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lieux communs (et autres fadaises)

22 février 2014

oh oh chéri

(non non, pas d'affolement, c'est juste pour Catherine, si par hasard elle passe par là, clic clic!)

Oh Oh Chéri
Oui, j'aime tout ce que tu fais
Oh Oh Même quand tu fais rien
Moi, ça me plaît
Je suis au ciel dès qu'j'entends ta voix
Et lorsque tu me regardes comme ça
Oh Oh Oui
Oui, c'est plus fort que moi
J'ai chaud, j'ai froid
ouh ouh han han

Oh Oh Chéri
Oui, j'aime tout ce que tu fais
Oh Oh Même quand tu te fâches
Moi, ça me plaît
La colère te va très bien, ma foi
Et lorsque tu passes tes nerfs sur moi
Oh, oui, c'est étrange, mais c'est comme ça
J'ai chaud, j'ai froid
ouh ouh han han

Oh Oh Chéri
Oui, j'aime tout ce que tu fais
Oh Oh Toi seul me produit cet effet
Tu peux danser même en pyjama
Tu as d'la classe et te voir comme ça
Oh, oui, je suis dans tous mes états
J'ai chaud, j'ai froid
ouh ouh han han

Oh Oh Chéri
Oui, j'aime tout ce que tu fais
Oh Oh Car tout ce que tu fais est parfait
Quand tu m'embrasses j'ai des frissons
Et tu m'enlaces d'une telle façon
Oh, oui, que chaque fois Cré non de non
J'ai chaud, j'ai froid
ouh ouh han han

Oh Oh Chéri.

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21 février 2014

un mercredi après-midi

spécialement délicieux
parce que c'était le dernier avant les vacances
parce qu'il faisait soleil
parce que j'ai mangé au FJT avec mes collègues à midi
parce que j'allais à Besac
parce que le programme de l'après-midi était spécialement sympathique (ciné à 13h45, puis théâtre à 19h avec entre les deux librairie et chèque-cadeau à dépenser)
parce que je suis arrivé  à l'heure (avec dix minutes d'avance)
parce que j'ai eu la seule place de stationnemement libre sur le parking gratuit
parce que j'ai vu ONLY LOVERS LEFT ALIVE de Jim Jarmusch
parce que j'ai choisi une utilisation judicieuse du fameux chèque-cadeau
parce que j'ai retrouvé Dom au CDN
parce que nous y avons vu une pièce de Pommerat (pas forcément la meilleure, mais très bien quand même)...

21 février 2014

héritage

UN BEAU DIMANCHE
de Nicole Garcia

Celui-là, j'y suis allé surtout pour Dominique Sanda, vue dans la bande-annonce. Dominique Sanda c'est le retour miraculeux de notre cinéphilie adolescente (je parle pour moi), une comète qui nous illumina le temps de quelques films français (Bresson, Demy, Deville, Jacquot) puis italiens avant de mystérieusement s'éclipser dans la nuit noire des espaces infinis du non-cinéma... Une apparence de douceur blonde et de grâce éthérée dissimulant un caractère et une présence autrement plus forts.
Et la voilà ici réapparue, dans la deuxième partie d'un film qui, avant a été un peu moins convaincant (ou crédible) : la situation de départ -un instit' remplaçant plus dévoué que ça tu meurs se trouve en charge d'un de ses élèves pendant tout un week-end, et rencontre la mère du gamin en question avec qui hop! il part faire un bout de chemin, le temps d'un week-end justement, mais qui lui permettra (leur permettra, à lui, à elle, et au gamin aussi dans doute) de régler quelques "problèmes personnels" plus ou moins lourds où est-ce que j'en suis de la ponctuation de ma phrase avec tout ça ? ah oui je dois refermer le tiret me semble-t-il - n'étant pas si vraisemblable, ni les rebondissements qui suivent aussi imprévisibles (si vous y comprenez quelque chose, chapeau) qu'on le voudrait. Pour synthétiser : le début est moyennement crédible et palpitant.

(je reprend cette critique après une longue pause, et c'est dommage, parce que pratiquement tout le film semble s'en être évaporé, enfin, le souvenir que j'en ai...)

Dominique Sanda, donc, est magnifique dans la deuxième partie de ce beau dimanche (commencé chez les Groseille et continué chez les Le Quesnois) et les héros mal-aimants et mal-aimés (Pierre Rochefort -le fils de la réalisatrice et de Jean du même nom- et Louise Bourgoin, qu'on n plus besoin de présenter) sont très bien aussi.
Reste que cette histoire de famille(s) et de gros sous (il ne veut que 50 000 euros pour que sa belle rembourse ses dettes et se sorte de la mouise, et en profite donc pour ne pas vouloir une part d'héritage croquignolette -comme il est dit dans le film par un de ses frères "personne ne refuse un héritage...", tout ça au nom de la liberté, de l'indépendance et du plaisir d'enseigner à ces chères têtes blondes. Hmmm, ouais...) reste somme toute, à l'image de la première partie, moyennement crédible sur le fond, mais paradoxalement plutôt juste dans la forme (ce que les gens jouent plutôt que ce qui se joue, ou peut-être plutôt le contraire, si je me fais bien comprendre...)

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20 février 2014

mouton(s)

LE DEMANTELEMENT
de Sébastien Pilote

Dès le titre, tout est dit, et on sait quasiment ce qui va se jouer, inéluctablement.
Un père, éleveur de moutons, seul à la tête d'une ferme visiblement prospère mais qui semble lui prendre tout son temps. Un père de deux filles qui, il le dira et le répètera, sont "toute sa vie". Vie que donc, on le sait assez vite, il est prêt à sacrifier pour elles. Deux filles qui ont grandi et sont parties, et ne se manifestent que rarement, de loin en loin (elles sont à Montréal, à la ville, tandis que  lui est resté dans sa cambrousse, contrairemement à ses frères.) Quand la première vient le voir pour passer le week-end avec lui, mais surtout pour lui dire qu'elle a besoin d'argent, il va décider de tout liquider et de mettre sa ferme en vente, pour lui donner l'argent qu'elle lui demande.
Le film est le récit de cette désagrégation, du passage du statut de paysan, d'éleveur, à celui de quasiment plus rien, juste un papy dans un genre de mouroir. En deux parties, chacune portant le prénom d'une des deux filles (d'abord la "gentille" qui vient demander du fric et enclencher le processus, puis celle qu'on croit moins "gentille" mais qui finalement s'avèrera l'être beaucoup plus que sa soeur, en tout cas plus sincère et désintéressée.)
Un beau portrait d'homme qui s'effrite, rythmée par deux scènes fortes de ventes aux enchères (la première, celle d'un voisin à laquelle notre héros rend visite, et la seconde, bien plus cruelle, étant celle où cette fois ce sont toutes ses affaires, toute sa vie à lui, qui sont vendues sans états d'âme).
Un film simple et fort, juste et violent. Et pour une fois, heureusement, délesté de ce didactisme un peu lourd, (de cette volonté de vous dire "écoutez bien, je vais bien vous expliquer") qui plombe hélas souvent les films canadiens.
Et gabriel Arcand y est magnifique.

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17 février 2014

malcolm m

En musique, comme dans la vraie vie, je connais des emballements. Des embrasements. Qui peuvent, à la longue, se révéler feux de paille(s) ou durables incendies de forêt.
Le dernier en date est ce monsieur, Malcolm Middleton, récemment découvert suite à un regain d'intérêt pour le défunt groupe écossais Arab Strap, dont j'avais acheté et écouté plusieurs albums dans les années 90 (sans en avoir gardé grand-chose, inconstant que je suis, à part le post-folk et les explicit lyrics). Et voilà que par je ne sais quel enchaînement de circonstances, je réécoute les anciens albums en question, me renseigne pour savoir s'il y en a d'autres, et achète le dernier "vrai" album, et la compilation de faces b et d'inédits qui servit d'épitaphe au groupe (et que j'ai, autre enchaînement de circonstances, acheté deux fois sans le faire exprès, et donc offert le deuxième à Régis et Emma, que je sais friands de cette musique) disque intitulé "ten years of tears", avec, en sous-titre, "happy retirement" ( je l'ai pris pour moi!)Et donc de découvrir que les deux membres d'Arab Strap, Aidan Moffat et Malcolm Middleton ont fait carrière(s) solo(s). Grosso-modo, Moffat c'est celui qui écrivait les cochonneries et les chantait parfois approximativement, et Middleton celui qui faisait les musiques. et j'ai acheté, au petit bonheur un des albums solo de Midleton, A brighter beat (le 3ème) et je dois avouer que j'en ai été sur le cul, tellement tout ça m'a semblé tellement bien d'un bout à l'autre, et surtout que ça semble rester un secret si bien gardé. J'ai donc acheté 5:14 fluoxytine seagull alcohol john nicotine (le premier) et Into the woods (le 2ème).
Je n'ai reçu que le premier (5:14) que j'écoute en boucle ce soir , car re sur le cul car re tout ça très (trop) bien : des mélodies belles à pleurer (Crappo the clown, le premier morceau, je n'ai pas eu à aller bien loin...). Pour un disque d'une sublime tristesse crapoteuse ("glad to be sad" semble être un des mots d'ordre de M.M) mais pas que.
Et surtout incroyable de constater combien un certain disque peut arriver à point nommé, juste à un certain moment, qui est exactement le moment qu'il fallait pour que le mood actuel soit exactement (parfaitement) compatible (confondable) avec celui du disque.
J'écrivais à un copain pendant que j'écoutais le disque, et j'essayais de lui expliquer que j'avais les larmes aux yeux en écoutant ce disque mais que ce n'étaient pas des larmes de tristesse, que c'était difficile à expliquer, et il n'a d'ailleurs pas eu très l'air de comprendre...

cover(3280) Malcolm Malcolm Middleton - Into the Woods

 

 

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15 février 2014

salopure et chevalins

JACKY AU ROYAUME DES FILLES
de Riad Sattouf

J'en sors, j'étais tout seul dans la salle (bon, visiblement, il n'y avait pas grand monde non plus dans les autres, mais quand même...), et j'en sors avec la mine réjouie et le coeur léger. Oui oui, je reconnais, j'ai un gros faible pour Riad Sattouf (que je connais surtout par Pascal Brutal, Ma circoncision, et Les beaux gosses, et que rien que ça déjà ça serait déjà très bien), et ce n'est pas ce film qui me fera changer d'avis.
Rien que le pitch me faisait saliver : un royaume imaginaire où les femmes portent le treillis et exercent le pouvoir, et où les hommes portent la burqa. En ces temps de théorie du gen(d)re et autres bondieuse-connasseries, ça fait du bien. Riad Sattouf l'avait déjà esquissé dans un précédent Pascal Brutal (oh, mon Pascal chéri...) et met donc en place un univers (utopie ? uchronie ? ou les deux ?) cohérent, avec son langage, ses codes, ses rites, et, bien sûr ses icônes (Anémone en Pinochet -géniale- et Charlotte Gainsbourg en Générale, étonnamment et paradoxalement enfantine -on la croirait presque revenue au temps de L'Effrontée ou de La petite voleuse, gracieuse, fracile, fragile...)
Les femmes gouvernent, et les hommes trottinent, dociles, restent à la maison pour faire le ménage et la cuisine, et quand ils s'aventurent dehors se font siffler, draguer, vanner... Pas étonnant que le film fasse faire la moue à pas mal de critiques de la gent masculine (ça doit carrément émousser leur vanité de mâle de base de se voir soudain ainsi traités).
Sur ce postulat de base, Sattouf a brodé (avec du joli fil doré) une intrigue qui se revendique (la campagne de pub allait exactement dans ce sens) comme une relecture "inversée" de Cendrillon (c'est Vincent Lacoste, toujours aussi bien, qui joue l'héroin), où tous les accessoires : marâtre, frangines, bonne fée, sont passés à la moulinette (au moulinet ?) du changement de sexe (au nom du principe du gen(d)re, hihihi ?), et, si le résultat est incontestablement plaisant, à l'oeil et au cerveau, on lui (au réalisateur) en voudrait presque, finalement, de ne pas en avoir fait "plus" : plus long, plus méchant, plus fouillé, etc. Encore, Riad! Plus profond! Fais-nous mal!
Constat : c'est drôle, vachard, acide, et surtout ça nous renvoie (à) des choses auxquelles on n'a pas forcément envie de penser, surtout en ce qui concerne la partie mâle  des spectateurs, qui ne s'iacceptent pas ainsi "féminisés", voilés, "diminués", (par un très juste retour de bâton, non ?). Historiquement, dictature va de pair avec domination masculine (tiens c'est drôle, tous ces mots sont féminins) et quand on sait en plus que les décors (le village, le palais) sont réels  (et pas fabriqués juste pour le film, qui a été tournée en Géorgie), ça en remet une couche dans l'intensité des grincements de dents. Et puis les scènes de foule dans le palais sont superbes , même si les méchants des Cahiaîs les trouvent "incroyablement statiques" : comment voulez-vous faire bouger tous ces mecs en voilerie  blanche, serrés les uns contre les autres -hmmm- ?. C'est beau, un homme en voilerie (même si Sattouf précise que "ce ne sont pas des burqas...")

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10 février 2014

loulou mix

1) (if the's) no hope arab strap

2) 20 ans zazie

3) a brighter beat malcolm middleton

4) algerian tango rachid taha

5) all tomorrow's parties rodolphe burger

6) alors c'est quoi rita mitsouko

7) alpha centauri florent marchet

8) amoureux solitaires remix

9) annabel goldfrapp

10) away alcest

11) beyond my control mylène farmer

12) black marks malcolm middleton

13) ça changera rien oldelaf

14) cock music smart music fauve

15) confession of a big brother arab strap

16) de ceux fauve

17) death love depression love death malcolm middleton

18) devant l'espace florent marchet

19) discoball nasser

20) diskonoir daho

21) dream sequence arab strap

22) delivrance alcest

23) eid ma clack shaw bill callahan

24) en surface daho

25) et la fois où tu as vincent delerm

26) fight like the night malcolm middleton

27) fuck it i love you malcolm middleton

28) fucking in heaven fat boy slim

29) goners moon duo

30) harvest neil young

31) hey joe charlotte gainsbourg

32) i saw you arab strap

33) I'm a man nasser

34) if there's no hope arab strap

35) illot mollo moby

36) je mange oldelaf

37) je ne connais plus 9 mars

38) kleenex oldelaf

39) l'amour à la machine souchon

40) l'éveil des muses alcest

41) la bomba (en souvenir du Soler) mais je sais pas si tu t'en rappelles "un movimiento sexy..."

42) la dernière seconde florent marchet

43) la mort du disque casseurs flowters

44) la nuit marche avec moi alcest

45) le dimanche après-midi oldelaf

46) le vingt-deux septembre brassens

47) les chansons de l'innocence daho

48) les hommes préfèrent les hommes fontaine

49) long-legged fly rodolphe burger

50) loterie fauve

51) ma particule élémentaire florent marchet

52) misses girls in hawaïi

53) mon amimal (préféré) 9 mars

54) nobody knows the feelies

55) opale alcest

56) out on the week-end neil young

57) outro m83

58) oxytocin arab strap

59) où étais-tu florent marchet

60) packs of three arab strap

61) platini julien doré

62) put your love in me tindersticks

63) que font les anges florent marchet

64) qui est ce baigneur thomas fersen

65) raconte-moi une histoire m83

66) reste avec moi florent marchet

67) rolling out moon duo

68) sea of love the national

69) she's gone tindersticks

70) si tu t'imagines juliette gréco

71) simone souchon

72) soon my friend m83

73) stanley vs hannah alamo race track

74) stay close sit tight malcolm middleton

75) stink arab strap

76) switzerland girls in hawaïi

77) the league nasser

78) the needle and the damage done neil young

79) the bright flash m83

80) true faith new order

81) une belle fille comme moi bernadette lafont

82) up late at night malcolm middleton

83) viens mon michel thomas fersen

84) we're all going to die malcolm middleton

85) white lilly laurie anderson

86) worst friend  rodolphe burger

 

10 février 2014

Loui louie louie louiiiiie (2)

Je viens de terminer le 13ème épisode de la 3ème saison et je dois dire que je suis un peu tristounet...
Parce que je les ai tous vus, et qu'il va me falloir maintenant attendre la quatrième saison, qui ne commence qu'en mai, aux Etats Unis!
Je redis ce que j'avais déjà dit tout au début, cette série est ce que je j'ai vu de mieux (et de loin) en ce qui concerne l'originalité, l'humour, le désespoir aussi (mais jamais jamais pleurnichard) et ce "gros rouquin qui sue" (c'est lui qui le dit, ou qui le fait dire...) est un personnage diablement attachant (il sait se mettre en scène, se filmer, se faire dire des choses poilantes, mais pas que.)
Sur les trente-neuf épisodes, il y en a bien quelques-uns qui sont un peu plus faiblards que les autres, mais dans l'ensemble c'est plutôt d'excellent voire de très haut niveau (et chacune des trois saisons monte à chaque fois en puissance par rapport à la précédente...). oui, la troisième saison est quasiment un sans-faute.

Louie-Saison-1

 

6 février 2014

mercredi midi

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(merci Emma...)

4 février 2014

théâtre(s)

A propos de deux spectacles vus consécutivement (enfin, deux jours de suite)

CENDRILLON
de Joel Pommerat
Par la Compagnie Louis Brouillard
mise en scène de Joel Pommerat

Cendrillon Pommerat CissiOlson 1 large

et

J'AI COURU COMME DANS UN RÊVE
de et par la Compagnie des Sans Cou
mise en scène de Igor Mendjisky

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(déjà, dès le début, les différences, quand il s'agit de trouver qui a écrit, qui a mis en scène et qui joue, qui a fait quoi, quoi...)

Pour le premier, il a fallu prendre le bus, jusqu'au Granit, à Belfort, tandis que pour le second il n'y a eu qu'à mettre les pieds sous la table (enfin, plutôt sous le fauteuil du spectateur de devant). Les deux étant aussi blindés question public (le spectacle vivant marche fort, par chez nous) mais pour le premier je me suis retrouvé à des kilomètres (tout en haut du premier balcon) tandis que j'étais pour le second, exquisement placé, à ma place habituelle je veux dire, en bordure de rang pour étendre les jambes -on a sinon quasiment les genous sous le menton-, et je me suis trouvé, pour chacun des deux "à contre-courant" des autres spectateurs, tout du moins les amis présents avec qui j'ai parlé, trouvant "à moitié satisfaisant" le premier (Pommerat) qu'ils avaient tous "adoré", et, adorant le second (conversation à l'entracte) qui visiblement en laissait une bonne partie perplexes.

Le Cendrillon de Pommerat est une machine de guerre, une bête de scène. J'adore les mises en scène du monsieur pour ses lumières, ses effets visuels, sa scéno, et, là, pour le coup, on en prend vraiment plein plein les mirettes question effets. Et de là vient peut-être mon souci : cette forme sublime n'était là que pour emballer un fond -théâtral- pas complètement tout à fait à la hauteur, que ce soit par rapport au conte originel, ou par l'adaptation qu'en a fait l'auteur, mais je reconnais surtout que le fait que j'en aie été si loin physiquement (de la scène) m'en a aussi éloigné mentalement (du texte, du jeu des acteurs), avec cette sensation persistante d'avoir eu énormément de mal à me mettre "dedans".

J'en étais un peu là de mes réflexions quand a débuté "J'ai couru comme dans un rêve". J'ai souri en entrant dans la salle, tous les acteurs étant déjà assis sur scène, chacun sur sa chaise, regard-public, et j'ai dit à Pat "Mmm ça fait théâtre moderne..."  J'étais déjà de bonne humeur, ou plutôt dans de bonnes dispositions. Et pourtant le début est vraiment casse-gueule : salle allumée, faux-vrais échanges avec le public, vrai-faux théâtre-vérité, entre groupe de réflexion et relecture de Pirandello... Où donc est-on ? d'autant que le papier annonce 2h30. Mais la force des Sans cou est de réussir à nous harponner, progressivement, mine de rien, en nous déstabilisant régulièrement par des embardées de jeu,  de mise en scène, de sentiments, d'émotions, des rebondissements, des surgissements
Un théâtre plus nu, plus fragile et plus terre-à-terre (moins m'as-tu vu ?) que l'impeccable pyrotechnie visuelle de Pommerat, plus corps à corps, plus les mains dans le cambouis, avec,(à chaque virage, forcément, on risque de se casser la gueule), des moments plus ou moins justes, plus ou moins intenses (et, renseignement pris ultérieurement, le spectacle ne faisait déjà plus "que" 2h30 sur les 3 qu'il faisait à l'origine) mais surtout de magnifiques et bouleversants pics d'émotion (le monologue de fin de la première partie notamment m'a laissé pantelant et, oui, les yeux rouges sur mon siège...)
L'histoire d'un homme qui apprend presqu'en même temps qu'il est atteint d'une tumeur foudroyante, et qu'il va être aussi papa : une famille (le mec, sa copine, sa soeur, l'oncle qui les a élevés, l'ami de la famille) plus un "maître de jeu", (un manipulateur, un créateur, un deus ex machina) se constituant en regard extérieur pour nous raconter cette histoire sous déifférentes formes, chronologiquement mais genre boule à facette, avec la lumière qui change, et la façon de regarder, et l'effet qu'elle produit. des moments ainsi se télescopent, des émotions d'un certain type sont shuntées et dynamitées par d'autres d'un tout autre ordre, on est baladé(s, j'ai du mal vraiment à ne pas mettre de s après on) transbahutés, secoués, on a à peine le temps d'apprécier un effet (un mot, un éclairage, une sensation, une chanson), qu'on est déjà passé à autre chose, et ça vous secoue (ça vous déstabilise, c'est sûr, d'où la perplexité de certain(e)s devant cette proposition de théâtre, qui envisageaient même de profiter de l'entracte pour n'y pas revenir -les sots!-).
Je pense qu'on aurait pu même se passer d'entracte, la plus grosse partie de la pièce ayant déjà eu lieu, avec en plus la difficulté de redémarrer et de "re-prendre" les spectateurs après le fabuleux moment de fin de première partie. Les Sans cou ont réussi leur coup, même si cette dernière partie pouvait effectivement sembler un tout petit chouïa en-deçà de ce qu'on avait pu éprouver au début (et encore, je n'en suis même pas tout à fait sûr). ce qui est certain, par contre, et a été ensuite confirmé par la directrice de la salle d'une part, puis par les comédiens eux-mêmes, c'est que ce j'ai couru comme dans un rêve a visiblement énormément plus à l'importante quantité de djeunz qui étaient assis ce soir-là dans la salle. Peut-être grâce à sa forme même, ce genre d'auto-zapping, de coq-à-l'âne, de montagnes russes.
En tout cas, de sacrées belles secousses...

 

 

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