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lieux communs (et autres fadaises)

21 août 2016

encore des polars 2

PROMESSE
(les enquêtes du Département V/6)
de Jussi Adler Olsen

C'est Marie qui m'a fait découvrir cette série, et il était donc logique que ce fût elle qui me le prêtât. On retrouve donc notre trio d'enquêteurs chéris (Carl le grincheux, Assad son assistant syrien et aussi délicieux qu'un loukhoum, et Rose la gothique bipolaire), qui vont rouvrir le dossier d'une affaire vieille de 20 ans : une demoiselle, à bicyclette, un beau matin, a été percutée par un chauffard (et projetée dans un arbre, où elle est morte) qui a pris la fuite. Et le flic qui a mené l'enquête en vain pendant vingt ans les contacte en faisant d'eux son unique espoir...
Je dois avouer que les précédents m'avaient graduellement un peu déçus (en fait, depuis le début de la série, l'intérêt pour les enquêtes racontées -minutieusement, oui, avec le même rythme que celles racontées par Sjowal et Wahloo, que j'adorai en leur temps : une enquête où au départ il n'y a rien, et ou, par un extraordinaire et patient travail de fourmi, on va finir par découvrir, à force d'acharnement, un genre de brindille minuscule qui va permettre de débloquer la situation et de faire démarrer véritablement les recherches -, l'intérêt, donc, décroit, tandis que ce qui nous "tient" -et l'auteur est dué pour ça- c'est la description des rapports entre les trois acolytes -avec un gros faible bien sûr pour Assadchounet) et que les 650 pages bien tassées de celui-ci m'ont donné au début une certaine appréhension. Construit suivant la technique habituelle  à JAO, le récit alterne les chapitres "maintenant" et ceux "il y a un certain temps", nous dressant ainsi le portrait d'une (ou d'une) méchant(e) -je vous laisse le découvrir- tout spécialement salop(e) -idem- et multi-récidiviste.
D'autant plus qu'au début cette histoire de secte et de gourou ne m'intéressait pas particulièrement. L'auteur est assez roublard pour nous donner quelques nouvelles informations sur des "affaires annexes" qui concernent notre trio (on retrouve de loin en loin des personnages de l'entourage de Carl, privé et professionnel (cette affaire du pistolet à clous sera-t-elle un jour résolue ?) et faire ainsi durer le plaisir jusqu'à un volume ultérieur.
C'est très lent pendant très longtemps, un peu trop bavard par moments, et ça accélère (enfin!) dans la toute dernière partie (il se passe, grosso modo, autant de choses dans les 50 dernières pages qu'il s'en est passé dans les 600 précédentes...). La résolution est assez habile, et quand on repose le bouquin, on se dit, allez, qu'on reviendra volontiers pour le prochain volume...

SALTY
de Mark Haskell Smith

... et je n'ai pas pu m'empêcher de redémarrer aussi sec un MHS (le troisième). Après les cuisiniers hawaïiens (Delicious) et les bras coupés américains (A bras raccourci), nous voici face à une rock-star (le bassiste d'un groupe de métal mondialement célèbre) en vacances en Thaîlande avec son épouse. Bière glacée sur la plage et doigs de pieds en éventail au programme. Sauf que l'épouse en question va se faire enlever par un groupe de pirates, et que la mécanique délicieuse va se mettre en place. Qui dit enlèvement dit rançon, et voilà qu'un agent américain va entrer en scène, pour perturber ladite remise de rançon, puis vont apparaître -plop! et replop!- toute une flopée d'autres personnages qui vont fou-furieusement faire mousser la bière fraîche de ce pauvre Turk Powell (c'est la rock-star).
C'est à la fois très improbable et très excellemment raconté. Impeccable. Ettrès digeste. Après les 650 pages roboratives de JAO, ces 350-là filent à toute berzingue (une écriture nerveuse, acérée, drôle, bandante, tout pour plaire, quoi.) Encore un PAQV (et avec un sous-texte gay extrêmement affleurant, sauf que c'est fois, il s'agit d'amours au féminin). Comme dans tout cocktail exotique savamment dosé, on pourrait y voir un certain second degré désinvolte et dézingueur, plaisant, plus un-je-ne-sais-quoi qui apporte un zeste d'amertume -ô très légère-, qui viendrait contrebalancer le sucre et les épices, mais ça se boit vraiment vraiment avec délices.
Hautement recommandé!

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21 août 2016

paris (en temps réel quasi)1

Le train de 5h49 est bien parti à l'heure et arrivé à l'heure aussi.
Le gardien était prévenu et m'a donné la clé de l'appart sans histoires,
A 10h j'étais au Franprix comme d'hab' pour faire les provisions (comme d'hab')
Puis suis parti direction Arts et métiers, pour humer le vent parisien (car depuis deux jours, je re-sens légèrement...)
D'abord pour voir s'il n'y aurait pas eu un sony cybershot d'occase (hélas non) puis le MK2 Beaubourg, puis Les Halles... Le Chantier de la Canopée a disparu, lplus de palissades jeunes et vertes, les boutiques sont ouvertes), il reste encore des palissades autour des trvaux d'aménagement du jaedin, mais le"point de vue" a disparu, et on ne peut donc rien en voir... déception.
Je vais voir DERNIER TRAIN POUR BUSAN, qui décoiffe sa race... (film de zombies coréen)
A la Fnac Forum, pas de sony d'occase non plus...Je vais à pied à St Michel fouiner dans toutes les librairies d'occase pour trouver un Tim Dorsey : RIEN! Rien de rien, chou blanc, le vendeur de Gibert à qui j'ai posé la question m'affirme, après consultation informatique, en avoir trois dans le magasin, mais ne sera pas fichu d'en retrouver un seul en rayon...
Je vais voir PARASOL à l'Espace St Michel (un film belge délocalisé à Majorque) plastiquement très réussi mais quand même très triste (Ulrich Seidl n'est pas loin), trois histoires mettant en scène trois personnages (un père, une mère, un fils), où il sera question, entre autres, de mensonge et de tromperie. Plastiquement très abouti, mais humainement onconfortable, entre aigreur et amertume.
J'envisageais d'aller voir Stalker au Desperado (unique séance restante à 20h30) mais il s'avère
1) que le cinéma est très mal desservi question métro
2) que ledit trajet en métro jusqu'à chez Malou s'avère assez compliqué
3) que le film durant deux heures et demie, le retour risque de s'effectuer assez tard
J'abandonne l'idée donc, aussitôt que j'ai réussi à trouver une station (Maubert-Mutualité) et je rentre à la maison (j'ai mal à la jambe te un peu au dos aussi) presque sans regrets, pour me cuisiner un plat de courgettes sautées à l'huile d'olive (et au curcuma) en buvant une Guinness et en réfléchissant à mon avenir parisien immédiat

19 août 2016

le petit doigt en l'air

MAN ON HIGH HEELS
de Jang Jin

Un film curieux et corééen. Il n'aura été visible que durant une semaine, et ce au rythme d'une unique projection quotidienne à 21h30, au Victor hugo (ce qui est peu, il faut le reconnaître). Un film double, à l'image de son héros. La scène d'ouverture nous plonge dans une scène de baston mémorable où ledit héros vient à bout d'une quantité impressionnante de sbires d'un malfrat mafieux (yakuzeux ?), dans la plus pure tradition du film de baston et de gangsters asiates, virile ou très virile (c'est la tradition qui est virile, dans cette phrase). Où il est montré que, le héros n'ayant pas assez de balles pour venir à bout de tous, il va y aller carrément à mains nues ou avec les moyens du bord (on est au restaurant, je vous laisse imaginer)... C'est plaisamment chorégraphié, virtuosement mis en scène, c'est violent et coloré, on attend donc la suite. Qui ne va pas manquer de nous intriguer : dans un premier niveau on va apprendre que le dit superflic super fort et super impassible se fait faire des injections d'hormones car il souhaite devenir femme, et dans un deuxième niveau vont être évoqués les souvenirs d'enfance dudit héros, en couleurs pastels et musique joliette, (souvenirs d'amour d'enfance serait plus précis dans ce cas, d'ailleurs) genre  Bilitis mais au masculin.
Le film avance donc sur ces bases, comme le héros sur ses talons-aiguilles occasionnels, en essayant de se tenir droit, de marcher normalement, en trébuchant parfois. C'est assez curieux, il faut bien le reconnaître. Oui, le mélange des genres est un peu déstabilisant.  Il y avait déjà le film de genre, et nous voilà donc avec le film de genre(s). avec les excès inhérents à chacun des genres que le réalisateur aborde. Ca risque de ne pas satisfaire les amateurs de bourrinades kungfuesques (trop de talons-aiguilles) et de décevoir aussi les mateurs de films sentimentalo-transgenre (trop de bourrinades). mais quand on est ni vraiment l'un ni vraiment l'autre (ce qui est quasiment mon cas) on risque d'y prendre un certain plaisir (... pervers ?). c'est l'histoire d'un homme qui est trop aimé, par son ami d'enfance, par sa collègue, par son collègue (celui qui mange des nouilles), par son supérieur, par le boss mafieux... Moralité, à être trop aimé, on finit par y laisser des plumes (qui, dans le cas présent, seront plutôt, d'ailleurs, les plumes des autres...)
Assez plaisant film de genre(s) parfaitement estival, qui laisse un peu perplexe (la pirouette finale est un peu agaçante, mais bon on lui pardonne, allez...)

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16 août 2016

le bortch et la chorba

SIERANEVADA
de Cristi Puiu

Je n'ai pas pu attendre jusqu'au 31 août, date à laquelle nous le programmerons dans le bôô cinéma. Trois heures de Cristi Puiu, imaginez l'aubaine. J'ai déjà dit tout le bien que je pensais du cinéma roumain en général, et de celui de Cristi Puiu en particulier. Depuis La mort de Dante Lazarescu, cet intérêt ne s'est jamais démenti, bien au contraire. Déjà ce que j'aime chez lui c'est la longueur. Dante ne faisait "que" 2h40, tandis qu'Aurora et celui-ci frisottent les trois heures (un tout petit peu plus, un tout petit peu moins...).
Trois heures (ou presque) dans un lieu unique (un appartement) exceptées deux scènes dans la rue (dont une scène d'ouverture roumainement parfaite) et deux autres dans une voiture (la même, d'ailleurs, et avec les mêmes personnages, mais symétriquement, une au début et une à la fin). Un appartement où s'est réunie toute la famille pour un dernier hommage à Emil, le patriarche, suivant les rites orthodoxes. Il s'agit d'un repas, mais pour que le repas ait lieu il faut d'abord que le pope passe faire sa bénédiction (et que le fils mette le costume du défunt, comme le veut la tradition). Sauf que le costume n'est pas à la bonne taille, et que le pope n'en finit pas de ne pas arriver...
J'adore le cinéma roumain dans ce genre de performances délicieusement claustrophobiques (l'appartement n'est pas très grand, et la caméra se tient souvent dans l'entrée, autour de laquelle sont distribuées les autres pièces, chacune derrière sa porte (ouverte ou fermée), entre laquelle vont et viennent les personnages). Tour de force, performance, même si on en a déjà fait l'expérience (et pas seulement chez Puiu : Mardi après Noël, Papa vient dimanche, Mère et fils... les réalisateurs roumains aiment filmer dans des appartements) mais on adore toujours autant ça. Il serait quand même question de virtuosité, dans la prise de vues et l'agencement des plans de cette caméra d'entomologiste où on observerait les papillons et autres bestioles de très près avant ou juste au moment de l'épinglage. Pas mal de monde circule dans ce petit appart, mère, frères, cousins, épouses, tantes, beaux-frères, passe de pièce en pièce, en attendant que ce sacré pope arrive. On met un certain temps à comprendre qui est qui, qui parle (ou ne veut pas parler) à qui, qui affronte qui, qui réconforte qui, et on suit passionnément les crirconvolutions (les circonlocutions ,) de cette saga familiale
Oui, j'adore le cinéma roumain, (et celui de Cristi Puiu), dans le rapport aigu qu'il entretient avec le réel, le dit, le visible (le "trivial" pourait-on dire, presque, l'essence de la vie). Et le ton qu'il emploie. des situations inconfortables sont traitées sans pleurnicherie, avec toujours cette distance -parfois minuscule- de l'humour. A plat, à froid. (j'ai réalisé que, par exemple, je ne pleure quasiment jamais devant un film roumain). On pourrait presque parler de sécheresse, mais il vaudrait mieux y regarder à deux fois. Un film roumain est toujours beaucoup plus en réalité que ce qu'il a l'air d'être.
J'aime cette lucidité, cette rigueur, cette apparente objectivité du constat, qui peut parfois faire froid dans le dos (la scène de l'altercation à propos de la place de stationnement). Et cette façon de "s'instruire en s'amusant, s'amuser en s'instruisant" -comme dirait mon ami Philou- : la différence entre le bortch et la chorba, les rites funéraires orthodoxes -joli moment choral à tous les sens du terme-, l'existence de Carref*ur(s) en Roumanie, les attentats du 11 septembre -et celui contre Charlie-Hebdo- vus depuis là-bas, la diversité des héroïnes de D*sney et la précision de leurs costumes (déjà, Aurora s'ouvrait par une longue discussion entre marie et femme à propos de Blanche-Neige...) et bien sûr bien sûr, mijotant et recuisant comme dans la marmite sur le gaz, les histoires de famille, tiraillements, engueulades, reproches, amertumes,interrogations,  explications, colères, et même fou-rires (c'est d'ailleurs là-dessus que le film se clôt.)
(Et qu'on se demande, d'ailleurs toujours pourquoi il s'appelle comme ça...)
Oui, j'adore.

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l'affiche "version vide"

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et l'affiche "version pleine"...

15 août 2016

radeau

LA TORTUE ROUGE
de Michael Dudok de Vit

Suite de notre programmation estivale (où je rappelle qu'il a été estimé qu'à cet époque de l'année les gens étaient plus bêtes, ou avaient le cerveau rétréci, comme les roublignolles quand on se baigne dans une eau trop froide, et ne méritaient donc qu'un seul film "art & essai" hebdomadaire, dans le bôô cinéma).
Un film qui nous arrivait nimbé d'une aura aussi louangeuse qu'intiguante : quel était donc ce surdoué dont un seul court-métrage avait suffi pour provoquer l'intérêt des studios Ghibli, et l'engagement illico de son réalisateur pour la réalisation d'un long ? On avait vraiment envie d'en savoir plus (long ?)...
Et c'est, effectivement, magnifique.
Une tempête, ouvre le film, à l'issue de laquelle un homme s'échoue sur une île déserte, et va y robinsonner, avec les moyens du bord. Survivre, puis tenter de s'échapper en construisant un radeau. Qui va être détruit par, on l'apprendra assez rapidement, une tortue rouge, qui empêchera plusieurs fois de suite notre naufragé de quitter son île (assez paradisiaque, il faut le reconnaître). Tortue rouge qui finira par venir s'échouer sur le rivage de la même île, provoquant d'abord la colère de notre homme, puis ses regrets et son attention... Ce n'est là que le début de cette très jolie (et finalement très simple) histoire qui a la particularité d'être entièrement sans paroles (mais malgré tout pas muette!).Faire face, survivre, affronter, recommencer, s'obstiner, recontrer... l'histoire d'un homme sur une île, de sa vie, avec comme choeur antique, observateurs et commentateurs (muets mais éloquents) de l'action une poignée de petits crabes...
Le passage du temps, les cycles de la vie, l'amour, la mort sont restitués dans un graphisme "ligne claire" et des décors (et une animation) particulièrement soignés. Un excellent moment de cinéma, donc. (je n'aurais qu'un seul petit bémol à porpos de la musqiue, que je trouve parfois un poil trop envahissante, dans les moments lyriquissimes notamment).

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6 août 2016

encore des polars

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DELICIOUS
de Mark Haskell Smith

Toujours grâce au même blog providentiel, Actu du Noir, ici) qui m'vait déjà fait découvrir les délices de Carl Hiaasen, voici donc un petit nouveau (qui lui n'a publié que cinq romans), et dont la filiation avec ce cher Carl Hiaasen semble assez justifiée. Même structure "en étoile", avec des personnages différents (voire très différents) s'agitant tout autour d'un thème "central", qui sont déjà, au départ plutôt attachants (ah oui, le roman commence par l'épilogue, on sait qui a fait quoi (bien qu'on ne sache pas précisément quels sont les quois en question) et ça commence suffisamment fort, pour qu'on soit tout de suite harponné, alpagué, crocheté (etc., complétez avec le qualificatif de votre choix) et qu'on ait envie d'aller plus loin. Il est ici question d'Hawai, d'un jeune cuisinier (local) plein d'avenir, de son oncle et de son cousin (dans la restauration, des équipes de cinéma en résidence notamment), d'une équipe de cinéma, justement (le réalisateur et son assistante), et d'un mafioso aux dents longues qui souhaite venir s'installer sur l'île pour y gagner beaucoup de pépettes (au détriment des petits entrepreneurs locaux). Il y aura aussi des tueurs, un, puis deux et trois. les personnages sont très bien croqués, avec certains revirements plutôt surprenants mais qui rajoutent encore au plaisir.
Et comme chez Hiaasen c'est une formidable mécanique, comme chez Hiaasen c'est très drôle (drôlement noir ou noirement drôle ?). Mais, encore mieux que chez Hiaasen (enfin, pour moi), c'est très cul. Très cru. Il sera beaucoup question de bites, en des états d'émoi divers (après le FAQV, voici le PAQV : le polar à quéquette visible, merci MHS!) et en plus, ce qui n'arrive pas si souvent non plus, pas strictement hétéronormé, donc, (pour moi, encore) que du bonheur...
Pour résumer, Mark Haskell Smith, c'est bon comme du Carl Hiaasen mais en encore plus couillu (ceci dit les romans ont quand même été écrits à vingt ans d'intervalle, il faudra que j'arrive aux bouquins plus récents de Carlounet pour éventuellement réviser ce jugement...)

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QUEUE DE POISSON
de Carl Hiaasen

Retour à Hiaasen, donc (il m'en reste encore quatre, je crois) et à la Floride, après ce détour par Hawaiï. J'essaie de les lire dans l'ordre mais c'est compliqué, il me manque les premiers. Celui-là vient après Pêche en eau trouble, me semble-t-il, et il y est beaucoup plus question d'eau que de poisson, d'ailleurs. Ca commence avec un mari qui pousse sa femme du pont d'un bateau lors d'une croisière, et pense avoir commis le crime parfait. sauf que l'épouse en question non seulement a survécu (et elle est recueillie par une vieille connaissance, Mike Stranahan -toujours aussi viril et craquant-) mais décide de se venger... Le mari est un fieffé pourri, le genre de mec sans crupules et qui aime beaucoup les dollars et entreront successivement en jeu un flic très obstiné (qui a des serpents come animaux de compagner et rêve de se faire muter dans le Montana), le patron du mari (un businessman sans scrupules ni états d'âme) la maîtresse du mari (une esthéticienne au sang chaud) et le garde du corps du mari (attribué par son patron) une montagne en salopette couverte de poils... Touillez joyeusement, et c'est parti pour cinq cent pages extrêmement plaisantes (comme d'hab', Hiaasen sait être drôle, écolo, anti-capitaliste, cynique, fleur bleue, et il arrive même à nous émouvoir, si si! avec des twists de personnages, qui vont se comporter soudain comme on n'aurait jamais cru qu'ils se comporteraient...)

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MIAMI PARK
de Carl Hiaasen

Celui-là me disait un peu moins parce qu'il est vieux, publié chez j'ai lu et qu'il accuse un peu son âge (mais bon le papier jauni a son charme, hein...) C'est comme rentrer dans la piscine, affronter le choc thermique. Et bien là, en deux pages c'était fait : une famille en décapotable rouge de location et en route vers un parc d'attractions reçoit soudain un rat, jeté depuis leur van par une paire de malfrats. Et c'est parti ! Car il s'agit en fait d'un campagnol du manguier à langue bleue, un spéciment rarissime, volé dans un parc d'attractions (dirigé par un boss sans scrupules ni états d'âme, promoteur véreux, en délicatesse avec la mafia, genre de personnage récurrent chez Hiaasen) par un duo de bras cassés (tandem de personnages tout aussi récurrents chez Hiaasen, et toujours aussi attachants) pour le compte d'une  mamie  très riche très écolo (et au révolver très facile, style Calamity Jane). Et là, on n'a encore lu que quelques pages! Il y a aussi un journaliste pourvu d'éthique, sa copine qui bosse pour une sex-line au téléphone, une jeune fille qui joue les ratons-laveurs dans le parc d'attractions qui est au centre de l'intrigue et des préoccupations de chacun (sans oublier un chef de la sécurité un peu trop porté sur les stéroïdes et anabolisants, un dauphin un peu trop entreprenant, un tueur mafieux souffrant d'aérophagie, et, cerise sur le gâteau, notre ami Skink toujours avec son imper fluo et son bonnet de bain à fleurs...) et fera l'objet d'ailleurs d'une scène finale plutôt apocalytique... De la littérature idéale pour ces vacances à soleil et chaise-longue au bord de la piscine!

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A BRAS RACCOURCI
de Mark Haskell Smith

S'il y a une chose que j'ai en horreur (ceux qui me connaissent le savent) c'est bien les histoires de mafia, mafieux, mafiosi, parrains et tutti quanti (parle plus bas...), et il suffit en général que le sujet soit évoqué sur la quatrième de couv' pour que le bouquin me tombe des mecsn et je pensais que c'était irrémédiable. Mais je ne connaissais pas Mark Haskell Smith. Celui-ci est, chrnonologiquement, le premier des cinq parus (tous chez Rivages). Et donc je l'ai pris après avoir reposé le Miami Park précédent. ici, tout tourne autour d'un bras, malencontreusement coupé par une porte de garage, celui d'un mafioso haut placé, bras autour duquel vont se poursuivre des mexicains (toute la hiérarchie du crime, du jefe (le big boss) à ses différents fifres et sous-fifres, un flic entêté, un employé de la morgue (celui qui devait livrer le bras au flic), sa copine, son autre copine (sachant qu'untel ou unetelle est thérapeute et donne des leçons de branlette, écrit un livre de cuisine, tombe amoureux d'une femme vue sur un tatouage, découvre le pouvoir érotique d'un flingue, veut devenir scénariste de telenovela, rencontre l'amour, veut passer le septième niveau de tétris, passe son temps à fumer des pétards, se fait tatouer contre sa volonté, j'arrête là...). Ca s'agite beaucoup, sous le soleil de Los Angeles et parfois de ses environs.Les personnages sont plaisantissimes, les événements qui les rassemblent vont du loufoque au fou-furieux en passant par le clin d'oeil ou l'inattendu. C'est superbe, c'est -encore une fois- construit comme une mécanique de précision  (tout est donc plus ou moins parti d'un bras, et tout ou presque se résoudra dans une chambre d'hôpital), c'est drôle, c'est alerte, c'est cynique, c'est même parfois fleur bleue (oui oui il y en a même des qui recontrent l'amûûûr), bref, c'est idéal... A recommander violemment, donc! (C'est un peu moins cul (un peu moins cru) que Delicious, du même -mais bon là il était plus jeune hihihi-)

Mais je vais arrêter là pour l'instant les Hiaasen et les Smith pour changer d'air avec un autre poids lourd dont je vous parlerai la prochaine fois.

4 août 2016

batsheva

MR GAGA
Sur les pas d'Ohad Naharin
de Tomer Heymann

Ohad Naharin. Je n'avais jamais entendu le nom de ce danseur/chorégraphe, et, si Dominique n'était pas allé voir le film et ne nous en avait pas fait la pub, je n'y serais sans doute jamais allé. Je m'intéresse (ou "me suis intéressé") tout de même un peu à l'actualité de la danse et de ses maîtres-danseurs (mais c'est vrai que cet engouement a tout de même un peu faibli ces dernières années, mais, non, plutôt de leur faute que de la mienne) et vais la prétention d'en connaître pas mal, de nom tout du moins.
Le film nous raconte son histoire (documents d'époque à l'appui), plus ou moins chronologiquement, on le voit danser, enfant, en kibboutz, puis on le voit grandir, partir à New-York, travailler avec des "pointures" (Martha Graham, Maurice Béjart) -les égratignant  juste au passage-, créer sa compagnie, et un style de danse, le fameux "gaga" du titre (dont on ne comprendra quand même pas exactement de quoi il retourne, chacun(e) des intervenant(e)s restant sur ce sujet prudemment flou(e) , il faudra que je g**glise ça). On verra aussi beaucoup d'extraits de ses chorégraphies (qui frustrent légèrement à chaque fois en raison de leur brièveté), depuis le N-Y des années 90 jusqu'à l'Israel de 2015. On l'entendra aussi témoigner, et on le verra travailler (nombreuses séances de répétitions, qui le présentent aussi en tant que ce qu'il est, une diva de la chorégraphie (avec les poses, les humeurs, les conseils et les remarques parfois absconses qu'il prodigue) dont certains intervenants confirment prudemment qu'il ne fut pas toujours facile de travailler avec lui.
Si la mise en scène est hélas plutôt quelconque, le film vaut vraiment par les extraits de chorégraphie (comme a dit Dominique "de la danse comme on aime..."), qui m'auront plusieurs fois, pfuit!, en dépit de leur brièveté, fait venir les larmes aux yeux. film à voir obligatoirement pour tout amateur de danse "contemporaine"!

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3 août 2016

coma

Voici la toute dernière photo prise par mon appareil avant qu'il ne refuse obstinément de s'ouvrir et de fonctionner... (Cela faisait quand même quelques jours qu'il avait commencé à pedzouiller, ce fichu "gros zoom"...) J'attendrai donc le retour de vacances de mon marabout/réparateur de Perpignan (mais bon il me reste toujours mon téléphone...)

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(je reconnais qu'elle n'est ni très nette ni d'un grand intérêt
mais bon c'est la dernière... c'était le 28 juillet, à 16h46.)

2 août 2016

mensonges

IRRÉPROCHABLE
de Sébastien Marnier

Marina Foïs a déjà une filmographie conséquente (et intelligente) et a su prouver l'étendue du spectre chromatique de son jeu. (De la comédie popu grand-public au film d'auteur cinéphilisant, de la gaudriole ++ au drame ++, en gros). Là, on est à une des extrémités. La plus sombre. Tout au bord. Elle joue Constance, une jeune femme qui quitte Paris pour revenir "là-bas", six ans après avoir, justement quitté "là-bas" pour partir à Paris, et planté tous ceux qu'elle connaissait alors (son patron, et aussi son amant). Constance, on s'en rendra compte assez vite,  est une jeune femme "instable", (ou, mieux, "perturbée"). Toujours en porte-à-faux avec la réalité (ou la tordant régulièrement jusqu'à la faire ressembler à son idée de réalité à elle).
Quand elle revient "là-bas", "pour s'occuper de sa mère", elle retourne à l'agence où elle avait travaillé six ans plus tôt et tente de se faire ré-embaucher. Mais Alain, le patron, lui préfère une jeune fille, et Constance va s'employer dès lors à récupérer ce qu'elle estime être "son" emploi... Par tous les moyens. Elle renoue avec Philippe, son amoureux de l'époque (Jérémie Elkaïm), tout en vivant une relation très "sexe" avec un voyageur rencontré dans le train (Benjamin Biolay). Elle observe la jeune fille, devient copine avec elle...
Plus que le pamphlet sociétal dont il se revendique dans les interviews, le réalisateur nous entraine vers le territoire balisé, mais néanmoins dangereusement instable (insécurisant) du film de genre, du thiller psy. Portrait d'une... sociopathe ? psychopathe ? névropathe ? , enfin, d'une demoiselle qu'on pressentait déjà pas tout à fait bien dans sa tête dès le début du film ou presque, et qui va de plus en plus nous inquiéter au fur et à mesure qu'elle se révèle. Marina Foïs s'y révèle excellente (elle est pratiquement de tous les plans du film) fascinante, glaçante (le film ne fait que s'acheminer vers l'issue fatale qu'on pressentait presque depuis le début, et le fait à la fois d'une façon rectiligne mais hâchée, avec des plans montés très secs maniant habilement l'ellipse, pour nous faire, à chaque fois, autant douter que redouter) dans l'économie de jeu, la retenue perpétuelle ne laissant qu'à de rares moments l'occasion d'exploser et de laisser affleurer sa profonde (vraie) nature.
Constance est une menteuse. Une fausse gentille. On réalise, au fur et à mesure que le film progresse, qu'elle aura menti sur à peu près tout. ce qui la rend, non pas attachante (elle est tout sauf attachante) mais pathétique. Il est très difficile, pour ne pas dire impossible, de s'y identifier, mais le climat anxiogène du film est tel qu'on passe tout le film, crispé, à attendre que la réalité finisse par la rattraper (et la toute dernière scène est à ce titre assez impressionnante).
A noter aussi la (plaisante) musique électro de Zombie zombie (jusque là de moi inconnu(s) au bataillon) qui accompagne le film.

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31 juillet 2016

micro161

*

(premières fois)
j'ai mangé du steack de veau de mer au grill
(ça n'est que du requin)

*

(premières fois, bis)
j'ai rattaché le soutien-gorge d'une dame

*

hortensias, comme tendant la tête entre les barreaux de la grille

*

je suis le petit roi
d'un royaume exigu.

*

(phrases que je ne suis pas sûr de comprendre)
On aimerait bien que les gens soient comme on aimerait bien qu'ils soient

*

 comme un bernard-l'hermite affectif
(ou un coucou, ça revient au même)

*

 "C'est un sodomite..." a lancé, de façon assez surprenante, ce mec de l'équipement qui vidait les poubelles sur le parking à l'adresse de son collègue, à propos d'un mec qui pissait, selon lui, bien trop près de la table de pique-nique...

*

 quelle que soit la façon dont on détaille la pastèque, il arrive toujours un moment où c'est moins facile

*

 "life is a dick,
sometimes it gets hard for no reason."
(sur un blog tumblr)

*

(premières fois)
j'ai mis à jour wind*ws 10 tout seul comme un grand
(avec le soutien psychologique de Catherine)

*

 

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