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lieux communs (et autres fadaises)

22 janvier 2017

festival téléramuche!

Le voilà! Le re!
Avec (16-1) + 1 +1 = 17 films dans le bôô cinéma! (Les 16 films proposés moins Ma vie de courgette, évincé -injustement- parce que "jeune public", plus l'avant-première de Tempête de sable et la re-vision de Mulholland Drive -juste une séance chacun-). J'ai trouvé l'ensemble de la sélection un peu planplan, pantouflard(e) dans l'ensemble,mais comme elle me permet de revoir mes deux chouchous ciné de l'année, je ne vais pas ronchonner, et j'irai voir L'économie du couple, le seul que je n'ai pas vu (et que nous avions pourtant programmé...).

Ce n'est pas souvent que je vois le caissier (qui est aussi le propriétaire, c'est comme ça dans le bôô cinéma) agacé. Il l'était quand je suis arrivé à la caisse, avec à la main mon papier découpé dans Télérama. Pourquoi donc énervé ? lui-ai je demandé. Parce que les gens des fois sont compliqués, me répond-il. Les personnes qui étaient avant moi à la caisse étaient trois, deux avaient le passe, et la troisième souhaitait obtenir aussi le tarif de 3,50€, qu'elle lui a, me précise-t-il,-il "mendié". Ce sur quoi il lui a conseillé de filer acheter Télérama illico pour pouvoir obtenir le fameux passe, ce à quoi la vieille peau (car vieille peau et rien d'autre) lui a répondu "qu'elle ne voulait pas soutenir ce journal de gauchistes". Téléramuche rouge vif avec le couteau entre les dents ? hihihi.

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PATERSON
de Jim Jarmusch

Je n'ai pas pu attendre jusqu'à samedi 18h. Cette séance de 16h était parfaite, avec Catherine. Sans surprise, j'ai d'abord pleuroté pendant tout le début (mes pleurs admiratifs "oh lala c'est trop beau"), et, histoire de refermer la parenthèse, j'ai pleuré aussi, symétriquement, pendant la (très belle( séquence finale (celle du japonais).
Je maintiens tout le bien que j'en ai dit, et j'en rajouterais même quelques louches. C'est un film (ce qui n'est pas si fréquent), que je pourrais voir et revoir, comme ça, sans arrêter, en boucle (mais la structure, aussi, s'y prête).
Et j'étais encore plus attentif, puisque je savais ce qu'il fallait voir et à quel moment il le fallait.
Oui, j'ai vu qu'il y avait beaucoup de jumelles/meaux dans le film, ce qui ne m'avait pas autant frappé que ça la première fois.
Oui, j'ai bien regardé les deux étudiants qui discutent dans le bus, à propos de l'anarchiste italien dont j'ai oublié le nom, et ce sont bien effectivement les deux tourtereaux de Moonrise Kingdom.
Oui je me suis immergé dans cette musique apaisante et tiède au coeur de laquelle il fait bon flotter (j'ai écouté sur amaz*n les autres disques de Sqürl -dont Jarmusch, le cachottier, fait d'ailleurs partie- ils ne sont pas tout à fait aussi éthérés). pas si souvent non plus, au cinéma, cette sensation d'être comme une éponge et d'absorber tout ce que le film exprime.
Oui c'était bon, en sortant d'échanger devant le cinéma, même dans le froid, avec Catherine et Nicolas et la dame de Rioz dont j'ai oublié le nom. On avait tous les quatre dans les yeux des petites étoiles qui clignotaient dans la nuit d'hiver...

21 janvier 2017

jouvence

"Je voudrais que tout revienne alors que tout est passé
et je chante à perdre haleine que je n'ai que des regrets..."
(Alain Souchon)

Où la nostalgie, chez moi en tout cas, aurait quelque chose à voir avec la musique...
Quelques rééditions (et quelques téléchargements récupérations, aussi) ces denières semaines, n'auront fait qu'aviver un peu plus ce sentiment.
Le coffret "Isabelle Mayereau" offert à Gigis ce nouvel an (mais dont amaz*n m'avait gentiment fourni les droits de la copie numérique), puis le coffret "Catherine Lara : les années CBS 72-80", et quasiment en même temps un gentil quidam qui met à disposition les premiers albums de David Mc Neil en version FLAC (que je suis d'ailleurs obligé de demander à Emma de me rencoder en mp3).
Tout ça, c'est un bout de mon adolescence qui rebourgeonne et refleurit.
Des flashes -plop!- qui resurgissent : Bernard Schu un soir sur RTL dans la cuisine de la maison rue de Villersexel présentant La pierre tombale, Anne-Marie me faisant écouter Tu m'écris dans sa chambrette aux Angles, les après-midi chez mon copain et voisin Michel V. à écouter en boucle Fleur de sommeil, Alain me rachetant un jour de disette les deux premiers albums (version disque noir) de Catherine Lara, les deux albums de David Mac Neil écoutés aux Bâties, chez Pat P., le Discorama où Denise Glaser présentait, justement, Catherine Lara, Hash écouté à Vaux  -d'ailleurs, en le réécoutant à Gy ce 31 décembre, nous avons eu avec Emma tous les deux les larmes aux yeux illico..-.
Oui ces morceaux, ces chansons, découverts, écoutés, aimés quand j'avais 16, 17, 18 ans (et la suite) et qui me sont restés chers (il faudrait rajouter les disques de Véronique Sanson et ceux de Gérard Manset -sans oublier Françoise Hardy chérie-chérie !- pour compléter ce premier socle franco-français de mon univers musical perso naissant) et que je continue d'apprécier, peut-être justement parce que.

Il y a des morceaux que je ne peux pas rattacher à un instant précis mais qui ont sur moi un effet extraordinaire. Papa jouait du rock'n roll de David Mc Neil est de ceux-là. Peut-être parce que je ne l'avais pas écouté depuis longtemps (et que n'ai appris que très récemment qui était son vrai papa de David Mac Neil, et qu'il ne jouait absolument pas du rock'n roll). La petite intro quitare/banjo (?) et la voix qui attaque "A deux kilomètres à travers la fenêtre on pouvait voir St Paul..." c'est plus fort que moi, je fonds. j'ai à nouveau 20 ans dans ma tête et ça fait du bien... J'associerais ce morceau indéfectiblement à Philou, sans pouvoir davantage préciser (peut-être lui avec sa mémoire de stasi d'éléphant pourra-t-il m'aider ?)

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"Au-dessus du lit ils affichaient des filles et des joueurs de foot-ball
Moi c'était Péguy, Frison-Roche et De Gaulle, Papa jouait du rock'n roll..."

18 janvier 2017

plaisirs d'hiver

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(from Tumblr's malereviewblog)

"Un froid sec est sain", c'est bien connu...

17 janvier 2017

le diadème, la trompette et la tumeur

(Semaine Belge 3)

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NOCES
de Stephan Streker

Film d'ouverture -en avant-première- de notre Semaine Belge 3. Une jeune fillee, Zahira, d'origine pakistanaise, vivant, de nos jours, en Belgique, est soudain confrontée à plusieurs problèmes, concernant son avenir proche et sa condition de jeune fille indépendante et libre. La famille, le poids des traditions, les apparences, les mensonges, la révolte. Jusqu'où tout ça peut-il aller ? Ses parents pensent que, elle pas du tout, le grand frère fait tampon et voudrait aider chacun(e). Ce qui est touchant, c'est que le réalisateur donne à chacun de ses personnages toutes ses chances. Même si la "discussion" a peu de chances d'aboutir : parents, frère, soeurs, copine, père de la copine, chacun a son opinion, sa vision des choses, et y reste cramponné. Avec ses justifications. Ses "bonnes raisons". Et  la demoiselle aimerait pouvoir toute seule de se débrouiller pour tracer sa route... Un film fort et touchant, juste, avec des acteurs magnifiques (avec une mention spéciale pour la jeune Lina El Arabi, parfaite).
On a déjà commencé des Semaines Belges avec des films plus joyeux, mais bon... Sobriété (sans musique ni au début ni à la fin, juste une scène musicale d'un Bollywood à un moment-clé qui le nécessitait) et simplicité sont payantes pour une histoire poignante, où, finalement, tout le monde pense avoir raison (et c'est ça qui fait peur)...

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LA VIE EST BELGE
de Vincent Bal

Deuxième séance, on a changé de ton. Une comédie musicale belge, qui finit par une grande et belle et joyeuse scène de réconciliation musicale entre deux fanfares (de chacune des deux communautés : flamande et wallonne), et qui justifie à elle-seule de voir le film. Le réalisateur tente le pari risqué (casse-gueule) d'un film à la Demy, ou plutôt à la Honoré (Les Bien-Aimés), mi-parlé mi-chanté. Parfois ça passe (et c'est très réussi), parfois ça lasse (c'est maladroit, ou malvenu) , et parfois carrément ça casse (certaines scènes sont presque euh... embarrassantes, tellement elles ne fonctionnent pas). Un film en dents de scie, dans lequel le réalisateur a voulu mettre trop de choses, mais sans aller jusqu'au bout, et du coup s'éparpille un peu, voire fait carrément le grand écart et n'arrive plus à se relever. Plein de petites choses plaisantes, drôles, touchantes (tout ce qui a trait à l'humour). Ce qui a trait à l'émotion, par contre, est beaucoup plus téléphoné, et ce qui touche aux sentiments quasiment insupportable (un désolant roman-photo). Un trompettiste entre deux fanfares, une jeune fille entre deux prétendants (une caricature de bellâtre -Arthur Dupont a déjà été meilleur-  et une esquisse de businessman dilettante amateur de golf)... Moitié-moitié, donc : mi-flamand mi-wallon, le message, mais mi-réjoui et mi-déçu, le spectateur...

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JE ME TUE A LE DIRE
de Xavier Seron

Troisième opus (Celui-ci me tenait à coeur, allez savoir pourquoi).
En un mot : belgissime! La quintessence de la crème de la "belgitude cinématographique". Tout ce qu'on y aime. (Mais voilà que j'ai vérifié sur allocinépointfreu et que le réal est... français. Ca veut dire qu'il est très fort et/ou qu'il a tout compris).
Oui, un film enthousiasmant, dans un noir et blanc magnifique (premier bon point). Un doux barbu (Jean-Jacques Rausin, parfait, deuxième bon point) se fait du souci pour sa mère (Myriam Boyer, qu'on adora maintes fois chez Blier, troisième bon point) qui est atteinte du cancer, et va se mettre à somatiser au point de se persuader que lui aussi est atteint de la même affection (cancer du sein, donc) que sa mère. Un film à l'humour salutairement sans pitié (quatrième bon point) aux dialogues (et à la voix off)comme dirait Téléramuche "qui font mouche" (cinquième bon point),et qui sait tenir sa note singulière, crânement,  jusqu'au bout.
Il s'appelle Michel Peneu, et sa mère Peneu Monique. Il travaille avec son pote (Serge Riaboukine, sixième bon point) dans une grande surface électroménagère (l'occasion d'une petite chorégraphie à trois impayable). Il s'inquiète (tout au long de cinq chapitres rangés dans l'ordre décroissant), donc, pour sa supposée tumeur mammmaire, fait des examens, se fait palper dans les vestiaires (septième bon point), tout en s'occupant du présent & de l'avenir de sa mère (du mousseux, des chats, et lui), rencontre une copine, se fait jeter (s'ensuit une longue scène jouissive  urbaine et nocturne de spleen bituré, huitième bon point)... Pour (je ne vais pas tout vous raconter) -presque- s'achever par une très jolie scène AQV (neuvième bon point).
Et le dixième bon point ? Il serait justifié par la bande originale et les morceaux qui y figurent. Les chansons aussi (rien que C'est l'amour chantonné à deux voix devant un ouvre-porte, c'est magnifique...)
Dix bons points = une image :

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(Et j'arrête là ma distribution, mais il y aurait largement de quoi en distribuer encore plein d'autres. Ce film a pour moi tout pour devenir culte. Belgement culte. Je vais tacher de voir le premier court-métrage de Xavier Seron, avec -déjà- le même interprète principal masculin (ou masculin principal ?). En attendant, (en espérant), bien sûr, son deuxième long-métrage...)

 

15 janvier 2017

le chien

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LES DERNIERS JOURS D'EMMA BLANK
d'Alex Van Warmerdam

Tout d'abord un grand merci à UniversCinéVoD : je viens de m'abonner chez eux pour un an (pour remplacer les défunts VODD), et leur offre est alléchante : pour 3,99€ vous pouvez visionner chaque mois 40 films qui sont renouvelés tous les mois ! Là, notamment, une section Alex Van Warmerdam, dont ce film qui, s'il a été tourné en 2009, (avant Borgman et La peau de Bax) n'a pas été distribué en France.
On retrouve le ton et les thèmes chers à ce cher Alex (qui s'autodéfinit comme "de plus en plus méchant"...) Un lieu unique (ou presque) : une maison et l'espace environnant (bois et dunes) où vit une famille "dysfonctionnelle" : apparemment il s'agit d'une dame très riche -et pas très agréable- avec tout un personnel de maison attentif à ses moindres exigences (le maître d'hôtel, la cuisinière, la bonne, le valet, plus un personnage dont on ne comprend pas tout de suite le rôle et la fonction, et que le réalisateur s'est d'ailleurs attribué). La patronne et les domestiques, quoi.
SAUF QUE. On est chez Van Warmerdam, et les choses ne sont pas exactement ce qu'elles ont l'air d'être. Pour qui a vu La peau de Bax et Borgman (et Les habitants, et La robe..., il y a un peu plus longtemps) la situation n'aura rien de vraiment étonnant. Ca a l'air à peu près normal en apparence, mais si on y regarde de plus près... Il est question pour chacun(e) d'interpréter un rôle, et surtout des motivations pour le faire. Jouer le jeu, tenir le coup, garder patience...
Une fois de plus, je me suis régalé (j'aime vraiment beaucoup ce réalisateur), j'ai trouvé la première moitié tout à fait parfaite. C'est net, précis, ça baigne dans un humour froid (glacial, même), et c'est au spectateur de gamberger pour comprendre progressivement quels sont les liens qui unissent véritablement les personnages, et le pourquoi de la chose. Puis, on a un peu le sentiment que le film fait du surplace (même si on ne s'ennuie jamais), avant que le "fin mot" de l'histoire ne la fasse redémarrer (l'histoire!).
C'est moins glaçant que Borgman (qui m'avait fait beaucoup d'effet, tellement il va loin dans le malaise) mais c'est aussi drôle et cruel que La peau de Bax (même si les enjeux ne sont pas vraiment les mêmes.)
Un bel objet de cinéma, en tout cas. Aussi techniquement irréprochable que "moralement répréhensible" (hihi). Du bonheur hollandais, encore mieux qu'un pétard vous dis-je.

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il veut juste savoir qui a mis une cravate dans son potage...

14 janvier 2017

la machine à enrouler les boyaux

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L'ORNITHOLOGUE
de Joao Pedro Rodrigues

Une belle surprise : il y avait pas mal de monde à la séance de 18h, et en plus pas la clientèle habituelle. Pour un film qui n'est pas, reconnaissons-le, hyper-facile d'accès, mais qui m'a, il faut bien le reconnaître aussi, littéralement ravi. Un double-fond, donc, dans la belle surprise.
Car si Joao Pedro Rodrigues est un cinéaste que j'aime beaucoup, dont j'ai vu me semble-t-il tous les films, depuis O Fantasma (qui veut juste dire Le fantôme, précisons-le), ses films me fascinent globalement autant que, parfois, ils peuvent me mettre mal à l'aise par certains détails. Rodrigues est un cinéaste gay, il parle des hommes et il les filme. Avec souvent, aussi, un double-fond dans le filmage. Il filme très bien le corps des hommes (Paul Hamy est plutôt choyé dans ce film-ci mais il le mérite, il a un cul magnifique), et aime raconter les égarements dont sont très souvent victimes ses héros. Avec un talent incontestable pour souffler le chaud et le froid, alterner le bleu et le rouge, panacher l'ordinaire et l'extra-.
L'Ornithologue procède ainsi, par séquences qui vont de l'ultra-réalisme (le début du film, qui pourrait tout à fait passer pour un parfait -et très réussi- documentaire animalier) à l'hyper-irréalisme (la scène de la fin, avec sa rengaine sentimentale, ses personnages qui s'éloignent main dans la main dont l'un en sautillant, avec ce que chacun d'eux représente).
Un ornithologue, donc, (Fernando) se perd en observant des oiseaux, puis fait des rencontres, dans une forêt -un peu beaucoup passionnément- bizarroïde, qui pourrait être celle du Territoire, de Raul Ruiz (tourné me semble-t-il grosso-modo dans le même coin), rencontres où la communication se fait avec des langues différentes à chaque fois : portugais (au début) puis chinois, anglais, mirandais (ça existe, j'ai gouglé), même un tout petit peu de langue des signes!, latin, une langue que je n'ai pas identifiée, à mi-chemin entre portugais et espagnol, et (in fine) la boucle est bouclée avec retour au portugais (et un zeste d'anglais)... Il fait des rencontres, et vit des choses de plus en plus étranges, comme des épreuves successives qui le prépareraient à quelque chose.
L'inquiétante étrangeté croit lentement, marche après marche, comme on grimperait un escalier biscornu. Des pèlerines chrétiennes chinoises, des hommes-oiseaux festifs, un berger sourd-muet pasolinien, son alter ego costumé, des amazones, et des oiseaux, beaucoup d'oiseaux, certains qu'on observe et d'autres qui vous observent (dès le début on s'en rend compte).
Le réalisateur met en place un complexe parcours de Petit Poucet  (ou un jeu de l'oie/zoo hihi) pour notre héros. Au milieu d'une nature de plus en plus prégnante il va devenir peut-être de moins en moins lui. Le film culmine sur une lumineuse scène AQV (qui figurera, j'en suis d'ores et déjà certain, parmi les plus belles de l'année) avant que de nous égarer une nouvelle fois, de plus belle. A chaque scène on est ailleurs, même si on reste là.
L'Ornithologue est un film d'une richesse formelle incroyable, qui ne peut pas s'épuiser en une seule vision (Dommage, il ne fait pas partie du Festival Téléramuche), et qui ne peut que vous amener à vous interroger. C'est, pour moi, le  film le plus fort de son auteur (je ne dirais pas le plus facile). Qui n'a pas hésité à mettre plus d'une main à la pâte, puisque non content d'en avoir écrit le scénario et assuré le filmage, il va jusqu'à donner sa voix à l'acteur principal, voire même son corps. Une troublante incarnation.
Je suis parfaitement athée mais ça m'a amené, par exemple, à googler "St Antoine de Padoue" (si si), l'article lu m'ouvrant de nouvelles perspectives (où il serait question de bilocation, de parler aux poissons, de tenir Jésus -ce que  JPR a malicieusement pris au pied de la lettre-). Du mysticisme, certes, mais sans oublier les corps (troublants) et même les quéquettes (joliettes). Où ésotérisme s'entremêlerait (se chamaillerait) avec érotisme.
Bref un film touffu, foisonnant, emballant. Qui vous entraîne vous entourne, vous triture et vous écarquille... Un seul (léger) bémol : la musique. Il s'agirait plutôt de bruits d'ailleurs, puisque on n'entend que des stridences de cordes frottées (de violoncelle, si j'ai bien lu le générique) plutôt désagréables. (Mais cela fait justement un contrepoint auditif (acide) à la douceur de tant de beauté visuelle.)
Hop, Top 10! (il faut bien un commencement, hein).

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J'y suis retourné ce mardi après-midi (une séance "de retraités") parce que je voulais vérifier certaines choses (et -ne nous voilons pas la face- en revoir certaines autres). J'y ai pris autant de plaisir, mais je n'ai pas ressenti du tout la même perception temporelle : tout avait l'air plus ramassé, d'aller plus vite, et, finalement, il ne fait pas tant de rencontres que ça. La seule chose importante, dont j'avais oublié de parler ci-dessus, concerne les transitions entre les scènes  par des fondus-enchaînés parmi les plus longs et lents (et beaux, donc) que j'ai vus depuis longtemps.
J'avais parlé d'incarnation, et m'est ici venue l'expression "donner corps". Ce qu'un réalisateur est par définition censé faire. Et que JPR a poussé simplement jusqu'au bout de sa logique.
De la même façon qu'il a adaptée à sa manière la fameuse bilocation de St Antoine : au lieu d'un même corps présent au même moment à deux endroits différents, il a simplement fait le contraire.
Et, dernière chose, la musique n'est pas si insupportable que ça...
Top 10 confirmé.

12 janvier 2017

le royaume du miel

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MAI MORIRE
de Enrique Rivero

Entregent, suite. Un film qui sortira fin mars 2017, visionné sur viméo grâce à un lien gracieusement envoyé par le distributeur. En prévision de notre Semana latina 6, à venir elle-aussi.
J'avais déjà vu, du même auteur, Parque Via, en août 2009, à L'Espace St Michel (critique -succincte- ) (et c'est vrai quand même  ce que disait Zvezdo à propos des films vus à l'Espace St Michel...). Il s'agit, ici encore, d'un film plutôt très triste (de la même très tristesse que celle du clip de Twist in my sobriety, de Tanita Tikaram)
Un beau matin, une femme revient chez elle, en barque (il y a beaucoup d'eau de cours d'eau de canaux de rivières et de barques dans le film, l'occasion de maints plans sublimes de reflets divers). Chez elle où elle retrouve sa fille et son fils, sa mère, et sa grand-mère. On ne sait pas pourquoi elle rentre, ni pourquoi elle était partie. Elle reprend sa vie là exactement où elle l'avait laissée, un quotiden plutôt paisiblement tristounet -ou tristounettement paisible- (Twist in my sobriety otra vez) entrecoupé de rêves pas franchement plus joyeux mais plastiquement superbes (où il est à plusieurs reprises question de chaussures). La grand-mère va avoir cent ans, le fiston a peur de la vache, le papa dort à côté, la fillette questionne, et il y a dans la tôle du toit des déchirures/ouvertures très graphiques. Chayo (c'est le nom de dame qui revient) gère tout ça, simplement, comme elle peut. Elle abien une idée derrière la tête, mais elle n'est pas du genre expansive.
Comme le réalisateur, adepte des plans très amples (dans l'espace -et c'est somptueux- mais aussi dans le temps, avec la tentation qu'on sent poindre de temps en temps d'"épuiser" le plan dans sa durée - on n'est pas encore chez Tsai Ming Liang mais bon...-) mais jamais trop loquaces. La vie, l'eau, la nuit, le jour. Les mots, c'est en plus.
Un beau portrait de femme silencieuse, pour un beau film languide, sans enjeu (narratif) apparent, mais sur lequel on se plait à glisser comme les barques lentes le long de ses plans très horizontaux (longitudinaux ?). Oui, un film très "latéral".
Et iens, enfin un film mexicain quieto, se dit-on en repensant aux Escalante, Reygadas, Del Toro, autrement plus de bruit et de fureur. Nous restera ce beau visage de femme face caméra, et toutes les choses qui resteront non dites, derrière ses yeux attentifs.
Parque via avait été récompensé par le Léopard d'Or à Locarno, Mai morire n'a obtenu "que" le Prix de la Meilleure Contribution Technique (Arnau Valls Colomer pour la photo) au festival de Rome 2012, et le Prix spécial du Jury au Huelva Latin American Film Festival 2012. On peut juste se demander pourquoi il aura fallu autant de temps (cinq années, tout de même) pour qu'on se décide à le distribuer en France!

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11 janvier 2017

bellou (en détails et en hauteur)

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10 janvier 2017

majorettes obèses

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NOCTURNAL ANIMALS
de Tom Ford

Je suis allé voir un film dont j'ignorais tout avant qu'il ne soit programmé dans le bôô cinéma (toutes les séances en vf mais une quotidienne en vo à 18h, à laquelle j'ai assisté aujourd'hui, tout seul comme un grand dans la salle 10). Tom Ford est quelqu'un de very famous semble-t-il (et donc very rich, re-semble-t-il) mais à part son nom je n'en sais pas beaucoup plus. Artiste ? Couturier ? Les deux ? (ah peut-être que je confond avec Steve Mc Queen, me souffle-t-on dans l'oreillette). Bon on s'en fiche.
Le film est tiré d'un roman policier que je pense avoir dans ma bibliothèque mais que je n'ai jamais lu (je viens de vérifier, c'est le cas).
DONC revenons à notre film. La dernière fois que j'ai vu Jake Gylenhaal au cinéma, il était face à une araignée géante avec un demi-sourire énigmatique. Là il est en plus mauvaise posture. Conduisant de nuit dans une zone où le téléphone ne capte pas (c'est dire) avec sa femme et sa fille, le voilà qui se fait embêter puis accidenter par trois rednecks inquiétants. c'est très anxiogène comme situation sauf que c'est dans un livre. Qui a été écrit par le personnage joué par Jake G., l'ex-mari de l'héroïne, et envoyé à sa femme pour qu'elle le lise et lui dise ce qu'elle en pense. Et donc quand elle lit, notre blonde et froide héroïne, ce qu'on voit à l'écran est ce qu'elle imagine. Le conducteur est joué par son ex-mari, elle-même joue l'épouse, et sa fille est jouée par leur vraie fille (enfin, vraie dans le film). Le film fait donc des va-et-vient entre le roman et la "vraie vie" de la lectrice (à laquelle il faudra bientôt rajouter les souvenirs de ladite lectrice : comment elle a rencontré son ex-mari, comment elle l'a épousé, contre l'avis de sa mère, comment elle l'a laissé tomber pour un jeune bellâtre, etc.) De plus la dame est galeriste, et on suit son quotidien et ses états d'âme de galeriste (ce qui fournit entre autres  au réalisateur le prétexte d'un générique sur fond de majorettes vieilles et obèses pas vraiment ragoûtant c'eût été des majorets que çela l'eût été aussi peu, ragoûtant : le troisième âge est flasque, on n'y peut rien, alors, quand en plus il est obèse je vous laisse imaginer...)
Avec ce générique, Tom Ford fait un peu son malin, mais on peut dire qu'avec le reste du film aussi... Il règne sur le film un aspect assez déplaisant "magazine de mode et papier glacé". Dollars, fashion, cocktails mondains, tout le monde est très riche très hautain très glacé très mondain et très bitch. Et du coup on a le sentiment que le réalisateur a mis tout autant de soin, mais en sens inverse, dans sa reconstitution de l'histoire qui se joue dans le livre lu. Regardez comme ils sont méchants, et veules, et cracra, semble-t-il vouloir nous fredonner. Et je suis sûr qu'ils puent. Et de rajouter un personnage de flic cancéreux en phase terminale (et que je fume et que je tousse et que j'expectore avec complaisance). Ca crée une ambiance un peu bizarre. Comme si on avait essayé de faire entrer au chausse-pied Comancheria dans Café Society (je parle ici de la forme plus que du fond de chacun des films).
Ca se regarde sans déplaisir, on participe (la première partie est vraiment très anxiogène, pour moi du moins), on suit, on admire parfois même les trucs du réalisateur, mais on se dit, en définitive (vous avez déjà remarqué que c'est souvent en définitive qu'on se dit ça justement) à quoi bon tout ça  (le fait d'écrire un bouquin, de le faire lire à son ex-femme, et de raconter ce qu'on y raconte), juste pour ça ? (la scène finale, que je trouve d'ailleurs plutôt plaisamment réussie...). Comme si le réalisateur refermait là-dessus les pages en papier glacé de son luxueux opuscule. (de arty à artificiel il n'y a pas si soin...)

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une campagne d'affichage que je trouve plutôt réussie...

9 janvier 2017

décembre

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toilettes

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voisins

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chocolats

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repas de noël fjt

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bellou

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