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lieux communs (et autres fadaises)

31 décembre 2016

cinétop2016

une tueuse au sabre, un cow-boy couturier, deux frangins cambrioleurs, des vieux prêtres pédophiles, un adolescent photographe, un flic célibataire très gentil qui adopte deux enfants, un frangin ressuscité à Beyrouth, un trio sur patins à glace à poil, un apostat barbu avec une jolie quéquette, des terroristes adolescents ou presque, un bagel qui se fait mettre, un pope en retard, un boxeur amoureux, une chanson de Cora Vaucaire, des doudous pédagogues, deux frères gérants de boîte de nuit dont l'un a un oeil fermé, un chauffeur de bus avec un carnet secret, deux ados qui sympathisent, une caravane, une dame qui se paye un gigolo, un copain qui va bientôt mourir du cancer, une maîtresse-nageuse, un empereur, une branlette d'étalon, un vieux flic désabusé, des courses de chiens, une famille sur un bateau, des frites belles comme tout, un vigile qui donne un coup de boule à son frère, un christ ensanglanté qui descend de sa croix, un rêve avec des nudistes, deux clochards qui se tapent la cloche dans un grand magasin la nuit, des préparatifs d'apéro particulièrement terrifiants, un stationnement gênant qui tourne au pugilat, des ricochets, un fromage d'été, l'Elysée en carton,  un élan qui enfile un rhinocéros, des cupcakes en noir et blanc, du cul de porc rôti, des personnes qui conversent face à face devant une vitre, une valise pleine de termites, un gros chien débonnaire, une source chaude en Islande, un playback troublant dans un grand escalier, un pot de moutarde au miel suicidaire, une copine serbe (croate?) qui passe son temps à vomir, une pile de magazines à découper, des fanfares, une cousine compréhensive, le poids d'un short qui fait la différence... 22, les voilà...

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(ze podium)

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Un film pas encore sorti (Tombé du ciel, vu à Entrevues -je fais mon malin comme les journalistes des Cahiaîs-), un "patrimoine" découvert grâce à "Play it again",  deux films qui parlent de dieu (ou de son absence), deux documentaires, trois films d'animation pas vraiment pour les kids,  quatre FAQV, quatre films américains,  sept films français ! (ce qui n'était je crois encore jamais arrivé) dont celui qui fut longtemps mon film de l'année (Nocturama), sept films de réalisateurs auparavant inconnus au bataillon. Et un des derniers films vus de l'année qui fait -en douceur- une entrée in extremis dans le classement (Paterson).

Argentine : I / Belgique : I / Brésil : II / Chili : I / Chine : I / Espagne : I / Finlande : I / France : IIIIII / Liban : I / Roumanie : I / USA : IIII / Vietnam : I

... auxquels il faudrait rajouter des éléments d'autres films : Kristen Stewart dans Personal Shopper, les deux zozos qui font du footing au Groenland, le gamin avec les yeux qui s'allument, le coucou qui sort qui tombe et qui meurt, les chorégraphies de Mr Gaga, les tentatives de suicide raté de Mr Ove,  le teckel quatre fois écrabouillé, Viggo Mortensen qui se rase la barbe, la scène de l'accident de Réparer les vivants, des gamines qui chantent Money money money, Niels Schneider teint en noir, une chenille qui fait de l'accordéon, une procession sur la plage, un salon de coiffure à Beyrouth, Nicolas Duvauchelle énervé vu à travers les vitres de son appartement (et l'électro lancinante de Chloé), un intérieur de bateau très rouge ...

28 décembre 2016

bulles

SOUVENIR
de Bavo Defurne

On avait passé le premier film du monsieur, Sur le chemin des dunes, dans notre première semaine belge, un joli film au charme un peu rétro, un peu mélo, un peu kitsch,un peu queer, où un jeune garçon, doté d'une mère un peu fantasque, découvrait l'amour dans les bras de son ami d'enfance... Dans une époque imprécisément datée, mais reconstituée avec soin.
Il nous revient avec l'histoire d'un jeune homme (Kévin Azaïs, décidément très bien) qui rencontre une dame (qui pourrait être sa mère) dans l'usine de pâté où elle travaille, et reconnaît en elle une chanteuse qui eut son heure de gloire trente années plus tôt en représentant leur pays (qui n'est jamais précisément nommé) dans un "concours européen de la chanson". Lui est boxeur, intérimaire dans le pâté, elle, ex-chanteuse, a fait de ce pâté son quotidien, tout comme le whisky qu'elle écluse le soir assise seule devant sa téloche.
Qui a vu Sur le chemin des dunes sera ici en terrain de connaissance. Même approche formelle, conjonction d'une stylisation (à la fois de l'histoire et du décor) et d'un sens méticuleux du détail. Et toujours cette volonté de ne rien dater précisément (il y a la télévision, ils ont des téléphones portables). Le choix de Pierre et Gilles pour réaliser l'affiche semble aller tout à fait dans ce sens. Avec l'iconisation de Laura / Huppert sur un fond kitsch/glamour très rose, où le "réel" serait transcendé, sublimé, par une "mise en forme".
J'adore Isabelle Huppert, et, comme d'hab', elle tient sa partition haut la main (oui, même en ouvrière de l'entreprise de pâté, ce qui a fait hurler à la mort certain critique de Libé, l'accusant par ce rôle de trahir la mémoire de toutes les ouvrières du monde ... décidément les critiques de L. devraient un peu se calmer je pense...). L'affiche ne ment pas, elle est au centre de tout ce rose, elle prend toute la place (avec un rôle de star déchue comme celui qu'elle tenait dans Asphalte, face au jeune Benchétrit). Presque toute la place, car face à elle (le jeune) Kévin Azaïs, avec sa moustachette, ne démérite pas.
C'est quand même délicat, l'histoire d'une relation entre une dame mûre et un jeunot plein d'hormones. Que ça fonctionne et qu'on y croie. Le blé en herbe est passé par là. Mais c'est bien que les rôles soient inversés, ils ne le sont finalement pas si souvent.
L'imagerie "Pierre et Gilles" confirme cette stylisation, cette volonté de tirer le film vers un "réalisme irréaliste" (ou un hyper-réalisme excentré. Baroque.). Comme Personal Shopper, bien que dans un univers très différent, il s'agit surtout d'un film de genre, et donc de codes, et l'obligation pour le spectateur d'accepter ces codes, de bien vouloir jouer le jeu.
Souvenir, de par sa mise en scène, sa construction, son montage, et même de la typographie de son titre, s'assume entre mélo et roman-photo (bluette même diront certains méchants) dont Isabelle Huppert deviendrait la caution arty. Dès le début ou presque on sait comment tout ça va se terminer, mais ça n'est pas gênant. Tout ça est fait avec amour.
L'amour, l'hopital, le couloir, la perfusion, l'étreinte, tout ça est presque trop beau pour être vrai. Et le réalisateur vient justement, avec finesse, nous le rappeler, que ça ne l'est pas, "vrai", puisque c'est, justement, du cinéma. En prenant juste la distance nécessaire.
"Joli garçon, je dis oui..."

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24 décembre 2016

carnet secret

PATERSON
de Jim Jarmusch

J'avais parlé, à propos de Tombé du ciel, des films dont on sait dès la première image qu'ils font "partie de la famille". Qui vous font signe. Même chose avec Paterson. (Dès la bande-annonce, j'étais conquis). Mais il y a manière et manière de signifier. De montrer sa reconnaissance. Tombé du ciel le faisait virilement, sonorement, physiquement (c'est le côté "latin" de la chose), alors qu'avec Jarmusch ça se produit d'une toute autre manière, toute en douceur, en silence, en tendresse.
Onzième film, je crois. j'ai presque tout vu (excepté le film sur Neil Young et Crazy Horse), et la quantité de bonheur produite (et re) à chaque film fait que J.J fait partie incontestablement des mes 10 cinéastes chéris (voirl ).
(tiens il faudrait que je fasse un classement des films de Jim J.). Mais revenons à Paterson. Il se définit comme chauffeur de bus, à Paterson, il vit avec sa femme et son chien, il a une petite maison, avec une boîte aux lettres de guinguois qu'il remet d'aplomb chaque soir quand il rentre... De traviole / d'équerre. Comme ci ou comme ça.
Le film est en huit parties, du lundi matin au lundi matin suivant (chacune des parties commence avec un plan du couple dans leur lit, au réveil ou juste avant, avec l'indication du jour).
Et c'est incroyable comme c'est beau. Comme c'est simple et beau. Comme c'est simple et beau et apaisant. Bien que Paterson ne veuille pas l'admettre, il est aussi poète. Il a un "carnet secret" dans lequel il écrit des textes (des "poèmes" qui ne riment pas mais que sa femme trouve fantastiquement beaux, et qu'elle l'encourage a photocopier pour en avoir au moins un double au cas où...) Et nous spectateur sommes conviés  à l'écriture des ces poèmes, en temps réel et directement sur l'écran. et le réalisateur se laisse contaminer (il est poreux) par cet état de poésie. Paterson est un film amniotique, bienfaisant, un film tiède et confortable où on se sent bien, où on se niche, on se love, on s'installe. Un film simple et douillet. la simple répétition des actes quotidiens de Paterson (le réveil, le breakfast, discuter avec le collègue indien, conduire le bus, rentrer à la maison en flânant plus ou moins, partager le repas avec sa douce, sortir promener le chien et aller boire une bière au bar du coin, et rentrer se coucher), avec les incidents plus ou moins minuscules qu'apporte chaque nouvelle journée, les conversations prises au vol, les rencontres, les échanges... Avec la musique de Sqürl (qui officiait déjà sur Only lovers left alive) qui nappe et nimbe et enveloppe tout ça. En douceur. Même lorsque survient un incident qui pourrait générer chez tout autre réalisateur un peu beaucoup de bruit et de fureur, il est traité a minima. Désamorcé. Paterson n'a pas l'air d'être une ville terrible, mais Jarmusch donne envie d'y vivre...
Les gens dans les films de Jarmusch se parlent. ils se parlent, comment dire, vraiment. parce que tout simplement. Des conversations banales, ordinaires, normales. Mais uniques. A chaque mot est rendue son importance.
Je m'en doutais un peu, de tout ça, de l'effet que le film allait produire sur moi. De la façon dont j'allais le recevoir. Et j'avais une petite idée derrière la tête je pense, lorsque j'ai commencé à mettre en forme mon top ving et quelques de l'année 2016. J'avais laissé une place vide, avec un petit panneau "welcome" pour notre ami Paterson. J'avais bien flairé le coup... Bienvenue dans le top, Paterson...

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23 décembre 2016

micro165

*

"Des oeufs, en ai-je ?"
(dans les allées du Super U)

*

"François Fillon vainqueur surprise du premier tour de la primaire à droite"
Serait-il notre Donald Trump ?

*

l'extrême plaisir, reconnaissons-le,
de voir Sarko éliminé
(oui, extrême)

*

loser ne prend pas deux o, tiens!

*

Mais la meilleure nouvelle du jour, c'est le retour de Rectify ((s4)
déjà 3 épisodes diffusés!

*

l'eau "vertueuse"

*

 Nous nous sommes confirmé, avec Pépin, que la vitesse de pousse des ongles,
qui des mains et qui des pieds, augmentait (considérablement ?) avec l'âge.

*

tombés au champ d'honneur :
Napster, Megaupload, Downparadise, Wawamania,
Zone téléchargement.com

*

 déjà ras le bol de l'hiver
alors qu'il n'est même pas (officiellement) commencé

*

 "Noël au Macron, Pâques au Fillon"
(le Canard)

*

les t-shirts pour les gros sont beaucoup plus sobres

*

du pommard déguisé en "cuvée de Patrick"

*

 

22 décembre 2016

polarz

FLORIDA ROADKILL
de Tim Dorsey

Le second Dorsey, acheté sur ebay.  Il semblerait que ce soit le second réel chronologiquement... Dans la famille "Floride" je voudrais le fils (spirituel) de Carl Hiaasen. même lieu, même structure -complexe- où des dizaines de personnages, plutôt allumés d'ailleurs, chacun dans sa spécialité, s'agitent dans leurs histoires, séparément au début, puis de plus en plus concentriques/concentrées, et convergeant vers un épique feu d'artifice final où tout le monde se retrouve au même enddroit et interfère avec les autres, souvent  au péril de sa vie (ça dégomme pas mal chez Dorsey, et plutôt joyeusement, violemment, amoralement). Le genre de bouquin où il s'agit d'être attentif lors de la mise en route, sinon on risque de connaître quelques flottements au cours de la lecture. On retrouve donc notre Sergeounet préféré pour de nouvelles aventures. Il s'agit quand même de cinq millions de dollars dans le coffre d'une voiture dont les deux (sympathiques) conducteurs n'ont aucune idée du magot qu'ils transportent, et qui va exciter diverses et convergentes convoitises... (Auparavant il y aura quand même eu un "accident" de tronçonneuse croquignolet...) Du Dorsey pur jus, un vrai bonheur de lecture...

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HAMMERHEAD RANCH MOTEL
de Tim Dorsey

... à tel point qu'à l'issue du précédent, je n'ai pas pratiqué l'alternance comme d'hab (un Hiaasen / un Dorsey / un Hiaasen / un Haskell Smith, algoritme savamment élaboré en fonction du nombre de romans de chacun) et j'ai aussitôt enchaîné sur celui-ci avec gloutonnerie... qui reprend là exactement ou Florida roadkill s'était achevé. Les cinq millions de dollars dans le coffre, et une nuée de fous furieux, chacun dans son coin avec sa propre histoire au début, mais vous connaissez le truc, ça ne va pas durer et tout va se mettre à interférer et à clignoter et à crépiter et à s'embraser... Si la lecture au début est attentive (il faut intégrer qui, quoi, et pourquoi), la suite n'en sera que plus jouissive. Des trois Dorsey que j'ai lu, c'est le plus "dense", et je pense que c'est celui que j'ai préféré...

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STRIP-TEASE
de Carl Hiaasen

J'ai ensuite été raisonnable et suis retournée vers Carl H. Celui-là je l'ai eu un peu parès les autres, et pas en poche, parce que je ne voulais pas de l'édition J'ai Lu avec la photo de Demi Moore en couverture (car un film , du même nom, en a été tiré, et pas très bon si j'en crois les échos). Là-aussi, ça démarre fort avec beaucoup de monde. Une boîte de nuit où travaille une jeune strip-teaseuse divorcée qui se bat pour récupérer la garde de sa fille, le videur de la boîte de nuit, secrètement amoureux de la stripteaseuse, un client qui se fait défoncer le crâne à coup de bouteille de champagne par un Membre du Conseil passé par là incognito, en compagnie de son garde du corps avec son gros révolver... Une photo compromettante a été prise, qu'"on" aimerait bien récupérer. Ajoutez un flic cubain plutôt cool, un avocat plutôt véreux, un ex-mari plutôt addict, et ça ne va pas tarder à jouer Ramona... Un Hiaasen pur jus, si ce n'est qu'il est strictement urbain, et qu'on n'y verra pas, ou presque, de bayou, de mangroves, de gouverneur redevenu sauvage et de gentil flic black qui le protège... Très plaisant quand même, mais pas le meilleur.

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DÉFONCÉ
de Mark Haskell Smith

Et là, il a fallu que je lise mon quatrième (et avant-dernier) Haskell Smith. Avec, ce que m'a confirmé Marie par la suite, le sentiment que, après le Hiaasen, ça se lisait trèèèès facilement. Haskell Smith, j'adore aussi. Une histoire à dormir de beuh : un jeune américain a fabriqué la meilleure weed du monde, a gagné la médaille à Amsterdam, et, bien sûr, tout le monde va s'entretuer pour la posséder, cette fameuse Elephant Crush, la meilleure du monde. C'est très bien écrit (le syndrome "j'ai envie de recopier des pages entières"),  c'est rythmé, bien construit. C'est un peu moins cul que d'habitude, mais tout aussi drôle, sinon plus. Léger et enivrant comme le meilleur des champagnes. A recommander pour Noël!

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21 décembre 2016

507 phoques

INUPILUK  + LE FILM QUE NOUS TOURNERONS AU GROENLAND
de Sébastien Betbeder
LE VOYAGE AU GROENLAND
de Sébastien Betbeder

Cette semaine on voyage dans le bôô cinéma, avec non seulement un long-métrage mais aussi un programme réunissant deux courts du même réalisateur, avec les deux mêmes interprètes, Thomas B. et Thomas S. L'ensemble formant une trilogie très cohérente (et à voir de préférence dans l'ordre :
1) INUPILUK : nos deux Thomas reçoivent à Paris deux inuits envoyés par le père de Thomas B. Personne ne parlant la langue de l'autre, chacun communique comme il peut... A la fin, les deux inuits se font promettre par les deux thomas  de leur rendre visite au Groenland...
2) LE FILM QUE NOUS TOURNERONS AU GROENLAND
Les deux Thomas retrouvent dans leur bar préféré (Les Idiots, déjà nommé et remercié dans Inupiluk mais aussi 2 automnes, 3 hivers) le réalisateur (mais aussi une équipe de France-Cu) pour ébaucher le scénario du film qu'ils tourneront ensemble au Groenland, puisque la promesse faite à leurs nouveaux amis inuits semble sur le point de se réaliser. Quels personnages, quels ressorts dramatiques, quelles scènes, quels enjeux etc.
3) LE VOYAGE AU GROENLAND
Où il est intéressant de constater dans quelle mesure les propositions du 2) ont été conservées, et la façon dont elles fonctionnent.

Jeudi, nous avons donc enchaîné les deux séances.
Pour Inupiluk, on était quatre (comme qui dirait en famille : Pépin, Coralie et Gigis). Pour Le voyage on était un peu plus...
On constate que ça commence exactement comme ça avait été évoqué dans Le film... , l'arrivée des deux Thomas en hélicoptère dans le village au nom imprononçable où les accueillent leurs deux copains inuit de Inupiluk ainsi que le père de Thomas B. il faut reconnaître que le Groenland c'est photogénique et ça a sacrément de la gueule sur pellicule... Nos deux amis vont donc découvrir les autochtones (ça commence assez rapidement le jour même, lors d'une fête en leur honneur, avec dégustation de foie de phoque cru, à la bonne franquette, pardon, plutôt  à la bonne groenlandette). pas facile toujours de (se) comprendre, mais chacun y met du sien. Le film est craquant, comme la croûte de neige fraîche sous les pas de nos apprentis joggeurs (la fonction du jogging suscite des questions chez les inuits...). Les parisiens découvrent les moeurs locales, et tentent -parfois avec un peu de mal- de s'y accoutumer, (mais la réciproque est vraie).
On retrouve ce qu'on aime chez Betbeder, cette attention qu'il porte aux personnages, cette tendresse, oui, pourrait-on dire (on pourrait presque voir passer les ectoplasmes transparents et bienveillants de Bastien Bouillon et Vincent Macaigne...). Et, dans le même esprit, on le remercie de ne pas se servir des inuits comme des faire-valoir folkloriques. Si couleur locale il y a, c'est le blanc. Pareil pour tout le monde. Nos deux zozos découvrent, observent, questionnent, s'interrogent (et on a du mal à se dire que tout ça n'est que du cinéma tellement ça sonne juste, simple, et "vrai"...) On pourrait parler de bouffée d'oxygène, de bulle d'humanité, de parenthèse enchantée. Oui c'est tendre et c'est drôle (la scène de Pôle -hihi c'est le cas de le dire- Emploi est, notamment, un sommet).
Le voyage au Groenland, c'est tout ça. Et c'est tout ce qu'on aime.

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20 décembre 2016

danse, danse!

deux spectacles de danse, deux jours consécutifs, déjà c'est bien, deux spectacles qu'on adore, c'est encore mieux

PIXEL
de Mourad Merzouki
Compagnie Käfig

On avait déjà vu ici son Boxe boxe, qu'on avait beaucoup aimé (un quatuor à cordes et des boxeurs, dans les cordes aussi), et les échos étaient plus qu'élogieux  à l'égard de ce Pixel, plus ancien. Justifiés, les échos qu'ils étaient. Rarement j'ai eu, dans un spectacle de danse, le sentiment d'avoir en permanence la mâchoire tombante, comme un gamin (dans les gravures de vocabulaire) devant les vitrines de Noël. Bouche bée, oui. De par la danse, d'abord. Dix danseurs (dont une danseuse) plus une contorsionniste.  Du hip-hop virtuosissime (bonheur 1) , sur une musique belle à pleurer d'armand Amar (bonheur 2) avec une création numérique de Adrien Mondot et Claire Bardainne (bonheur 3). Des "projections en 3d" dont on se demande souvent comment ça fonctionne (notamment l'interaction entre les "pixels" (les trucs électroniques qui bougent) et les danseurs) et qui provoquent souvent le même émerveillement qu'on pouvait ressentir, par exemple, devant les effets des premiers spectacles de Philippe Genty (mais sans doute, aussi, historiquement, celui qu'avait pu provoquer sur ses premiers spectateurs la projection de L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat. Première image animée ici, et première ninteraction réel/virtuel là. Montalvo et Hervieu, en leur temps, nous avaient déjà émerveillés avec l'intercation réel/vidéo, mais à l'époque c'était "juste de la 2d". On pouvait comprendre. Tandis que là...).
Mais ce qui est encore plus fort, c'est que cette virtuosité techinque est au service des danseurs. Comme la musique. Danse, musique, création numérique, on a toujours au moins une bonne raison d'être émerveillé. En plus j'étais avec Emma, juste à côté, et c'était bon de se sentir ainsi en communion lacrymale et émotionnelle. Oui, y a avait toujours une raison d'avoir la machoire qui se décroche et le coeur qui cogne... Tout était vraiment au diapason. Visiblement le spectacle a produit le même effet sur l'assistance entière (la salle était complète, et emplie par le "mieux-disant-culturel" de la ville voire de la région. Un grand moment.

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BADKE
Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero - Les Ballets C de la B / Hildegard De Vuyst - KVS

Le lendemain, à Besac, une autre salle complète de chez complète, pour un spectacle qui était au départ plein d'interrogations. ballets C de la B ? ceux qui nous avait proposé, sous la direction d'Alain Platel, le fanfaramineux En marche, l'année dernière, au Théâtre Ledoux , Mais cette année, pas de Platel, pas de fanfares. Il est question de danseurs palestiniens... Le temps que la salle se remplisse à donf et que les derniers arrivants aient fini de tourner pour trouver leur place, ça commence. Noir ("très noir" me précise Dominique) et ça commence. Toujours dans le noir, un cri de femme, des pieds qui frappent le sol, des frappés de main. Ça continue, comme ça, black is black, pendant quelques minutes, les spectateurs sont un peu désarçonnés, puis la lumière finit par monter doucement. Ils sont là, dix, six hommes et quatre femmes, et ça commence doucement timidement presque, une des danseuses s'avance (tout le monde est en fond de scène) et fait sa petite chorégraphie, sans musique, accompagnée de ci de là par frappés de pieds et de main, puis une autre s'avance, fait de même, les autres regardent... On est un peu sur son quant-à-soi, on se dit mouais, et soudain la musique déboule, forte, entraînante, joyeuse, énergique, et les voilà tous qui s'y mettent aussi, avec des sourires grands comme des bananes et des yeux qui pétillent. Et une énergie! ça n'arrête plus, traversées, sauts, farandoles, sarabandes,  c'est ahurissant tellement c'est intense.  Ces gens-là mouillent vraiment la chemise (c'est visible) et ils ne s'accordent que très peu de temps de récupération (personne ne quittera le plateau). Jusqu'à ce qu'un genre de panne de courant (de coupure d'électricité) interrompe brutalement tout ce splendide remue-ménage. Juste une veilleuse, tout là-haut, et ça redémarre, doucement, on sifflote, on chantonne, on gigote. un peu d'inquiétude, peut-être, on fait avec les moyens du bord, et soudain tout redémarre, et musique, et lumière et farandoles et énergie... C'est sidérant. ces jeunes gens réussiront à nous raconter beaucoup de choses de leurs vies, la violence, les femmes, le foulard, la mort... Un spectacle beaucoup plus "nu" que Pixel mais au moins aussi efficace. Et j'ai re-adoré ça

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19 décembre 2016

pantalons en cuir

PERSONAL SHOPPER
d'Olivier Assayas

Ah, Kristen Stewart...
Découverte en assistante personnelle de Binoche dans le divin Sils Maria, la voilà revenue en personal shopper d'une diva de la mode (et de la morgue), à Paris (comprenez qu'elle court les boutiques de luxe pour acheter pour sa patronne les robes de créateurs -qu'elle n'est pas elle-même autorisée à essayer- et les accessoires griffés que celle-là n'aurait pas le temps d'aller acheter elle-même tellement elle est occupée à courir planétairement  les fashion weeks. Un univers friqué assez puant, genre "le petit sac à 2000€ là vous m'en mettrez deux...".
Mais dans le film elle est aussi une américaine à Paris (elle déclare avoir pris "ce job de merde" pour  payer son loyer (et pouvoir y rester), loyer qu'on imagine à l'aune du prix des petits sacs), mais encore,  et surtout, médium.
Médium dans l'attente d'un signal depuis l'au-delà de son frère jumeau récemment décédé d'une malformation cardiaque -dont elle souffre elle-aussi-.
Personal shopper est un film fantastique. Un film de genre, plus précisément un film de fantômes, du genre (!) de ceux qui me terrorisaient vraiment lorsque j'étais plus jeune : Qui hantait le presbytère de Borley ? à la télévision, le fit beaucoup en son temps et de façon durable, puis plus tard, au cinéma, dans la même catégorie, La maison du diable de Robert Wise, qui me flanqua des chocottes dont je me souviens encore...) Qui dit genre dit codes et références, et, justement, cette Maison du diable, c'est celle que m'a immédiatement évoqué la première scène (filmée depuis derrière le lourd portail d'une maison dont Kristenchounette vient ouvrir le cadenas qui tient fermée la grille, face à nous, sous nos yeux, -ou ceux de la créature qui semble alors la regarder en caméra subjective-). Ce n'est qu'un détail, mais j'étais déjà dans l'ambiance... Le premier, et presque le dernier, mot du film sera "Lewis", presque chuchoté, le prénom de son frère.
Oui, tout film de fantômes nécessite de son spectateur une connivence, qu'il accepte de jouer le jeu, et sans broncher les rituels : ectoplasmes, séances de spiritisme, bruits mystérieux, présences maléfiques, éventuellement morts violentes, Esprit es-tu là ?, et autres Bouh fais-moi peur! Suivant les films (et les metteurs en scène) il faut bien admettre que c'est plus ou moins bien réussi...
Alors c'est vrai qu'à Cannes le film d'Assayas s'est assez violemment fait descendre (sifflets et huées et conspuages divers, et allons-y gaiement) et qu'après l'avoir vu on peut assurer qu'il ne méritait pas ni tout ce barouf ni tant de haine... Comme dans une robe de créateur (ou de grand couturier) Assayas a voulu associer dans une même étoffe filmique des éléments a priori disparates : le luxe, le frère mort, le harcelant -et inquiétant- correspondant téléphonique -tiens ça pourrait avoir comme un lointain parfum de Scream- , la crise d'identité (Je est un(e) autre), la chambre d'hôtel n° 237 (là, on lorgnerait soudain du côté de Shining ?), les problèmes de tuyauterie (et de robinets qui fuient) , le film dans le film ("Séances de spiritisme à Guernesey dans la famille Hugo"), la peinture abstraite contemporaine (avec sa première représentante historique), un meurtre sanglant, des verres qui se brisent, sans oublier des écrins contenant des pièces de joaillerie uniques (et donc bien bien plus chères encore que les petits sacs dont il était question tout à l'heure), oui ça fait vraiment beaucoup pour une seule barque narrative. Dont il n'est finalement pas étonnant qu'elle tangue un peu.
Mais bon. Moi qui n'ai d'ordinaire pas du tout le pied marin, là, je me suis laissé tenter (tanguer, aussi).
Ah, Kristen Stewart... (soupir)
Oui, inexplicablement ("Lewis ?" à prononcer avec une petite voix un peu inquiète) c'est un film que j'ai envie de défendre. Assayas a trop voulu bien faire, et tenté d'emprunter de multiples directions sans en suivre une vraiment jusqu'au bout, et le film laisse une certaine sensation d'incomplétude, mais, bon... Kristen Stewart, hein... (je pense qu'Olivier Assayas a du être aussi fasciné devant elle pendant le tournage que nous le sommes, au visionnage... Mais qu'est-ce qu'elle a donc de si spécial, cette demoiselle, hein ? peut-être parce qu'elle est filmée si... attentivement (attentionnément  ? passionnément ?)  que le film nous renvoie, en miroir, cette amoureusementitude ?)

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12 décembre 2016

... et un mercredi qui ne le fut pas moins!

13h20
BACCALAURÉAT
de Christian Mungiu

On le programme dans le bôô cinéma à partir du 4 janvier, mais vous pensez bien que je ne pouvais pas attendre. j'ai un énorme faible pour le cinéma roumain, qu'y peux-je, je le trouve très addictif. Christian Mungiu n'est pas le plus drôle de la bande (Puiu, Porumboiu, Jude, Muntean) il filme plus "droit", sans, me semble-t-il, cette imperceptible impertinence / ironie / distance, sans ce léger rictus qu'on pourrait appeler rire jaune, ou mieux, "rire roumain". (Je me basais sur 4 mois, 3 semaines, 2 jours et sur Au-delà des collines, pas vraiment à se taper sur les cuisses, pour affirmer ça, mais je réalise que le même Mungiu a chapeauté les "Contes de l'âge d'or", -suite à l'intervention d'un spectateur, raconte all*ciné- donc il faut que je module, mais bon je ne vais tout de m^me pas effacer cette jolie phrase hein...)
Baccalauréat penche, de toute façon, davantage du côté des deux premiers que des seconds... L'observation "attentive" d'une Roumanie contemporaine aussi déboussolée que désillusionnée ne prête pas à sourire, et encore moins à espérer... Il sera question d'un père de famille, Roméo, qui est prêt à tout pour que sa fille réussisse le baccalauréat qu'elle est sur le point de passer, alors qu'une série d'événements vont contrarier cette volonté et compromettre peut-être cette réussite à laquelle est subordonné le départ en Angleterre de la jeune fille en question.
Le film commence par une pierre anonyme qui vient briser la vitre d'un salon. Puis une agression (hors-champ elle-aussi) qui fait encore plus de dégats. Mythologiquement parlant, on serait entre le tonneau des Danaïdes (ou le rocher de Sysyphe) et la navigation entre Charybde et Scylla. Ya d'le joie... Plus le père de famille essaie de colmater les fuites et plus ça se met prend l'eau  de partout... Ca se met à fuir. Services rendus dont on reste redevable, compromission(s), suspicions, délations, ainsi va la société roumaine d'aujourd'hui. La situation devient de plus en plus intenable pour notre brave héros, et anxiogène aussi au fil des incidents bizarres (une très réussie séance urbaine et nocturne) -le réalisateur est sans pitié-. Fille, épouse, copain de la famille, grand-mère, dans la famille tout devient instable, prétexte à remise en question. Mais à l'extérieur tout autant , dans un effet de réaction en chaîne assez terrifiant.
Non, vraiment ça ne rigole pas, mais c'est toujours aussi rigoureusement roumain, et ça, j'adore. Heureusement un minusculissime rayon d'espoir vient in extremis rééchauffer juste un peu l'ambiance.

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15h40
LOUISE EN HIVER
de Jean-François Laguionie

A la sortie de Baccalauréat on a -légitimement- un peu le moral dans les chaussettes, et Dominique m'a alors conseillé comme remède le Louise en hiver de Jean-François Laguionie (dont Hervé m'a appris très récemment qu'on devait le prononcer lagu-i-onie). Et elle a bien fait. Ce très beau film d'animation a agi comme un antidote. Un pansement très doux.
Louise est une vieille dame qui, à la fin de l'été, a raté le dernier train, et se retrouve complètement seule dans une station balnéaire désertée pasr ses estivants.
Tout baigne dans une lumière délicate de fin d'été (le réalisateur compose lui-même chacun de ses décors), en couleurs tendres, sur les pas de Louise qui va, à petits pas,  se constituer en Robinsonne balnéaire (elle aura même son Vendredi). Et le récit (elle a tout son temps pour rêver) va convoquer une Louise jeune, et le souvenir de ses aventures, sur les falaises et dans les bois (dont le réalisateur précise d'ailleurs qu'ils sont parfaitement autobiographiques).
Un film doux, lumineux, nostalgique. Délicieux. A voir absolument.
A noter qu'après Ma vie de courgette et Sausage party (mais pour des raisons extrêmement différentes) Louise en hiver est le troisième film d'animation consécutif à ne pas être "pour les enfants". Moi ça me plaît. Quel bonheur!

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19h
NOBODY
Mise en scène de Cyril Teste
d'après des textes de Falk Richter
Compagnie La Carte Blanche
Performance filmique

(Après cet après-midi riche de deux films forts, j'attendais beaucoup de ce spectacle dont je ne savais strictement rien, à part qu'il se situait dans un open-space, et mettait en scène les employés d'une boîte de consulting, ce qui n'était pas forcément pour me rassurer.)
Le dispositif se construit sur deux niveaux : au rez-de-chaussée l'open-space en question, derrière des parois vitrées, avec ses coins et ses recoins, les bureaux les salles de réunion, les toilettes, l'ascenseur...) occupe tout l'espace scénique, tandis que juste au-dessus est installé un écran où va être retransmis le film de la pièce (les acteurs sont en permanence filmés par deux caméramen)  où tout (montage, lumière, son, musique) sera fait en temps réel. On a donc perpétuellement le choix entre observer l'ensemble de la composition, en bas, où tout se joue "en vrai" et le film projeté juste au-dessus. A vrai dire on regarde, le plus souvent, d'abord le film, puis on vérifie, en bas, qui est filmé et où (et de quelle façon).
Une très belle réussite, pour clore en fanfare cette journée hautement culturelle (la deuxième d'affilée!)

http://www.scenenationaledebesancon.fr/sites/default/files/styles/image-spectacle/public/nobody03.jpg?itok=TVijFNTe

10 décembre 2016

un mardi chargé

à 14h L'OLIVIER
(dont j'ai déjà parlé)

à 18h
CAPTAIN FANTASTIC
de Matt Ross

Une excellente suprise. Je n'en avais pas plus envie que ça à la lecture du sujet (l'équivalent français avec Mathieu Kassowitz, Vie sauvage, m'avait laissé sur un sentiment plus que mitigé) Et puis les histoires d'éducation ne me passionnent pas tant que ça. Mais Viggo Mortensen est grandissime! Ce père qui a élevé à la dure ces cinq (six ?) enfants, au milieu de la forêt et en dehors de toutes conventions et normes sociales (en cultivant en même temps leur corps et leur esprit, soit un physique de guerrier avec un mental d'astrophysicien / philosophe / humaniste) est soudain confronté à la dure réalité lorsque son épouse, bipolaire et suicidaire finit par passer à l'acte.
Le grand-père refuse qu'il assiste à l'enterrement (par lui décidé) alors que l'épouse souhaitait, selon ses dernières volontés, une crémation et que ces cendres soient versées dans les toilettes pour y disparaître.
Après une exposition très Boorman nous montrant in situ le quotidien de la famille (l'inititation du fils ainé qui tue son premier chevreuil au couteau de chasse), nous voilà assez rapidement dans le vieux bus déglingos conduit par le papa pour s'en aller à la ville, plus précisément à l'église, pour chahuter un peu les funérailles de maman, et tenter de faire respecter ses dernières volontés.
Mais le grand-père est têtu comme une mule, d'où choc frontal. Encore plus violent du fait qu'un des frangins (on avait déjà remarqué qu'il était rebelle parmi les rebelles, et que forcément moins par moins ça allait finir par faire plus) annonce qu'il souhaite rester chez les grands-parents ("à la ville"), occasionnant maints affrontements verbaux, constatation du fossé entre "les bons sauvages" et "les méchants civilisés", mises au point diverses, argumentations et interrogations qui le sont tout autant.
C'est passionnant, d'un bout à l'autre.
Si Viggo M. est (comme d'hab') magnifique, les enfants le sont tout autant (du plus âgé -celui qui voudrait aller en fac- au plus jeune -dont on mettra d'ailleurs un certain temps pour savoir s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille-) composant cette fratrie sauvage, sylvestre, arboricole, FTS (fuck the system) -et utopique- donnant à chacun de nous spectateurs  des regrets de robinsonnades à jamais enfuies.
La dernière partie (allez savoir pourquoi j'ai pensé soudain à Little Miss Sunshine) est vraiment bien. (Et les critiques que j'ai lues après sont, encore une fois très très agaçantes... Je devrais arrêter de les lire, même a posteriori...)

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à 20h30
MERCENAIRE
de Sacha Wolff
J'en avais eu deux avis plutôt mitigés, mais je souhaitais me faire mon opinion comme un grand. Je l'ai donc vu dernier soir dernière séance (nous fûmes 4 dans la salle). Et peut-être était-ce le film de trop de la journée. (ou le contratse avec le Captain Fantastic qui l'avait juste précédé).
Ce jeune Wallisien de 120kg envoyé en France par un compatriote -qu'on soupçonne d'emblée véreux-, pour être pilier dans une équipe de rugby, et qui part en bravant le refus (et la violence) d'un père terrifiant, se retrouve à l'aéroport sans valise (son père l'a jeté sans rien), "en short et en tongs", et est refusé aussi sec (et laissé en plan) parce qu'il fait 20kg de moins que les 140 attendus. Il va devoir se démerder tout seul (il a juste en poche une adresse, d'un compatriote susceptible de l'aider, et un peu d'argent donné par sa grand-mère).
Quotidien d'un "petit" club de rugby de troisième zone, difficultés d'intégration, hostilité des locaux, bungalow pourri, petit boulot de merde, rien ou presque ne fait fléchir notre jeune mastodonte. Les choses, qu'on a vues d'abord sensiblement s'améliorer pendant un moment, vont commencer à mal tourner, et ce de plus en plus. Le film est dur, la France est froide et humide, les gens assez déplaisants.
Et l'extrême violence de certaines scènes m'ont mis encore plus mal à l'aise. C'est vrai qu'en métropole nous ne sommes pas très au fait des us et coutumes wallisiens, mais ce qu'on en voit ici ne donne pas forcément envie d'en connaître davantage (en sus des tatouages, du gôut pour l'alcool et de l'importance du rapport au père).
J'en suis sorti moy-moy, quoi (et en plus il fallait gratter le pare-brise!)

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