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lieux communs (et autres fadaises)

20 février 2023

séances gncr

A cause de la grève, les séances de prévisionnement prévues par le GNCR (auquel nous adhérons) ont été annulées, et, donc, ils nous ont gentiment envoyés les liens permettant de visionner les quatre films prévus. J'en ai regardé deux.

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LA ROYA
de Juan Sebastián Mesa
(sortie prévue le 23 mars)

Un film costaricain qu'on avait un instant envisagé, en avant-première, pour notre Semaine Latino 11, auquel a été préféré un autre film costaricain, DOMINGO ET LA BRUME. C'est l'histoire de Jorge, un jeune homme qui vit seul (avec le grand-père) dans une plantation de café en altitude, coupé du monde (il y a un genre de petit téléphérique pour rejoindre "la ville" dans une autre vallée, et pour aller au village, il doit prendre sa moto sur les chemins de terre, quand celle-ci n'est pas en panne. Un film quasiment ethnographique, à la limite du documentaire. Deux éléments principaux : la maladie qui commence à attaquer les plants de café de Jorge, et une soirée de fête prévue au village (où les mecs vont pour se bourrer la gueule) où Jorge espère retrouver la jeune fille fille qu'il aime et qui est partie à la ville... Ce sera l'acmè du film. Sans doute aussi haute que la montagne où vit Jorge. Mais à un moment, il faut -obligatoirement- redescendre... Un film rêche, âpre, terrien, (avec hélas un peu trop de crêtes et de tatouages à mon goût, que voulez-vous, chochotte un jour, chochotte toujours...)

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LE CAPITAINE VOLKOGONOV S'EST ECHAPPÉ
de Natalia Merkoulova et Alexeï Tchoupov
(sortie prévue le 9 mars 2003)
interdit aux moins de 12 ans avec avertissement

... Mais (en parlant de chochotterie) je ne savais pas encore ce qui m'attendait avec le film suivant, qui m'a attiré avec son titre énigmatique qui fleurait bon le roman d'aventures... Que nenni, pas vraiment. Du tout. Le capitaine Volkogonov du titre (interprété par l'impressionnant Yuriy Borisov, déjà repéré dans le tout aussi impressionnant COMPARTIMENT N°6, où il jouait un gros con de russe -qui s'améliorait quand même un peu vers la fin) appartient à l'armée stalinienne, qui, en 1938, a été chargée de "purger", c'est à dire d'éliminer ("avec des méthodes spécifiques") des innocents, le plus possible, en les faisant avouer sous la torture, pour pouvoir les exécuter ensuite. Dans la première partie, Volkogonov exécute, à peu près sans ététs d'âme (comme chacun de ses coreligionnaires) mais un déclic (un fantôme, plutôt) va le faire changer d'attitude, prendre soudain conscience des saloperies qu'il exécute, et prendre la fuite (comme le dit fort justement le titre) avec un dossier contenant une liste de gens "exécutés", dont il entreprend de rencontrer les familles "pour obtenir leur pardon" (si un seul le pardonne, il gagne sa place au paradis.) Mais il est pourquivi par un autre officier aussi hargneux qu'acharné, qui a décidé d'avoir sa peau, par tous les moyens... Bon, dès le  départ on sait que c'est russe, et donc pas très bisounours, mais les deux réalisateurs n'y sont pas allé de main morte et ont poussé les curseurs au max... La violence est omniprésente (qu'elle soir physique ou morale), avec -heureusement- souvent le recours au hors-champ.
Un film très impressionnant (très russe, très noir, très desespéré).

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17 février 2023

micro 201

"On n'est malheureux que parce qu'on a une idée trop nette sur le bien et le mal." (Emil Cioran)

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"Quand tu ressens de la nostalgie, ce n'est pas un manque, c'est une présence, c'est une visite, des gens, des pays arrivent de loin et te tiennent un peu compagnie." (Erri de Luca, Montedidio)

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"Je serais déjà satisfait si seulement j’apaisais mon conflit intérieur." (Franz Kafka, Le Terrier)

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"Je me suis à peu près fait à l'idée que j'étais une simple apparition." (Coleridge)

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"L'actrice a en effet accueilli une petite fille avec son compagnon, le réalisateur Julien Rambaldi, dont le prénom plutôt original, Martha, semble avoir fait débat. Mais la jeune femme assume : dans une interview à Madame Figaro ce week-end, elle a même expliqué à qui ils avaient voulu faire référence. "Elle s'appelle Martha, comme une chanson des Beatles, comme la pianiste Martha Argerich, comme la chorégraphe Martha Graham, comme le premier amour de Tom Waits, qui lui a consacré une chanson", a-t-elle expliqué.
De belles héroïnes pour la petite Martha, aujourd'hui âgée de 8 ans et à qui sa mère voulait donner un certain caractère : "Je me dis qu'un prénom insuffle une part du caractère. On souhaite à toutes les petites filles d'avoir de la force, une force de résistance. C'était mon fantasme de mère.""

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"MIEUX QUE RIEN
CEST PAS ASSEZ"
(un slogan à la manif')

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"TU NOUS
METS 64
ON TE
MAI 68"

(une autre pancarte à la manif)

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"La vie n'est pas ce que l'on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s'en souvient." (Gabriel García Márquez)

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"Dans notre monde, il n’y aura pas d’autres émotions que la crainte, la rage, le triomphe et l’humiliation. Nous détruirons tout le reste, tout." (George Orwell, 1984)

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"Personne au monde n'empêchera les gens de parler dans ton dos. Le principal, c'est qu'ils se taisent quand tu te retournes." (Michel Audiard)

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16 février 2023

entre Chateau-thierry et Jules César

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UN PETIT FRERE
de Léonore Serraille

Après le véhément JEUNE FILLE (avec la non moins véhémente Laetitia Dosch), la réalisatrice nous revient avec un nouveau portrait de femme un portrait véhément aussi à sa façon. Rose est black, elle arrive de Côte d'Ivoire avec ses deux jeunes enfants, et essaie de trouver sa place. Nous sommes dans les années 90 (on le découvrira assez vite, sans carton ni intertitre, il sera plusieurs fois question de Jacques Chirac...) Le film est divisé en trois parties, chacune portant le nom d'un des trois personnages de la petite famille (Rose, Jean, et Ernest, le petit frère du titre, qui sert aussi de voix-off au récit).
Ce que j'ai trouvé le plus intéressant c'est les sauts dans le temps, correspondant à chacune des parties, sans qu'aucun indice temporel ne soit utilisé. Au spectateur de se débrouiller. A la deuxième partie j'étais un peu surpris, à la troisième moins. La réalisatrice a construit trois blocs, où la narration à l'intérieur de chacun est sagement linéaire. Et il y a donc ces ellipses béantes.
J'ai vu le film avec grand plaisir, nous étions plusieur(e)s dans le hall à partager notre enthousiasme. Incontestablement un film touchant, un film "social", un film juste. Un personnage de mère attachante (même si elle n'a vraiment pas de bol avec les mecs...)
Mais que m'en restera-t-il ? (oui, je sais, en ce moment je m'attache beaucoup à ce qui peut rester -ou non- d'un film...) Sans doute l'attention portée aux personnages.

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15 février 2023

viens à la maison y a le printemps qui chante

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VENEZ VOIR
de Jonas Trueba

Intéressant, surprenant. D'abord. Un peu comme du Rohmer ibère et "expérimental", (avec, en plus, une couche de philosophie) et tout ça en español en plus! Deux couples amis, se retrouvent pour écouter un morceau de piano joué live dans un bar (un morceau qui se nomme Limbo, et qui est joué in extenso, et comme le film dure à peine plus d'une heure, on se demande si c'est du lard ou du cochon, mais bon...)). le premier habite à Madrid et l'autre est parti "à la campagne", et invite l'autre (le premier donc) à venir les visiter, à voir leur jolie maison, ce qu'ils feront six mois plus tard (et qui constituera la deuxième -et majeure- partie du film, avant un épilogue mutin que n'auraient renié ni Alejandro Jodorowski (La Montagne Sacrée) ni Miguel Gomes (Journal de Tûoa).)
Ceci dit, je sais qu'au bout de très peu de temps il ne m'en restera pratiquement plus rien (à part une dame qui fait pipi dans une prairie, sans doute). Comme dirait le sieur Jankelevitch (et pour rester dans le domaine de la pensée) "entre le je-ne-sais-quoi et le presque rien" (j'ai toujours adoré ce titre).

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14 février 2023

jeune fille au père

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AFTERSUN
de Charlotte Wells

Dominique n'était pas très enthousiaste a priori, j'y suis donc allé tout seul (et pourtant, c'était à la 2, où, lorsqu'une scène est un peu sombre, on n'y voit carrément plus rien du tout, ce qui fut le cas à plusieurs reprises hélas c'est dommage...), avec mission de lui faire un rapport (mais finalement, pas du tout, elle s'en contrefichait).
Le film m'a enthousiasmé. C'est un film très "formel" (une jeune femme se remémore des vacances passées avec son père, une dizaine d'années plus tôt, en visionnant des vidéos qu'elle avait filmées à l'époque). Si l'argument du film (le pitch, comme on dit) est assez simple en apparence, son traitement, dans sa complexité formelle, me ravit. De l'image, de la belle image, certaines (la majorité) qu'on identifie, et d'autres (les scènes de nuit où le père a un t-shirt rayé verticalement), récurrentes, qu'on ne "replace" ni ne comprend forcément. Un père avec sa fille, en vacances. Un père (jeune) divorcé, attentif, aimant, même s'il n'a pas les moyens de payer le "all inclusive" à Sophie, sa fille.
Un film fragmenté donc, qui ne raconte pas tout (ni ne l'explicite), qui reste -en apparence- à la surface des événements, comme on resterait, assis, au bord de la piscine, à regarder les chatoiements de l'eau sans discerner toujours parfaitement ce qui se passe en dessous (entre le presque montré et le pas tout à fait dit).
Je suis toujours sensible aux "films de père" (même si, le plus souvent, il s'agit d'une relation fils / père) et là je le répète j'ai été ravi. Parce qu'on n'en saura pas beaucoup plus à la fin de ce beau personnage paternel (l'acteur, Paul Mescal, figure d'ailleurs sur la liste des meilleurs acteurs aux Oscars pour ce rôle...) Parce que le film, par ses zones d'ombres, reste longtemps en tête (beaucoup plus, en tout cas, que la majorité des films.
Une belle surprise, donc.

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(deux versions de l'affiche)

 

12 février 2023

Malher est bon

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TAR
de Todd Field

Après VIVRE, j'ai enchaîné avec celui-ci. de l'Angleterre à l'Allemagne, avec une cheffe d'orchestre allemande (fictive), interprétée par Cate Blanchet, impériale, avec une assistante italienne (jouée par une française, Noémie Merlant, dont le rôle rappelle un peu celui de Kristen Stewart, par rapport à Juliette Binoche,  dans le SILS MARIA d'Assayas) avec qui elle a noué semble-t-il de tendres liens, et une épouse (jouée par Nina Hoss), violoniste dans son propre orchestre. Et voici que va débouler une jeune violoncelliste russe... Carré de dames, donc, qui va bientôt tourner à la bataille rangée.
Beaucoup de musiques, beaucoup de paroles aussi (au début ça parle parle parle beaucoup, façon talkshow, puis ça continue de parler parler parler, cette fois-ci façon masterclass, et après bon quand même ça démarre, mais ça parlera toujours beaucoup. Et ça va pugiler sévère, même si à fleurets mouchetés, en gants de soie (d'une façon fort civile, comme dans Le rat des villes et le rat des champs). Au départ, c'est Lydia Tar qui tient le monde dans sa main, et le film va -spoiler- être le récit clinique -protéiforme- de sa désagrégation... On se dit qu'elle a quand même fait tout ce qu'il fallait faire pour en arriver là, hein...).

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11 février 2023

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VIVRE
d'Oliver Hermanus

Une très belle surprise. Le réalisateur, qu'on connaissait pour deux films (très noirs) traitant de l'homosexualité (et de l'homophobie) en Afrique du sud (BEAUTY en 2011 et MOFFIE en 2021) change radicalement de pays et de thème... Nous voici in England, des employés de bureau en chapeaux-melons, dans un beau récit qu'on pourrait situer entre Brazil et James Ivory (oui, l'écart est grand), le portrait d'un vieux monsieur (le chef des employés du bureau scuté au début) dans un remake d'un film de Kurosawa rescénarisé par Kazuo Ishiguro (auteur du sublime AUPRES DE MOI  TOUJOURS que je ne vous conseillerai jamais assez, au cinéma NEVER LET ME GO).
Un vieux monsieur donc, confit (ranci) dans ses habitudes, dont la vie va changer quand le médecin va lui apprendre qu'il ne lui en reste beaucoup plus, justement, de vie. Et donc va (un peu tard ? mais mieux vaut tard...) commencer à s'intéresser à ce qui se passe autour de lui, et ceux (et celles) qui passent aussi.
Un film magnifique, qui a mis tout le monde d'accord (celles et ceux qui l'ont vu : oui, c'est le mot magnifique qui revient...), réalisé avec beaucoup de délicatesse, de finesse, où la même chanson, chantée par le même personnage à deux moments différents du film, produira le même effet lacrymal (oui je suis sorti avec les yeux rouges et mouillés, et c'était délicieux...)

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10 février 2023

ay maricruz maricruz

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Carlos Saura est mort aujourd'hui, il avait 91 ans
J'ai découvert ses films dans les années 70
Il faisait partie des réalisateurs aimés de ma jeune cinéphilie
Mais surtout, surtout, je lui suis infiniment redevable d'avoir réalisé l'extraordinaire CRIA CUERVOS (Prix Spécial du jury à Cannes 1976, ex-aequo avec LA MARQUISE D'O.)
un film que j'ai vu beaucoup de fois, que je connais presque par coeur.
Un de mes films préférés sur l'enfance.
Associé pour toujours à la jeune Ana Torrent, à Géraldine Chaplin
Associé aussi, bien sûr, à la chanson Porque te vas, par Jeannette
Et aussi (mais je ne l'ai trouvé que beaucoup plus tard) à la très mélancolique Cancion n°6 de Federico Mompou, qu'on entend plusieurs fois dans le film, mais surtout, déjà, sur le sublime générique de début, qui me bouleverse toujours autant (, sur Y*tube dans une version sous-titrée en hébreu me semble-t-il)
CRIA CUERVOS, que je chéris depuis 1976, et qui fait, sans hésiter, partie de mes 10 films préférés (de toute l'histoire du cinéma, oui oui...)

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"Y, cuando me iban a matar, me desperté..."

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Coïncidence, Tamasa Distribution annonce une re-sortie du film en copie neuve restaurée pour le15 mars, avec une nouvelle affiche...

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10 février 2023

aux bains

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STELLA EST AMOUREUSE
de Sylvie Verheyde

J'avais vu STELLA en 2009, et ça m'avait bien plu (voir). Avec Karole Rocher en maman de Stella et Benjamin Biolay en papa. Hmmm années plus tard, si le papa est resté le même (B.B) c'est désormais la toujours aimée Marina Foïs (dotée d'une création capillaire... intéressante) qui joue la môman, et, bien sûr la jeune Léora Barbara, dans le rôle de Stella, est désormais remplacée par la piquante (et délicieuse) Flavie Delangle, découverte il y a peu dans la série MYTHO.
Le film est construit de la même façon que le précédent (la voix-off de Stella qui fait le lien entre les différentes séquences) sauf qu'on est, cette-fois ci au royaume de l'adolescence, des copines, des premiers émois, du "passe ton bac d'abord", ... et des sorties en boîte. Stella découvre en même temps Les Bains-Douches et le bel André qui y danse toutes les nuits ou presque... Une bande-son qui fera sans doute vibrer le coeur et les oreilles de celles/ceux qui ont connu ces années-là (les 90', en gros), un film (on n'a plus l'habitude) où on allume au moins un million de cigarettes (pour m'autociter "on a l'impression de puer la clope en sortant"). Un film, enfin, gentiment amoral (bon, elle est amoureuse, elle procrastine au boulot ("le trimestre prochain je m'y mets"), et elle réussit quand même à avoir son bac (à l'oral de rattrapage, quand même), on serait tenté de dire qu'il n'y a pas de justice, hein... mais la jeune Stella est tellement mimi qu'on lui pardonne tout, hein...)
Donc on est tout à fait partants pour un troisième opus de la série, genre "Stella se marie" ou "Stella fait du cinéma" (puisque les films de Sylvie Verheyde semblent très autobiographiques...)

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9 février 2023

flammes

011
ASHKAL, L'ENQUÊTE DE TUNIS
de Youssef Chebbi

Un film destabilisant. Inquiétant. Un premier long-métrage qui nous met, spectateurs, en situation instable : ça commence comme un polar, avec deux flics (une fliquesse et un flic, plus ou moins bien assortis) chargés de l'enquête sur la mort d'un homme qu'on a retrouvé calciné, mais, très vite, ça évolue vers "autre chose", avec une autre, puis deux, bref la multiplication de morts violentes avec le même mode opératoire, avant de virer (d'obliquer) vers le fantastique (il faut se rappeler -merci gougueul- que la révolution en Tunisie a commencé avec un homme qui s'est immolé par le feu...)
(Celui qui vient avec l'espoir de voir une enquête policière rondement menée, avec coupable arrêté à la fin, mobile explicité et tout et tout risque de se sentir frustré (contrarié)). Ce qui est très fascinant dans ce récit essentiellement nocturne, c'est son décor : un genre de méga-complexe immobilier qui a été commencé, puis brutalement interrompu, créant des images aussi fantômatiques que fascinantes (non seulement le réalisateur a le sens du cadrage, mais on sent qu'il prend un grand plaisir à nous montrer de la belle image.)
J'avoue avoir été un peu décontenancé par la fin -très- ouverte du film.
En tout cas un objet filmique à la fois sombre et brûlant. Dérangeant.

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