mâârde
YUKON STYLE
de Sarah Berthiaume
Mise en scène de Céline Pauthe
Sur la brochure, j'avais tout de suite coché cette pièce-là (malgré la date : 20 décembre, et le risque de submersion neigesque y afférant) à cause d'un seul nom : Jean-Louis Coulloc'h, dont je suis avec grand intérêt la carrière cinématographique (L'amant de Lady Chatterley, le Skylab) et théâtrale (Le tas, Les égarés...) non seulement en raison de la qualité de son jeu d'acteur, mais de l'indéniable présence virile qu'il dégage.
Quatre personnages, au fin fond du Yukon :Garin, un homme et Yuko, une femme qui cohabitent, Kate, une jeune autostoppeuse égarée, et Dad's, le papa de l'homme. Un beau texte, et doublement, puisqu'à ce que disent les acteurs (les dialogues, émaillés de réjouissants quebécismes) se rajoutent, à intervalles réguliers, des sortes d'arrêt sur image où chacun des personnages, à son tour, vient nous conter une situation, à laquelle il assiste, ou pas forcément.
La mise en scène (et en espace) est d'une grande finesse (comment habiter un lieu unique, comment le fractionner, le subdiviser, le décloisonner, avec quasiment trois fois rien, sinon le jeu des acteurs et les belles lumières de Joël Hourbeigt.) Bon, c'est sûr, on n'est pas vraiment dans le guilleret : le froid, le métissage, l'alcool, la maladie, l'avortement, et la mort qui plane sans cesse au-dessus de chacun, comme un sale corbeau...
C'est la sobriété et la simplicité de l'ensemble qui consolident encore la force de ce qui est dit. Comme les magnifiques et minimales vidéos qui viennent régulièrement illuminer/assombrir la scène...
Une pièce magnifique. (et Jean-Louis Coulloc'h reste fidèle à sa réputation : de sa première apparition, splendide de débraillé viril (chemise ouverte sur torse nu, jogging au ras de l'aine) à la toute dernière où il titube, à poil, sur scène, il est sublime -mais je ne suis pas objectif-). Les trois autres acteurs, Dan Artus, Flore Baled, Cathy Min Jung méritent tout autant d'épithètes louangeuses...
deux hamlet(s)
Les "hasards de la programmation..."
mercredi 18 : Please, continue (Hamlet) à l'Espace Planoise (Besançon), ou le procès de Hamlet, "comme pour de vrai". Sur scène, trois acteurs (Hamlet, Ophélie, Gertrude) et des "vrais" personnages du barreau bisontin (avocats et juge), et aussi des spectateurs (on pouvait s'asseoir sur scène ou dans la salle, on est monté sur scène, au premier rang, on était du coup excellemment placés, juste derrière la table où se tenaient Hamlet et son avocat...) Auditions, questions, plaidoieries, comme dans un vrai procès, à l'issue duquel 8 spectateurs furent tirés au sort pour constituer le jury qui allait juger Hamlet. Trois heures passionnantes. Hamlet a été acquitté.
jeudi 19 : To be or not to be, de Lubitsch, séance-patrimoine dans le bôô cinéma, où l'on retrouve... Hamlet, dans son fameux monologue, et le courroux que provoque chez l'acteur qui le joue un spectateur qui se lève, toujours le même et à ce moment précis (il ne sait pas encore que ledit spectateur est un jeune aviateur fringuant qui profite de ce moment pour aller rendre visite à sa femme (celle de l'acteur), dans sa loge. Un bonheur de mécanisme d'horlogerie et de comique grinçant.
(Hamlet au théâtre)
(... et Hamlet au cinéma!)
zzzzzzzz
Enfin, les vacances !
Les vacances de Noël (les dernières vacances de Noêl, serais-je tenté d'ajouter). Je n'aime vraiment pas beaucoup cette période de l'année, et me suis déjà dans le passé largement étendu sur le sujet. Famille, cadeaux, gling gling gling, foie gras et paix sur la terre aux gommes de bonne volonté et j'en passe...
Mais celles-là, tout de même, je les apprécie tout particulièrement. Parce qu'il s'agit d'une coupure, d'un arrêt, d'une interruption, d'une suspension, d'une mise en veille, etc. et ça c'est mieux que tout!
Pour fêter l'événement, j'ai dormi cette nuit sept (7!) heures d'affilée, sans, justement, d'interruption, je me suis levé, puis recouché, et j'ai re-dormi illico quatre (oui, 4!) heures supplémenatires, ce qui ne m'était pas arrivé depuis, ouououououh!
Donc on mettre ça sur le planning : se reposer, dormir, faire la sieste, ne rien faire, souffler un peu, etc.
(et faire des choses qui font plaisir : listes diverses rétrospectives de 2013, voeux pour 2014, films en retard au MK2 Beaubourg, Noël à Champlitte à Paris, Gibert, dormir dans le train, etc.)
calendrier d'avent 18
Qui trop embrasse | |
Avec : Anne Wiazemsky (Nathalie), Tonie Marshall (Françoise), Andrzej Seweryn (Marc), Michel Gautier (Christian), Christian Cloarec (Jean-François), Ingrid Bourgoin (La dame en fourrure), Thierry Ravel (David), Micheline Presle (La mère de Christian), Gérard Lartigau (Le père de Christian). 1h24. A son retour de vacances, Christian se rend chez Françoise avec laquelle il vit souvent...de temps en temps. Les retrouvailles ne sont pas ce qu'il espérait. Quelque chose ne va pas, le courant ne passe pas vraiment. Les discussions, les reflexions n'arrangent rien. La scène éclate le lendemain matin dans la rue. Christian bouscule Françoise ; elle lui avoue avoir un amant. C'est la rupture. Au Centre Pompidou où il travaille, Christian retrouve sa collègue Nathalie. Leurs fonctions à l'accueil du centre leur laissent le temps de parler, de se confier. Nathalie écoute, comprend le désarroi de Christian ; elle même ...mais elle préfère ne rien dire. Et le soir, à l'heure de la fermeture, ils s'éloignent dans la nuit, échangeant les derniers mots. Nathalie retrouve Marc, son compagnon. Les gestes de tous les jours puis le lit, l'amour et la discussion, les provocations. Tout et rien. Ne voyant plus Françoise, Christian rentre chez sa mère qui vit au milieu de ses peintures. Pendant qu'il coud, elle lui raconte ses maris : le premier, disparu, dont le portrait orne la pièce ; le deuxième qu'elle aime, semble-t-il, toujours, est parti...avec une autre. Quant à Françoise, prise d'une lubie, elle se rend chez un de ses ex-amis, récupérer des vêtements. Le voir en galante compagnie la rend furieuse. Elle rentre tard chez elle accompagnée d'un beau jeune homme rencontré dans un bar à Montparnasse. Amour ou non? Fatiguée, elle décide que non, mais David - en fait un prostitué - réclame son dû. Faute d'argent, elle lui offre un vase de collection. Enfin, il s'en va! De nouveau les murs, la solitude...Que reste-t-il? (merci au Ciné-club de Caen) |
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