALIK (A hidden life)
LADJ LY (Les Misérables)
IRA SACHS (Frankie)
CELINE SCIAMMA (Portrait de la jeune fille en feu)
JUSTINE TRIET (Sybil)

3 mai 2019

leur faire peur comme ils nous font peur

091
L'EPOQUE
de Matthieu Bareyre

entregent (merci à Zabetta)

unité de lieu : Paris (Paris-centre, même)
unité de temps : la nuit (Paris, la nuit)
unité d'action : des jeunes gens s'expriment, face à la caméra du réalisateur.
(la vie des jeunes -grands ados, jeunes adultes-. Une génération désenchantée, larguée, sans illusions.)

Témoignages face caméra entre vraies interprétations personnelles et lieux communs (comme ici, welcome)

Le film aurait pu s'appeler Rose et l'époque, tant la demoiselle en question y occupe une place importante (elle est là depuis le début et revient dans le film à intervalles réguliers ;  les dix dernières minutes lui sont intégralement consacrées)

un bel opus nocturne, fiévreux, mouvant, bruyant, joyeux, violent, avec des jeunes gens qui vivent, parlent, dansent, boivent, affrontent, parlent, rient, se confient

(la jeunesse dans tous ses états)

avec en face, récurrents, omniprésent, impassibles, frontaux, granitiques, les keufs (le générique mentionne "avec la participation des Compagnies républicaines de sécurité et de la Gendarmerie mobile", et ce sont -c'est un choix- les seuls adultes qu'on verra dans le film)

avec en habillage sonore Il Giardino Armonico dans ses grandes heures (le baroque à cordes s'accorde très bien avec les scènes urbaines, qu'elles soient de danse ou de guérilla)

la guérilla urbaine est très cinégénique (à mon goût)

un travail de montage soigné, avec des images qui le sont parfois moins (souvent captations brutes) mais qu'importe on se laisse emporter par ce flux vital fiévreux

état des lieux, état des nuits, état d'esprits (état d'urgence)

chacun(e) peut y trouver son compte

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2 mai 2019

qu'aurait grandi trop vite

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J'VEUX DU SOLEIL
de Gilles Perret et François Ruffin

Lundi de Pâques, suite. le bus du retour étant à 18h, il fallait donc que j'aille voir un autre film, et je n'avais -presque- pas le choix. Va donc pour les gilets jaunes et François Ruffin. Un film complètement à l'opposé du précédent (El Reino) mais, finalement, pas si éloigné. Les extrêmes finissent par se rejoindre. Tout à l'heure une fiction (quoique) sur les nantis, et voilà un documentaire (quoique...) sur les dépossédés. Ceux qui ont tout (mais qui veulent encore plus) et ceux qui n'ont rien (et demandent juste un petit peu).
Les GJ je ne sais toujours pas trop quoi en penser (et, finalement, François Ruffin aussi, ou non plus, plutôt...)
François R. se balade, dans sa vieille bagnole, de rond-point en rond-point, va à la rencontre des gens, les écoute parler, leur pose des questions, boit des bières dans leur salon, leur demande ce qu'ils lui diraient s'il était Emmanuel Macron,  essaie de plaisanter, compatit silencieusement, et devant la caméra passent des individidu(e)s touchant(e)s, émouvant(e)s, bouleversant(e)s (j'avoue que j'ai eu les larmes aux yeux plusieurs fois, notamment devant le témoignage de Barbara, handicapée, mère de deux enfants qu'elle a bien du mal à nourrir...) mais tout ça est quand même un peu brouillon (j'ai pensé aux films de Pierre Carle).
Mais que dire d'autre (ça fait quelques jours déjà que j'ai vu le film, et la plus grande partie s'en est pfouh! évaporée....) ah si que j'ai trouvé la scène finale plutôt maladroite (le type même de la fausse bonne idée) où on les sent presque, tous les deux, mal à l'aise (comme si la demoiselle se demandait "Mais qu'est-ce que je fais là ? ") et que, comment dire, ça ne fonctionne pas, quoi...)
Un film... sympathique.

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1 mai 2019

avril 2019

lundi 1er (fooding)
(manger) : une poêlée automnale printanière (champignons / pommes / châtaignes), et, tiens de l'ail rose de Lautrec en chemise (c'est délicieux) avec en dessert le reste de fromage blanc de brebis aux fruits rouges (grenade / framboises / cerises dénoyautées)
(boire) pour l'apéro, en gourmandise, un verre de Mortuacienne menthe-citron
mardi 2 (kilomètres)
ça faisait quelque jour que je l'avais prévu, et je m'en suis souvenu in extremis : pris en photo le compteur de la voiture qui affichait 123456 (km) et réalisé alors que, finalement, chaque nombre est unique, et n'a que la valeur "remarquable" qu'on veut bien lui prêter
mercredi 3 (Théâtre Ledoux)
Je n'étais pas très bien installé, trop devant, trop sur la gauche, j'ai commencé à avoir mal aux jambes, je ne pouvais pas les étendre, le programme annonçait 3h10 avec deux entractes, et tout ça m'a un peu agacé ; je me suis levé et je suis parti, justement, au premier entracte, conforté dans ma résolution de ne plus jamais remettre les pieds dans cette fichue salle si inconfortable (pourtant le spectacle était plutôt plaisant)
jeudi 4 (attention! spoiler)
émotion -légitime- au moment du café : Catherine nous annonce tout de go "Le Père Noël est mort..." (le nôtre, précise-t-elle ensuite, celui qui venait à l'école, il avait plus de quatre-vingt ans, elle l'a appris dans le journal)
vendredi 5 (fjt)
j'avais vraiment envie de goûter ce filet de sole sauce crevettes et girolles, (servi en plus avec un gratin délicieux de côtes de bettes) ceci a contrebalancé la déception de ne pas avoir eu de pain seigle/noix/noisettes à la boulangerie après y avoir pourtant fait longuement la queue
samedi 6 (Le Bureau)
une nouvelle fois nous sommes faits éconduire ("au bar, les tables devant, ou dehors...") alors que nous voulions simplement boire un coup en sortant du cinéma (l'avant-dernière fois il était 20h et c'était avec Manue et Catherine, cette fois-ci il était 18h et c'était avec Emma et Catherine)
dimanche 7 (at home)
décidément je prends de plus en plus l'habitude -dominicale- de traîner en pyjama jusqu'à point d'heure (bien après l'heure du repas de midi en tout cas), et je ne me décide à m'habiller que parce qu'il faut que je sorte pour aller jouer chez mes voisins
lundi 8 (Play it again)
deux fois au cinéma ce jour, pour deux films (re-sortis en copies restaurées flambant neuves) que je n'avais jamais vus : l'attendrissant Rue des cascades l'après-midi et le caustique Embrasse-moi idiot le soir (joli doublé de 1964 et en noir et blanc)
mardi 9 (au lac)
le beau temps ayant fait mentir les prévisions météo, nous sommes allés faire notre tour de lac rituel, et en avons été récompensés par l'abondante figuration ornithologique  : héron prenant son vol au parallèlement au dessus du chemin, famille de cygnes en conciliabule sur la terre ferme, démarche particulièrement gracieuse d'un héron dans une eau peu profonde, bébés cygneaux riquiquis à la queue-leu-leu au beau milieu du lac...
mercredi 10 (parking)
profitant du soleil, j'y passe un peu de temps, assis dans ma voiture, avant d'aller au cinéma, heureusement que j'ai un bouquin dont je me délecte (Mauvaise Prise, d'Eoin Colfer) parce que sinon l'intérêt du lieu (et de ses occupants plus ou moins transitoires) est plus que limité (oui c'était mieux avant)
jeudi 11 (à la poste)
ce nouveau postier attendrissant, un vieux monsieur à l'air gentil qui me tamponne successivement mon envoi et mon récépissé  avec la même énergie démonstrative, (tac! et tac!) dans la foulée (il s'est levé de son siège pour ça)
vendredi 12 (anticipation)
que ce soit les livres et autres journaux et papiers dans le bureau ou les dvd et coffrets et cd dans le salon (et des livres aussi), j'ai été soudain pris d'un certain sentiment de découragement relatif à l'ampleur du cartonnage à envisager pour le déménagement (je ne vais jamais y arriver)
samedi 13 (végétation)
état des lieux des roses trémières (que je ne verrai pas forcément, d'ailleurs...) : Catherine repousse en bas de l'escalier, devant la porte d'entrée, Manue  aussi tient bon, au milieu du béton, par contre il semblerait que Marie présente des velléités de ne pas pousser (peut-être s'est-elle trop épuisée l'année dernière...)
dimanche 14 (circulation)
En route pour Gy, comme j'étais un peu en avance (parce que j'avais voulu ne pas passer trop tard à la pâtisserie) je me suis arrêté un peu sur le parking à la sortie de Mailley pour lire : il semblerait que la limitation de la vitesse à 80 km/h ne concerne absolument personne sur cette route...
lundi 15 (printemps)
je suis un jardinier désinvolte : il y a un certain temps, j'avais éradiqué le massif d'iris à droite du portail, et  entassé tout ça dans un sac à déchets verts, et voilà que les iris en question ont recommencé à pousser, directement dans le sac (et c'est en me penchant pour mieux observer le phénomène que je me suis coincé le dos)
mardi 16 (au lac)
c'était le bon jour, la bonne heure, alors pourquoi ne pas y aller ? et, pour contredire à la fois et le mal de dos et les prévisions météo, on a décidé, avec Catherine , de faire le "grand petit tour" (par le jardin japonais)
mercredi 17 (banque)
c'est la première fois que j'y allais pour ça : un chèque de 100€ avait été crédité sur mon compte, émis par une personne que je ne connaissais pas, pour une autre personne que je ne connaissais pas non plus (mais dont le numéro de compte ne diffère du mien que par un seul chiffre) et j'ai donc régularisé
jeudi 18 (sms)
"les fleurs, c'est fourbe" m'a écrit Dominique (ce qui m'a beaucoup fait rire), après que je lui aie expliqué qu'en me penchant pour photographier les tulipes de Catherine, je m'étais refait mal au dos (alors que je croyais que c'était finito)
vendredi 19 (gourmandise)
un petit bonheur chasse l'autre : immédiatement réinvesti les 10€ (et quelques) de gains au loto reçus au bureau de tabac (une misère) dans l'achat de 3 barres praliné /chocolat noir chez ma chocolatière préférée (une fortune)
samedi 20 (en pause)
il était très joli ce routier, à midi, dans son camion stationné de l'autre côté de la route, assis torse-nu sur le siège conducteur, les pieds nus posés sur le tableau de bord, vitre ouverte pour profiter du soleil, comme offert (il ne portait qu'un petit short (ou boxer) noir)
dimanche 21 (Pâques)
(coïncidence) lu ce matin, dans le très beau Un bonheur parfait de James Salter : "Dimanche de Pâques. Le matin, il fit un temps superbe, les arbres ruisselaient de soleil." Quand la fiction rejoint -ô si brièvement- la réalité...
lundi 22 (lundi de P.)
peut-être pour fêter l'occasion, le projectionniste nous a offert (d'une bouteille sans étiquette dissimulée dans un sac-plastique) un pousse-café, qu'il nous précisa avoir distillé lui-même, avec son père, il y a trente ans
mardi 23 (Vaivre)
ce canard qui se tenait du mauvais côté de la route, sur le trottoir, immobile, de dos, comme plongé dans la plus grande perplexité en contemplant la vaste surface herbeuse qui s'étendait devant lui (et en se demandant où donc l'eau avait bien pu passer)
mercredi 24 (à la maison)
ça m'a fait doublement plaisir de parler avec Pépin, venu boire le café comme au bon vieux temps de la LSF, et de réussir lui trouver dans ma bibliothèque perso ce bouquin de Murakami qu'il n'avait plus et qui était difficilement trouveable (parce que non réédité)
jeudi 25 (parking)
il y a des fois sans doute où il vaut mieux ne pas tout raconter (...) parce qu'on n'en est pas spécialement fier de ce qu'on a fait, hein, mais si on l'a fait, re-hein, c'est bien parce qu'on en avait envie -de le faire- (le mec à la voiture blanche et la façon de camelot qu'il a eu pour appâter le chaland)
vendredi 26 (entre Cuse et Esprels)
rentré de nuit, après une nième et dernière partie de scrabble, et la route, étrangement, fumait par endroits, jusqu'à former des nappes de brume conséquentes (et ce avant un orage bref mais très intense au niveau des Pateys)
samedi 27 (en voiture)
comme d'hab' avec les Soria on a tourné au mauvais endroit en allant chez les Vuillerez et on est arrivé depuis le haut (en observant les indications du gps de mon téléphone que je venais d'activer et qui étaient, dans un premier temps, plutôt fantaisistes)
dimanche 28 (coulevon)
rien de plus triste (et d'aussi exactement représentatif de la condition humaine) qu'un vide-grenier riquiqui sous la pluie (peu de vendeurs, peu d'acheteurs, tous avec parapluies), et ce toute la journée ou presque, vu depuis mes fenêtres
lundi 29 (dans ma maison)
après plusieurs tentatives infructueuses d'échanges téléphoniques, j'ai -enfin- eu la visite, ce soir, du peut-être futur locataire de la maison que j'habite présentement (et que je vais bientôt libérer), c'est un joli jeune homme barbu de bientôt trente ans, amateur de bikes et de sons, qui à l'issue de la visite s'est déclaré sous le charme (et je crois que moi aussi hihi)
mardi 30 (itinéraires)
je suis d'abord passé prendre Marie qui m'attendait en bas de chez elle, de là nous sommes allés chez Catherine pour la chercher, je les ai emmenées toutes les deux au fjt, puis j'ai ramené Catherine chez elle, et Marie au lac pour faire le grand tour avec Geneviève, après quoi j'ai ramené Marie chez elle avant que de rentrer chez moi

30 avril 2019

le pouvoir protège le pouvoir

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EL REINO
de Rodrigo Sorogoyen

Lundi de Pâques, j'ai pris le bus pour aller voir ce nouveau film du réalisateur qui nous avait donné le couillu -et malaisant- Que Dios nos perdone, en 20107, avec déjà, en vedette le même Antonio de La Torre (qu'on vient de voir récemment - Semaine latino 8- en prisonnier futur président de la république dans l'impressionnant Compañeros), film, donc, vivement conseillé par Dominique, et dont je n'étais pas sûr qu'il passerait encore la semaine suivante......
L'acteur incarne, cette fois Manuel López-Vidal,  un homme politique espagnol qui va se retrouver pile-poil dans l'épicentre d'un tsunami politico-financier-médiatique impliquant les membres du parti dont il fait partie (hihi) mais la quasi-intégralité de la classe politique espagnole... Un film sur les nantis en costume trois pièces, qui mangent des choses chères dans des restaurants chers, roulent en grosses bagnoles et mettent de côté le plus de fric possible au fil de magouilles quotidiennes, habituelles, rituelles, petites ou beaucoup plus grosses... Au début du film c'est un autre qui est collimateur, mais au fil des dénonciations, révélations, et trahisons diverses et successives (la théorie des dominos) Manuel López-Vidal semblerait devenir le bouc émissaire idéal, et, donc, l'homme à abattre (au sens figuré pour les tribunaux juges et média divers, au sens propre pour les méchants très méchants qui préféreraient effacer toutes les traces de leurs malversations).
J'ai beaucoup aimé le film, je dirais même que je l'ai aimé de plus en plus, cinématographiquement, de par sa construction. Construction oui, il m'a fait penser à ces jeux où il s'git d'empiler des choses, chacun son tour, jusqu'à ce qu'un morceau ultime fasse s'écrouler tout l'édifice (et perdre le joueur qui l'a posé)... Pendant un long moment on est dans le stable, on regarder s'agiter frénétiquement (et se tirer dans les pattes tout en faisant mine de se donner des grandes claques dans le dos) tous ces margoulins (et margoulines), puis l'empilement des pièces commence à devenir un peu anxiogène (pour le spectateur) et chaque nouvelle scène (ou pièce empilée) commence à faire vaciller l'ensemble du récit, qui devient du coup de plus en plus passionnant. La dernière demi-heure est à couper le souffle.
D'abord la scène sur le balcon, puis celle dans la maison d'un de ses "amis", (occupée par sa fille en train d'organiser une teuf en cachette de son père, maison où il doit récupérer des documents, malgré l'hostilité croissante des participants à ladite teuf), puis une scène (pour moi) anthologique, hitchcockienne "a minima", celle de la station-service la nuit (peut-être ma préférée du film), suivie d'une autre scène avec des voitures la nuit (qui, je ne sais pas trop pourquoi, m'a évoqué Fargo), et, hop on pose enfin l'ultime pièce, la scène du débat télévisé... Tombera, tombera pas ? Le réalisateur, joueur, nous laissera là en suspens (...) sans pitié, mais on ne peut qu'applaudir à l'intelligence de la progression dramatique du récit.
Et Viva España!

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29 avril 2019

revus

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LES ÉTERNELS
de Jia ZhangKé

Bôô cinéma, ticket orange, Catherine et Ssa, quatre bonnes raisons de retourner voir le beau film de JZK sur un écran presque trop grand. J'avais un petit peu dormouillé à Besac, mais je voulais avoir tout vu, et je suis donc revenu pour profiter de tout. Hélas "ça"  m'a un peu repris (mais heureusement pas aux mêmes endroits). L'odyssée de Qiao et de Bin (qui l'aime sans l'aimer tout en l'aimant) est toujours aussi impressionnante, humainement, socialement, cinématographiquement, mais qu'est-ce que ça ne donne pas du tout envie d'aller voir en Chine ! (ce que les films précédents du réalisateur exprimaient déjà à merveille). Il manque un minuscule je-ne-sais-quoi pour le Top 10... (peut-être juste un héros masculin plus attachant ?)

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Y a de la joie... 1

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Y a de la joie... 2

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SYNONYMES
de Nadav Lapid

Tom Mercier est toujours aussi beau, sa quéquette toujours aussi sympathique, sa voix toujours aussi chavirante, et le film toujours aussi peu aimable (mais comme quoi c'est parfois salutaire (et ça fait parfois un peu plaisir aussi) de se faire un peu rudoyer). Nadav Lapid n'aime pas son pays de naissance, mais ne porte pas vraiment dans son coeur non plus son pays d'adoption. Il est par contre toujours aussi fasciné par le corps (viril) de son héros, et celui de ses compatriotes (et la façon dont entre eux ils s'auto-fascinent) et sur ce point je ne saurais lui donner tort. Un film (pourtant) intensément poétique, encore plus que politique. Un film en colère, comme une omelette norvégienne (!) à l'envers : glacé dehors et incandescent dedans, bref, Top 10 confirmé.

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Yoav tire sur Notre Dame...

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sur les ponts de Paris...

27 avril 2019

dlodc

(du lard ou du cochon)

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(tag,mur, peinture blanche, panneau routier, marqueur)

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(voie, bidons, panneau)

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(encoignure, rubalise)

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(paillasson synthétique, pétales de cerisier du Japon, chaise de jardin, béton)

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(journal, acronal, craies grasses, feutre fin)

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(herbe, fenêtres en pvc, fleurs de pissenlit)

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(film, sous-titre, recadrage)

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(couennes de jambon (de porcelet truffé), barquette de polystyrène)

20 avril 2019

micro184

*

mon ami Philou m'a appris que
"chaque fois qu'on boit de la bière, on pisse du glyphosate"

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 à mon âge, je n'ai toujours pas intégré le fait que je suis censé me raser tous les jours

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Catherine ne cliquette plus
(grâce à l'intervention de son garagiste)

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 Ohlala j'ai renversé du vin sur la jolie nappe de Francette 
d'un côté on a dit  sel fin et de l'autre jus de citron :
c'est -incontestablement- le citron qui a gagné

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 paronyme est-il synonyme de synonyme
ou plutôt synonyme d'homonyme ?

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je ne sais pas pourquoi mais, dès l'intro,
certains morceaux des Stranglers des années 90
me font invariablement venir les larmes aux yeux
(surtout Always the sun et Midnight Summer Dream, en fait)

*
(belles phrases idiotes que je ne comprend pas)
"Mais il ne serait pas juste de réduire le film à ce qu'il n'est pas ou à ce qu'il prétend être."
Hugues P. (Les Cahiaîs)

*

je fais des rêves surpeuplés
(sans doute une façon de compenser)

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faire en sorte de ne plus avoir honte

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" deux détectives au sujet desquels le lieutenant Ronelle Deacon m'a informé qu'ils seraient infoutus de trouver leurs bites, même à l'aide d'un miroir et d'un détecteur de bite, ce qui m'avait beaucoup fait rire à l'époque." (Eoin Colfer)

*

ces voleurs de chez Tropicana qui réduisent proportionnellement un pack de jus d'orange
pour qu'il ne contienne plus que 0,85l (on ne voit presque pas la différence)
tout en conservant (bien sûr) le même prix

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(Suis-je un monstre ?)
L'incendie de Notre Dame ne me fait ni chaud ni froid...

*

si je bénéficiais d'une arme de service, je profiterais de l'opportunité

*

(hihi) mangé de l'agneau pascal en ce vendredi saint

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