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lieux communs (et autres fadaises)

3 avril 2023

un article instructif de S.July

"Le forcing de l’exécutif sur la réforme des retraites, toutes ces journées de mobilisation syndicale dans le calme, puis la brutalité de la fin de non-recevoir ont nourri puis libéré agressivité, colère et fureur à l’Assemblée nationale et dans la rue. Après les défilés pacifiques vinrent les affrontements et les blessés, de part et d’autre.

En 1968, on avait connu cela : l’émeute d’abord, sa répression et vers la fin, l’utilisation du désordre par l’exécutif pour mobiliser toutes les opinions effrayées, lasses des ordures et du manque d’essence. Ce qui allait former le parti de l’ordre. Le préfet de police en 68 s’appelait Maurice Grimault. Il avait succédé à la fin 1966 à Maurice Papon (reconnu coupable en 1998 de crimes contre l’humanité pour la déportation des Juifs de la région bordelaise), un massacreur de manifestants, toutes catégories, ceux favorables au FLN (Front de libération nationale) comme les partisans de la paix en l’Algérie ou les républicains adversaires de l’OAS (Organisation armée secrète). Avec des cadavres d’Algériens flottant sur la Seine et des manifestants anti-OAS massacrés au métro Charonne.

Maurice Grimault, comme Georges Pompidou, le Premier ministre d’alors, défendait une stratégie de désamorçage de l’émeute. Tous deux feront de la résistance par rapport à la conception très frontale, très militaire que le général de Gaulle avait du maintien de l’ordre. Alors que l’émeute dure tout le mois de mai, aucun mort ne sera à déplorer à Paris. Dans une lettre adressée en 1968 à tous les policiers sous ses ordres, ce préfet écrivait que «frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même, en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. Il est encore plus grave de frapper des manifestants après arrestation». Maurice Grimault donnait l’assaut aux barricades, toujours à des heures tardives de la nuit, lorsque les foules étaient moins nombreuses, et il avait théorisé qu’il était préférable de limiter le plus possible les contacts physiques entre les policiers et les manifestants, si on devait respecter le droit de manifester. Il préférait les canons à eau qui réprimaient à distance à ces unités motorisées destinées à frapper et intercepter les manifestants que des préfets successifs ont cherché à introduire dans les décennies suivantes.

Maurice Grimault travaillait à réduire les confrontations, à l’inverse de Raymond Marcellin, le nouveau ministre de l’Intérieur qui arrive Place Beauvau le 31 mai 1968, en remplacement de Christian Fouchet. De Gaulle vient de reprendre la main, exit Georges Pompidou : il nomme le 31 mai un gouvernement de combat sous la direction de Maurice Couve de Murville. De Gaulle est parti à la reconquête de l’opinion : il va incarner «le parti de l’ordre contre la chienlit». Marcellin cherchera l’affrontement de manière systématique et les policiers iront le plus souvent au contact. La révolte de la jeunesse mondiale est pour le nouveau ministre un complot… Il va développer toute la panoplie de grenades utilisées à l’époque, ce qui va de nouveau hystériser les manifestants, en multipliant le nombre de blessés. On peut augmenter ou baisser le niveau de violence de la répression dans le cadre du maintien de l’ordre. Curieusement, ce n’est pas la leçon de Maurice Grimault qui guide la plupart des ministres de l’Intérieur, mais celle de Raymond Marcellin.

Cette stratégie sera utilisée par Charles Pasqua, mais aussi par les macronistes à l’époque des gilets jaunes et elle nourrit aujourd’hui la politique de Gérald Darmanin, qui cherche lui aussi avec le président Macron à prendre la pose des défenseurs implacables de l’ordre. C’est un choix politique. Rappelons pour mémoire la mort de Vital Michalon à Creys-Malville en 1977, celle de Malik Oussekine en 1986 à Paris et de Rémi Fraisse à Sivens en 2014, sans compter les yeux perdus, les mains et les pieds arrachés. Ce n’est pas sans raison que le Conseil de l’Europe parlait récemment à propos de la France d’un «usage excessif de la force». Le pire dans l’énumération de ces victimes, ce sont les combats pour rien puisque tous ces projets ont été abandonnés, du camp militaire du Larzac à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à la centrale Creys-Malville qui n’a jamais vu le jour… Sur ce plan-là, le mal est fait. L’Etat est allé à l’affrontement, mais a renoncé à tous ces chantiers… Les gilets jaunes déchaînés qui ont en cassé l’arc de Triomphe ont, eux, obtenu une enveloppe budgétaire supérieure à celle espérée par l’Etat avec l’actuelle réforme des retraites.

Tout le monde le sait en France : les gouvernements cèdent face à la surviolence, et la répression brutale et démonstrative au final n’aura fait qu’aggraver les choses. A force de ne pas suivre la leçon de feu Maurice Grimault en matière de maintien de l’ordre, mais de surjouer les répressions, l’Etat cède toujours, mais plusieurs années après. Pire encore, cette mécanique nourrit l’idée dramatique pour une démocratie, sur le moyen terme, que seule la violence paie." (Serge July)

(c'est moi qui ai mis en gras et en rouge)

 

2 avril 2023

premier avril (tout est vrai)

1) j'ai commandé un cd à la fnac belfort et j'ai précisé à la commande que j'irais le récupérer

2) la fnac m'a répondu que le cd était à ma disposition et que pour le récupérer j'avais besoin de
- le numéro de commande ci-joint
- ma carte d'identité
- la carte bancaire ayant servi à l'achat

3) je décide d'y aller samedi mais il est impossible sur le site de la sncf de commander un billet avec la réduction de la "carte de vieux" (pourtant tout le samedi est en période bleue)

4) samedi matin quand j'arrive  à la gare, un écriteau me prévient que "les guichets sont exceptionnellement fermés le premier avril et qu'ils nous prie de les excuser à l'avance pour le dérangement", et nous incitent à acheter nos billets sur les bornes prévues à cet effet

5) je réussis (pas du premier coup) à acheter un aller pour Belfort (6€) puis le retour correspondant

6) le prochain train partant à 12h18 (il est 11h) j'ai le temps de rentrer chez moi et de manger avant de partir

7) je reviens à la gare, je prends le train à 12h18 comme prévu, je ne suis pas contrôlé (j'aurais pu économiser 6€, mais j'aurais voyagé moins détendu)

8) j'arrive à Belfort à l'heure prévue, avant de quitter la gare je vérifie le tableau des départs, il y en a un à 13h34 et le suivant à 14h34

9) je vais à la fnac, je trouve (on m'indique) le guichet pour retirer les commandes, j'explique à la dame, qui me demande le numéro de commande

10) je lui explique que j'ai ma carte d'identite et la carte bancaire, mais non elle (ne) veut (que) le numéro de commande

11) je fouille (longuement) dans mes mails sur mon téléphone et je finis par retrouver ce fichu mail avec ce fichu numéro, qu'elle me demande de lui dicter pour le recopier sur son ordi

12) parfait! la dame s'enquiert juste de mon nom, et, satisfaite, part farfouiller dans l'arrière-boutique, d'où elle revient avec un grand paquet plat contenant le cd commandé (mais elle ne me demandera jamais ni ma carte d'identité ni la carte bancaire)

13) j'en profite pour traîner un peu dans le magasin, je finis par tomber sur le rayon dvd, et notammant un bac "bonnes affaires", où je finis par dénicher, ô merveille, STALKER et SOLARIS de Tarkovski, à 10€ pièce au lieu de 25, aubaine!

14) je passe à la caisse régler les 2 dvd à un jeune homme au regard hautain (ou plutôt désabusé)

15) je repars vers la gare, où j'arrive un peu avant 13h30

16) le départ pour Vesoul est imminent sur le tableau, mais le numéro de quai n'est pas indiqué, je finis par demander à deux jeunots, qui ne savent pas, puis au chef de gare, qui m'interpèle depuis l'autre côté de la voie, en me disant que pour Vesoul il s'agit d'un bus, qui se prend devant la gare, mais qu'il va partir incessamment

17) j'emprunte le passage souterrain, je retrouve le bonhomme en haut des marches, en lui disant que je prendrai le train suivant, à 14h34, mais il me dit qu'il n'y aura rien d'autre pour Vesoul avant 16h04, je vais donc prendre le bus et il me dit qu'il appelle illico le chauffeur pour qu'il m'attende

18) je cours je trottine vers le bus, tout là-bas à l'autre bout de l'esplanade qui me fait signe avec ses feux clignotants

19) j'arrive tout essouflé, je montre mon ticket au chauffeur qui me dit "pas de problème" et je vais m'installer (pas grand monde)

20) le bus part avec une ou deux minutes de retard à cause de moi, je me plonge dans ma lecture (les derniers chapitres du GRAND NEZ DE LILLI STEINBECK)

21) je trouve que ce bus fait bien des tours et des détours, il s'arrête une première fois devant une espèce d'usine (avec un petit parking que je reconnais parce que j'y avais fait demi-tour la fois où je m'étais perdu), puis bien plus tard, à un endroit que je reconnais immédiatement, la voie ferrée désaffectée devant l'Auberge du Lac (où j'avais mangé avec Gérard), à Evette-Sallebert, où il s'arrête un moment sans que personne ne monte ni ne descende

22) le prochain arrêt conséquent est à Ronchamp (échange de conversations entre deux touristes hispanophones, non voisines de siège, avec, entre les deux, un monsieur qui se propose d'aider celle, visiblement inquiète,  qui va jusqu'à "Bésoul", car il y va aussi, car l'autre descend avant et ne pourra pas l'aider

23) le bus s'arrête ensuite à Lure (4') gare que je ne reconnaîs d'abord pas, où deux adotes montent, puis à Amblans (un jeune descend), et ouf! après c'est direct jusqu'à "Bésoul", j'ai fini mon bouquin, je regarde le ciel bleu, je photographie quelques arbres sur fond très bleu, il a visiblement plu, très fort, comme l'attestent de nombreuses flaques où se reflète ce splendide ciel bleu

24) Arrivée, enfin, mais le chauffeur donne d'abord l'impression qu'il ne va pas s'arrêter et peut-être continuer jusqu'à Langres, car il ne prend pas ce qui me semblait l'accès le plus direct, et va tourner au dernier rond-point possible (celui, tiens, où on était avec la manif)

25) puis où le même chauffeur, arrivé à la gare, fait des manoeuvres complexes pour stationner son bus, comme s'il avait voulu s'arrêter le plus loin possible de ma voiture

26) j'avais envisagé d'aller faire quelques courses mais mon ventre m'envoie quelques signaux impérieux qui m'en dissuadent, je rentre donc directos jusqu'au petit parking de la Rue Serpente où m'attend -ouf!- la dernière place libre

27) et j'ai juste le temps d'arriver chez moi et de courir aux toilettes, pile-poil!

1 avril 2023

mars 2023

1er mars

(au ficâââ)
des vieux qui tremblotent
(qui crachotent)
des vieilles qui papotent
(qui grignotent)
des jeunes qui textotent
(qui gigotent)
beaucoup de monde dans cette allée centrale
(qui toussote, qui tournicote, qui s'emberlificote)

2 mars

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NO END (lors d'une interruption pour un problème de sous-titres)

3 mars

ah que la vie (parfois) est bien faite! J'avais prévu pour aujourd'hui un après-midi "sans rien" (puisque je vais ce soir au concert de Florent Marchet), et c'est justement juste avant cet après-midi là que ma propriétaire m'informe qu'elle a croisé la secrétaire du chauffagiste, qu'elle en a "remis une couche", secrétaire qui m'a illico rappelé deux fois pour me dire qu'elle m'envoyait -enfin- quelqu'un ce jour entre 14h et 18h... Perfecto! Et il est venu comme annoncé! Et tout est arrangé!

4 mars

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Florent Marchet, hier soir, après le concert (détail)

5 mars

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FICA, début d'aprem'

6 mars

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FICA, Semih Kaplanoglu

7 mars

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FICA, la dernière séance...

8 mars

(oh oh oui je crois bien que je me suis amouraché... mais bon il faut que je me désamourache, hein, et rapidos!)

ou bien

ce midi, dans la boîte aux lettres, un Libé, un Téléramuche, et la grande enveloppe bimestrielle de Pépin, tous bien rangés, contre le fond, comme si le facteur (ou la factrice) était soudain de meilleure humeur, avait pris le temps de, (ou avait quelque chose à se faire pardonner ?)

9 mars

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"Et moi c'qu'il me faut c'est d'la douceur..." (Françoise Hardy) : un chou sublime de LPC

10 mars

ça s'était allumé, le 7 mars, sans qu'on sache trop comment (un flash d'appareil-photo), ça s'était mis à briller fort tout d'un coup (une supernova), et puis doucement, la lumière avait commencé à baisser (un cierge magique qui se termine), ça ne pouvait pas être autrement (car les embrasements comme à l'adolescence, hein, à nôtre âge, c'est ridicule, non ?) bref ça n'avait pas de raison d'être

11 mars

petit plaisir du soir, tiens (il faut bien) : du filet mignon aux morilles de chez mon traiteur préféré (réchauffé 15' à 150°), délicieux

12 mars

un dimanche en pyjama (en t-shirt plus exactement) où je n'ai même pas mis mes chaussettes de contention (un peu froid aux pieds)... Tsss. J'ai quand même fait la liste (mentale) des choses que je dois acheter demain)

13 mars

(Molière n'a rien inventé)
Au Super U, devant le rayons des produits soldés. Il la salue (visiblement ils se connaissent) et demande in petto des nouvelles de son minou ("le petit chat", précise-t-il), et elle lui répond tout de go que, le chat, il est mort, et détaille alors l'évolution de sa maladie, ses derniers jours, et la décision de l'euthanasier qu'elle a dû finir par prendre, pendant que le monsieur acquiesce à tout (et que je continue de farfouiller dans les produits, n'en perdant pas une miette)

ou bien

(en hommage aux "trois trucs bien" de Fabienne Yvert)
- fait une rencontre, certes trop courte, sur le parking où je retournais pour la première fois depuis belle lurette
- filmé un orage vraiment carabiné (avec mon nouveau téléphone)
- enfin réussi à faire un peu de rangement sur la grande étagère du bureau

14 mars

(idem)
- un "café-scrabble" avec Pépin (quatre parties)
- trouvé une place de stationnement libre juste devant chez moi en rentrant
- mangé des tartines de pâté d'amour sur du petit-épeautre (d'amour lui aussi) du petit boulanger (qui a la grippe, tiens)

15 mars

(idem)
- le passage d'Anne-Marie ("Madame Propre") après le départ de laquelle, à chaque fois, mon appart' étincelle comme dans les dessins animés (ou les pubs de produits ménagers)
- la préparation d'une "salade fraîche concombre / pamplemousse / avocat"
- (début de) rangement & tri du placard à dvd (tiens je vais faire don aux ADC de tous ceux d'Ecole & Cinéma)

16 mars

(idem)
- le monsieur des rideaux est -enfin- venu les poser (et aussi le petit store dans la chambre), ce matin
- DAYS, de Tsai Ming-Liang l'aprés-midi au cinéma, un ravissement
- LES LIMBES, de Étienne Saglio , le soir au Thé V', idem

17 mars

(idem)
- enfin pensé à remplacer mon justificatif d'assurance sur le pare-brise (je n'avais jamais que deux mois de retard...)
- oh oh voilà que s'élèvent divers échafaudages pas loin de chez moi : du joli spectacle en perspective ?
- (à la pompe à essence) il secoue précautionneusement le tuyau pour qu'en sortent les dernières gouttes dans son réservoir, de la même façon qu'il doit le faire avec sa bite

18 mars

(idem)
- terminé LE RADIATEUR D'APPOINT d'Alex Lutz (avec ensuite le plaisir redoublé  d'en entendre des extraits lus par l'auteur, à la Maison de la Poésie, )
- reçu, via Thierry G. (sur Wh*tsapp), un très beau texte de Nicolas Mathieu, à propos du 49.3 et de ses suites
- Cabadzi en concert (pour la 5ème fois!), à Scey-sur-Saône, avec Catherine et Manue

19 mars

(idem)
- réussi à faire ce qui ressemblait à une "vraie" mayo pour accompagner les (8) premières asperges (2ème choix, à 10€le kg tout de même)
- un long coup de fil dominical... de Dominique
- Isa nous apprend que son mari lui a appris que des élèves migrants (à lui) lui auraient dit "qu'ils mangeaient au FJT comme avant, depuis trois semaines..."

20 mars

(idem)
- un peu par hasard, de bon matin,  je commence à re-regarder MOONLIGHTING de Jerzy Skolimoski, (sur MUBI) et je suis sidéré par la qualité du film
- bon, c'est le printemps quand même, hein
- un(e) après-midi café-discute avec les Soria

21 mars

(idem)
- la libération d'Olivier Dubois, journaliste en captivité au Mali depuis 23 mois
- au courrier une "vraie" lettre de Philou, écrite à la main, avec une vraie-photo ("à Baden-Baden...")
- oh oh! un nouveau polar de Jacky Schwartzmann (Shit!) que je cours acheter à L'Espace Culturel Lecl*rc

22 mars

(idem)
- bon y a pas à tortiller : je suis très content de l'affiche que j'ai conçue pour la 11ème SEMAINE LATINO (qui commence aujourd'hui)
- le velouté de courgettes, ce midi, à LPC, était délicieux
- découvrir un film ACID (GRAND PARIS, de Martin Jauvat) dont je n'avais jamais entendu parler jusque là, et l'envisager pour la prochaine programmation

23 mars

(pour changer, tiens, trois trucs pas cool)
- annoncer aux copines que je viendrai pas à la manif cet aprem ("en mon âme et conscience")
- le nombre de spectateurs aux trois séances latinos : 4, 6, et 12
- des problèmes (de plus en plus problématiques) avec la marche arrière de ma voiture

24 mars

(oups)
une chose me souciait : le fait que j'avais soudain de plus en plus de mal à passer la marche arrière (bien que mon embrayage ait été changé) j'ai appelé mon garagiste hier soir, expliqué le problème, il m'a dit de lui déposer la voiture ce matin, qu'il allait regarder ça... je repasse le soir pour la récupérer, elle est garée dans la rue, c'est donc qu'elle est réparée, et le garagiste m'explique qu'il l'a essayée, et qu'elle n'a rien, qu'il n'a trouvé aucun problème avec la marche arrière, et il me rappelle qu'il faut bien soulever légèrement le pommeau du levier pour pouvoir l'enclencher, et je réalise que j'avais oublié ce détail (c'est pour ça que lorsque je la passais machinalement, il n'y avait jamais aucun souci), purée, j'avais oublié ça!

25 mars

(re-trois trucs bien)
- dans le bus, commencé LE GRAND NEZ DE LILLI STEINBECK, de Heinrich Steinfest, dont l'écriture me ravit toujours autant
- le nouveau patron de l'ex-Royal est vraiment très très très mimi, avec sa jolie barbe et son attendrissante démarche de plantigrade, mais c'est hélas la seule chose bien dans son restaurant
- pour voir EMPIRE OF LIGHT, dans la salle 3, on a bénéficié d'une réduction sur le prix des billets, parce que des gouttes tombent dans la salle très régulièrement (ploc! ploc!), et les couvreurs ne reviendront que lundi

26 mars

(idem)
- simplement j'adore ça (et le fait de pouvoir me le permettre) : traîner toute la journée en "pyjama", sans sortir, c'est mon "sunday off"
- en rangeant, tombé sur le coffret Lars Von Trier, et regardé du coup le vol 1 de NYMPH()MANIAC (director's cut)
- un petit St Eve au dessert, tiens, parce que c'est dimanche...

27 mars

(idem)
- trouver du premier coup, ce soir, en rentrant, ce livre que j'ai pourtant cherché toute la matinée dans ma bibliothèque
- voir (enfin) se terminer un film de 2h où on s'est bien ennuyé (j'ai regardé bcp de fois ma montre...)
- avoir des nouvelles de cet ami routier dont on était sans (nouvelles), depuis presque trois semaines

28 mars

(idem)
- bien commencé la journée avec ce très réussi BOLERO de Ravel, par l'Orquesta Joven de la Sinfónica de Galicia, dirigé par Vicente Alberola (à voir)
- toujours la même chose, en général, dès que j'arrive sur le lieu de la manif, je repère  un mec que j'ai envie de prendre en photo, et je le prends et re
- (après la manif) le réconfort : un riz au lait au four (avec un peu de riz et beaucoup de lait), mis à cuire bien avant (javais anticipé), et prêt à déguster au retour...

29 mars

(idem)
- préparé une sauce maison pour les spaghettis (qui n'a pas hélas vraiment tenu ses promesses malgré les ingrédients et tout le coeur que j'y avais mis)
- JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES (j'ai vraiment beaucoup beaucoup aimé ce film)
- la scène de danse à 3 devant la fenêtre dans LE BLEU DU CAFTAN

30 mars

(idem)
- cuisiné "de printemps" : un bol de radis et un saladier de fraises/kiwis
- j'avance dans le bouquin de Steinfest et je me régale (envie de recopier des passages entiers, notamment celui sur le réveil au Yémen)
- une petite visite impromptue rapidos (mais "mieux que rien")

31 mars

(idem)

- Pépin passe en sortant de chez le coiffeur, qui lui a fait une nouvelle coupe très réussie (il est tout mimi)
- le temps d'aller chez les Soria, me suis pris un orage aussi violent que bref (oui, j'adore ça)
- plusieurs fous-rires avec Phil et Fran (sans que je parvienne, après coup,  à m'en rappeler la cause)

30 mars 2023

cinéma, cinéma

070
EMPIRE OF LIGHT
de Sam Mendes

J'ai fait le voyage en bus juste pour aller le voir puisqu'il passait -quelle bonne idée du programmateur, pour une fois- tous les jours en début d'après-midi. Sam Mendes est une réalisateur britannique que je connais -et que j'aime- depuis 2000, AMERICAN BEAUTY (je viens d'apprendre sur allocinoche que c'est Spielberg qui lui en avait confié l'adaptation du scénario), où, entre autres, ce qui m'avait particulièrement plu, il filmait la course d'un sac plastique voletant de ci de là. Je l'ai suivi pendant un certain temps (je parle du réalisateur, pas du sac en plastique), et là j'y reviens après une dizaine d'années de désaffection (depuis le plaisant -- AWAY WE GO, en 2010)
Il est question d'un vieux cinéma, l'Empire, dans une station balnéaire so british, en 1981 (j'adore les films qui se passent dans des stations balnéaires so british). Le cinéma est géré par une femme (Olivia Colman) sous les ordres (et à la botte ?) d'un directeur (Colin Firth), et voilà qu'est engagé dans ce cinéma un nouvel employé, black (Micheal Ward) que la dame va prendre un peu sous son aile. Travaille aussi dans le cinéma, comme projectionniste, le so british Toby Jones (BERBERIAN SOUND STUDIO, FIRST COW). Il va s'avérer que la dame est la maîtresse du directeur, qu'elle va s'amouracher du jeune homme black, et qu'elle est d'une santé mentale fragile... Et les choses vont donc se compliquer...
Encore un film qui parle du cinéma, de la "magie du cinéma" plus précisément (comme BABYLON et comme THE FABELMANS, mais chacun à sa manière, puisqu'il sera ici davantage question du lieu que de ce qui y est projeté, le film n'intervenant que fort tard dans le récit, la fin, quasiment, pour signifie que l'héroïne est "guérie") mais le film de Sam Mendes n'est pas celui qui crie le plus fort (juste, peut-être, dans une scène ou deux, quand même) mais en tout cas un film qui marque, dans lequel on reste (en sortant, je marchais dans la rue bisontine mais j'étais encore dedans...), avec des choses qui touchent (aussi diverses que le pigeon à l'aile cassée, les skinheads, l'avant-première des CHARIOTS DE FEU, le rituel du changement de bobine)
Un film plaisant et soooo british, quoi...

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29 mars 2023

semaine latino 11

(mercredi)

064
UN VARÓN
de Fabián Hernández
***

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Ca craint la vie en Colombie, surtout dans la rue, pour un jeune homme qui doit trouver les moyens de s'affirmer dans un environnement hyperviolent. visiblement autobiographique, mais bien éprouvant.

(jeudi)

065
DOMINGO ET LA BRUME
de Ariel Escalante Meza
****

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Un vieil homme en ciré jaune, au Costa Rica, résiste et se bat contre ceux qui veulent l'exproprier, et, dans la brume, dialogue avec sa défunte épouse.

066
MON PAYS IMAGINAIRE
de Patricio Guzmán
****

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Un beau doc, dont la première partie m'a extrêmement ému (oui, les larmes qui coulent), mais qui ensuite devient un peu moins fort, comme si le réalisateur ne savait plus trop comment s'en dépatouiller

067
SUBLIME
de Mariano Biasin
****

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 deux jeunes gens, amis, un hétéro et l'autre qui ne sait plus trop, une histoire de coming out donc, mais filmée comme un nid douillet, donc un peu planplan (mais ça fait du bien aussi)

(vendredi)

068
DESPEDIDA
de Luciana Mazeto & Vinicius Lopes
**

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bof bof : une version brésilienne d'Alice au pays des merveilles, un film jeune public, avec une grand-mère fantôme et une fillette à sa poursuite (ça ne m'a pas passionné)

069
ESTACION 14
de Diana Cardozo
****

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mon film préféré de cette semaine, un gamin, son père, un canapé rouge et des poules... (et des menaces qu'on ne comprend pas) : une épopée mexicaine moins violente qu'à l'accoutumée, un beau bonheur de cinéma

(lundi)

071
JUNGLE ROUGE
de Juan José Lozano & Zoltan Horvath
***

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une curiosité : un film documentaire d'animation suisse à propos des FARC en Colombie, et de leur guerre dans la jungle, avec une animation très particulière et un sens de la narration qui rend l'histoire attachante

072
L'AUTRE CRISTOBAL
d'Armand Gatti
**

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poh poh poh : une autre curiosité que ce film réalisé en 63 (co prod franco-cubaine) présenté à Cannes et jamais sorti en salle pour cause de brouille. Le noir et blanc d'Henri Alekan est sublime, mais bon ça ne suffit pas (je me suis beaucoup ennuyé)

26 mars 2023

le billet d'avion

(bout de rêve)

je pars en avion avec Marie et Catherine. Elles, elles y sont déjà et je vais aller les retrouver (à aucun moment je ne saurai précisément ni l'heure d'embarquement ni l'heure qu'il est.)
je fais la queue  dans un genre de grand couloir pour obtenir mon ticket d'embarquement.
j'avance dans les files d'attente qui vont jusqu'aux guichets avec mon "ticket" (il s'agit d'un carré de papier imprimé d'environ 3x3) alors que je suis presque arrivé, je me dis qu'il me faut absolument mon passeport, presqu'arrivé à ce guichet, donc, je sors de la file pour le chercher dans mon sac (je suis entre deux files) je fouille dans mon sac et je suis soulagé, mon passeport y est. Ouf!
Je vais pouvoir me remettre dans la file, mais là je réalise que je ne sais pas ce que j'ai fait du "ticket"... panique! Je commence à chercher dans toutes mes poches (dont j'extrais un quantité impressionnante de papiers (tickets de cinéma notamment) du format de ce fameux ticket, mais lui reste introuvable.
j'essaie d'appeler Catherine ou Marie mais je n'arrive pas à les joindre
je suis reparti en arrière dans ce long couloir, avec beaucoup de monde dedans, il y a même une longue banquette rouge comme dans le hall du cinéma, et je cherche toujours mon ticket. A un moment, je fouille dans mon sac à dos ouvert qui est posé dessus, je trouve le passeport, je l'ouvre pour vérifier s'il n'est pas dedans, et la dame à côté de moi intervient en me disant que je suis en train de fouiller dans son sac, je réalise mon erreur et me confonds en excuses, tandis qu'elle se lève et part outragée.
j'envisage de sortir pour aller racheter un nouveau billet, mais Emma (qui vient de s'acheter une veste en cuir et semble très contente de me la montrer, me dis que ça doit se passer "là-haut" (au rez-de-chaussée, dans les étages supérieurs de l"aéroport) elle m'aide à re-fouiller une nouvelle fois dans mes poches et dans mon sac (j'ai là-dedans vraiment beaucoup beaucoup de choses)
là où je suis, le couloir est vitré, les baies sont occultées en partie par des persiennes verticales et des gens tentent de communiquer de part et d'autre, en se montrant des papiers sur lesquels  ils ont écrit des choses, je me décale parce que je les gène.
j'avise deux dames qui font partie du personnel de l'aéroport, et, en anglais, je leur explique mon histoire de ticket perdu, le fait que "my friends are already in the plane", l'une d'elle comprend, me fait signe comme si elle avait une idée, qu'elle allait tenter quelque chose, elle repart alors vers le guichet, je reprend espoir, elle va pouvoir solutionner mon problème
je me retourne alors pour aller chercher mon sac à dos que j'ai posé contre le mur quelques instants plus tôt, pour récupérer mon passeport, et je réalise que je ne le vois plus, qu'il n'est plus là où je l'avais posé... On me l'a volé ? (montée d'adrénaline, et je me réveille, le coeur battant)

25 mars 2023

chaussures neuves

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POET
de Darezhan Ormibayev

Deuxième film du Festival Diversité, en tandem cette semaine avec DAYS (3 séances chacun). Ca fait plaisir d'avoir des nouvelles de ce réalisateur kazakh qu'on suit depuis son tout premier film (KAÏRAT, 1992), mais qui n'en avait plus donné depuis L'ETUDIANT (2014, presque dix ans, donc). Le cinéma kazakh est cher à mon coeur, nous envoyant régulièrement des perles comme, récemment, LA TENDRE INDIFFERENCE DU MONDE ou A DARK DARK MAN.
Le film évoque deux vies (deux époques aussi). D'abord Didar, le héros "contemporain", un poète (qui écrit et a publié plusieurs recueils) et  Makhambet Utemisov, un autre poète, assassiné en 1846 (mais qu'on suivra davantage à titre posthume).
Ils sont rares, les films à parler de poésie (ou de poète) de façon réaliste (je pense bien sûr au splendide PATTERSON de Jim Jarmusch, et allocinoche parcouru me donne soudain très envie de voir UN JEUNE POETE, de Damien Manivel), sans pathos ni misérabilisme ni lyrisme exacerbé (le poète maudit, les ailes de géant, tout ça...)
Didar est de ceux-là. Il écrit, et il partage ses mots avec ceux qui le veulent (et, ne nous leurrons pas, ils sont peu...) Didar écrit par besoin, dans sa vie "habituelle", il galère un peu, petit employé, il a des chaussures en mauvais état, et voilà qu'on lui permet d'en racheter de nouvelles (et même, tiens, une voiture -il se déplace à pied-, séquence assez drôle où il va essayer une Cadillac, et où le vendeur lui dit "Vous reviendrez quand vous aurez de l'argent..."), en rédigeant la biographie d'un "homme de pouvoir" local (c'est un point commun des films kazakhs, le constat sur la corruption endémique des potentats locaux, qui ne pensent qu'à une chose : le fric). En même temps que les scrupules de Didar, on suit l'odyssée de la sépulture du poète assassiné (et les tribulations de la caisse contenant ses ossements). 
Comme dans la plupart des films kazakhs (je vais parler comme au ficâââ) si les petits chefs sont pourris, les paysages sont mêêêrveilleux, sans pourtant que ceci ne compense forcément cela...) d'ailleurs mon petit doigt me dit (et j'ai des raisons de le penser) qu'il risque fort d'y figurer, l'année prochaine, au programme du prochain...
Encore un film qui m'a énormément plu (et faisait donc bien la paire avec DAYS), avec dedans un petit plus qui me touche tout particulièrement : les rêves que fait Didar, et que le réalisateur nous livre.

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24 mars 2023

vive l'amour

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DAYS
de Tsai Ming-Liang

Oh oh. J'en suis sorti tout tourneboulé (c'est ce que j'ai dit à Hervé au téléphone en sortant). Son précédent LES CHIENS ERRANTS m'avait laissé sur une note de désespoir profond et persistant -et excessif- (je garde cet ultime plan-séquence sur un homme, de dos, sous la pluie, en train de regarder on ne sait pas quoi, pendant de trèèèès longues minutes) disons que le film ne m'avait pas totalement convaincu (et m'avait même presque amené à me questionner sur le cinéma de TM-L : ne serait-il pas parvenu à un point de non-retour, too much ?)
J'ai vu passer (sur MUBI ? sur ARTE ? un court-métrage intitulé THE NIGHT, que je n'ai pas, dans un premier temps, regardé jusqu'au bout, tant il m'avait semblé... vide. Je viens de vérifier, c'est sur MUBI, ça dure 20 minutes et je l'ai regardé jusqu'au bout avec, cette fois, intérêt et, oui, fascination, tant ce court-métrage complète parfaitement le long.)
J'ai exagéré, j'ai dit à mes copines ce midi qu'il y avait en tout 5 plans-séquences, mais il y en a en réalité 46! Pour la plus grande partie des plans fixes, parfois sans personne, parfois avec un personnage, immobile, avec ou sans son, ou en train de faire quelque chose, parfois deux, avec ou sans son aussi. Il n'y a d'ailleurs que deux noms d'acteurs au générique de fin, les autres sont juste des passants.
Deux personnages, donc, deux hommes : un vieux qui a mal au cou (Lee Kang-Sheng, l'acteur fétiche du réalisateur, qui le filme depuis... son premier film, LES REBELLES DU DIEU NÉON (1992)), et un jeune qui va lui faire du bien (Anong Houngheuangsy, jeune homme dont c'est la première apparition au cinéma). Deux hommes dans la ville, et filmés en tant que tels : chacun dans son plan-séquence, d'abord. Isolément. Puis ensemble, dans deux plans-séquences (un en intérieur/nuit, l'autre en extérieur/nuit) avant que -chacun pour soi est reparti dans l'tourbillon d'la vie- de regagner chacun leurs plans-séquences respectifs (quelques billets et une boîte à musique auront changé de main).
Il n'y a plus, me semble-t-il, cette insistance sur le désespoir absolu qui plombait LES CHIENS ERRANTS (ou bien alors me suis-je habitué ?). Le réalisateur semblerait vouloir faire davantage preuve de neutralité. La caméra est posée, le cadrage est choisi, et ça tourne. un certain temps. d'aucuns diront trop. C'est parfaitement fascinant, hypnotique comme chez le cousin Apichatpong. Il s'agit d'un genre de cinéma de l'extrême, de l'extrémité. Du bout du bout.
Le générique de début (calligraphié sur fond blanc, en symétrie de celui de THE NIGHT, qui l'est sur fond noir) précise que le film a été intentionally unsubtitled (intentionnellement non sous-titré). Le spectateur n'en sera pas gêné tant les dialogues en sont parcimonieux.
TM-L a d'ailleurs inséré dans le film une séquence strictement "documentaire" où l'on suit Lee Kang-Sheng qui marche au milieu de la foule, une minerve au cou, et la main appuyée sur la joue, suivant elle-même une autre séquence où le même est soigné (son dos et son cou) avec un système de plaques chauffées et d'aiguilles...)
Chacun des plans-séquences, oui, prend son temps c'est vrai (les gens pressés fuiront), et chacun génère (recèle) sa propre beauté (et sa fascination propre). Certains m'ont fasciné, d'autres ému, d'autres agacé, d'autres encore laissé indifférent. Il s'agit d'expérimentation.
La scène entre les deux hommes est parfaitement magnifique les scènes, (d'abord le massage, puis la douche, puis la chambre), puisqu'elle contiennent des changements d'axe, et donc de plan, en même temps très sensuelle et très pudique. même si -excessivement ?- longue, et celle qui suit (dite "de la boîte à musique") me touche et m'émeut tout autant (peut-être même encore plus ?).
Où serait justifiée l'expression "Le tout est supérieur à la somme des parties".
Bref (!), presque à ma grande surprise, j'ai vraiment adoré ça...
Pour information, le film est visible encore quelques temps sur arte tv (), ainsi que, , RIZI, une brève rencontre avec le réalisateur à propos du film.
Top 10

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Capture d’écran (101)

20 mars 2023

micro 202 (spécial printemps)

(toutes les citations viennent du compte de Marie-Laure Dagoit, weekend poetry (@poetry_weekend, sur tw*tter), qu'elle en soit vivement remerciée!)

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"Ceux qui brûlent les livres finissent tôt ou tard par brûler les hommes." (Primo Levi)

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LÉpouvantail-générique

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"Je ne sais lequel est le plus poète, de celui qui écrit ou de celui qui lit" (Jean Cocteau)

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"Ne prenez pas la vie trop au sérieux, de toute façon vous n'en sortirez pas vivant." (Bernard de Fontenelle)

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"Lorsque viendra le printemps, si je suis déjà mort, les fleurs fleuriront de la même manière et les arbres ne seront pas moins verts qu'au printemps passé. La réalité n'a pas besoin de moi. J'éprouve une joie énorme à la pensée que ma mort n'a aucune importance." (Fernando Pessoa)

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"Qu’était-ce – cette façon de brûler, de s’étonner, de ne jamais pouvoir faire autrement, de sentir la douce, la profonde, la rayonnante montée des larmes ? Qu’était-ce ?" (Rainer Maria Rilke)

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"Nous étions l'illusion qu'on nomme souvenir." (Yves Bonnefoy, Une pierre)

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"Il m'est encore plus difficile de régler mon humeur que mes comptes." (Jules Renard, Journal)

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"Les coups de fouet guérissent vite. La mauvaise conduite, elle, s'enracine." (The River)

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"Au fond de son âme, cependant, elle attendait un événement. Comme les matelots en détresse, elle promenait sur la solitude de sa vie des yeux désespérés, cherchant au loin quelque voile blanche dans les brumes de l’horizon." (Gustave Flaubert, Madame Bovary)

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"Ce n'est pas dans la nouveauté, c'est dans l'habitude que nous trouvons les plus grands plaisirs." (Raymond Radiguet, Le Diable au corps)

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"- VLADIMIR: “Nous sommes heureux.”
- ESTRAGON: “Nous sommes heureux. (Silence). Que faisons-nous maintenant, maintenant que nous sommes heureux?”" (Samuel Beckett)

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"La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste." (Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer)

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Tenue de soirée, de Bertrand Blier

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"Et puis, il est doux de se croire malheureux, lorsqu'on n'est que vide et ennuyé." (Alfred de Musset)

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(ficâââ^)

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"Le désespoir est mon état normal. Il faut une violente distraction pour m'en sortir. Et puis, je ne suis pas naturellement gai. Bas-bouffon et obscène tant que tu voudras, mais lugubre nonobstant. Bref la vie m'emmerde cordialement, voilà ma profession de foi." (Gustave  Flaubert)

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(projet de locomotive atomique, 1955)

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"Ça m'est égal, de manquer ma vie. Je ne vise pas. Je tire en l'air, du côté des nuages." (Jules Renard, Journal)

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"Mon cœur bat doucement comme un souvenir." (Romain Gary, Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable)

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"Qu'est-ce que l'enfer ? Je raisonne ainsi : c'est la souffrance de ne plus pouvoir aimer." (Fédor Dostoïevski, Les Frères Karamazov)

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"J'aime mieux les êtres qui saignent. J'aime les forts, bien sûr, mais pas tout à fait les forts. J'aime les forts au regard tremblant - tremblant d'amour." (Jean-René Huguenin, Journal)

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"Le juste milieu. Quelque part entre s’en foutre et en crever. Entre s’enfermer à double tour et laisser le monde entier entrer. Ne pas se durcir, mais ne pas se laisser détruire non plus. Très difficile." (Romain Gary)

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18 mars 2023

un texte de nicolas mathieu

(envoyé par Thierry G. via Wh*tsapp)

UN TEXTE QUE J'AI ECRIT POUR Mediapart.
(intégralité du contenu pour les non abonnés)

https://vu.fr/hCoT

"Aujourd’hui, à l’issue de cet épisode lamentable de la réforme des retraites, que reste-t-il d’Emmanuel Macron, de ce pouvoir si singulier, sorti de nulle part, fabriqué à la hâte, « task force » en mission libérale qui a su jouer du rejet de l’extrême droite et de la déconfiture des forces anciennes pour « implémenter » son « projet » dans un pays où si peu de citoyens en veulent ? Que reste-t-il de ce pouvoir, de son droit à exercer sa force, à faire valoir ses décisions, que reste-t-il de sa légitimité ?  

Bien sûr, au printemps dernier, des élections ont eu lieu, des scrutins ont porté un président à l’Élysée, des députés à l’Assemblée, une première ministre a été nommée, un gouvernement mis en place. Tout cela a été accompli dans le respect de la loi. Les institutions ont fait leur lourd travail de tri, d’établissement, et assis sur leurs trônes ces maîtres d’une saison.

Bien sûr la République est toujours là, avec ses ors, son ordre vertical, sa police, son droit, ce roi bizarre à son sommet, une Constitution qui exécute ses caprices, des fondations qui plongent dans deux siècles et demi de désordres et de guerres civiles. La machine tourne, légale, indiscutable aux yeux des juristes, chaque rouage à sa place, placide sous le drapeau.

Mais la légitimité, elle, n’est pas d’un bloc.

Elle se mesure, se compare, se soupèse. Que dire d’un président élu deux fois mais sans peuple véritable pour soutenir sa politique de managers, de faiseurs de fric et de retraités distraits, son régime de cadres sup et de consultants surpayés, un président élu deux fois avec les voix de ses adversaires, qui l’ont moins soutenu qu’utilisé pour faire obstacle au pire, un président qui n’a même pas eu droit à un quart d’heure d’état de grâce en 2022 ?

Que dire d’une Assemblée sans majorité, arrivée un mois plus tard et qui dit à elle seule, par ses bigarrures, toute la défiance d’un pays, le refus large, immédiat, d’un programme, et des lemmings présidentiels qui s’étaient largement illustrés pendant cinq ans par leur suivisme zombique et un amateurisme qui aura été la seule vraie disruption de leur mandat ?

Que dire d’un gouvernement qui porte des réformes auxquelles il croit à peine, qu’il fait passer au forceps du 49-3, qui cafouille et s’embourbe, infoutu de discipliner ses troupes, incapable d’agréger les alliés qui lui manquent ?

Que dire de ce pouvoir assis sur une noisette d’assentiment et qui gouverne comme après un plébiscite, méprise les corps intermédiaires, la rue, les salariés, l’hôpital, l’école, reçoit en pleine crise sociale Jeff Bezos pour le médailler alors qu’il n’aura pas daigné entendre ceux qui l’ont porté là ?

Ce pouvoir, qui ne peut considérer le bien commun qu’au prisme de la performance collective, qui a substitué les nombres aux vies, qui confond dans sa langue de comité exécutif le haut, le bas, la droite, la gauche, le prochain, le lointain, qui ment sans honte et croit tout surmonter en « assumant », ce pouvoir est légitime comme la terre est plate, c’est-à-dire relativement à la place d’où on le regarde. Il est légitime comme je suis zapatiste, c’est-à-dire fort peu. Il est légitime comme Nixon après le Watergate, c’est-à-dire de moins en moins. Il est légitime mécaniquement, en vertu des textes et de la solidité de nos institutions, mais il a perdu ce qui donne vie à la vraie légitimité politique en démocratie : un certain degré d’adhésion populaire.

Et ce dernier passage en force, ce 49-3 qui était prétendument exclu, s’il ne l’empêche pas de demeurer en place et de mener ses politiques, achève de le discréditer tout à fait.

De ce pouvoir, nous n'attendons désormais plus rien. Ni grandeur, ni considération, et surtout pas qu’il nous autorise à espérer un avenir admissible. Nous le laissons à ses chiffres, sa maladresse et son autosatisfaction. Plus un décret, une loi, une promesse ne nous parviendra sans susciter un haussement d’épaules. Ses grandes phrases, ses coups de menton, nous n’y prendrons plus garde. Ce pouvoir, nous le laissons à ses amis qu’il sert si bien. Nous lui abandonnons ses leviers, qu’il s’amuse. Son prestige n’est plus et nous avons toute l’histoire pour lui faire honte.

Pourtant, malgré la consternation que nous inspire la situation actuelle, on rêve d’attraper par le bras un député ou une sénatrice, un directeur de cabinet ou une ministre, pour lui demander, dans un couloir, dans un murmure, un regard :

« Vous rendez-vous compte ? Êtes-vous seulement conscients de ce que vous avez fait ?

Savez-vous quelle réserve de rage vous venez de libérer ?

Avez vous pensé à ces corps pliés, tordus, suremployés, qui trimeront par votre faute jusqu’à la maladie, jusqu’à crever peut-être ? Avez-vous pensé au boulevard que vous avez ouvert devant ceux qui prospèrent sur le dépit, la colère, le ressentiment ? Avez-vous songé à 2027 et aux fins de mois dans les petites villes, les quartiers, aux électeurs hors d’eux et aux amertumes meurtrières, au plein d’essence et à la difficulté d’offrir des vacances à ses gosses, à ces gens si mal soignés, à ces enfants qui ne seront ni médecins ni avocats parce qu’en première ils n’ont pas pris la bonne option ?

Ces femmes dans les hôtels qui récurent les chiottes et font les lits, ces ouvriers en trois-huit, ces conducteurs en horaires décalés, les routiers, les infirmières, les assistantes maternelles, celles et ceux qui font classe à des enfants de 3, 4 ou 5 ans, les petites mains dans les papeteries, les employées dans leurs open spaces, stressées jusqu’à la moelle, déclassées par chaque nouvelle génération qui sait mieux le numérique et la vitesse, les hommes qui mourront tôt et leurs veuves, ces copains aux yeux lourds qui trinquent au bistrot après douze heures de taf, en bleu de travail, de la peinture ou du cambouis sur les pognes, et les femmes qui prennent le plus cher, une fois encore, parce que mères, parce que femmes, ces milliers de gens qui font des cartons dans les entrepôts Amazon, y avez-vous pensé ?

Avez-vous vu que, comme vous, ils n’ont qu’une vie, et que leurs heures ne sont pas seulement les données ajustables d’un calcul qui satisfait votre goût des équilibres et les exigences arithmétiques des marchés ? Savez-vous qu’ils vont mourir un peu plus et de votre main et qu’ailleurs, l’argent coule à ne plus savoir qu’en faire ? Avez-vous pensé à ce monde sur lequel vous régnez et qui n’en pouvait déjà plus d’être continuellement rationné, réduit dans ses joies, contenu dans ses possibilités, contraint dans son temps, privé de sa force et brimé dans ses espérances ?

Non, vous n’y avez pas pensé. Eh bien ce monde-là est une nappe d’essence et vous n’êtes que des enfants avec une boîte d’allumettes. "

Nicolas Mathieu

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