séances gncr
A cause de la grève, les séances de prévisionnement prévues par le GNCR (auquel nous adhérons) ont été annulées, et, donc, ils nous ont gentiment envoyés les liens permettant de visionner les quatre films prévus. J'en ai regardé deux.
018
LA ROYA
de Juan Sebastián Mesa
(sortie prévue le 23 mars)
Un film costaricain qu'on avait un instant envisagé, en avant-première, pour notre Semaine Latino 11, auquel a été préféré un autre film costaricain, DOMINGO ET LA BRUME. C'est l'histoire de Jorge, un jeune homme qui vit seul (avec le grand-père) dans une plantation de café en altitude, coupé du monde (il y a un genre de petit téléphérique pour rejoindre "la ville" dans une autre vallée, et pour aller au village, il doit prendre sa moto sur les chemins de terre, quand celle-ci n'est pas en panne. Un film quasiment ethnographique, à la limite du documentaire. Deux éléments principaux : la maladie qui commence à attaquer les plants de café de Jorge, et une soirée de fête prévue au village (où les mecs vont pour se bourrer la gueule) où Jorge espère retrouver la jeune fille fille qu'il aime et qui est partie à la ville... Ce sera l'acmè du film. Sans doute aussi haute que la montagne où vit Jorge. Mais à un moment, il faut -obligatoirement- redescendre... Un film rêche, âpre, terrien, (avec hélas un peu trop de crêtes et de tatouages à mon goût, que voulez-vous, chochotte un jour, chochotte toujours...)
019
LE CAPITAINE VOLKOGONOV S'EST ECHAPPÉ
de Natalia Merkoulova et Alexeï Tchoupov
(sortie prévue le 9 mars 2003)
interdit aux moins de 12 ans avec avertissement
... Mais (en parlant de chochotterie) je ne savais pas encore ce qui m'attendait avec le film suivant, qui m'a attiré avec son titre énigmatique qui fleurait bon le roman d'aventures... Que nenni, pas vraiment. Du tout. Le capitaine Volkogonov du titre (interprété par l'impressionnant Yuriy Borisov, déjà repéré dans le tout aussi impressionnant COMPARTIMENT N°6, où il jouait un gros con de russe -qui s'améliorait quand même un peu vers la fin) appartient à l'armée stalinienne, qui, en 1938, a été chargée de "purger", c'est à dire d'éliminer ("avec des méthodes spécifiques") des innocents, le plus possible, en les faisant avouer sous la torture, pour pouvoir les exécuter ensuite. Dans la première partie, Volkogonov exécute, à peu près sans ététs d'âme (comme chacun de ses coreligionnaires) mais un déclic (un fantôme, plutôt) va le faire changer d'attitude, prendre soudain conscience des saloperies qu'il exécute, et prendre la fuite (comme le dit fort justement le titre) avec un dossier contenant une liste de gens "exécutés", dont il entreprend de rencontrer les familles "pour obtenir leur pardon" (si un seul le pardonne, il gagne sa place au paradis.) Mais il est pourquivi par un autre officier aussi hargneux qu'acharné, qui a décidé d'avoir sa peau, par tous les moyens... Bon, dès le départ on sait que c'est russe, et donc pas très bisounours, mais les deux réalisateurs n'y sont pas allé de main morte et ont poussé les curseurs au max... La violence est omniprésente (qu'elle soir physique ou morale), avec -heureusement- souvent le recours au hors-champ.
Un film très impressionnant (très russe, très noir, très desespéré).